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temps

Le passé est un abîme sans fond, qui engloutit toutes les choses passagères ; et l'avenir est un autre abîme qui nous est impénétrable. L'un de ces abîmes s'écoule continuellement dans l'autre, l'avenir se décharge dans le passé en coulant par le présent. Nous sommes placés entre ces deux abîmes. Car nous sentons l'écoulement de l'avenir dans le passé ; et c'est ce qui fait le présent, comme le présent fait toute notre vie. Ce qui en est passé, n'est plus ; et ce qui en est futur n'est pas encore. Voilà notre état.

Auteur: Nicole Pierre

Info:

[ mort ] [ maintenant ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin

temps

Privé d’immédiateté, la réalité humaine est, tout naturellement, également privée de présent. Ce qui signifie que l’homme est privé de réalité tout court, si l’on en croit là-dessus les stoïciens […]. Mais le présent serait trop inquiétant s’il n’était qu’immédiat et premier : il n’est abordable que par le biais de la re-présentation, selon donc une structure itérative qui l’assimile à un passé ou à un futur à la faveur d’un léger décalage qui en érode l’insoutenable vigueur et n’en permet l’assimilation que sous les espèces d’un double plus digeste que l’original dans sa crudité première.

Auteur: Rosset Clément

Info: Dans "Le réel et son double", page 63

[ symbolique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

temps

Noble, grandiose, impeccable, chaque instant se forme, s’achève, s’effondre, se refait en un nouvel instant qui se fait, qui se forme, qui s’accomplit, qui s’effondre et se refait en un nouvel instant qui se fait, qui se forme, qui s’achève et se ploie et se relie au suivant qui s’annonce, qui se fait, qui se forme, qui s’achève et s’exténue dans le suivant, qui naît, qui se dresse, qui succombe et au suivant se raccorde, qui vient, qui s’érige, mûrit et au suivant se joint… qui se forme et ainsi sans fin, sans ralentissement, sans épuisement, sans accident, d’une perfection éperdue, et monumentalement.

Auteur: Michaux Henri

Info: L’Infini turbulent, extrait qui parle d’une expérience sous mescaline

[ perception ] [ LSD ] [ durée ]

 

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temps

Mais je sais bien que nous prévenons souvent par notre pensée nos actions à venir, et que cette préméditation est présente, encore que l'action que nous préméditons ne le soit pas, parce qu'elle n'est pas encore advenue et qu'elle ne le sera que quand nous aurons entrepris, et commencerons de faire cette action que nous avions préméditée, parce qu'alors elle ne sera plus future mais présente.
... Or ce qui est déjà n'est point à venir, mais présent. Ainsi lorsqu'on dit que l'on voit les choses futures, ce ne saurait être elles-mêmes, puisqu'elles ne sont pas encore ; mais c'est peut-être leur cause ou leur signe que l'on voit lesquels sont déjà.

Auteur: Saint Augustin Aurelius Augustinus

Info: La Création du monde et le Temps : Suivi de Le Ciel de la Terre

[ prévoir ] [ anticiper ]

 

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temps

- Bien sûr, nous n'avons pas la moindre idée de ce que les habitants de notre futur seront. A ce sens, nous n'avons aucun futur. Pas comme nos grands-parents en avaient un, ou pensaient en avoir un. Les futurs culturels entièrement imaginables sont un luxe révolu. Ils datent d'une époque ou "maintenant" durait plus longtemps. Pour nous, bien sur les choses peuvent changer si brusquement, si violemment, si profondément, que des futurs comme celui de nos grands parents n'ont plus assez de "maintenant" pour s'établir. Nous n'avons aucun futur car notre présent est volatil. Nous nous contentons de limiter la casse. De faire tourner les scenarii du moment. Identification des schémas.

Auteur: Gibson William

Info:

[ accélération ] [ avenir ] [ pessimisme ]

 

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temps

A bien y penser, les horloges sont un genre littéraire. Elles portent sur elles les signes écrits du possible qu'on peut lire aussi dans les vieux édifices désertés. Elles feuillettent notre vie, où elles marquent avec la même indifférence tranquille l'heure de notre naissance, de nos premières amours, de la guerre et de la mort. Mais s'il est vrai que les horloges appartiennent à la littérature, il est tout aussi vrai que nous sommes la littérature des horloges. Je les soupçonne de ne pas croire à notre existence, de nous prendre pour de simples "personnages", dont peut-être elles parlent, la nuit ; pour des livres dont elles se font les unes aux autres des comptes rendus, que l'une conseille parfois à l'autre de lire.

Auteur: Manganelli Giorgio

Info: In "Discours de l'ombre et du blason", éd. du Seuil, p. 11

[ fiction ] [ renversement de perspectives ] [ cadrans ] [ marqueurs ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

temps

Tandis qu'un rayon de soleil dessine le contour de ma tasse de thé froid, je vois et j'entends mon arrière-arrière-arrière-petite-fille rire dans le jardin, entre les cyprès et la balançoire. Ses éclats résonnent, saccadés, imperturbables, comme la trotteuse fraîchement posée d'une horloge rutilante, bien avant que ses pignons ne s'éliment, que ses mécanismes ne s'usent. Pour l'heure, tout fonctionne avec la justesse du neuf. C'est cela, je le crois, l'innocence, lorsque tout opère sans fatigue ni rugosité.
Plus d'un siècle me sépare de cet ange.
Moi, le très vieux monsieur du monde.
Le cliquetis autrefois limpide de mes entrailles égrène maintenant chaque seconde avec lourdeur et insistance, la grande tocante, je le sens est à bout; et je vais m'éteindre bientôt avec ce siècle fou.

Auteur: Chattam Maxime

Info: Leviatemps

[ durée ] [ nostalgie ]

 

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temps

Instructions pour remonter une montre.
Là-bas au fond il y a la mort, mais n'ayez pas peur. Tenez la montre d'une main, prenez le remontoir entre deux doigts, tournez-le doucement. Alors s'ouvre un nouveau sursis, les arbres déplient leurs feuilles, les voiliers courent des régates, le temps comme un éventail s'emplit de lui-même et il en jaillit l'air, les brises de la terre, l'ombre d'une femme, le parfum du pain.
Que voulez-vous de plus? Attachez-la vite à votre poignet, laissez-la battre en liberté, imitez-la avec ardeur. La peur rouille l'ancre, toute chose qui eût pu s'accomplir et fut oubliée ronge les veines de la montre, gangrène le sang glacé de ses rubis. Et là-bas dans le fond, il y a la mort si nous ne courons pas et n'arrivons avant et ne comprenons pas que cela n'a plus d'importance.

Auteur: Cortazar Julio

Info: Cronopes et Fameux

[ durée ] [ littérature ] [ allégorie ] [ sursis ]

 

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temps

Je suis né 13 ans après la fin de la seconde guerre mondiale. En mes jeunes années, nous parlions très fréquemment de la guerre, de ses anecdotes et autres atrocités. Vu de mes dix ans cet événement, rapporté principalement par mes parents lors des repas familiaux, semblait extraordinairement éloigné à l'époque. Aujourd'hui, la cinquantaine bien installée et l'année 2010 se profilant, je ne suis pas loin de penser que je suis né quasi en fin de seconde guerre mondiale.
De plus ma mère - qui aimerait se croire juive - nous a tant bassiné sur l'horreur des camps, (chose tout à fait compréhensible), que j'ai passé une grande partie de ma jeunesse a percevoir la foule d'"au-dessus" dans une sorte de grand spleen. Supermarchés, gares ou festivals de musique, je ne voyais souvent qu'un rassemblement de primates en sursis, tout prêts de se faire embarquer dans des wagons plombés.

Auteur: MG

Info: 20 janvier 2009

[ relatif ] [ camp de concentration ] [ horreur ]

 

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temps

L’homme ne crée rien, il ne fait que choisir ce qui est créé, et encore : seulement dans le sens du futur. Dans le sens du passé, l’univers se crée tout seul, sans avoir besoin d’observateurs. Sinon, comment expliquerais-tu la création du soleil, à une époque où personne ne pouvait y assister ? Ecoute bien : il y a quelques années tu t’es fait mal au genou en tombant, mais tu ne t’en souviens plus. Comme personne ne t’a vu tomber, ou te plaindre, et que ton genou a guéri toutes ses séquelles, le passé reconstruit par ta Loi de Convergence des Parties est "passé" à côté du fait que tu sois tombé ! Dans ce nouveau passé, tu n’es donc pas tombé du tout, et ce rappel que je t’en fais maintenant n’est pas une trace à prendre en compte, car je ne suis pas un acteur de ton monde.

Auteur: Guillemant Philippe

Info: Dans "La route du temps" page 284

[ mouvant ] [ tiré par les cheveux ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson