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judaïsme

1. Comme une épidémie s’était déclarée en Égypte en des temps anciens, la plupart attribuèrent ce mal à une cause divine. En effet, une foule d’étrangers de toutes sortes vivait dans le pays, pratiquant des rites religieux et sacrificiels différents, et il s’en était suivi que les honneurs que les Égyptiens rendaient traditionnellement à leurs dieux étaient tombés en désuétude.
2. Les indigènes du pays en conclurent que leurs maux ne trouveraient de remède que s’ils renvoyaient les étrangers. Les étrangers furent donc chassés et les plus distingués et les plus actifs d’entre eux se rassemblèrent et, comme le disent certains, furent jetés en Grèce et en d’autres régions, ayant pour chefs des hommes dignes d’estime, parmi lesquels l’emportaient Danaos et Cadmos. Mais le plus grand nombre s’abattit sur le pays aujourd’hui appelé Judée, situé non loin de l’Égypte, et qui était totalement inhabité en ce temps-là.
3. Cette émigration avait pour chef le nommé Moïse, que distinguaient sa sagesse et sa vaillance. Ayant pris possession du pays, il y fonda diverses cités, dont celle qui est aujourd’hui la plus renommée, appelée Hiérosolyma. Il fonda aussi le sanctuaire qui est particulièrement vénéré d’eux et institua les cérémonies et les rites de leur culte et il légiféra pour tout ce qui constituait les règles de leurs institutions. Il divisa aussi le peuple en tribus, au nombre de douze, chiffre tenu pour parfait et conforme au nombre des mois qui forment une année.
4. Il n’institua cependant aucune image de dieux, convaincu que la divinité n’avait pas forme humaine, mais que seul le ciel qui enveloppe la terre est divin et maître de toutes choses. Il établit des sacrifices différents de ceux des autres peuples, comme est différent tout leur genre de vie : en effet, à cause de leur expulsion, il introduisit une sorte de mode de vie misanthrope et inhospitalier.

Auteur: Hécatée d'Abdère

Info: Les Aigyptiaka, traité ethnographique sur l’Égypte. Repris pas Diodore de Sicile, Bibliothèque historique XL.3

[ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

prière

L'étoile allait sur sa fin, 

le couvre-feu aussi avait sonné 

les cieux ouverts chantaient. 

Que savaient de destruction 

les cieux ? 

Que savaient-ils 

des larmes amères ? 

Que sait le Printemps 

du muguet en pleurs ? 

Et assigné à résidence 

dans la caverne des vallées 

j'ai proféré des mots,

j'ai dit des injures,

j'ai prononcé des discours 

sur la désolation, 

des blasphèmes, des blasphèmes 

qui parlaient de la Mort femelle. 

Et les cieux grands ouverts chantaient : 

regarde-le, il est tout efféminé, 

il crie ses amours 

et quels bruyants 

amours ! 

Oh, amours, 

pauvres amours, 

dans cette vallée de larmes,

dans la grotte 

trop pleine de pleurs !

… Vient ensuite un temps cruel 

qui punit la douceur. 

Survient un visage sans visage, 

survient une voix sans voix, 

un timbre sas timbre, 

une face sans face 

survient la crapule lumineuse 

pourvue d'un millier d'ailes. 

Et quelle texture 

quelle écriture cunéiforme

– mystérieuse, mystérieuse ! –

quels piquants de hérisson 

dans un affreux battement d'ailes.

Pouce, je ne lutte pas avec toi 

comme Jacob avec l'ange, 

ne me fauche pas, ne me moissonne pas

ne m'appelle pas Jacob

je suis un autre. 

Les créatures de mon rêve 

sont immaculées 

mes mains sont lasses 

croisées sur ma poitrine. 

Le couvre-feu a sonné 

et se fait silence silence. 

Et puis plus rien que des cristaux 

plus rien que du minéral 

dans la grotte de la vallée. 

Auteur: Botta Emil

Info: En regardant le tableau de Delacroix :  la lutte de Jacob avec l'ange. traduit du roumain par Pierre Drogi

[ poème ]

 
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globalisation

-  [...] Bien que personnellement, je pense que le cyberespace signifie la fin de notre espèce.

- Ah... Pourquoi ça ?

- Parce que ça signifie la fin de l'innovation, rétorqua Malcolm. Cette idée que le monde entier est connecté est une mort de masse. Tous les biologistes savent que les petits groupes isolés évoluent plus rapidement. Vous mettez un millier d'oiseaux sur une île océanique et ils évolueront très vite. Vous en mettez dix mille sur un grand continent, et leur évolution ralentit. Maintenant, pour notre propre espèce, l'évolution se fait surtout par notre comportement. Nous innovons de nouveaux comportements pour nous adapter. Et chacun sur terre sait que l'innovation ne se produit que par de petits groupes. Mettez trois personnes dans un comité et elles pourront peut-être faire quelque chose. Dix personnes, et ça devient plus difficile. Trente personnes, et rien ne se passe. Trente millions, ça devient impossible. C'est l'effet des médias de masse - ils neutralisent tout, ils engloutissent la diversité. Chaque endroit devient identique. Bangkok ou Tokyo ou Londres : il y a un McDonald's à un coin de rue, un Benetton à un autre, un Gap en face. Les différences régionales disparaissent. Toutes les différences disparaissent. Dans un monde de médias de masse, il y a moins de tout ; restent les dix meilleurs livres, disques, films, idées. Les gens s'inquiètent de la perte de la diversité des espèces dans la forêt tropicale. Mais qu'en est-il de la diversité intellectuelle - notre ressource la plus nécessaire ? Elle disparaît à plus grande vitesse que les arbres. Et comme nous n'avons pas encore compris tout ça, alors nous prévoyons maintenant de rassembler six milliards de personnes dans le cyberespace. Et cela va geler toute l'espèce. Tout s'arrêtera de soi-même. Tout le monde pensera la même chose en même temps. L'uniformité mondiale. [..]

Auteur: Crichton Michael

Info: The Lost World

[ mondialisation ] [ uniformisation ] [ pessimisme ] [ anti-Cnn ]

 
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méta-moteur

La peur de la mort est indépendante de toute connaissance ; car l'animal l'éprouve , quoiqu'il ne connaisse pas la mort. Tout ce qui est engendré l'apporte avec soi en ce monde. Mais cette peur a priori de la mort n'est que le revers de la Volonté de vivre, dont nous participons tous, c'est pourquoi la crainte de sa destruction est innée à tout animal, comme l'est le souci de sa conservation ; c'est donc elle, et non pas seulement la fuite devant la douleur, qui se révèle dans la prudence inquiète avec laquelle l'animal cherche à assurer sa sécurité, et plus encore celle de sa progéniture, en face de tout ce qui pourrait devenir dangereux pour lui et pour elle. Pourquoi l'animal fuit-il ? Pourquoi tremble t-il et cherche t'il à se cacher ? Parce qu'il est pure Volonté de vivre et, par là, voué à la mort, et qu'il voudrait gagner du temps. Or l'homme, lui aussi, est tel par nature, le plus grand des maux, la pire des menaces jamais possibles, c'est la mort, la plus grande peur, la peur de mourir. Rien ne nous incite aussi irrésistiblement à la plus vive pitié que le danger où se trouve la vie d'autrui, rien n'est plus épouvantable qu'une exécution . Or l'attachement sans bornes à la vie, qui ressort de ces faits, ne peut avoir pris sa source dans la connaissance et la réflexion ; aux yeux de cette dernière il parait bien plutôt insensé, car la valeur objective de la vie se présente de façon très incertaine, et il reste pour le moins douteux que cette vie soit préférable au non-être ; même, si l'expérience et la réflexion ont voix au chapitre, le non-être devra gagner la partie. Si l'on frappait aux tombeaux et que l'on demandait aux morts s'ils voudraient revenir au jour, ils secoueraient la tète en signe de refus.

Auteur: Schopenhauer Arthur

Info: Métaphysique de la mort

[ décéder ]

 

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réforme universitaire

Nous essaierons de mettre un terme à la coupure absurde qui s’est instaurée entre les humanités et la science. Ici encore, le choix de la technologie est particulièrement judicieux. Tous ceux qui conçoivent, qui construisent, qui exploitent, qui réparent les appareils, savent combien leur activité dépend des hommes et des relations humaines. Qu’il s’agissent de conditions de travail, de l’état d’esprit des équipes, des communications orales ou écrites, l’objet technique est un lieu privilégié des rencontres des hommes ; il crée un langage, une culture inintelligible aux non-techniciens et le moment vient où il ne sera plus possible de prétendre connaître l’homme sans connaître les objets qu’il construit.

L’enseignement des langues occupera une place de choix. On essaiera de rendre la connaissance pratique de l’Anglais nécessaire à l’étudiant pour la poursuite de ses études (suivant en cela les préceptes de Comenius, le célèbre pédagogue morave). On essaiera d’organiser autour de la technologie les enseignements de philosophie, d’histoire ou d’économie : il est sûr que l’admirable histoire de la technologie chinoise publiée par M. NEEDHAM, par exemple, est tout aussi formatrice qu’un précis de politique extérieure britannique au 17e siècle. De la même manière, en Philosophie, l’étude du "Mode d’existence des objets techniques" de M. SIMONDON paraît s’inscrire plus naturellement que celle de la Monadologie de LEIBNIZ. En matière d’expression française, l’étudiant a surtout fréquenté en tant que genre littéraire la dissertation française : il faut l’initier à ces autres genres littéraires que sont le rapport, la note, le compte-rendu, la lettre, etc… Que l’on nous comprenne bien ! Nous ne voulons nullement "polariser" à l’excès les études. A telle enseigne qu’au moins 10 % du temps de travail devra être consacré à des activités délibérément dépaysantes. Mais il nous apparaît cependant qu’un abord nouveau des humanités est possible à partir de la technologie, et nous souhaitons en tenter l’expérience.

Auteur: Deniélou Guy

Info: Revue de l’administration de l’Oise, n°5, novembre 1972, à lire sur https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/guy_denie_lou_inventeur_du_re_gne_machinal.pdf

[ règne machinal ] [ technocratie ]

 
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homme-animal

- Dieu est grand ! répondit le mendiant. Mais qu’importe les affaires. Il y a tant de joie dans l’existence. Tu ne connais pas l’histoire des élections ?

- Non, je ne lis jamais les journaux.

- Celle-là n’était pas dans les journaux. C’est quelqu’un qui me l’a racontée.

- Alors je t’écoute.

- Eh bien ! Cela s’est passé il y a quelque temps dans un petit village de Basse-Égypte, pendant les élections pour le maire. Quand les employés du gouvernement ouvrirent les ruines, ils s’aperçurent que la majorité des bulletins de vote portaient le nom de Barghout. Les employés du gouvernement ne connaissaient pas ce nom-là ; il n’était sur la liste d’aucun parti. Affolés, ils allèrent aux renseignements et furent sidérés d’apprendre que Barghout était le nom d’un âne très estimé pour sa sagesse dans tout le village. Presque tous les habitants avaient voté pour lui. Qu’est-ce que tu penses de cette histoire ?

Gohar respira avec allégresse ; il était ravi. "Ils sont ignorants et illettrés, pensa-t-il, pourtant ils viennent de faire la chose la plus intelligente que le monde ait connue depuis qu’il y a des élections." Le comportement de ces paysans perdus au fond de leur village était le témoignage réconfortant sans lequel la vie deviendrait impossible. Gohar était anéanti d’admiration. La nature de sa joie était si pénétrante qu’il resta un moment épouvanté à regarder le mendiant. Un milan vint se poser sur la chaussée, à quelques pas d’eux, fureta du bec à la recherche de quelque pourriture, ne trouva rien et reprit son vol.

- Admirable ! s’exclama Gohar. Et comment se termine l’histoire ?

- Certainement il ne fut pas élu. Tu penses bien, un âne à quatre pattes ! Ce qu’ils voulaient, en haut lieu, c’était un âne à deux pattes.

Auteur: Cossery Albert

Info: Mendiants et orgueilleux

[ conte ] [ humour ]

 

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médias français

Peyrefitte, je vous supplie de ne pas traiter les journalistes avec trop de considération. Quand une difficulté surgit, il faut absolument que cette faune prenne le parti de l’étranger, contre le parti de la nation dont ils se prétendent pourtant les porte-parole.

Impossible d'imaginer une pareille bassesse — et en même temps, une pareille inconscience de la bassesse. Vos journalistes ont en commun avec la bourgeoisie française d’avoir perdu tout sentiment de fierté nationale. Pour pouvoir continuer à diner en ville, la bourgeoisie accepterait n'importe quel abaissement de la nation.

Déjà en 40, elle était derrière Pétain, car il lui permettait de continuer à diner en ville malgré le désastre national. Quel émerveillement ! Pétain était un grand homme. Pas besoin d’austérité ni d'effort ! Pétain avait trouvé l’arrangement. Tout allait se combiner à merveille avec les Allemands. Les bonnes affaires allaient reprendre.

Bien entendu, cela représente 5% de la nation, mais 5% qui, jusqu'à moi, ont dominé. La Révolution française n’a pas appelé au pouvoir le peuple français, mais cette classe artificielle qu’est la bourgeoisie. Cette classe qui s'est de plus en plus abâtardie, jusqu’à devenir traitresse à son propre pays.

Bien entendu, le populo ne partage pas du tout ce sentiment. Le populo a des réflexes sains. Le populo sent où est l'intérêt du pays. Il ne s’y trompe pas souvent.

En réalité, il y a deux bourgeoisies. La bourgeoisie d’argent, celle qui lit Le Figaro, et la bourgeoisie intellectuelle, qui lit Le Monde. Les deux font la paire. Elles s'entendent pour se partager le pouvoir.

Cela m'est complètement égal que vos journalistes soient contre moi, ça m'ennuierait même qu’ils ne le soient pas. J'en serais navré, vous m’entendez ! Le jour où Le Figaro et ‘L'Immonde’ [sic] me soutiendraient, je considérerais que c’est une catastrophe nationale !

Auteur: Gaulle Charles de

Info: In, "c’était de Gaulle" édition Gallimard, d'Alain Peyerefitte, 16 janvier 1963

[ Gaule ]

 

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femmes-par-femmes

Depuis vendredi où j'ai souffert de la voir avec ce Maigret insupportable, je ne pense qu' à elle, m'obstinant au charme têtu et délicat de son visage, à ses yeux couleur de crépuscule, à ses longs cils soyeux qui caressent une joue enfantine, à son petit nez aux narines palpitantes, et à la bouche enfin, ravissante, entrouverte sur un sourire couleur de perle qu'elle offre à tous, la tête renversée, avec un battement de cil voluptueux, une irrévérence de petite fille coquette qui fend le coeur, car elle est si menue, si petite, avec des chevilles si fragiles que l'on a tout le temps peur qu'elle n'ait de la peine ou du mal. On voudrait la protéger, l'aimer, la défendre. Cependant, dès qu'elle abandonne son exquise politesse et sa puérilité, dès qu'elle parle de choses qu'elle croit plus sérieuses, c'est elle qui domine au contraire et qui combat. Sa voix très agréable et douce se durcit d'autorité, d'indifférence. On sent qu'elle pense : "je peux commander, dire ce que je veux, je suis riche et n'ai besoin de personne, car mon notaire me défend."
La façon également dont elle donne sa main à baiser prouve toute son assurance, son égoïsme, sa vanité. Il y a de la dureté en elle, toute une armure sous de la soie, une armure camouflée d'enfantillage, car elle redevient si petite par instants, si petite qu'on a envie simplement de l'embrasser et de l'appeler ma petite fille chérie.
Ne pas oublier cependant qu'elle a un intérieur de démon, rouge, or et noir, de tout petits divans durs à sa taille où elle s'étend comme une petite reine, trop douce pour ne pas être infernale et s'abandonner à toutes les voluptés, et qu'il faut se méfier d'elle, de sa grâce trop mièvre, de son changeant sourire, de son autorité suppliante et de sa douceur tyrannique.[...]

Auteur: Havet Mireille

Info: Journal 1918-1919, Dimanche 26 janvier 1919

[ personnage ]

 

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bouddhisme

[…] bien que se plaçant dans la ligne des réformateurs upanishadiques (antiritualistes), Bouddha nie et refuse les résultats auxquels ceux-ci sont arrivés. La spéculation upanishadique était arrivée aux résultats suivants : le fondement de l’Univers est l’ "esprit pur", Brahman ; le véritable Soi de l’homme est l’âtman, lui aussi "esprit pur", immortel, éternel ; l’âtman est identique au Brahman et c’est en la découverte, en la réalisation de cette identité que consistent la béatitude de l’homme et son salut. Bouddha prend le contrepied de cette théorie : d’une part, il nie l’existence d’un esprit cosmique, du Brahman ; d’autre part, il nie l’existence du Soi, de l’ "âme" (âtman, purusha) humaine. […] Pour le Bouddha, l’Univers, la vie, l’ "âme" sont […] transitoires, en devenir incessant, et, comme tels, "douloureux" et "illusoires". La seule chose que Bouddha accepte sans réserve de l’héritage spirituel pan-indien, orthodoxe, c’est l’idée du karma (loi de la cause et de l’effet). […]
En même temps qu’il s’oppose au ritualisme védique (le sacrifice, que fait-il d’autre, en effet, sinon d’enfoncer l’homme encore plus profondément dans le cycle karmique des causes et des effets ?) et qu’il repousse les résultats auxquels avait abouti la spéculation upanishadique et post-upanishadique, - au sujet notamment de l’existence de Brahman et d’un Soi (âtman, purusha) qu’elle concevait indépendant de la vie psychomentale – Bouddha repousse également les excès mystiques des diverses écoles mystiques-contemplatives qui lui étaient contemporaines. […]
Le message du Bouddha s’adressait à l’homme en tant que tel, à l’homme pris dans le rets de la transmigration, à l’homme qui souffre. Pour Bouddha, de même que pour le Yoga (soit classique, soit baroque, sous toutes ses formes), le salut ne s’obtient qu’à la suite d’un effort personnel, d’une expérience. Les vérités révélées par Bouddha n’ont pour résultat le salut que si elles sont éprouvées expérimentalement, que si elles sont actualisées, réalisées.

Auteur: Eliade Mircea

Info: Dans "Techniques du yoga" pages 183 à 186

[ résumé ] [ philosophie ] [ expérience individuelle ] [ adogmatisme ]

 
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philosophe

Dans tous ses textes se perçoit une note de base : la pitié de soi-même. C’est lui-même qu’il aime, et personne d’autre. Dans ce monde autistique, il rencontre sa propre fragilité, ses faiblesses, ses inclinations maladives, ses tourments et ses peines. Il n’existe pour lui aucune possibilité de se voir objectivement en tant qu’être créé dépendant d’un Père miséricordieux. Car pour ce déiste, le Créateur s’est retiré et retranché derrière le rideau céleste. Rousseau est livré à lui-même et à ses souffrances. Alors il se construit un pseudo-monde religieux dont le centre est le temple de la sentimentalité qui s’appelle le cœur humain. C’est là qu’il se barricade dans son autisme, s’enfermant dans son incommensurable pitié de soi-même. Et c’est dans ce temple sentimental, le cœur humain, que s’élabore le nouvel "ésotérisme".

Rousseau, avec une sûreté infaillible, saisit l’essentiel. Le centre de l’homme est le cœur – c’est là que réside le conflit insoluble qui oppose Rousseau aux encyclopédistes bien plus cérébraux. Lui-même situe la base dans le cœur. C’est celui-ci qu’il "conquiert" et qu’il transforme en un temple de la sentimentalité. Le cœur n’est plus le royaume de Dieu qui est "au-dedans de vous". Il est le quartier général autistique du Royaume de l’homme. [...]

L’image que Rousseau se fait de l’homme apparaît dès lors dans ses traits principaux. Dans le cœur réside la pitié sentimentale de soi-même, mais aussi la Nature pure et innocente, et avec elle l’amour et la justice. Cependant, pour parvenir à cette bonté, à cette pureté, à cette justice et à cet amour, l’homme doit également être libre, fort, sans liens, "le seigneur ni l’esclave de personne". Il doit donc avoir en même temps la puissance. Comment résoudre le problème ? D’une seule manière : par l’égalité. [...] Il ne faut pas chercher la justice "en haut" mais la réaliser ici-bas, dans l’égalité terrestre.

Auteur: Lindbom Tage

Info: A propos de Jean-Jacques Rousseau dans "L'ivraie et le bon grain", trad. du suédois par Roger Du Pasquier, éditions Archè, Milan, 1976, pages 163 à 165

[ critique ] [ sécularisation ] [ individualisme ] [ culture de l'émotion ]

 
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