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science

Tout au contraire [d’Aristote], renonçant à saisir le sens du mouvement, Galilée le considère comme un état (il n’a donc plus besoin d’explication) et le déploie dans un système abstrait de coordonnées spatio-temporelles dépourvues de toute organisation hiérarchique. Le biais par lequel s’opère la fermeture épistémique du concept de corps (qui se trouve réduit à son centre de gravité et défini désormais par la notion de "point matériel") n’est donc pas tant un processus d’abstraction qui ne retiendrait que certains caractères de l’objet empirique et en rejetterait d’autres, qu’un processus de construction, par lequel Galilée définit un "corps idéel". Il y a ainsi identité de nature entre le concept et son objet puisque celui-ci est aussi un concept, alors que dans la connaissance philosophique le concept n’est que le moyen par lequel l’objet est connu : essentiellement transitif, il demeure ainsi ontologiquement ouvert. L’univers galiléen est donc un univers d’objets-concepts qui se meuvent eux-mêmes dans un espace-temps conçu. La géométrisation de l’espace entraîne la déchéance de toute distinction qualitative.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Histoire et théorie du symbole", éd. L'Harmattan, Paris, 2015, pages 103-104

[ réalisme-idéalisme ] [ méthode ] [ résumé ] [ mathématisation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

En maternelle, l’enseignement de mes enfants a été largement pris en charge par des femmes, les instituteurs, qu'on doit désormais appeler professeurs des écoles, ayant à peu près disparu, victimes à la fois de salaires peu attractifs et d'un climat général de suspicion qu'on imagine décourageant.

Je ne pouvais m'empêcher de m'interroger sur les conséquences, pour les petits garçons en particulier, d'une socialisation et d'un transfert de connaissances effectués presque exclusivement par des modèles féminins, au moins jusqu'au secondaire.

Est-il tout à fait indifférent que l’autorité ne soit jamais incarnée à leurs yeux par une figure masculine ? Partout, on m'expliquait que cela n'avait plus aucune importance, que tout n'était au fond que culturel, et plus on cherchait à m'en convaincre, plus j'en doutais.

J'avais fini par penser qu'une bonne partie de la délinquance qu'on observait pouvait s'expliquer par l'absence de références d'autorité masculine durant l'enfance, mais je n'exposais ma théorie qu'avec prudence : j'avais perdu des clients pour des propos moins subversifs que cela.

Auteur: Sansonnens Julien

Info: Septembre éternel

[ question ] [ éducation ] [ interrogation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

savoirs consensuels

Le philosophe autrichien Karl Popper exerce une influence énorme sur les scientifiques en soutenant que la science n'est pas caractérisée par le fait que ses thèses peuvent être confirmées, mais seulement par le fait qu'il est possible de démontrer qu'elles sont fausses : les théories ne sont justes que dans la mesure où elles n'ont pas encore été "falsifiées". Cela implique que nous ne pouvons rien savoir avec certitude.

Quelle est alors la valeur de la connaissance, si les certitudes absolues font défaut ? La grandeur de Bruno De Finetti est d'avoir compris comment nous pouvons construire un savoir commun et fiable malgré cette absence. Il cerne le caractère subjectif de la probabilité et le caractère probabiliste, mais convergent, de la connaissance. La clé qui rend cela possible est un subtil théorème, dû à un mathématicien anglais du XVIIIe siècle, Thomas Bayes, qui montre deux choses. Premièrement, que chaque nouvelle preuve empirique modifie la probabilité des croyances. Deuxièmement, et c'est un point crucial, que ces modifications conduisent nos croyances à converger, même si elles sont différentes au départ.

Auteur: Rovelli Carlo

Info: Écrits vagabonds

[ aucun point fixe ] [ monades communautaires ] [ relativité rationaliste ] [ processus orthogonal ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sérendipité

Ce phénomène concerne l'expérience assez générale de l'observation d'une donnée non-anticipée, a-normale et stratégique qui devient l'occasion du développement d'une nouvelle théorie, ou l'extension d'une théorie existante. Chacun des éléments de ce phénomène peut été décrit facilement. D'abord la donnée est non-anticipée. La recherche orientée vers le test d'une hypothèse fournit un produit à côté par hasard, une observation inattendue qui concerne des théories qui n'étaient pas prises en compte au commencement de la recherche. Deuxième point, l'observation est a-normale, surprenante et incompatible avec les théories courantes, ou avec d'autres faits constatés. Dans les deux cas, l'incompatibilité prima facie éveille la curiosité ; cela incite l'investigateur à rechercher la donnée pour le mettre dans un cadre plus large de connaissance. [..] Troisièmement, observant que le fait inattendu doit être stratégique, c'est-à-dire qu'il doit permettre des implications qui concernent une théorie généralisée nous parlons naturellement plus de ce que l'observateur fait avec la donnée que sur la donnée même. Parce que cela demande clairement un observateur sensibilisé à la théorie, pour lui permettre le détecter le général dans le particulier.

Auteur: Merton Robert

Info:

[ voir ] [ découvertes ]

 

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anthropocentrisme

Connaitre l'univers, c'est l'inventer. Certes, cette proposition hardie peut déconcerter à une époque comme la nôtre, qui a été le témoin d'une si prodigieuse accumulation de connaissances scientifiques; la remarquable théorie mathématique que la science contemporaine propose pour expliquer l'univers semble même la démentir d'entrée de jeu. Et pourtant, une étude attentive de ces modèles cosmologiques que sont le Timée de Platon et le modèle Big Bang standard montre à l'évidence que cette connaissance que nous appelons "scientifique" se fonde en dernière instance sur des propositions irréductibles et indémontrables, pures inventions de l'esprit humain, retenues seulement en faisant appel à cet argument opératoire : "ça fonctionne". Devant cet état de fait, la spéculation philosophique semble n'avoir trouvé que deux issues : ou bien elle postule le saut vers le non-rationnel, en posant l'"axiome qui justifie tous les axiomes", ou bien elle constate ses propres limites, mais, ce faisant, elle risque de tomber dans l'absurde, car, poussée inlassablement par un appétit de comprendre, par une nostalgie de l'absolu, elle ne peut qu'essayer sans cesse de ré-inventer l'univers, tout en ayant une conscience lucide des limites indépassables inhérentes à cette démarche.

Auteur: Brisson Luc

Info: Inventer l'univers. Le Problème de la connaissance et les modèles cosmologiques

[ logique ] [ horizon ] [ langage ]

 

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guénonisme

La définition de l’oeuvre de René Guénon tient en quatre mots : Intellectualité, universalité, tradition, théorie. L’oeuvre est "intellectuelle", car elle concerne la connaissance, — au sens profond et intégral de ce terme, — et elle l’envisage en conformité de sa nature, c’est-à-dire à la lumière de l’intellect qui est essentiellement supra-rationnel : elle est "universelle", car elle considère toutes les formes traditionnelles en fonction de la Vérité une, tout en adoptant, suivant l’opportunité, le langage de telle forme. D’autre part, l’oeuvre guénonienne est "traditionnelle", en ce sens que les données fondamentales qu’elle transmet sont strictement conformes à l’enseignement des grandes traditions, ou de l’une d’elles quand il s’agit d’une forme particulière ; enfin, cette oeuvre est "théorique", car elle n’a pas directement en vue la réalisation spirituelle ; elle se défend même d’assumer ce rôle d’un enseignement pratique, de se placer, par exemple, sur le terrain des enseignements d’un Râmakrishna. Et ceci nous amène à la question du contenu : celui-ci converge essentiellement sur la doctrine métaphysique, — non sur ce qu’on peut appeler la "vie spirituelle", — et se subdivise en quatre grands sujets : doctrine métaphysique, principes traditionnels, symbolisme, critique du monde moderne.

Auteur: Schuon Frithjof

Info: "L'esprit d'une oeuvre", Article tiré des Études Traditionnelles n°293-4-5.

[ résumé ] [ caractéristiques ] [ objectifs ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

signe

Le savoir linguistique n’a évidemment pas attendu Saussure pour se constituer. Ni en Occident, ni surtout en Orient, puisque la grammaire hindoue avait déjà atteint un très haut degré de perfection au moment où paraît l’Astàdhyàyî de Pànini (600 ans avant J. C.) qui résume certainement des travaux beaucoup plus anciens. Mais, outre que c’est la connaissance non seulement du sanskrit, à la fin du XVIIIe siècle, mais encore de la grammaire hindoue qui bouleverse l’étude du langage en Occident et donne naissance à la linguistique historique et comparative, il faut bien reconnaître que cette linguistique ne dispose pas encore d’un concept fermé de son objet qui lui permettrait d’accéder à la scientificité.

Le concept de langue est au contraire ouvert à l’inexhaustivité réelle d’un objet qui semble s’offrir sous les aspects les plus divers : révélation divine, création de la nature, œuvre de l’histoire, expression de la nature humaine, mécanisme psychologique, déterminisme biologique etc. Le génie de Saussure c’est précisément d’avoir trouvé le biais par où une linguistique est possible, c’est-à-dire dans laquelle les lois qui régissent la langue ne sont plus des propriétés découlant du fond mystérieux du langage mais des relations purement positionelles, dépourvues de substance.

Auteur: Borella Jean

Info: Histoire et théorie du symbole, éditions Maisonneuve & Larose, Paris 1989 - page 104

[ signifiant-signifié ] [ orient-occident ] [ discours ] [ grammaires comparées ] [ historique ] [ intersubjectivité idiomatique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

rationalisme

Où est la théorie incompatible avec l'idée que la danse de la pluie fait pleuvoir? Bien entendu, cette idée va à l'encontre de quelques croyances de base de la plupart des scientifiques, mais, pour autant que je sache, ces croyances n'ont pas encore trouvé d'expression dans des théories spécifiques qui pourraient servir à les exclure. Tout ce que nous avons c'est le sentiment vague, bien que très solide, que, dans le monde, de la science, les danses de la pluie ne peuvent en aucun cas fonctionner. Pas plus qu'il n'existe aucun ensemble d'observations qui contredise l'idée. Et, remarquez le fait d'observer l'échec des danses de la pluie aujourd'hui n'est pas suffisant. Une danse de la pluie doit être menée après une préparation et dans des circonstances adéquates, et ces circonstances incluent les vieilles organisations tribales et les attitudes mentales qui y correspondent. La théorie hopi montre très clairement qu'avec la ruine de ces organisations, l'homme a perdu son pouvoir sur la nature. Donc rejeter l'idée de l'efficacité des danses de la pluie simplement parce qu'elles ne marchent pas dans les conditions présentes, c'est comme rejeter la loi de l'inertie parce qu'aucun objet ne peut vraiment se déplacer en ligne droite et avec une vitesse constante.

Auteur: Feyerabend Paul

Info: Dialogues sur la connaissance

[ fermeture ]

 

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métapsychologie

Freud désirait surtout étudier la signification des données psychologiques — leur intentionnalité et leur interprétation (interprétation des rêves, des symptômes, etc.). En d'autres termes, son approche et son territoire étaient presque entièrement mentalo-phénoménologiques, herméneutiques et historiques — l'histoire ne désignant ici que les antécédents et le développement du moi propre de l'individu (fixations, traumas, refoulements, etc., du passé). La conscience psychanalytique est une conscience historique, une reconstruction et une remémoration des antécédents personnels dans l'intention de comprendre l'influence qu'ils exercent à l'heure actuelle. Enfin, la psychanalyse est avant tout un dialogue — elle nécessite un discours intersubjectif : "la cure cathartique".
En outre, — et ce point est capital — la découverte majeure de Freud ne fut pas une théorie, mais une injonction : l'association libre, qui révéla un domaine objectif (donnée) largement ignoré à ce jour (processus primaires inconscients). […] En utilisant cette formule, Freud parvint à réunir des données relatives à ce nouveau domaine objectif, le processus primaire inconscient. L'exactitude de ces données pouvait être vérifiée par quiconque acceptait de respecter les trois phases : (1) suivre l'injonction et procéder à des associations libres; (2) prendre note des perceptions ou données résultantes; et (3) comparer ces données à celles d'une communauté d'individus ayant les qualifications nécessaires.

Auteur: Wilber Ken

Info: Les trois yeux de la connaissance

[ historique ] [ méthode ]

 

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méthode

[…] il faut distinguer, pour un même objet, deux sortes de définitions : la première l’envisage dans son "Idée" et son unité essentielle, elle est qualitative et métaphysique ; la seconde l’envisage selon la différenciation et l’articulation des éléments constitutifs de son existence empirique, elle est structurale et logico-physique. […] Toute recherche de définition, par conséquent, s’effectuera en partie double : l’une où l’on vise à décrire l’unité contemplée de l’Idée, l’autre où l’on s’efforce d’analyser l’articulation reconstruite des éléments. A la première recherche, on donne le nom d’ "eidétique", puisqu’elle est relative à l’Idée (en grec eidos dont eidetikos est l’adjectif) ; elle s’assigne pour fin la saisie de l’essence. A la deuxième recherche, on donne le nom d’ "analytique", puisque l’articulation des éléments constitutifs d’un objet ne se révèle qu’à la lumière de sa décomposition élémentaire ; elle s’assigne pour fin l’étude de la structure fonctionnelle. En outre, ces deux démarches impliquent une condition préalable de possibilité, savoir, que l’objet à définir soit déjà donné à notre connaissance et que nous en ayons acquis une expérience suffisante. A la science qui s’enquiert d’une telle connaissance convient donc le nom d’ "empirique" : elle s’assigne pour fin la description attentive de l’objet tel qu’il se donne aux sens et à l’entendement. L’ensemble de ces trois sciences […] constitue la connaissance philosophique.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Histoire et théorie du symbole", éd. L'Harmattan, Paris, 2015, page 13

[ définie ] [ triade ] [ codage réel-virtuel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson