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discours scientifique

Il y a une chose dont Freud n’avait pas parlé, parce qu’elle était taboue pour lui, à savoir la position du savant. C’est également une position impossible, seulement la science n’en a pas encore la moindre espèce d’idée, et c’est sa chance. C’est seulement maintenant que les savants commencent à faire des crises d’angoisse. [...]

Quel soulagement sublime ce serait pourtant si tout d’un coup on avait affaire à un véritable fléau, un fléau sorti des mains des biologistes. Ce serait vraiment un triomphe. Cela voudrait dire que l’humanité serait vraiment arrivée à quelque chose – sa propre destruction. Ce serait vraiment là le signe de la supériorité d’un être sur tous les autres. Non seulement sa propre destruction, mais la destruction de tout le monde vivant. Ce serait vraiment le signe que l’homme est capable de quelque chose. Mais cela fout tout de même un peu l’angoisse. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans "Le triomphe de la religion", éd. du Seuil, Paris, 2005, pages 73-75

[ contournement de l'impossible ] [ jouissance inconsciente ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

water-closets

- C'est là que nous dormons, explique-t-il. On y tient facilement à trois. Nous avons la douche, là. Préférez-vous déféquer dans l'intimité ?

- Oui, s'il-vous-plaît.

- Alors, vous appuyez sur ce bouton qui allume l'écran d'intimité. Nous excrétons dans ceci. L'urine ici, les fèces, là. Tout est récupéré et réutilisé, vous comprenez. Nous avons le sens de l'économie dans les monades.

- Bien sûr, répond Gortman.

Principessa demande :

- Préférez-vous que nous utilisions l'écran quand nous déféquerons ? J'ai cru entendre dire que cela se fait à l'extérieur.

- Je ne voudrais pas vous imposer mes coutumes, dit Gortman.

- C'est un fait que notre culture a dépassé la notion d'intimité, répond Mattern, en souriant. Mais cela ne nous dérange pas d'appuyer sur le bouton, si... Il hésite. Une nouvelle pensée vient le troubler.

- La nudité n'est pas taboue sur Vénus, j'espère ? Je veux dire, nous n'avons que cette pièce et...

Auteur: Silverberg Robert

Info: Les Monades urbaines

[ surpopulation ] [ science-fiction ] [ gêne ] [ WC ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

racisme

Nous avons établi des données sur ce que nommons race et intelligence. Mon opinion est nous ne savons pas ce qu'elles signifient. Il n'y a pas assez de travail ; il n'y a pas assez de personnes qui s'y sont employées à ce stade... Et la définition d'"héréditaire" constitue un sérieux problème.

Par exemple : disons qu'existait une croyance selon laquelle les personnes dotées d'une crête frontale sont stupides. Une croyance répandue. Et cette crête était encodée génétiquement. Ce qui conduisait à ce que ces individus soient victimes de discrimination, à l'école par exemple, vu que la crête indiquait aux enseignants qu'ils n'étaient pas susceptibles d'être intelligents, et qu'on leur donnait donc des leçons plus simples ; ils étaient ignorés ou quelque chose comme ça.

Ce mécanisme peut donc être appréhendé comme la forme d'une différence d'intelligence génétiquement héréditaire entre individus - avec et sans crête. Ceci impliquant qu'une caractéristique codée dans le génome peut modifier une interaction des individus entre eux au point de produire une différence d'intelligence.

[...] Nous sommes si peu avancés dans l'étude de ce genre de sujet que nous ne savons rien. Et la nature taboue de ces questions engendre un vacuum empli de perspectives artificiellement pures (et probablement erronées).

Auteur: Weinstein Bret Samuel

Info:

[ apparence ] [ préjugés ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dépravation

La Fistinière
Cette chambre d'hôtes gays accueille des amateurs de fist, qui consiste à pénétrer le vagin ou l'anus avec la main. Rencontre.
(Du Cher) Ce n'est pas une maison bleue accrochée à une colline. C'est une maison d'hôtes pour passionnés du "fist", cette pratique qui consiste à introduire une main, voire un bras dans un vagin ou un anus. C'est aussi un mythe, une maison qui étonne ou fait rire par son concept. Nous avons voulu rencontrer François, Juan Carlos et Nelly, les penseurs de ce lieu original.
Au téléphone, François prévient tout de suite :
"Bon, il y a déjà des journalistes qui sont venus, mais c'était des hommes. Vous, vous êtes des femmes... Ça va donc être compliqué d'assister à une soirée, nous n'avons pas envie de mettre nos clients mal à l'aise."
Avec Audrey, la photographe de Rue89, nous nous sommes donc rendues dans cette maison d'hôtes gays du Cher en pleine journée. Il faisait très beau. Les champs de colza coloraient d'un jaune magnifique le pays. Et puis il y avait des vaches et des moutons.
On arrive à Assigny, village de 174 habitants, où est située la Fistinière. Ici, pas de problème. La maison d'hôtes est très bien acceptée. François nous accueille. Il est imposant, souriant, porte un pantalon en cuir noir et vous regarde de ses yeux bleus aussi limpides que ceux d'un chat. Il explique : " Le site internet est connu par beaucoup de gens aux alentours, il y a pleins de gens que ça amuse, mais tout le monde se rend compte qu'on est pas des vieux monstres pervers, qu'on est des gens comme tout le monde. "
La maison, qui date du XVIIe siècle, est tout à fait charmante.
"Je vous présente Juan Carlos, mon mari", nous dit François avant de nous inviter à nous installer dans le grand salon de la maison. Nelly, sa soeur, s'installe également à leurs côtés. Ils ont ouvert la Fistinière en 2007, et la tiennent depuis tous les trois. On boit du thé, avec quelques meringues à la noix de coco. Commence alors le récit de leur aventure.
Leurs parcours sont improbables. De ceux qui troubleraient une conseillère en orientation. Avant de créer la Fistinière, François tenait une boutique de robes de mariées, Juan Carlos faisait des prothèses orthopédiques et Nelly avait une brasserie.
D'origine colombienne, Juan Carlos arrive à Paris en 1984. Il y découvre la pratique du fist : "J'aime bien faire la comparaison avec l'éducation grecque où il y avait l'expérimenté, pour ne pas dire le vieux, qui apprenait au jeune. Dans le fist, c'est souvent ça. On apprend avec quelqu'un qui le pratique déjà."
A la fin des années 90, il rencontre François. Les deux hommes tombent amoureux et très vite cette pratique occupe une place de choix dans leur vie sexuelle. Une vie sexuelle complètement affranchie de la gêne et des tabous qui y sont liés. François et Juan Carlos racontent tous les deux avoir un autre mari et ne jamais être jaloux.
A l'époque, ils rêvent d'un endroit convivial et hygiénique, dédié à leur activité manuelle favorite avec à disposition tout le matériel nécessaire. Des préservatifs aux gants en latex. Cette idée ne va bientôt plus les lâcher. Enthousiaste, Nelly rejoint vite son fère et Juan Carlos dans le projet. "Sa vie n'était alors pas très rose" raconte François. "Elle avait un mari avec qui ça n'allait pas très bien." L'alliance familiale ne pose problème à aucun d'eux trois. Juan Carlos explique : "Dans leur famille, la sexualité n'est pas du tout taboue, je pense que ça leur a permis d'être ouvert à beaucoup de choses.
L'organisation du gite est bien rodée. Les garçons s'occupent de l'accueil des clients et de s'assurer que les soirées se passent bien. :
Si quelqu'un a un peu trop bu, on le surveille car ça peut vite devenir dangereux.
A Nelly revient la grande responsabilité de la faire la cuisine :
Avant de faire un fist, on fait un lavement, donc il faut des aliments faciles à évacuer. Avec les tomates, il faut enlever la peau et les pépins. Il faut toujours des féculents.
Pendant les soirées du samedi soir, à l'origine, Nelly n'était pas censée pénétrer la "chapelle fistine", située à l'étage, dans le grenier de la maison. Mais un jour, un client le lui a demandé. Après s'être assurés que cela ne posait pas de problème aux autres clients, François et Juan Carlos ont accepté que Nelly vienne assister à leur "jeux" : "J'aime beaucoup fister des garçons. La première fois que je suis montée, François et Juan Carlos étaient un peu gênés, moi pas du tout. " Juan Carlos réagit : "Je l'ai toujours dit : Nelly c'est un pédé dans un corps de femme. Sexuellement, nos pratiques ne lui ont jamais posé de problèmes. Elle a cette mentalité très ouverte et accepte que la sexualité soit un jeu."
François, pour sa part, explique que beaucoup de leurs clients sont bisexuels : "Le fait de prendre du plaisir par le cul avec une femme, ça les excite."
"Autour de cet anus, il y a un individu tout de même"
Le plaisir. Dans l'imaginaire collectif, mettre une main dans un anus, c'est plutôt une pratique violente. François et Juan Carlos pensent tout le contraire. Il faut être très doux, justement pour éviter un accident : "Les intestins c'est très fragile. A l'entrée de l'anus, si on force, il peut y avoir une déchirure, donc une infection. Pour éviter ça, il faut dilater."
Il raconte le rituel du fist : "Il faut que les ongles soient bien coupés, limés, même si on porte des gants. Il faut utiliser un bon lubrifiant, attendre que les anneaux et le sphincter s'ouvrent successivement. Et puis autour de cet anus, il y a un individu tout de même, il faut être à l'écoute, savoir si ce qu'on lui fait lui plaît et surtout ne jamais forcer."
François enchérit : On peut y aller doigt par doigt ou assurer la dilatation par massage. Il faut toucher, caresser, voir comment ça s'ouvre et ne jamais brusquer...
Certains candidats au fist préfèrent une fois sur place ne s'en tenir qu'à un doigt, tandis que d'autres acceptent qu'on les pénètre jusqu'à l'épaule.
"Qu'il s'agisse d'une pénétration de la main ou d'un bras, pour se faire fister, il faut vraiment le désirer fort, sinon ce n'est tout simplement pas possible."
François et Juan Carlos ne sont pas lassés de cette pratique. Ils parlent d'une jouissance folle. "C'est LA jouissance" dit Juan Carlos en insistant sur le LA : - En tant qu'hommes, on peut avoir un plaisir fou par son cul en faisant appel à certaines glandes. C'est comme si on jouissait de la bite mais multiplié par mille.'
Au-delà de ce plaisir charnel, ils parlent d'une philosophie de vie, d'un art de vivre :
Ce qui m'a plu dans cette pratique du fist, c'est le respect absolu qu'il y a entre les deux personnes. Le fait d'introduire la main dans les intestins de quelqu'un, c'est une pratique très intime. Plus intime ça n'existe pas. Tout est dans la confiance et le respect...
Surprise. A la fin de l'entretien Juan Carlos confesse qu'avant de faire des prothèses orthopédiques et de tenir la Fistinière, il a failli devenir prêtre. Il a été séminariste et se dit encore croyant. :
Il y a une grande recherche spirituelle dans cette sexualité. Je trouve de toutes manières que la spiritualité est partout, dans tout ce qu'on fait, on a pas besoin d'être entre les quatre murs d'un séminaire ou d'un couvent pour la vivre. Le message christique c'est l'amour. Aujourd'hui, j'ai l'impression de vivre ma vocation ici.'
Même si Nelly, François et Juan Carlos racontent avoir accueilli des gens du monde entier, la Fistinière ne fait pour l'instant pas de bénéfices. En hiver, ils ont une vingtaine de clients par mois, en été le chiffre s'élève à une centaine de personnes. Les garçons disent tout juste réussir à payer les factures. Ils n'en ont pas l'air moins heureux. Epanouis.

Auteur: Internet

Info: Rue 89

[ homo ] [ sexe ] [ perversion ] [ pornographie ]

 

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