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discours scientifique

Il y a une chose dont Freud n’avait pas parlé, parce qu’elle était taboue pour lui, à savoir la position du savant. C’est également une position impossible, seulement la science n’en a pas encore la moindre espèce d’idée, et c’est sa chance. C’est seulement maintenant que les savants commencent à faire des crises d’angoisse. [...]

Quel soulagement sublime ce serait pourtant si tout d’un coup on avait affaire à un véritable fléau, un fléau sorti des mains des biologistes. Ce serait vraiment un triomphe. Cela voudrait dire que l’humanité serait vraiment arrivée à quelque chose – sa propre destruction. Ce serait vraiment là le signe de la supériorité d’un être sur tous les autres. Non seulement sa propre destruction, mais la destruction de tout le monde vivant. Ce serait vraiment le signe que l’homme est capable de quelque chose. Mais cela fout tout de même un peu l’angoisse. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans "Le triomphe de la religion", éd. du Seuil, Paris, 2005, pages 73-75

[ contournement de l'impossible ] [ jouissance inconsciente ]

 
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festivités

J’ai pu les lire, moi aussi, ces journaux, quand on est arrivés une heure plus tard. C’était peut-être pire encore que ce que m’en avait dit Angélique. Le ton des articles, pour commencer, était d’une allégresse effrayante. On ne comprenait pas d’où les auteurs avaient pu ramener une telle gaieté. Et le plus grave encore était à venir. De Paris on avait fait descendre, pour animer le site, le redécouvrir, loin de la routine et des tabous, plusieurs groupes, dont Contre-Attaque ludique, avec chorégraphes et plasticiens, costumiers, amateurs de tous âges. Le programme s’annonçait merveilleux. Entre autres, on prévoyait une longue parade avec des marionnettes symboliques, des pantins immenses et rachitiques aux ventres percés d’un grand trou pour évoquer la faim dans le monde. On verrait aussi des femmes-échasses, d’autres déguisées en crustacés. Les organisateurs tenaient énormément à la présence d’enfants, pendant cette fête, un maximum de tout-petits pour communiquer aux adultes énergie et créativité.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "On ferme !" pages 670-671

[ faux subversif ] [ bouffonnade ] [ asphyxie ]

 
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garde-fou

Je suis convaincu qu'imaginer l'autre est un puissant antidote au fanatisme et à la haine. Je crois que les livres qui nous font imaginer l'autre nous rendent plus résistants aux stratagèmes du diable, y compris de notre diable intérieur, le Méphisto du coeur. Ainsi, Günter Grass et Heinrich Böll, Ingeborg Bachmann et Uwe Johnson, et en particulier mon cher ami Siegfried Lenz, m'ont ouvert la porte de l'Allemagne. Ces auteurs ainsi que nombre d'amis allemands très chers, m'ont fait briser mes tabous et m'ont ouvert l'esprit, et finalement le coeur. Ils m'ont fait briser mes tabous et m'ont ouvert l'esprit, et finalement le coeur. Ils m'ont fait redécouvrir les pouvoirs curatifs de la littérature. Imaginer l'autre n'est pas seulement un outil esthétique. C'est à mon sens également un impératif moral essentiel. Et, enfin imaginer l'autre, si vous me promettez de ne pas répéter ce petit secret professionnel-, imaginer l'autre est un aussi un grand plaisir humain.

Auteur: Oz Amos Klausner

Info: le Guardian, traduit dans le CI n°779, p.58

[ pacifisme ] [ littérature ] [ contrepoison ]

 

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rite funéraire

L'interdiction de prononcer le nom du mort est généralement observée avec beaucoup de rigueur. C'est ainsi que certaines tribus sud-américaines considèrent que c'est infliger aux survivants la plus grave offense que de prononcer devant eux le nom du parent mort, et la punition qu'entraîne cette offense est la même que celle dont est frappé le meurtre. Il n'est pas facile de comprendre la raison de la sévérité de cette interdiction mais les dangers se rattachant à cet acte ont fait naître une foule d'expédients, intéressants et significatifs à beaucoup d'égards. C'est ainsi que les Massaï, de l'Afrique, ont eu recours au moyen qui consiste à changer le nom du décédé immédiatement après sa mort ; à partir de ce moment, il peut être nommé sans crainte, toutes les interdictions ne se rapportant qu'à son ancien nom. Ce faisant, on suppose que l'esprit ne connaît pas son nouveau nom et ne sait pas que c'est de lui qu'il s'agit.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Totem et tabou

[ prohibition ]

 

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water-closets

- C'est là que nous dormons, explique-t-il. On y tient facilement à trois. Nous avons la douche, là. Préférez-vous déféquer dans l'intimité ?

- Oui, s'il-vous-plaît.

- Alors, vous appuyez sur ce bouton qui allume l'écran d'intimité. Nous excrétons dans ceci. L'urine ici, les fèces, là. Tout est récupéré et réutilisé, vous comprenez. Nous avons le sens de l'économie dans les monades.

- Bien sûr, répond Gortman.

Principessa demande :

- Préférez-vous que nous utilisions l'écran quand nous déféquerons ? J'ai cru entendre dire que cela se fait à l'extérieur.

- Je ne voudrais pas vous imposer mes coutumes, dit Gortman.

- C'est un fait que notre culture a dépassé la notion d'intimité, répond Mattern, en souriant. Mais cela ne nous dérange pas d'appuyer sur le bouton, si... Il hésite. Une nouvelle pensée vient le troubler.

- La nudité n'est pas taboue sur Vénus, j'espère ? Je veux dire, nous n'avons que cette pièce et...

Auteur: Silverberg Robert

Info: Les Monades urbaines

[ surpopulation ] [ science-fiction ] [ gêne ] [ WC ]

 

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servitude volontaire

La machine c'est l'infection même. La défaite suprême ! Quel flanc ! Quel bidon ! La machine la mieux stylée n'a jamais délivré personne. Elle abrutit l'Homme plus cruellement et c'est tout ! J'ai été médecin chez Ford, je sais ce que je raconte. Tous les Fords se ressemblent, soviétiques ou non !... Se reposer sur la machine, c'est seulement une excuse de plus pour continuer les vacheries. C'est éluder la vraie question, la seule, l'intime, la suprême, celle qu'est tout au fond de tout bonhomme, dans sa viande même, dans son cassis et pas ailleurs !... Le véritable inconnu de toutes les sociétés possibles et impossibles... Personne de ça n'en parle jamais, c'est pas "politique" !.... C'est le tabou colossal !... La question "ultime" défendue ! Pourtant qu'il soit debout, à quatre pattes, couché, à l'envers, l'Homme n'a jamais eu, en l'air et sur terre, qu'un seul tyran : lui-même !... Il en aura jamais eu d'autres... C'est peut-être dommage d'ailleurs... Ça l'aurait peut-être dressé, rendu finalement social.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Mea culpa

[ inclination inconsciente ] [ paresse moteur ]

 
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cimetière des innocents

En 1590, pendant le siège de Paris par le roi de Navarre, la faim a poussé les Parisiens à ramasser les ossements du cimetière pour en faire de la farine. On a gravé des images, des compositions de la scène. On a gardé des souvenirs. Les enfants qui jouent aux osselets, qui s’amusent avec des têtes. Les chères têtes blondes, justement ! Les Innocents, précisément ! Comment plus longtemps aurait-on pu laisser les enfants voisiner avec la mort révulsante ? Tout cela était trop choquant et la Révolution viendra comme réponse à cette révulsion. Revanche des dames patronnesses. Respectueuses de la mort en train de devenir sacrée. En même temps que l’enfance innocente, c’est-à-dire délivrée du péché, du sale dogme de l’absurdité ontologique. En même temps que la sexualité en train de sortir de son bourbier, le fumier prostitutionnel. La mort, le sexe et l’enfance en train de se diviniser, de se mirer dans leur divinité naissante, et voilà frappés les trois coups du 19e siècle dans les neuf mille mètres carrés de terre visqueuse, asphyxiante, croulante des fermentations des grands dormants.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", page 27

[ cohabitation morts-vivants ] [ tabou ]

 

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éducation

... A propos de l'enfance, un thème me fascine depuis toujours. Nous mettons vingt ans à tout apprendre et nous passons le reste de notre vie à nous débarrasser des tabous, des préjugés, des règles collectives, des idées reçues, pour conquérir une vérité individuelle. Il nous faut lutter toute la seconde partie de notre vie pour réparer les dégâts causés par l'éducation obtuse, fanatique, traditionnelle, les règles de morale reçues dans l'ambiance sacro-sainte de la famille, à un âge où il nous est impossible de refuser cet enseignement.

...Prends, par exemple, le mariage : dès notre jeunesse, on nous a habitués au conte qui se termine par "et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants…" C'est un but dans la vie que l'on nous met en tête. Alors que ce n'est que le point de départ. Le début et non la fin. On nous propose le premier chapitre comme conclusion. On arrive au mariage absolument ignorant parce que cet événement nous a été présenté d'une façon mythique, inexacte. Il devient une source de désillusions, de névroses…

Je suis sûr que tout changera un jour…..

Auteur: Fellini Federico

Info: Parlant de son film "Juliette des esprits"

[ déprogrammation ]

 

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existence

... A propos de l'enfance, un thème me fascine depuis toujours. Nous mettons vingt ans à tout apprendre et nous passons le reste de notre vie à nous débarrasser des tabous, des préjugés, des règles collectives, des idées reçues, pour conquérir une vérité individuelle. Il nous faut lutter toute la seconde partie de notre vie pour réparer les dégâts causés par l'éducation obtuse, fanatique, traditionnelle, les règles de morale reçues dans l'ambiance sacro-sainte de la famille, à un âge où il nous est impossible de refuser cet enseignement.

...Prends, par exemple, le mariage : dès notre jeunesse, on nous a habitués au conte qui se termine par " et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants…"  C'est un but dans la vie que l'on nous met en tête. Alors que ce n'est que le point de départ. Le début et non la fin. On nous propose le premier chapitre comme conclusion. On arrive au mariage absolument ignorant parce que cet événement nous a été présenté d'une façon mythique, inexacte. Il devient une source de désillusions, de névroses…

Je suis sûr que tout changera un jour…

Auteur: Fellini Federico

Info: Interviewé sur son film "Juliette des esprits"

[ programmation - déprogrammation ] [ grandir ]

 

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famille

Si l'harmonie relationnelle et sexuelle d'un homme et d'une femme qui s'aiment constitue le couronnement de toutes les expressions d'intimité psycho-sexuelle, la relation d'une mère avec son enfant -garçon ou fille- est bien celle qui organise, dans sa force et dans sa durée, tout l'investissement du corporal de l'infans - ce que C. Dejours appelle la "subversion libidinale". Parler de cette relation d'un point de vue psychanalytique implique la nécessité de considérer le devenir des pulsions des deux protagonistes dans cette relation, c'est-à-dire, l'organisation de leurs sexualités psychiques respectives, régies par le tabou de l'inceste. Or, parler du sexuel à propos de la relation d'une mère avec son enfant conduit inévitablement à la nécessité d'envisager la question du clivage. En effet, pour la femme adulte et mère, le corps de l'Autre est Deux : l'homme amant, d'une part, et le foetus qui deviendra bébé, puis enfant, puis adulte, d'autre part. Toute la difficulté du discours analytique sur la psycho-sexualité de la femme réside donc dans ce fait : comment comprendre et décrire la façon dont les investissements pulsionnels se distribuent chez elle, entre le féminin, le maternel et l'autoérotique?

Auteur: Bokanowski Thierry

Info: La relation mère-fille, entre partage et clivage

[ femmes ] [ triade ]

 

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