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Le dernier tableau, enfin, représentait le pic d'un glacier s'élançant vers un ciel d'hiver. Les rayons du nord envoyaient à l'horizon leurs légions de dards. Sur le premier plan, on apercevait une tête colossale appuyée sur le glacier. Deux mains délicates croisées au-dessous du front couvraient d'un voile noir le bas de la figure. On ne voyait qu'un front pâle, des yeux fixes, creux et désespérés. Au-dessus des tempes, au milieu d'un turban déchiré et de draperies noires vaguement indiquées, brillait un cercle de flammes blanches parsemées de pierres précieuses d'une teinte plus vive que le reste du tableau. Cette pâle auréole était l'emblème d'un diadème royal, et elle couronnait un être qui n'avait pas de corps.
- Étiez-vous heureuse, quand vous avez fait ces dessins ? me demanda M. Rochester.

Auteur: Brontë Charlotte

Info: Jane Eyre

[ art pictural ]

 

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L'intérieur ? Un vide, une pièce nue comme une plateau de théâtre. Que font là les deux dossiers des chaises qu'on devine dos à la fenêtre ? On a jeté dessus des taies d'oreillers ou des housses de coussin. Pour les faire sécher au soleil ? Est-ce la trace qui demeure, dans cette photo débarrassée de toute anecdote, du travail domestique dont cette femme se repose peut-être, un instant, en regardant dehors ? Mais justement elle ne regarde pas vraiment dehors, ou alors avec cette torsion qu'on a déjà remarqué. Son visage se détourne, il évite la fenêtre, ne lui fait pas face et c'est ça qu'on regarde : sa posture et l'inquiétude qui sourd de là. Si cette photo possède un "sujet", c'est celui-ci. La lumière blanche, vive bien que tamisée, qui descend sur cette femme et découpe son ombre sur le mur. La vibration de l'air. Le tremblement de tout. L'affrontement résigné de cette femme et de cette radiation qui laisse ses mains désoeuvrées et inutiles.

Auteur: Engélibert Jean-Paul

Info: La lumière de Tchernobyl

[ contemplation ] [ dissection ] [ impuissance ]

 

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Dans la Revue Blanche, pour illustrer un article de Paul Adam "L’assaut malicieux", qui expliquant avec une certaine compassion le cas néo-grec d’Oscar Wilde, Lautrec en a donné un croquis à la plume. Debout, de profil, sanglé dans sa redingote, la main gauche tenant un papier, l’esthète est en attitude de combat devant la cour. … Ce portrait est une chose des plus mordantes et fixe bien l’être étrange qu’était Wilde.

Traité comme un sujet de fresque, ce gros homme, gras, bouffi, blafard, est de face, et tient au premier plan, en buste, toute la mise en page, avec, au loin, dans la brume, la Tour de Westminster et la Tamise. Il respire la suffisance, l’arrogance.

La tache blanche des chairs, du plastron de la chemise et la filasse des cheveux, se détachant sur le noir et les violets du col et du smoking, avaient fait la joie de Lautrec. Si l’on n’a point regardé le faciès à bajoues, le dessin de la bouche petite, ronde et sensuelle, les yeux aigus sous les boursouflures et les poches, le nez d’oiseau de proie, les cheveux collés à plat et séparés par une raie au milieu de la tête, on ne peut nullement comprendre "l’Esthète" rempli de génie à ses heures, maintenant une des gloires de la littérature anglaise, qui fut en même temps tout orgueil et cabotinisme et peut-être un parfait incompréhensif des choses d’art dont il parlait si bien.

Auteur: Joyant Maurice

Info: Henri De Toulouse-Lautrec 1864 -1901

[ personnage ]

 
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Comment est-il possible de représenter une jeune femme blonde, assise, avec en fond un paysage montagneux et lacustre sur lequel se profile la silhouette filiforme des arbres, et qui, un livre ouvert dans les mains, tient compagnie à deux enfants, dont l'un est nu, et l'autre revêtu d'une peau de bête, joue avec un petit oiseau ? Raphaël y réussit très bien dans la Vierge au chardonneret.
Étant donné que cet ensemble de traits picturaux constitue un texte qui véhicule un discours complexe et que le contenu n'en est pas connu au préalable par le destinataire, qui saisit à travers des tracés expressifs quelque chose dont le type culturel n'est pas préétabli, comment peut-on définir sémiotiquement ce genre de phénomènes ?
La seule solution paraît être d'affirmer qu'un tableau n'est pas un phénomène sémiotique, parce qu'il ne se réfère ni à une expression ni à un contenu qui soient préétablis, et qu'il n'y existe donc pas de corrélations entre fonctifs rendant effectif un processus de signification ; par suite, le tableau apparaît comme un phénomène mystérieux déterminant ses propres fonctifs plutôt que déterminé par eux.
Cependant, même si ce phénomène semble fuir la définition corrélationnelle de la fonction sémiotique, il ne fuit pas celle du signe compris comme quelque chose qui est à la place d'autre chose.
Le tableau de Raphaël répond à cette définition : c'est quelque chose de physiquement présent (des taches de couleurs sur une toile) qui véhicule quelque chose d'absent et qui, en cela feint de référer à un événement ou à un état du monde dont la probable valeur de vérité est "Faux" (quiconque croit pour raisons de foi que l'Enfant Jésus et Jean-Baptiste ont joué ensemble dans leur enfance sait pourtant très bien que Marie n'aurait jamais pu avoir entre les mains un livre de poche).

Auteur: Eco Umberto

Info: La production des signes

[ analyse ]

 
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