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rapports humains

L'empathie se définit ainsi : 'Capacité à partager et à comprendre les sentiments d'autrui.'

Des femmes parlant pendant des heures à un déjeuner. Des hommes arpentant ensemble le terrain de golf chaque dimanche matin. Des adolescentes collées à leur téléphone portable. C'est là que nous racontons notre histoire, parfois avec une foule de détails, que nous observons l'expression des autres tandis qu'ils écoutent nos paroles. Nous leur arrachons leur compassion, leur joie, leur compréhension. Nous le faisons afin de ne pas être seuls dans notre lente marche vers la mort. L'empathie est au coeur même de notre humanité. La vie est pénible sans elle.

Auteur: Walker Wendy

Info: Tout n'est pas perdu, p. 387

[ altruisme ] [ identification ]

 

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involution humaine

Tandis que leur "Progrès" comporte la locomotive, la bicyclette, l’automobile, on ne marche plus ; le télégraphe, le téléphone, le pneumatique, plus besoin de se voir ; à leurs aliments, ils ajoutent du fer, de la chaux, du plâtre, de l’arsenic, du soufre ; leur atmosphère n’est plus que d’acide carbonique chargé des émanations de toutes les maisons-laboratoires que sont leurs demeures, et elle est saturée des atomes de toutes leurs déjections pulvérisées.



Et, par la vertu de leur chimie et de leur mécanique, s’ils deviennent scrofuleux, anémiques, épileptiques, phtisiques, syphilitiques, cancéreux, nécrosés, rachitiques, paralytiques, culs-de-jatte, bancroches, manchots, aveugles et sourds, mais peu leur importe, ils se déclarent en "Progrès".

Auteur: Marné Alfred

Info: Le Naturien, n°1, 1er mars 1898

[ contreparties ] [ dégradation ] [ substituts ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

hilares

Il faisait nuit. Il n'y avait que du silence autour de leurs corps maigres. Assis sur la grande place, Salim et Jonathan regardaient une page. Les émojis riaient sur la page rose, des larmes sortaient de leurs yeux. Deux émojis rebondissaient. Leurs mouvements, leurs corps, les émotions qu'ils exprimaient, leur taille, toute leur vie venait de chiffres, de lettres écrits sur sur des pages. Les émojis accomplissaient leur mission. Chaque pixel de chaque émoji représentait la perfection de la réussite. Ils ne faisaient que réussir. Les émojis réussissaient sans calme, sans colère, sans fatigue. Jonathan actualisait la page du site des blagues. Il montrait son écran à Salim. Jonathan activa la fonction commentaires pour mal-voyants, le téléphone prononça les mots : Visage riant aux larmes.

Auteur: Vazquez Laura

Info: La semaine perpétuelle

[ téléphones portables ] [ gags ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rapidité

Une voiture rouge portée par quatre pneus noirs passe devant Victor en vrombissant, puis la rue redevient calme sous le vent froid. Une vieille dame traverse au passage pour piétons en un mouvement éternisé comme le footballeur qui s'avance vers le filet adverse dans la séquence rediffusée au ralenti. Victor accélère le pas, se rue dans la boulangerie, en ressort avec un petit pain gris coupé et repart vers son chez lui. Il avale les six volées de marches, enfonce la clef dans la serrure et se précipite dans le salon. Merde. Pas de message. C'est toujours comme ça, le téléphone. Les messages ne viennent jamais quand on les attend. Pire, quand ils arrivent enfin, ils sont tellement désespérants qu'on aurait voulu ne jamais les entendre.

Auteur: Ancion Nicolas

Info: Ecrivain cherche place concierge

[ lenteur ]

 

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uniformisation

En nous dérobant les mystères de la voûte céleste, l’électricité publique chasse du monde les inquiétudes remuantes et les bizarreries, les silences extralucides et les méditations de la nuit, en même temps que la nuit elle-même ; nous privant donc aussi de savoir ce qu’est le jour. C’est une diminution de la vie terrestre qui n’est pas négligeable, pour rester inaperçue ; et si avec les progrès du confort les amants prennent des douches, bavardent au téléphone et ont un tourne-disque, ils ont égaré ce charme puissant qui était de mêler leurs urines nocturnes dans un même vase, et c’est la froide lumière électrique qui dégrise leur nudité, au lieu qu’en s’épuisant la lampe à mèche, toujours inquiète, recueillait le témoignage des heures passées avec leurs ombres vivantes ; et c’est le radio-réveil qui les prévient du jour, etc.

Auteur: Bodinat Baudouin de pseudo

Info: La vie sur terre. Paris : Éditions de l’Encyclopédie des nuisances, p. 73.

[ progrès technologique ] [ inconvénients ] [ pollution lumineuse ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

écriture

J’écris souvent dans l’épaisseur d’un mur. Mes bras, alors tendus à l’horizontale, dépassent. D’un côté, un froid sidéral, de l’autre, un souffle brûlant, mais impossible de savoir lequel de ces deux espaces borgnes signifie la liberté, ou la prison.

Ces messages quotidiens furent adressés à deux amis, l’un alité dans un proche hôpital, l’autre veillant à mon chevet. Témoignant de la fusion d’un corps et d’une machine, ils sont l’exacte traduction électronique d’une blessure qui m’a gardé sur le flanc, en chien de fusil, incapable de m’allonger ou de m’asseoir, et qui m’a imposé l’usage exclusif du téléphone portable pour écrire.

L’écran basculé sur l’oreiller, à vingt centimètres du visage, épouse parfaitement le champ visuel, et l’ongle qui frappe quelques caractères par ligne, invoque la guérison comme à coups de poinçon. Cette psalmodie sur fond pâle traverse le ciment.

La parole vient de l’outil.

Auteur: Rahmy Philippe

Info: SMS de la cloison

[ hôpital ] [ téléphone portable ] [ handicap ]

 

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progrès

- Sancta simplicitas ! Si tu leur montres une machine, tout va bien, ils sont prêts à gober que j'ai fait engager la grand-mère du diable à Hollywood comme prima donna ; ils croient tout d'une machine mais rien de l'esprit qui l'a inventée ! Durant six mille ans ils ont trouvé tout naturel que le mâle du grand paon de jour trouve sa femelle à cent miles de distance, mais ensuite est venu le télégraphe ; alors là ils ont eu bonne mine : les papillons auraient-ils eu le télégraphe, eux ? À ces gens on pourrait faire avaler que les Égyptiens connaissaient le téléphone sans fil puisqu'on n'a pas trouvé de fil dans les pyramides ; qu'est-ce qu'on peut y faire ? Ils sont incapables de s'abstraire de l'écoulement du temps dans leur réflexion. La pendule, la pendule, la pendule remontée a arrêté leur entendement.

Auteur: Karinthy Frigyes

Info: Reportage céleste de notre envoyé spécial au paradis

[ décadence ] [ outils béquilles ] [ sujétion technologique ] [ irréflexion ] [ ironie ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

Internet

C'est LE système de surveillance le plus important au monde, ma chère. Mon père a travaillé pour eux, c'est pour cette raison que je le connais bien. Tu savais que tout ce que tu dis au téléphone, achètes par carte bancaire, ou cherches sur Internet, est enregistré, examiné et filtré par des ordinateurs? Chacun d'entre nous, chaque citoyen de chaque pays, est étudié par ÉCHELON avec un soin directement proportionnel à notre degré de dangerosité présumée. Si les ordinateurs décident que nous sommes dignes d'intérêt, ils nous épinglent avec une punaise rouge et commencent à nous passer sérieusement au peigne fin : leurres, micros... Tout le tremblement. C'est ça ÉCHELON, le Big Brother du monde. Surveillons nos fesses, disent-ils, histoire de ne pas les poser sur du verre brisé. Le 11 septembre et le 11 mars nous ont tous laissés comme Adam et Eve au Paradis : à poil et sous surveillance.

Auteur: Somoza José Carlos

Info: La théorie des cordes, p.190

[ surveillance ] [ tutelle ]

 

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techno-dépendance

Dans le wagon, les passagers ont ouvert leur ordinateur portable sur la tablette. Ils regardent un film, ils remplissent des tableaux, ils rédigent un mail. D’autres ont les yeux rivés sur leur téléphone. Ils sont tous captés. Il n’y a plus de corps sans son extension, parmi les individus qui peuvent se payer un billet de train. Il y a bien un homme, à quelques sièges de là, la cinquantaine, qui lit son journal, à l’ancienne. Il gêne légèrement son voisin, avec le coude, quand il tourne une page. Il est le seul qui ne ferme pas sa vision par un écran. Même l’enfant de cinq ans ne dérange personne en braillant dans les couloirs, car il semble hypnotisé par un dessin animé. A ses côtés, la mère regarde ce qu’il regarde, sans le casque, elle n’a pas une seconde à perdre pour le paysage, et encore moins pour ce qui l’entoure.

Auteur: Despentes Virginie

Info: Vernon Subutex, tome 3

 

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Ajouté à la BD par miguel

gymnastique

C'est sur la poutre maintenant qu'elle pirouette, éclairée des flashs de lucioles folles, une lumière sautillante. L'enfant semble retenir toutes les respirations. Elle se lance en double salto et vrille et, d'un claquement de doigts - son arrivée au sol est absolument stable -, elle les délivre, comme si on avait tourné un bouton de volume muet jusque-là, alors le public rugit d'adoration et de soulagement qu'elle ne soit pas tombée. Et tous courent vers les salles de rédaction, les téléphones, dix, dix, écrivez bien ça, she's perfect, titre Newsweek, du jamais vu, la perfection EST de ce monde : "Si vous cherchez un mot pour dire que vous avez vu quelque chose qui était si beau que ça ne disait pas combien c'était beau, dites donc que c'était nadiesque" écrit un éditorialiste québécois. Les juges sont obligés de demander à Béla ce qu'elle a réellement exécuté, ils n'ont pas eu le temps de voir.

Auteur: Lafon Lola

Info: La petite communiste qui ne souriait jamais

[ sport ]

 

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