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interprétation

La critique de Lacan est, à ce propos, très intéressante et aiguë : si l’on fait de la libido, entendue comme énergie, une substance, s’ouvre la porte à la mantique et à ses prêtres. L’homme connaît, au contraire, à l’intérieur de soi-même, des pulsions bien précises, puissance, faim, haine, sexualité, religion, etc. Aussi "religion", dit Jung. Et avec ce mot, il ouvre une possibilité de lecture de son œuvre que Lacan, saisi par d’autres aspects, n’a pas vue. Jung observe certains faits qui sont d’une grande importance, par exemple la forte ressemblance entre les symboles individuels et les symboles collectifs et mythologiques […]. Jung inclut ces observations à l’intérieur de sa conception du monde, mais il aurait pu aussi se limiter à soutenir que les images de but, les représentations-buts, ne sont pas seulement représentatives du Moi idéal ou de l’Idéal du Moi du sujet, mais qu’elles sont aussi inhérentes au développement génétiquement fixé de l’homme. […] Jung affirme ce que je viens de dire, mais il conduit son discours dans une dimension somme toute eschatologique qui pourrait être mise de côté en insistant plutôt sur l’idée que la tendance génétique vers des buts psychiques est à considérer comme une pulsion dont on pourrait commencer à apprendre à tenir compte.

Auteur: Maffei Giuseppe

Info: Dans "Les cahiers jungiens de psychanalyse", n°53, page 52

[ exégèse ] [ dialogue ]

 

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images archétypiques

Il [le préverbal] est, dans la doctrine analytique, essentiellement lié au préconscient. C’est la somme des impressions, internes ou externes, des informations que le sujet reçoit du monde où il vit, des relations naturelles qu’il a avec lui – si tant est qu’il ait chez l’homme des relations qui soient tout à fait naturelles, mais il y en a, si perverties soient-elles. Tout ce qui est de l’ordre de ce préverbal anticipe ainsi de ce que nous pouvons appeler une Gestalt intramondaine. Là-dedans, le sujet est la poupée infantile qu’il a été, il est l’objet excrémentiel, il est égout, il est ventouse. L’analyse nous a appelé à explorer ce monde imaginaire, qui participe d’une espèce de poésie barbare, mais elle n’a pas du tout été la première à le faire sentir, ce sont certaines œuvres poétiques. 

Nous sommes là dans le chatoiement innombrable de la grande signification affective. Pour l’exprimer, les mots viennent en abondance au sujet, ils sont à sa disposition, aussi accessibles et aussi inépuisables dans leurs combinaisons que la nature à laquelle ils répondent. C’est le monde de l’enfant, dans lequel vous vous sentez à l’aise, d’autant plus que vous avez été familiarisés avec ses fantasmes – le haut vaut le bas, l’envers vaut l’endroit, etc.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre III", "Les psychoses", éditions du Seuil, 1981, page 261

[ fantaisie ] [ psychanalyse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

spéculations intellectuelles

La victoire de Hegel sur Kant signifia pour la raison et pour le développement spirituel ultérieur, et d’abord, pour celui de l’homme allemand, une très lourde menace, d’autant plus dangereuse que Hegel était un psychologue camouflé et projetait de grandes vérités hors du domaine du sujet dans un cosmos qu’il s’était créé lui-même. […]

Hegel représente une solution du problème posé par la critique de la connaissance, solution qui donnait aux concepts une chance de démontrer leur autonomie ignorée. Ils procurèrent à l’intellect cette hybris qui conduisit au surhomme de Nietzsche et, par là, à la catastrophe qui a nom Allemagne. […]

Une philosophie comme celle de Hegel est une autorévélation d’arrière-plans psychiques et, philosophiquement, une usurpation. Elle signifie, au point de vue psychologique, ni plus ni moins qu’une irruption de l’inconscient. Cette conception est corroborée par le caractère étrange et recherché du langage hégélien. Il évoque déjà le "langage de puissance" des schizophrènes, qui se sert du pouvoir de paroles magiques pour plier le transcendant à une forme subjective ou pour procurer à ce qui est banal le charme de la nouveauté, ou encore pour donner à l’insignifiant l’apparence d’une sagesse subtile. Une langue aussi bizarre est un symptôme de faiblesse, d’impuissance et de manque de substance. 

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Les racines de la conscience", trad. Yves Le Lay, éd. Buchet-Chastel, Paris, 1971, pages 480-481

[ critique ] [ herméneutique ]

 

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critique littéraire

R.U.R., comédie utopiste en quatre actes, de M. Tchapek [Capek], traduite du tchèque par M. H. Jelinek. C’est, ma foi, une pièce des plus curieuses, d’un accent nouveau, mise en scène remarquablement, et qui a le mérite immense de nous arracher à la banalité quotidienne. Je serais bien étonné si elle ne remportait pas auprès du public un grand succès. […] C’est fort attachant, et passionnant même, et nous dirions que cette histoire est hardiment originale, si elle était neuve. Or, rendons à César ce qui est à César ! L’idée de la pièce, les hommes-machines, et même le sujet "la révolte des machines" nous sont connus. Et l’on se demande si l’auteur tchèque n’a pas lu de trop près l’inouï et génial Voyage au pays de la quatrième dimension de G. de Pawlowski. Le laboratoire du docteur Rezon ressemble beaucoup au "grand laboratoire central" du "savant absolu". Les robots évoquent tout à la fois les "machines vivantes" et les "homoncules" imaginés avec la puissance visionnaire que l’on sait par G. de Pawlowski, et, dans le chapitre "le massacre des homoncules", il y avait déjà, avec un dénouement différent, tout le sujet de R.U.R. Mais cela n’empêche pas – au contraire ! – que la pièce soit des plus intéressantes.

Auteur: Meré Charles

Info: Excelsior du 29 mars 1924

[ science-fiction ] [ influence ] [ inspiration ]

 
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sociologie

Le courant philosophique qualifié par G. Durand de Nouvel Esprit Anthropologique est le résultat d’un croisement de tendances et d’idées extrêmement diversifiées. Disciple de Bachelard, G. Durand a suivi dans ses grandes lignes la théorie jungienne des archétypes de l’inconscient collectif, de même que les travaux d’historiens tels que M. Eliade et de G. Dumézil dont il intégrera la plupart des conceptions à ses propres publications. A cet ensemble d’influences, auxquelles il faudrait ajouter celles de A. Leroi-Gourhan et de R. Bastide, est venue parallèlement se joindre dès 1962 celle, absolument déterminante pour notre sujet, d’H. Corbin. Avec l’œuvre de ce dernier allaient en effet être introduites dans l’appareil conceptuel de l’anthropologie occidentale plusieurs notions clés de l’ésotérisme islamique, demeurées jusque-là presque totalement inconnues du monde universitaire contemporain.

Entièrement consacrés à l’étude de l’imaginaire, les écrits de G. Durand allaient donc apparaître comme le fruit d’une cohabitation difficile et problématique entre des doctrines foncièrement hétérogènes qui, au nom d’un certain pluralisme, se trouvaient désormais couplées selon une nouvelle logique de la "dualitude". L’ambiguïté majeure résultant de cette méthode était de situer sur un même plan ce que G. Durand nomme l’Imaginatif et ce que H. Corbin, traduisant de l’arabe une donnée fondamentale du soufisme, désigne par le monde Imaginal (alam al-khayâl).

Auteur: Geay Patrick

Info: Dans "Hermès trahi", page 71

[ syncrétisme ] [ résumé ]

 

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surmoi maternel

Dans la dualité de l’espace narratif, public, symbolique, "officiel", l’espace symbolique public est régi par la Loi symbolique. La question est alors de savoir quelle instance de loi est à l’œuvre dans le domaine fantastique de son double spectral. La réponse est évidemment le surmoi. Gardons ici en tête l’idée que la tension entre Loi symbolique et Chose réelle ou impossible – dont l’exemple paradigmatique est la Chose maternelle interdite par la Loi paternelle – n’est pas l’horizon ultime de la pensée de Lacan. Au-delà, ou plutôt en dessous, il y a ce fait que, du point de vue lacanien, c’est la Chose elle-même qui "fait la loi" : "Das ding se présente au niveau de l’expérience inconsciente comme ce qui fait déjà la loi. [...] C’est une loi de caprice, d’arbitraire, d’oracle aussi, une loi de signes où le sujet n’est garanti par rien."

Das Ding n’est donc plus conçue comme un sombre au-delà constitué par l’interdit de la Loi. Que la Chose réelle elle-même "fasse la loi", voilà l’horreur dernière. Et dans la mesure où la Chose veut dire jouissance, cette Loi, qui est la Loi de la Chose même, n’est, bien sûr, rien d’autre que celle du surmoi, cette loi dont l’injonction revient à l’impossible commandement : "Jouis !".

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Dans "Fragile absolu", éditions Flammarion, 2010, pages 190-191

[ concept psychanalytique ] [ injonction contradictoire ] [ dérégulation dissolvante ] [ psychose ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

racisme

Nous avons établi des données sur ce que nommons race et intelligence. Mon opinion est nous ne savons pas ce qu'elles signifient. Il n'y a pas assez de travail ; il n'y a pas assez de personnes qui s'y sont employées à ce stade... Et la définition d'"héréditaire" constitue un sérieux problème.

Par exemple : disons qu'existait une croyance selon laquelle les personnes dotées d'une crête frontale sont stupides. Une croyance répandue. Et cette crête était encodée génétiquement. Ce qui conduisait à ce que ces individus soient victimes de discrimination, à l'école par exemple, vu que la crête indiquait aux enseignants qu'ils n'étaient pas susceptibles d'être intelligents, et qu'on leur donnait donc des leçons plus simples ; ils étaient ignorés ou quelque chose comme ça.

Ce mécanisme peut donc être appréhendé comme la forme d'une différence d'intelligence génétiquement héréditaire entre individus - avec et sans crête. Ceci impliquant qu'une caractéristique codée dans le génome peut modifier une interaction des individus entre eux au point de produire une différence d'intelligence.

[...] Nous sommes si peu avancés dans l'étude de ce genre de sujet que nous ne savons rien. Et la nature taboue de ces questions engendre un vacuum empli de perspectives artificiellement pures (et probablement erronées).

Auteur: Weinstein Bret Samuel

Info:

[ apparence ] [ préjugés ]

 

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autiste savant

Charles Dirac venait de Saint-Maurice en Suisse. Avec ses enfants ils étaient officiellement ressortissants helvètes jusqu'à leur naturalisation en 1919. Le père de Dirac était strict et autoritaire, tout en désapprouvant les châtiments corporels. Paul Dirac avait une relation tendue avec son père, à tel point qu'après sa mort il écrira : "Je me sens beaucoup plus libre maintenant, me voilà mon propre maitre". Charles obligeait ses enfants à lui parler uniquement en français pour apprendre la langue. Lorsque Dirac se rendit compte qu'il ne pouvait  exprimer ce qu'il voulait dire en français, il décida  de se taire.

Une connaissance, physicien de profession, m'a conté une parmi les nombreuses anecdotes à son sujet.

Un jour, désespéré de n'avoir pu résoudre une question mathématique, un des étudiants de Dirac se suicida. Ce dernier vint aux obsèques et prononça une courte allocution.  Au cours de laquelle il commentera : "Cette équation n'était pourtant pas très difficile".  

Considéré comme un des grands mathématiciens du vingtième siècle, Dirac, diagnostiqué a posteriori par certains comme atteint du syndrome Asperger, se coupait systématiquement de ses amis. Albert Einstein écrivit à son propos : "J'ai des problèmes avec Dirac. Cet équilibre sur le chemin vertigineux entre le génie et la folie est horrible."

Auteur: Internet

Info: Traduit/compilé par MG

[ personnage ] [ éléments biographiques ] [ insensibilité ] [ indifférence ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

intelligence artificielle

Pourquoi donner à un robot un ordre d'obéir aux ordres, pourquoi les commandes d'origine ne sont-elles pas suffisantes ? Pourquoi commander à un robot de ne pas faire du mal - ne serait-il pas plus facile de ne jamais lui indiquer de faire du mal en premier lieu ? Est-ce que l'univers contient une force mystérieuse qui pousse les entités vers la malveillance, de sorte qu'un cerveau positronique doive être programmé pour y résister ? Est-ce que des êtres intelligents développent inévitablement un problème d'attitude? (...)
Maintenant que les ordinateurs sont devenus vraiment plus intelligents et plus puissants, l'anxiété a diminué à leur sujet. Omniprésents, les computers en réseau d'aujourd'hui ont une capacité sans précédent de faire du mal si jamais ils le voulaient.
Mais le seul chaos vient de bugs imprévisible ou de la malice humaine sous forme de virus. Nous ne nous inquiétons plus sur les tueurs en série électroniques ou autres cabales d'automates en silicium subversifs parce que nous commençons à comprendre que malveillance - comme la vision, la coordination motrice, et le bon sens - ne vient pas librement d'une computation ou d'un calcul, mais doit être programmée. (...)
L'agression, comme toute autre partie du comportement humain que nous prenons pour acquis, est un problème d'ingénierie très difficile, très motivant !

Auteur: Pinker Steven

Info: Comment fonctionne l'esprit

[ éthique ] [ robots ]

 

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structure incorporée du langage

Qu’est-ce que le désir du névrosé ?

Comme nous l’indique tout le développement de l’œuvre de Freud, il est entièrement suspendu à la bonne fois du signifiant. Le sujet s’attache à cette garantie mythique pour pouvoir vivre autrement que dans le vertige. D’autre part, chacun sait qu’il y a un rapport étroit, historique, entre l’anatomie que le freudisme fait de ce désir, et les caractéristiques de l’époque que nous vivons, et dont nous ne pouvons pas savoir à quelle forme humaine, vaguement vaticinée par des prophètes de divers acabits, elle aboutira, ou sur laquelle elle achoppera.

[...] le désir du névrosé, dirai-je, est ce qui naît quand il n’y a pas de Dieu. [...]

Je dis que cette suspension du Garant suprême est ce que cache en lui le névrosé, et que c’est à ce niveau que se situe, s’arrête et se suspend le désir du névrosé. 

[...] le névrosé est toujours occupé à faire ses bagages, ou son examen de conscience – c’est la même chose – ou à organiser son labyrinthe – c’est la même chose. Il rassemble ses bagages, il en oublie ou il les met à la consigne, mais ce sont toujours des bagages pour un voyage qu’il ne fait jamais.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, pages 541-542

[ description ] [ défini ]

 
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