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averse

Enfant, j'aimais le bruit de la pluie. Surtout le matin, dans le demi-sommeil, lorsque, parmi les vapeurs d'un rêve gris-fer, confusément, je l'entendais se faufiler dans mes oreilles avec un fracas de volière, ou bien imiter le piétinement de pieds, de nombreux pieds : comme une longue marche ou comme un sauve qui peut. "Ça y est, il pleut !". J'entendais une voix sans un son me parler. Rien qu'une simple annonce, mais qui suffisait à créer en moi un état de joyeuse inquiétude, une sorte d'éclaircie pour les sens...

Auteur: Bufalino Gesualdo

Info: Tommaso et le Photographe aveugle ou Patatras

[ signe sonore ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

dictateur méfiant

La jalousie de Staline envers la gloire d'autrui peut paraitre démente. Mais elle était réelle. Et cette jalousie avait des répercussions fatales sur la vie et l'activité d'une multitudes de gens. Parfois il suffisait d'un rien pour mettre Staline hors de lui. Un mot imprudent. Un homme qui parlait trop, ou qui était aux yeux de Staline, trop cultivé. (...). Un homme qui était en train de faire un rapport à Staline pouvait soudain lire dans ses yeux: "Trop habile". A partir de ce moment, il était condamné.

 

Auteur: Chostakovitch Dimitri

Info: Témoignage

[ autocrate parano ] [ anecdote ] [ tueur ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

personnalité

Il y a des voix qui sont comme des corps. Troublantes, affolantes, ou au contraire apaisantes, consolatrices. Celle de ma maman, basse et sombre, avec ses r roulés un peu italiens. Celle de papa, émouvante, rude, timide, hésitante par moments, s'arrêtant sur un mot dont il n'était pas sûr. Quant à celle de Raphaël, il me suffisait de fermer les yeux pour l'entendre. Certaines inflexions aussi chaudes que des caresses. Certaines paroles dont je ne pouvais me souvenir qu'en frissonnant. On ne peut pas se coucher les oreilles quand les voix viennent de l'intérieur.

Auteur: Greggio Simonetta

Info: Les mains nues

[ intonation ]

 

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réacclimatation

Une fois encore il fit l'expérience de lui-même redevenu simple "récepteur" comme lorsqu'il avait remarqué, recueilli en lui, les motifs polygonaux de la boue sur la rive du fleuve; or cette fois il ne concentrait plus ses forces mais il était tout au contraire capable de les dépenser jusqu'à la dernière, jusqu'à ce que la simple faculté d'admettre celui qu'on avait en face de soi (et jusqu'ici cela avait demandé de la sympathie et s'était limité à quelques cas isolés) devînt une force unanime et nouvelle : c'était sa seule force maintenant et qui lui suffisait.

Auteur: Handke Peter

Info: Lent retour

[ rapports humains ] [ sagesse ]

 

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autodestruction

Me suicider ? Comme dit Lugones, "maître de ma vie, je veux l'être aussi de ma mort". Et il se suicida. J'y ai pensé plusieurs fois, lorsque j'étais plus malheureux que d'habitude. Et aussi pour savoir ce qui se passe quand on perd la vie, après avoir perdu la vue, n'est-ce pas ? Ensuite je me suis dit qu'avoir l'idée de se suicider, cela suffisait. Maintenant que je suis vieux, je me dis que c'est trop tard. La mort peut venir à tout moment. Mais j'ai encore des cauchemars et des projets qui nécessitent deux ou trois ans encore...

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: interview

[ . ]

 

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justification

Dans ma famille, lorsqu'il s'agissait de prendre parti, l'un des recours les plus en vogue, c'était le "compliqué". "Compliqué", c'était le mot magique, le mot clé qui permettait de mettre de côté tous les problèmes non résolus, excluant ainsi de notre monde intact tout ce qui est gênant et inharmonieux.... il suffisait de découvrir qu'une chose "compliquée", et déjà elle était tabou. On pouvait dire: Aha, c'est drôlement compliqué; alors n'en parlons, laissons tomber.... Le mot "compliqué" a pour moi quelque chose de magique: on disait "compliqué" à propos d'une chose comme si on prononçait sur elle une incantation, et la voilà disparue.

Auteur: Zorn Fritz

Info: Mars

[ complexité ] [ bourgeoisie ]

 

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animal domestique

Walter avait jamais aimé les chats. Ils lui semblaient être les sociopathes du monde animal, une espèce domestiquée comme un mal nécessaire pour la lutte contre les rongeurs, puis fétichisée de la manière dont les pays malheureux fétichisent leurs armées, saluant les uniformes des tueurs comme les propriétaires de chats caressent la belle fourrure de leurs animaux en pardonnant leurs griffes et leurs crocs. Il n'avait jamais vu d'autre dans la physionomie d'un chat qu'une minaudante incuriosité et du self-intérêt; il suffisait d'en taquiner un avec une souris-jouet pour voir où se situait son véritable coeur... Les chats ne pensaient qu'à utiliser les gens.

Auteur: Franzen Jonathan

Info:

[ animosité ]

 

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cultivateurs autonomes

Les cultures d'évasion du Nouveau Monde rendirent l'économie de l'évasion aussi tentante que sa politique. Les fonctionnaires coloniaux en vinrent à stigmatiser le manioc et le maïs comme étant des cultures d'indigènes paresseux dont le but principal était de se soustraire au travail. Dans le Nouveau Monde également, ceux dont le travail consistait à pousser la population vers le travail salarié ou vers la plantation déploraient les cultures permettant à une paysannerie libre de conserver son autonomie. Les propriétaires d'Hacienda en Amérique centrale affirmaient qu'avec le manioc, il suffisait au paysan d'un fusil de chasse et d'un hameçon pour cesser de travailler régulièrement pour un salaire.

Auteur: Scott James C.

Info: The Art of Not Being Governed: An Anarchist History of Upland Southeast Asia

[ indépendance ] [ liberté ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

initiation tardive

Elle restait néophyte, elle ne descendait que peu à peu dans l’amour, arrêtée brusquement, devinant d’autres profondeurs, ayant le ravissement de ce lent voyage vers des joies qu’elle ignorait. Ce grand repos qu’elle avait d’abord goûté dans l’église, cet oubli du dehors et d’elle-même, se changeait en une jouissance active, en un bonheur qu’elle évoquait, qu’elle touchait. C’était le bonheur dont elle avait vaguement senti le désir depuis sa jeunesse, et qu’elle trouvait enfin à quarante ans ; un bonheur qui lui suffisait, qui l’emplissait de ses belles années mortes, qui la faisait vivre en égoïste, occupée à toutes les sensations nouvelles s’éveillant en elle comme des caresses.

Auteur: Zola Emile

Info: Les Rougon-Macquart, tome 4 : La conquête de Plassans

[ femme-par-homme ] [ amoureuse ] [ découverte ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

musique

Sugar Ray était un bon professeur parce qu'il ne savait pas enseigner. Il me racontait des histoires et me disait comment aimer le saxo, comment en tirer les sons mêmes de la vie. Il suffisait que j'en sorte une note pour que cela lui évoque un souvenir et lui rappelle une histoire. Je savais bien que je ne serai jamais bon mais je venais deux fois par semaine passer une heure avec lui a écouter ses histoires sur le jazz et sentir la passion qu'il éprouvait encore pour cet art immortel. Sans que je sache trop comment, elle m'envahissait et s'exprimait dans mon souffle chaque fois que je portais l'instrument à mes lèvres.

Auteur: Connelly Michael

Info: lumière morte p.90

[ pédagogie ] [ flamme ]

 

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