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vivre

L'existence est une route, et si on prend la tangente, elle est plus longue. Et là, le processus compte plus que le résultat, puisque l'aboutissement est toujours le même: la mort.

Auteur: Kourkov Andreï

Info:

 

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contraste

Le silence est tel après le vacarme du train que chaque bruit explose, vit sa vie de bruit, un crissement d'herbe, un froissement de plume, une plaque de terre qui craque, l'écho de leur présence sous le ciel qui se charge en encre, toutes sonorités qui sont comme la dorsale de l'espace, et leurs voix elles aussi sont d'une autre matière.

Auteur: Kerangal Maylis de

Info: Tangente vers l'est

[ calme ]

 

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ésotérisme

Lorsque j’ai commencé à voyager à l’extérieur de mon corps, j’étais une tout autre personne. J’avais grandi dans un quartier déshérité aux prises avec de nombreux problèmes sociaux et peu de possibilités. Ma vie avait pris une tangente destructrice, et il y avait peu de chances que les choses changent. Pourtant, en dépit de cet environnement, j’ai eu d’étranges perceptions pendant mon enfance, ce qui m’a incité à acheter le livre de Janet Lee Mitchell intitulé Out-of-Body Experiences : A Handbook. J’ai pratiqué tous les soirs et au bout de six mois, j’ai réussi à déclencher ma première EEC.

Auteur: Nicholls Graham

Info: Le voyage extracorporel

[ voyage astral ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

réfléxivité

Ne t'étonnes pas si tu vois mes yeux vagabonder. En fait, c'est ma façon de lire, et c'est seulement ainsi que la lecture s'avère fructueuse pour moi. Si un livre m'intéresse vraiment, je ne peux le suivre plus de quelques lignes sans que mon esprit, ayant saisi une idée que le texte lui suggère, ou un sentiment, ou une question, ou une image, parte sur une tangente qui oblique de pensée en pensée, d'image en image, via un itinéraire de raisonnements et de fantasmes que je ressens le besoin de poursuivre jusqu'au bout, en m'éloignant du livre jusqu'à le perdre de vue. Le stimulus de la lecture m'est indispensable, de la lecture charnelle, même si, de chaque livre, je n'arrive à lire que quelques pages. Mais ces quelques pages renferment déjà pour moi des univers entiers, que je ne pourrai jamais épuiser.

Auteur: Calvino Italo

Info: Si par une nuit d'hiver un voyageur

[ déclenchée ] [ soliloque ] [ déductions ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

curiosité

Tout ce qui me traverse peut éclairer les circuits de mon cerveau, et me proposer une aventure. Recherche de souches de levure; hoquètement fétichistes, l'utilisation correcte de l'inversion, contrepied, contraire et renversement; le rapport du récit principal à la tangente, du centre de l'action vers ses à-côtés. Que faisons-nous d'autre que quêter, rechercher un sens au milieu de toutes ces informations qui nous lavent le cerveau ? Où conduit cette ouverture d'égout pluvial, où va cette rivière sous la ville, comment ? Je prends une lampe frontale et j'y vais. C'est long, bas et sombre, ça pue et ça s'étend sur des miles. Sous la ville il y a une autre ville. Celle du dessus commence à disparaître. Voilà ce que nous recherchons, n'est-ce pas ? Disparaître? Nous aventurer dans l'obscurité, pour laisser ce que nous savons et nous retirer pendant une heure, une journée, la longueur d'un roman, et voir quelle signification peut être tirée de ce qui reste?

Auteur: Monson Ander

Info:

[ gamberge ] [ lecture ] [ absorbé ]

 

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évolution fantasmée

Mes ancêtres étaient des charognards poilus au front bas qui perforaient les crânes et les os des charognes jonchant les rivages pour sucer leur cervelle en voie de décomposition. Ils l’ont fait pendant des millions d’années en utilisant les mêmes bifaces de silice, sans comprendre pourquoi et dans quel but ils vivaient ainsi : c’était simplement leur instinct, comme celui qui pousse les oiseaux à nidifier et les castors à construire des digues. Ils ne dédaignaient pas de s’entre-dévorer.

Puis le Démon de l’esprit qui descendit sur terre entra en eux et leur apprit la magie des mots. Le troupeau de singes devint l’humanité et entreprit sa vertigineuse ascension sur l’échelle du langage. Et voici que je me tiens sur la crête de l’histoire d’où je vois que son point culminant est dépassé.

Je suis né au moment où la dernière bataille pour l’âme de l’humanité était déjà perdue. Mais j’ai entendu son écho et vu ses éclairs d’adieu. J’ai parcouru des manuels soviétiques poussiéreux qui annonçaient que l’URSS avait libéré l’homme et lui avait permis d’aller dans l’espace. Bien sûr, même dans mon enfance, je comprenais que c’était un mensonge, mais la vérité s’y trouvait aussi. Il était aussi difficile de séparer le mensonge de la vérité que de séparer des métastases cancéreuses des cellules saines.

Si je ne me trompe pas, j’ai commencé à y réfléchir lorsque je n’avais que dix ans. Pour les vacances scolaires, on m’envoyait chez grand-mère qui vivait dans un village près d’Orel. Elle habitait une vieille isba qui ne différait des habitations du XVe siècle que par la présence d’une ampoule de 100 watts brillant sous le plafond, et que la vieille appelait ironiquement "l’ampoule d’Ilitch". Il est probable qu’elle pensait à Brejnev, et non à Lénine, mais je ne voyais pas de grande différence entre ces deux défunts illustres. En revanche, je comprenais parfaitement ce que représentait "l’ampoule d’Ilitch".

(…)

Ceux qui ont longtemps feuilleté de vieux magazines savent que chaque époque a son propre avenir, une sorte de futur antérieur de la grammaire française : les gens du passé se projettent dans l’infini, en ligne droite, en traçant une tangente à travers leur temps vers l’éternité.

(…)

Ce futur n’arrive jamais car l’humanité avance vers son lendemain selon une trajectoire complexe et peu compréhensible dont aucun mathématicien en sciences sociales ne peut anticiper les tournants.

(…)

Mes descendants – pas les miens personnellement, mais ceux de mon espèce – seront des traders poilus au front bas qui, à partir de claviers tous identiques, vont creuser des swaps de crédits et de défauts le long des rives de fleuves économiques en voie d’assèchement. Ils le feront sans comprendre le moins du monde pourquoi et dans quel but ils agissent ainsi. Ils suivront simplement les impulsions de leur instinct, comme les araignées dévorent les mouches. Et lorsqu’ils auront mangé toutes les mouches, ils se remettront à s’entre-dévorer. C’est ainsi, à proprement parler, que l’histoire a commencé, et c’est ainsi qu’elle se terminera.

Une nouvelle ère d’obscurité est devant nous. Il n’y aura même pas de Dieu chrétien équivoque, mais uniquement des pieuvres transnationales planquées dans les eaux noires qui brasseront de leurs tentacules médiatiques toute la saleté humaine pour sécuriser leur pouvoir. Elles conduiront l’homme à un tel degré de turpitude qu’il sera techniquement impossible à la pitié divine de s’exercer à son égard, et la terre brûlera alors de nouveau, dans un feu qui sera bien plus éclatant et horrible que tout ce qui a été vu dans le passé.

Auteur: Pelevine Viktor

Info: Dieux et mécanismes

[ stagnation ] [ apocalypse ] [ modernité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson