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spéculation

Il est tout à fait possible que l'homme soit un concept romantique et poétique, une création artistique qui ne supporte pas d'être confronté à la réalité.

Auteur: Gary Romain

Info: L'orage

[ être humain ] [ hypersensible ]

 

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être humain

Rien n'est moins poétique que la nature et que les choses naturelles: c'est l'homme qui leur a trouvé une poésie. La naissance, la vie, la mort, ces trois accidents de l'être, symbolisés par l'homme, sont des opérations chimiques et cyniques - être humain
L'homme pisse l'enfant et la femme le chie.
La mort est une décomposition.
Le mouvement animal est un circulus du fumier.
C'est l'homme qui a mis sur toutes choses le voile et l'image poétique, qui rendent supportables la vue et la pensée de la matière.
Il l'a spiritualisée à son image.

Auteur: Goncourt Edmond et Jules de

Info: Journal, t.1

[ langage ] [ anthropomorphisme ] [ vulgarité ] [ pessimisme ]

 

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concentration

Souvent la matière de nos études est futile : à quoi peut bien servir, se dit-on, de faire ce thème latin, puisque je ne parlerai jamais en latin ? Raisonnement qui pourrait s'étendre presque à tout dans le détail de nos occupations. On ne peut le vaincre qu'en donnant une valeur absolue à l'acte d'attention, à la perfection formelle ou à la peine d'un jour, je veux dire en pensant que tout acte d'attention, de support, toute recherche de perfection minuscule, hors du profit et de tout résultat, trouve en elle-même sa récompense. Une âme poétique ici me comprendra.

Auteur: Guitton Jean

Info: le travail intellectuel (op.cit. acquis

[ intérêt ]

 

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éloge

Une femme qui, jusqu'à sa dernière heure, se refusa de vivre et de hurler avec la meute des loups régents.
Qui ne céda jamais à l'accouplement effroyable du conformisme et de la terreur qui sévissaient alors dans sa Russie natale.
Et qui décida d'en finir lorsque la misère ajoutée à la déréliction et à une politique meurtrière étranglèrent définitivement sa parole poétique, indéfectiblement liée à sa capacité d'aimer.
Elle s'appelait Marina Tsvetaeva, et la poésie, disaient ses proches, sourdait d'elle et jaillissait comme l'eau vive des fontaines.
(...) Comment supporter une voix si farouchement libre qu'elle révélait sans coup férir la comédie de ceux qui n'habitaient pas véritablement leur parole.

Auteur: Salvayre Lydie

Info: 7 femmes

[ femmes-par-femmes ] [ littérature ]

 

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dasein

La rose est sans pourquoi, mais elle n'est pas sans raison. "Sans pourquoi" et "sans raison" ne disent pas la même chose. C'est seulement cela que la sentence en question devrait d'abord rendre plus clair. Le rose, pour autant qu'elle est quelque chose, ne sort pas du domaine où le très puissant principe (de raison) exerce sa puissance. Et pourtant la façon dont elle appartient à ce domaine est particulière, différente par conséquent de la manière dont nous autres hommes y séjournons. Bien courte, à vrai dire, serait notre pensée, si nous admettions que la sentence d'Angelus Silesius, n'a d'autre sens que d'indiquer la différence des manières dont la rose, dont l'homme, sont ce qu'ils sont. Ce que le sentence ne dit pas - et qui est tout l'essentiel - , c'est bien plutôt ceci qu'au fond le plus secret de son être, l'homme n'est véritablement que s'il est à sa manière comme la rose - sans pourquoi.

Auteur: Heidegger Martin

Info: A propos de "La rose est sans pourquoi" d'Angelus Silesius, dans "Le principe de raison", trad. André Préau

[ commentaire ] [ conscience immédiate ] [ support poétique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

imagination

Tout est absurde. Celui-ci consacre sa vie à gagner de l’argent pour le mettre de côté, sans avoir seulement d’enfants à qui le laisser, ni le moindre espoir de voir quelque ciel réserver un sort transcendantal à sa fortune. Cet autre consacre tous ses efforts à se faire une réputation qui ne lui servira qu’une fois mort, mais il ne croit nullement à la survie qui lui permettrait de jouir de cette même réputation. Cet autre encore s’épuise à rechercher mille choses qu’en fait il n’apprécie nullement. Un autre, un peu plus loin (…)

Celui-ci lit pour savoir, inutilement. Cet autre jouit pour vivre, tout aussi inutilement.

Je me trouve dans un tram, et j’examine lentement, à mon habitude, tous les détails concrets des personnes qui se trouvent devant moi. Pour moi les détails sont des choses, des mots, des lettres. Cette robe que porte la jeune fille assise en face de moi, je la décompose en ses divers éléments : l’étoffe dont elle est faite et le travail qu’elle a coûté — puisque je la vois en tant que robe, et non pas comme simple étoffe ; la fine broderie qui borde le ras du cou se décompose à son tour : le galon de soie dont on l’a brodé, et le travail qu’a demandé cette broderie. Et immédiatement, comme dans un ouvrage primaire d’économie politique, se déploient sous mes yeux les usines et les activités diverses — l’usine où l’on a fabriqué le galon, d’un ton plus foncé, qui a servi à orner, de petites choses entortillées, l’endroit qui fait le tour du cou ; et je vois les ateliers dans les usines— machines, ouvriers, cousettes — mes yeux tournés vers le dedans pénètrent dans les bureaux, je vois les directeurs chercher un peu de calme, et je surveille, dans les registres, la comptabilisation de chaque chose ; mais je ne m’arrête pas là : je vois, au-delà, la vie familiale de ceux dont la vie quotidienne s’écoule dans ces usines, dans ces bureaux… Le monde entier se déroule sous mes yeux, du seul fait que j’ai devant moi, au-dessous d’un cou brun, qui par ailleurs supporte je ne sais quelle tête, une bordure, irrégulièrement régulière, d’un vert sombre sur le vert plus clair de la robe.

La vie sociale tout entière gît sous mon regard.

En outre, je devine les amours, les cachotteries et l’âme de tous ceux qui ont œuvré pour que la femme qui se trouve là, devant moi, dans un tram, porte, autour de son cou de mortelle, la sinueuse banalité d’un galon de soie vert sombre se détachant sur un tissu d’un vert plus clair.

J’ai le vertige. Les banquettes du tram, dont le siège est garni de paille aux brins alternativement plus fins et plus robustes, m’emportent vers des régions lointaines, se multiplient en industries, ouvriers et maisons d’ouvriers, existences, réalités — tout.

Je descends du tram, épuisé, somnambulique. J’ai vécu la vie tout entière.

Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

Info: Oeuvre poétique, NRF 2001

[ réalité support ] [ désenchantement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel