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impatience

Toutes les femmes étaient maintenant pressées autour de la fontaine. On tenait à bout de bras quelque récipient, on renouait un pagne, on redressait sur son dos un bébé qui avait glissé ; tout cela la bouche ouverte, les lèvres pendantes et les yeux fixés sur une goutte d’eau qui venait d’apparaître à la pointe du robinet, comme une perle au bec d’un oiseau. A l’intérieur de la fontaine on entendait comme un va-et-vient d’air ou d’eau ?...un bruit de succion, puis le silence.

Auteur: Ousmane Sembène

Info: Les bouts de bois de Dieu

[ citerne ] [ mouvement ] [ afrique ]

 

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ténèbres

Je m’avançai hors du cercle de lumière, dans l’obscurité qui se dressait devant moi comme un mur. En un pas, j’y pénétrai. Telle devait être l’obscurité d’avant la création. Elle s’était refermée derrière moi. Je savais que j’étais invisible pour l’homme de barre. Je ne pouvais rien voir non plus. Il était seul, j’étais seul, chacun des hommes était seul où il se tenait. Et toute forme avait disparu aussi, espars, voiles, ferrures, lisses ; tout était effacé dans la terrible uniformité de cette nuit absolue. 

Auteur: Conrad Joseph Teodor Korzeniowski

Info: La Ligne d'ombre, The Shadow-Line. 1929. Trad F. Herbulot. Folio 5046

[ maritimes ] [ clair-obscur ]

 

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décor nocturne

L'air de la nuit collait à la peau comme une toile d'araignée. Les réverbères se dressaient sur le trottoir tels des sceptres tenus par des mains illuminées. La boîte aux lettres de la rue se tenait sur son flanc et elle avait été bombée à la peinture noire. Le vent charriait des odeurs d'ordures et de graisse brûlée. Des griffes de chats avaient percé les sacs-poubelle laissés sur le bord du trottoir et leur contenu s'étalait dans le caniveau, papiers et os de poulet, canettes et mégots de cigarettes.

Auteur: Fondation Larry

Info: Effets indésirables

[ Etats-Unis ] [ banlieue ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rencontre

Je ne peux pas expliquer pourquoi, mais je n'étais pas surprise de le voir...
Il se tenait très droit...
Notre rencontre était inévitable.
Deux rivières qui auraient toujours eu conscience de couler l'une vers l'autre...
Il eut l'air surpris, ne sachant comment se comporter.
Ma main commença à trembler et il la saisit.
Je le laissai faire.
...plus tard, vous réalisez- c'était le moment.
Et toujours sans un mot.
Ce n'est pas ce jour là que je suis tombé amoureuse de lui.
Je l'avais toujours aimé et nous étions ensemble depuis toujours...

Auteur: Van Booy Simon

Info: L'amour commence en hiver

[ coup de foudre ] [ romantisme ]

 

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Tout petit déjà, j'étais un fabulador, j'aimais raconter des histoires que tout le monde connaissait, mais à ma manière. J'allais au cinéma avec mes soeurs, et en rentrant je leur re-racontais tout le film. Elles préféraient toujours ma version à celle qu'elles avaient vue. Quand je me suis mis à faire des films, j'ai continué à raconter ce qui me tenait à coeur, et j'ai fait les films que j'avais envie de faire. Avec la même générosité. Sans calculer mes émotions. Simplement, j'ai été, de film en film, plus ou moins inspiré.

Auteur: Almodovar Pedro

Info:

[ transmettre ] [ renouveler ]

 

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apatride

Elle tenait toujours son chat. "Pauvre cloche, dit-elle en lui grattant la tête. Pauvre cloche sans nom. C'est un peu embêtant qu'il n'ait pas de nom, mais je n'ai pas le droit de lui en donner un, il faudra qu'il attende jusqu'à ce qu'il appartienne à quelqu'un. On s'est juste rencontrés un jour, près de la rivière, mais on n'appartient pas l'un à l'autre : il est indépendant et moi aussi. Je ne veux rien posséder jusqu'au jour où je saurai que j'ai trouvé l'endroit où je me sentirai vraiment chez moi."

Auteur: Capote Truman

Info: Petit-déjeuner chez Tiffany

[ animal domestique ]

 

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nocturne

Le bateau avançait doucement sur l'Ienisseï. La nuit était claire, les ponts vides et humides. Petrovitch se tenait à la proue, son veston claquait au vent. La silhouette ondulée de la rive, l'air frais de la nuit, la vitre bien astiquée du ciel et son ruban velouté de nuages qui flamboyaient au nord, tout semblait confluer dans ce vent moelleux qui sentait les feuilles de jeune saule et les merisiers en fleur. Petrovitch se tenait à l'avant, droit, maigre, et regardait s'approcher Bakhta. Le vent faisait flotter ses cheveux sur son crâne dégarni.

Auteur: Tarkovski Mikhaïl

Info: Le temps gelé

[ ambiance ]

 

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description

Alcahuete était un massif sexagénaire au maintien fait d'un héroïsme d'opéra-bouffe attaqué par l'embonpoint, où l'affectation du caractère auguste tenait davantage du clown que du César. Il avait le cheveu rare, la joue ronde, le front bas, la lèvre épaisse surmontée d'un fil de moustache la cernant étroitement, le nez gros et busqué, la paupière boursouflée enchâssant un petit oeil noir aigu et mobile, avivé par cet éclat malsain caractérisant le paranoïaque au repos prêt à se transmuer en psychopathe agissant. C'était un mélange de rentier et de bouffon corrigé par l'hypothèse du bourreau.

Auteur: Rio Michel

Info: Tlacuilo

[ portrait ] [ personnage ]

 
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sodomie

Je racontais à Georges Auric qu'une de nos amies, dame respectable qui tenait salon, patronnait, vers 1925, les jeunes auteurs, m'ayant, dans un bal masqué chez Drake (qui vendit sa maison rurale aux Windsor), entraîné dans les bosquets, tout à coup, se transforma en fauve ; elle se troussa, m'offrant son derrière et (elle qui n'avait jamais été que très correcte et vouvoyante) s'écria : "Encule-moi ! - Position très gênante, répond Auric ; on n'a même pas, dans un cas pareil, la ressource de fuir en criant : Impossible ! Je suis pédéraste !"

Auteur: Morand Paul

Info: Journal inutile 1968-1972, nrf Gallimard 2001 <3 juin 1969, p.212>

[ humour ] [ anecdote ]

 

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lire

Cet attrait pour la lecture, songeait-elle, tenait au caractère altier et presque indifférent de la littérature. Les livres ne se souciaient pas de leurs lecteurs, ni même de savoir s'ils étaient lus. Tout le monde était égal devant eux, y compris elle. La littérature est une communauté, les lettres sont une république... ...Les livres ne varient pas. Tous les lecteurs sont égaux... ...La lecture... Il y avait en elle quelque chose d'anonyme, de partagé, de commun... ...Elle pouvait parcourir toutes ces pages, l'espace contenu entre les couvertures de tous ces livres, sans qu'on la reconnaisse.

Auteur: Bennett Alan

Info: La Reine des lectrices

[ anonymat ] [ bouquins ]

 

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