Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 63
Temps de recherche: 0.049s

femmes-hommes

A la nuit tombante, une cérémonie de noces en plein air offre un cadre particulièrement propice aux amours clandestines. Une voiture vient se garer dans le coin le plus reculé du vaste parking. Met ses phares en sommeil. Une deuxième voiture apparaît bientôt qui se glisse à ses côtés. Ce n'est pas la première fois qu'elles se croisent. La portière de la voiture de l'homme s'ouvre d'abord, c'est toujours ainsi quel que soit l'ordre d'arrivée des véhicules. A peine les souliers cirés de l'homme effleurent-ils le sol que la portière de la seconde voiture s'entrouvre et laisse voir les jambes d'une femme.

Auteur: Eun Hee-Kyung

Info: Cocktail Sugar et autres nouvelles de Corée, Zulma, p.45

[ rendez-vous ]

 

Commentaires: 0

initiation

Progressivement, une paix étrange envahit ma conscience.
Je n’avais plus froid, je ne me sentais plus fatigué et je n’avais plus faim. Le bruit de l’eau tombant en cascade se fit de plus en plus distant et devint étrangement apaisant. Je sentis que j’appartenais à ce lieu, que j’avais revenu chez moi. Le mur d’eau devint iridescent, un torrent fait de millions de prismes liquides. A mesure qu’ils coulaient, j’éprouvai la sensation de flotter vers le haut comme s’ils étaient immobiles et que moi, j’étais celui qui se mouvait. Me voilà volant à l’intérieur d’une montagne ! Je riais de l’absurdité du monde.

Auteur: Harner Michael

Info: Dans "La voie du chamane", page 48

[ état de conscience non ordinaire ] [ détachement ] [ zen ] [ océanique ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-par-femmes

Ça raconte Sarah, sa beauté inédite, son nez abrupt d'oiseau rare, ses yeux d'une couleur inouïe, rocailleuse, verte, mais non, pas verte, ses yeux absinthe, malachite, vert-gris rabattu, ses yeux de serpent aux paupières tombantes. Ça raconte le printemps où elle est entrée dans ma vie comme on entre en scène, pleine d'allant, conquérante. Victorieuse.
(...)
Son parfum. Son odeur. Sa nuque. Ses cheveux. Ses mains. Ses doigts. Ses fesses. Ses mollets. Ses ongles. Ses lobes d'oreille. Ses grains de beauté. Ses cuisses. Sa vulve violine. Ses hanches. Son nombril. Ses tétons. Ses épaules. Ses genoux. Ses aisselles. Ses joues. Sa langue.

Auteur: Pauline Delabroy-Allard

Info: Ça raconte Sarah, pp. 15 et 34, Minuit, 2018.

[ amoureuse ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

crépuscule

La route est recouverte de boue à perte d'horizon, l'horizon que camouflent les sombres taches de la forêt, la nuit tout en tombant dissout le solide, absorbe la couleur, fait frémir l'immobile, fige le mobile, la route ressemble à une chaloupe qui se balance avec mystère, échouée dans le marécage du monde. Aucun vol d'oiseaux ne vient déchirer le ciel alourdi, aucun animal ne vient par son cri, par son murmure égratigner le silence qui comme la brume crépusculaire se déverse au-dessus de la terre, seule une biche aux abois lève la tête puis - comme aspirée par le marécage - s'affaisse, prête à s'enfuir dans le vide.

Auteur: Krasznahorkai Laszlo

Info: Tango de Satan, p 51-52

 

Commentaires: 0

femme-par-homme

La montagne portait sa robe d’or bruni, Or fragile tombant, feuille à feuille, des branches, Dans le chemin, parmi la foule du dimanche, Sur les sentiers ombreux et le gazon terni. Reposés de leur course à travers l’infini, Et doux, comme l’émoi d’une âme qui s’épanche, Les rayons du soleil d’octobre, en nappes blanches Sur le sol déjà froid, versaient un feu béni. Ce ne fut que le soir, en soufflant ma veilleuse, Que me vint nettement l’image glorieuse Dans ses mille détails ternes et rutilants. J’avais distraitement vu les choses agrestes, Trop attentif à suivre ou deviner les gestes D’une fille aux yeux noirs qui ramassait des glands.

Auteur: Beauregard Alphonse

Info: Les forces. L’Éternel Féminin

[ fascinante ] [ poème ]

 

Commentaires: 0

aube

Enfin, le soleil s'est levé. Il y a eu les grandes traînées habituelles de couleurs vives qui déchirent horizontalement le ventre du ciel et lui font au flanc de longues plaies inégales, roses, rouges et jaunes, d'où dégouline la matière encore informe du jour, lourde, tombant par taches sur la terre, la lumière investissant doucement le paysage et s'accrochant à tel ou tel de ses reliefs jusqu'à ce que - et personne ne peut jamais saisir l'instant exact où la chose se produit enfin - les morceaux épars du monde se rejoignent et recomposent le spectacle ordinaire de la vie. Ce qu'il voyait ? En un mot, toute la fade poésie céleste qui indique au regard le perpétuel recommencement du temps.

Auteur: Forest Philippe

Info: Sarinagara, p 261

[ aurore ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

pataphysique

Nous avons un mot pour la liberté, qui s'appelle le clinamen*, qui est la variation que l'on fait subir à une contrainte...  Par exemple, dans l'un des chapitres de La vie mode d'emploi, il fallait qu'il soit question de linoleum, il fallait que sur le sol il y ait du linoleum, et ça m'embêtait qu'il y ait du linoleum. Alors j'ai appelé un personnage Lino – comme Lino Ventura. Je lui ai donné comme prénom Lino et ça a rempli pour moi la case Linoleum. Le fait de tricher par rapport à une règle ? Là, je vais être tout à fait prétentieux : il y a une phrase de Paul Klee que j'aime énormément et qui est : Le génie, c'est l'erreur dans le système.

Auteur: Perec Georges

Info: Conférence prononcée à l'université de Copenhague le 29 octobre 1981, in Entretiens et conférences vol. II, ed. Joseph K., p. 316. *Du latin classique clinamen, "déviation, inclinaison", dérivé de clinare, "incliner". Dans le système d'Épicure et de Lucrèce, déclinaison d'un atome qui, tombant dans le vide, se joint à un autre atome pour former un corps

[ marge de manoeuvre ] [ tripotage sémantique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

post-mortem

Maintenant, je suis mon cadavre, un mort au fond d'un puits. J'ai depuis longtemps rendu mon dernier souffle, mon coeur depuis longtemps s'est arrêté de battre, mais, en dehors du salaud qui m'a tué, personne ne sait ce qui m'est arrivé. Mais lui, cette méprisable ordure, pour bien s'assurer qu'il m'avait achevé, il a guetté ma respiration, surveillé mes dernières palpitations, puis il m'a donné un coup de pied dans les côtes, et ensuite porté jusqu'à un puits, pour me précipiter par-dessus la margelle. Ma tête, déjà brisée à coup de pierre, s'est fracassée en tombant dans le puits ; mon visage et mon front, mes joues se sont écrasées, effacées ; mes os se sont brisés, ma bouche s'est remplie de sang.

Auteur: Pamuk Orhan

Info: Mon nom est Rouge, Incipit

[ dépouille ] [ littérature ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

autoportrait

Je viens d’avoir trente-quatre ans, la moitié de la vie. Au physique, je suis de taille moyenne, plutôt petit. J’ai des cheveux châtains coupés court afin d’éviter qu’ils ondulent, par crainte aussi que ne se développe une calvitie menaçante. Autant que je puisse en juger, les traits caractéristiques de ma physionomie sont : une nuque très droite, tombant verticalement comme une muraille ou une falaise, marque classique (si l'on en croit les astrologues) des personnes nées sous le signe du Taureau ; un front développé, plutôt bossué, aux veines temporales exagérément noueuses et saillantes. (...) Mes yeux sont bruns, avec le bord des paupières habituellement enflammé ; mon teint est coloré ; j'ai honte d'une fâcheuse tendance aux rougeurs et à la peau luisante (...).

Auteur: Leiris Michel

Info: Je viens d'avoir trente-quatre ans, §1 in Michel Leiris, L'Âge d'homme, Gallimard, 1939

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

méditation

A la nuit tombante, mon oncle Lansana rentrait des champs. Il m'accueillait à sa manière, qui était timide. Il parlait peu. A travailler dans les champs à la longueur de la journée, on devient facilement silencieux; on remue toutes sortes de pensées, on en fait le tour et interminablement on recommence, car les pensées ne se laissent jamais tout à fait pénétrer; ce mutisme des choses, des raisons profondes des choses, conduit au silence; mais il suffit que ces choses aient été évoquées et leur impénétrabilité reconnue, il en demeure un reflet dans les yeux: le regard de mon oncle Lansana était singulièrement perçant, lorsqu'il se posait; de fait, il se posait peu: il demeurait tout fixé sur ce rêve intérieur poursuivi sans fin dans les champs.

Auteur: Laye Camara

Info: L'enfant noir

[ cultivateur ] [ Afrique ] [ labeur ] [ paysan ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0