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rêve

Les plats les plus succulents et les plus variés passaient en songe devant lui, dans une procession fantastique et interminable. Ce n'étaient que jambons rosés, chapons gras, dindonneaux truffés, perdrix rôties à la broche et pâtés de venaison, que suivaient en foule compacte les crèmes, les conserves, les gelées et les fruits variés du dessert; le tout suivi d'une formidable arrière-garde de vins de choix.
En un mot, tout ce que la vengeance d'une faim non satisfaite peut inventer pour torturer le cerveau d'un homme exténué.

Auteur: Marmette Joseph

Info: L'intendant Bigot

[ gastronomie ]

 

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homme-animal

Les humains tuent d'autres animaux par sport, pour satisfaire leur curiosité, pour embellir leurs corps et pour flatter leur palais. Les êtres humains tuent en outre des membres de leur propre espèce par cupidité ou par désir du pouvoir. De plus, les êtres humains ne se contentent pas de simplement tuer. A travers toute l'Histoire, ils ont montré une tendance à tourmenter et à torturer tant leurs semblables humains que leurs semblables animaux avant de les mettre à mort. Aucun autre animal ne s'intéresse beaucoup à cela.

Auteur: Singer Peter Albert David

Info: La libération animale

[ éthique ]

 

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réfléchir

Il se trouve que pendant mon service militaire j'ai appris à améliorer ma vision nocturne : il ne faut jamais fixer directement ce qu'on cherche à repérer, mais plutôt un objet proche. Alors, du coin de l'oeil, on distingue assez clairement ce qu'on essaye de voir. Or, dans certain cas, c'est aussi comme cela que l'esprit fonctionne : parfois, lorsqu'on a un problème, il faut savoir l'oublier, ne pas se torturer pour en trouver la solution. J'ai marché jusqu'à Broadway et pris un cab au Metropolitan Hôtel ; et une fois revenu à Gramercy Park, je savais de que je devais faire.

Auteur: Finney Jack

Info: Le voyage de Simon Morley

[ inspiration ] [ Murphy ] [ mémoire ]

 

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vengeance

Le suicide public, démonstratif, relève d'une très ancienne coutume que les mœurs, petit à petit abolirent. Dans les temps, si quelque ennemi vous avait porté tort, et gravement, et que la justice des hommes demeurât impuissante à le châtier, alors, à la victime, s'offrait un recours ultime, désespéré : se suicider sur le seuil de son tyran. L'âme du mort ensuite taquinerait, aiguillonnerait, torturerait le méchant, jour et nuit. Le méchant ne connaîtrait plus de repos. Et s'il se réfugiait dans la mort à son tour, il n'échapperait point, pour si peu au supplice : l'âme du suicidé demeurerait, lancinante, accrochée à la sienne pour l'éternité.

Auteur: Fontenoy Jean

Info:

[ autodestruction ]

 

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seventies

Je sais que cette année-là [1975] j'ai dû voir au cinéma pas loin de douze fois le 'Rocky Horror Picture Show', de Jim Sharman, et au moins autant 'Phantom of Paradise', de Brian de Palma. Je me souviens qu'on dansait des slows sur 'Angie', des Rolling Stones, et sur 'L'été indien', de Joe Dassin. On se moquait du tube 'J'ai encore rêvé d'elle', par le groupe 'Il était une fois', surtout à cause du refrain qui disait "Je l'ai rêvée si fort que les draps s'en souviennent", même si la nature de ce souvenir n'était pas tout à fait claire pour moi frère de dix ans - ni pour moi, d'ailleurs*, mais il aurait fallu me torturer pour que je le reconnaisse.

Auteur: Thiébaut Elise

Info: Ceci est mon sang, p. 26, *treize ans

[ adolescence ] [ Gaule ]

 

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pensée-de-femme

- Mes délires féministes ? Mes délires féministes ! Mais qu'est-ce que c'est au juste pour vous un délire féministe ? Faire en sorte qu'on n'avorte plus dans la clandestinité ? A grands coups d'aspirations qui arrachent tout au passage, qui font du ventre des femmes un vrai champ de bataille d'où il ne ressortira peut-être plus rien ? C'est ça pour vous, un délire féministe ? Etre abandonnée à son sort, se faire insulter, être une paria parce qu'on a choisi de ne pas avoir un enfant qu'on n'a ni voulu ni désiré ? C'est un délire féministe que de ne plus vouloir se faire torturer les tripes sur une table de cuisine, toute seule parce qu'on sait que ceux qu'on aime le plus ne comprendraient pas ? C'est un délire féministe que de vouloir être libre ? C'est ça que vous pensez ?

Auteur: Icart Anne

Info: Ce que je peux te dire d'elles

[ interruption de grossesse ] [ IVG ]

 

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psychose

La docilité et la couardise du sadique sont deux autres éléments du syndrome. Il peut sembler contradictoire que le sadique soit un individu soumis, et pourtant, non seulement ce n'est pas contradictoire, mais c'est même dynamiquement parlant, une nécessité. Il est sadique parce qu'il se sent impuissant, sans vie et sans défense. Il essaye de compenser cette carence en prenant de l'ascendant sur les autres, en transformant en dieu le ver de terre qu'il a l'impression d'être. Mais même s'il détient le pouvoir, le sadique souffre de son impuissance humaine. Il peut tuer et torturer, mais il reste un être sans amour, isolé, effrayé, qui a besoin de se soumettre à un pouvoir supérieur. Pour ceux qui se situaient à un cran en dessous de lui, Hitler était ce pouvoir supérieur ; pour Hitler lui-même, c'était le Destin, les lois de l'Evolution.

Auteur: Fromm Erich

Info: La passion de détruire

[ folie ] [ compensation ]

 

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dernières paroles

Pour mon Daddy, avec tout ce que cela aura peut-être de dur, de cruel, selon les circonstances. J'espère seulement qu'il comprendra que "tout" vient de moi, que je l'ai voulu et que peut-être, enfin, je cesse de me torturer moi-même.... ...j'ai osé dire je t'aime! (c'est ça?...) Take care of yourself, for me, for all what I was not able to be - (By my own fault). Ta petite? fille! Tu sais... La chose la plus extraordinaire aura été d'avoir un "Daddy" puis un "Dad", d'avoir aimé "l'homme", de loin comme une amante, d'avoir lu presque tout du "Simenon", la gorge serrée, d'avoir enfin englobé "l'être humain" tout entier, du petit garçon à aujourd'hui, au fil des pages et de mes propres souvenirs... Un "Monsieur", aussi, magnifique dans son costume de soie et qui m'enlève dans ses bras, porté par la musique... Une tendresse que jamais je n'aurai retrouvée. Marie-Jo

Auteur: Simenon Marie-Jo

Info:

[ suicide ]

 

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torture

Si, aux intellectuels de Tchekhov qui passaient leur temps à essayer de deviner ce qu'il adviendrait dans vingt, trente ou quarante ans, on avait répondu que, quarante ans plus tard, dans la Sainte Russie, on torturerait les inculpés pendant l'instruction, on leur comprimerait le crâne à l'aide d'un cercle de fer, on les plongerait dans des baignoires d'acide, on les attacherait nus pour les livrer en pâture aux fourmis ou aux punaises, on leur enfoncerait dans l'anus une baguette à fusil chauffée à blanc sur un réchaud (opération du "marquage secret"), on leur écraserait lentement les organes génitaux sous la semelle des bottes, et, en guise de traitement le plus bénin, on leur infligerait pendant une semaine d'affilée le supplice de l'insomnie et de la soif tout en les battant jusqu'à ce que leur chair ne soit plus qu'une bouillie sanglante, aucune des pièces de Tchekhov ne serait arrivée jusqu'à son dénouement et tous leurs héros auraient pris le chemin de l'asile.

Auteur: Soljenitsyne Alexandre

Info: L'archipel du goulag, tome 1, Seuil, p.78

 

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rupture

Elle m'ouvrirait tout alors... sa lourde, ses bras, sa bouche, ses cuisses, son frigidaire, son carnet de chèques, sa dernière voiture. Il me suffisait de composer le bon numéro sur le cadran téléphonique pour que tout s'aplanisse, pour que je sois subitement choyé, dorloté, gavé, caressé, parfumé, pompé comme un pacha pétrolifère. Et j'étais là, à me torturer pour les Clancul devenus Hindous, pour le Rouquemoute ! J'allais encore prendre des risques, me mouiller en allant chez un fourgue repéré par toutes les polices ! Ce que je trimballais ! Mais voilà, je ne voulais plus la revoir, cette connasse, ma décision de tête de lard. On est tous plus ou moins ingrats, d'une façon ou d'une autre. Moi, c'est avec les femmes. Nicole m'avait pourtant assisté royalement plusieurs mois. Un jour, j'en avais eu class. Elle me les râpait à distance rien qu'avec ses bafouilles tendres. Ça peut paraître bizarre, je l'ai sciée brusque, alors qu'au prix de quelques lettres je pouvais m'améliorer l'ordinaire de la cabane, au point de passer pour un souteneur en possession de deux trois gagneuses sur la Madeleine.

Auteur: Boudard Alphonse

Info: La Métamorphoses des cloportes

[ gigolo ] [ femmes-hommes ]

 

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