Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 28
Temps de recherche: 0.0351s

rêve

Les plats les plus succulents et les plus variés passaient en songe devant lui, dans une procession fantastique et interminable. Ce n'étaient que jambons rosés, chapons gras, dindonneaux truffés, perdrix rôties à la broche et pâtés de venaison, que suivaient en foule compacte les crèmes, les conserves, les gelées et les fruits variés du dessert; le tout suivi d'une formidable arrière-garde de vins de choix.
En un mot, tout ce que la vengeance d'une faim non satisfaite peut inventer pour torturer le cerveau d'un homme exténué.

Auteur: Marmette Joseph

Info: L'intendant Bigot

[ gastronomie ]

 

Commentaires: 0

dieux inversés

Les conquistadors descendaient vers le sud et suivaient la route inverse des trois Créateurs qui avaient fait sortir de terre les ancêtres des peuples; eux, les Créateurs, ils avaient fait surgir les peuples des sources, des grottes et des rochers. Ils dirent aux ronces de verdir et elles verdirent, aux nids de tiédir et les plumes devinrent tièdes ; et ils nommèrent les arbres et les plantes, leur apprenant à fleurir et à avoir des fruits. Puis une fois parvenus à l'océan, ils marchèrent sur les eaux, comme le Christ à Tibériade, et disparurent à l'horizon.

Auteur: Vuillard Eric

Info: Conquistadors, p. 55

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

province

Chanfier roulait depuis six heures quand il traversa par l'inévitable rue principale ce bled froid et triste. L'artère étroite n'en finissait pas et les maisons basses qui la bordaient se suivaient, toutes pareilles, sous un ciel aux nuages gris que le vent de l'océan tout proche jetait dans une course rapide. C'était une petite ville, ni plus ni moins sinistre que celles qu'il avait rencontrées tout au long de sa route, sur des nationales, à travers les provinces.
Il était un peu plus de quinze heures, on était en semaine, il n'y avait pas un trainard sur les trottoirs. Le genre de patelin où l'on peut compter les oisifs sur les dents d'un râteau.

Auteur: Siniac Pierre

Info: Femmes blafardes

[ décor ]

 

Commentaires: 0

instant

Ses yeux verts, légèrement bridés, suivaient la houle que le vent imprimait aux hautes herbes. Sa bouche étroite, entrouverte, laissait filer de fines bouffées de buée blanche. En la voyant ainsi, debout sur le ciel qui se barrait de nuages, je ressentis avec une intensité presque douloureuse le passage du temps. Lylia ne serait plus jamais ce qu'elle était à cette seconde. Sa peau aurait une autre nuance, in autre grain, ses lèvres se plisseraient en une moue différente, son cou et ses épaules dessineraient d'autres courbes. Regarde bien l'oeuvre que son corps trace dans l'espace, Dekk. Il y en aura d'autres - demain, dans une heure, une minute, même. Mais celle-ci, tu ne la reverras pas. Personne ne la reverra.

Auteur: Lehman Serge Pascal Fréje

Info: Espion de l'étrange

[ nostalgie ] [ littérature ] [ éphémère ] [ femmes-hommes ]

 

Commentaires: 0

boucs émissaires

Ces gens qui suivaient Elohim avaient tous leur Helen, leur Andrea Doria, tous possédaient un démon qu’ils avaient besoin d’accuser. Ils formaient un groupe de soutien pour ceux à qui on avait fait du tort. Comme l’homme dont le frère jumeau avait été tué lors d’un hold-up dans une station-service par un Noir portant un masque de ski noir. Il y avait le père dont la fille avait été transformée en légume par un conducteur bourré qui était bourré, noir, et vraiment très bourré. Et une femme, violée alors qu’elle sortait d’un bar de Toledo. Trois violeurs, une seule couleur de peau. Noire. Noire. Noire.

C’était cette couleur qui réunissait Elohim et son groupe. C’était la couleur de leur démon, et il fallait que leur démon ait une couleur pour qu’ils puissent le retrouver.

Auteur: McDaniel Tiffany

Info: L'été où tout a fondu

[ racisme ] [ cible consensus ] [ objectif rassembleur ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

paranormal

Ils annonçaient clairement la couleur puisqu’il y avait écrit en gros sur la première page : "RELIGION RAÉLIENNE". J’avais déjà entendu parler de cette secte : elle était dirigée par un certain Claude Vorilhon, ancien chroniqueur sportif dans un journal local – "La Montagne" de Clermont-Ferrand, je crois. En 1793, il avait rencontré des extraterrestres lors d’une excursion dans le cratère du puy de Lassolas. Ceux-ci se faisaient appeler les Elohim ; ils avaient créé l’humanité en laboratoire, bien des millions d’années auparavant, et suivaient de loin l’évolution de leurs créatures. Naturellement ils avaient délivré un message à Claude Vorilhon, celui-ci avait abandonné son métier de chroniqueur sportif, s’était rebaptisé Raël et avait créé le mouvement raélien dans la foulée. Une des missions qui lui avaient été confiées était de bâtir l’ambassade qui servirait à accueillir les Elohim lors de leur prochain passage terrestre.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: "Lanzarote", Librio, 2021, page 34

[ historique ] [ fondateur ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

fonctionnaire

Le passage du bourreau indépendant au bourreau professionnel à plein temps, comme l'évolution de la justice criminelle allemande, se fit sur plusieurs générations et n'était pas encore achevé quand Frantz Schmidt naquit en 1554. Dans certains régions, les officiels continuèrent de payer le bourreau pour chaque exécution jusqu'au dix-huitième siècle. Beaucoup de juridictions plus petites ne pouvaient payer un bourreau à plein temps, et d'autres suivaient la tradition médiévale : confier à un jeune homme de la communauté la tâche odieuse de l'exécution judiciaire ; ce scénario était bien connu de la famille Schmidt. Quelques localités plus isolées continuaient la coutume encore plus ancienne de confier l'administration de la justice finale à un membre de la famille de la victime. Dans la majorité des territoires allemands qui employaient un bourreau salarié au seizième siècle, la poursuite et la punition du crime n'étaient qu'une partie d'un poste qui comprenait aussi d'autres tâches disgracieuses, allant de la supervision des bordels au ramassage des ordures en passant par la crémation des corps des suicidés.

Auteur: Harrington Joel F.

Info: L'honneur du bourreau

[ exécutant ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

sémiose animale

L’entrée était marquée avec un symbole particulier, en l’occurrence la couleur bleue. L’abeille qui volait à travers l’entrée parvenait à un carrefour, ou "chambre de décision", où elle pouvait choisir entre deux voies. L’un des embranchements était marqué d'une couleur bleue, l’autre avec la couleur jaune. Les abeilles qui suivaient la piste bleue trouvaient en fin de parcours une fiole contenant une solution sucrée. Celles qui choisissaient la piste jaune ne recevaient aucune récompense. Les abeilles avaient appris que le sucre se trouvait au bout de la piste portant le même symbole que celui qui marquait l’entrée extérieure du labyrinthe. En d’autres termes, "même" égale "sucre". Dans une expérience ultérieure, l’entrée avait été marquée avec un symbole différent, des lignes horizontales de couleur sombre, par exemple. Dans ce deuxième cas, en atteignant la chambre de décision, les abeilles rencontraient à nouveau les deux voies, qui, cette fois, ne se signalaient plus par des couleurs, mais par des lignes – lignes verticales pour l’une, horizontales pour l’autre. Les abeilles réussissaient brillamment, en se dirigeant DIRECTEMENT vers le motif semblable à celui qu’elles avaient vu à l’entrée.

Auteur: Giurfa Martin

Info: Le concept de "similitude" et de "différence" chez un insecte. (2001) Résumé par Jeremy Narby

[ stimuli-signaux ] [ convention collective ] [ mécanisme répétitif ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

femme-par-femme

[…] en attendant le demi-dieu qui devait lui dédier son dard, la donzelle s'était démenée comme un beau diable, avait dompté un dada après l'autre, raclé toutes les cordes de son arc, appris la guitare en dix leçons, dansé la gigue, acheté une caisse à faire tchac-boum, commandé de la couleur, dressé un chevalet, acheté une boîte à faire clic-clac, dessiné des robes, acheté une machine à faire zig-zag, pouponné des arbres nains, acheté une fontaine miniature qui faisait flic-flac, potassé le japonais de cuisine, mimé l'art du thé, acheté un service rayé payé ric-rac, mais elle avait beau faire clicclactchacboumzigzag, les jours se suivaient flip-flop, les dépouilles des vocations manquées s'entassaient pêle-mêle, et c'était toujours le même bric-à-brac d'ennui qui attendait le fric-frac providentiel d'un sauveur tombé pile poil pour guérir ces quintes et débrouiller ce méli-mélo de lubies.

[…] la prisonnière mangeait, cuisinait puis mangeait, mangeait puis cuisinait, en tête à tête avec la petite boîte qui radiotait, quand elle ne crachait pas des tchac-boum près de la hotte ultraperformante qui aspirait les odeurs de friture mais ne sniffait pas les relents de spleen.

Auteur: Lê Linda

Info: Les trois parques, pp. 75-76 et 77-78

[ fantasmant ] [ espérant ] [ prince charmant ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

tempête musicale

C’est alors que les tuyaux de l’orgue firent brusquement éclater un rugissement formidable et discordant. La musique s’emballa. Le volume augmenta. Le timbre de l’instrument changea, de grinçant il devint retentissant. Cette musique-là était pleine d’énergie, furieuse et contagieuse, fiévreuse et tranchante. Elle évoquait un jaillissement d’eau, un troupeau d’animaux affolés, un formidable tumulte, un océan qui se déchire, deux grandes armées marchant l’une vers l’autre. Son jeu de pieds produisait des notes graves et voilées qui se mêlaient à la mélodie tissée par ses doigts, donnant du corps, de l’épaisseur au son. Il faisait sonner chaque note basse sans même baisser les yeux, avec des pressions légères de ses pieds nus, des mouvements talon-pointe de danseur de salon expérimenté, ajoutant des accords brusques et percutants, tout en faisant courir ses doigts sur les touches. Puis il actionna une commande et décala ses mains vers le bas d’un mouvement fluide, passant du clavier supérieur au clavier inférieur, si bien que les touches de tous les claviers suivaient le mouvement incessant de ses doigts. La musique se fait plus lourde, plus sombre. Les touches s’enfonçaient et se soulevaient toutes seules, comme si des chats invisibles couraient dessus. Le son ne pouvait pas s’échapper ailleurs. Le bâtiment n’allait certainement pas le contenir. Il allait faire voler le toit en éclats.

Auteur: Wood Benjamin

Info: Le Complexe d'Eden Bellwether

[ quatre membres ] [ vivacissimo ] [ furioso ] [ fortissimo ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel