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Asie

Touffeur insoutenable, humidité forcenée pluies torrentielles et, lorsque le temps devient beau et frais, comme en hiver, la brillance inouïe de la lumière et l’excès de faste dans les couleurs font qu’en Inde l’homme vit toujours un peu au-dessus de ses sens, dans un état angoissant de perpétuelle incrédulité existentielle.

Auteur: Moravia Alberto

Info: Une certaine idée de l'Inde

[ climat ] [ hindou ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

citation s'appliquant à ce logiciel

Voyons FLP comme une sorte de "bibliothèque des idées". Mais, une bibliothèque, pour paraphraser Michel Melot, devrait être "une symphonie, pas un vacarme".

Pas ici. Dans les "Fils de la pensée" sont intégrés des concepts courts et des extraits plus longs, tous choisis et tagués avec une bonne dose de subjectivité.

Donc point d'ordre au-sens du livre avec un début et une fin. Encore moins du "chef-d'oeuvre arrêté", mais un agencement différent, correspondant à une quête - ou des quêtes -, croisées, comme dans une immense forêt des idées où, à force de passages du promeneur chercheur compilateur, commenceraient à se dessiner des pistes. Certaines rebattues donc bien marquées, parce que correspondants à des évidences de la pensée humaine (prenez les sentiers "mort" et "définitif" ou "mourir" et "libération"...) d'autres à peine marquées parce que plus orientées et définies (au hasard de ces percées forestières : "confort" et "abrutissement" ou "langage" et "limitation").

Quelques vieux sages, (certains jamais nés, d'autres peut-être morts temporairement) experts des ballades dans cette infinie sylve, fille des mots, phrases, paragraphes, chapitres... certains engloutis à jamais, comme avalés et assimilés par ces touffeurs végétale de syllabes, d'autres réfugiés dans des clairières qui n'existent plus, s'accordent cependant sur ce constat : "Trois sortes de quêtes sont possibles dans ces entrelacs". Par ordre d'importance : celle de la beauté qu'on déguste, celle de l'objet que l'on recherche pour un usage. Et la plus hasardeuse : celle de la vérité.

Les créateurs de ce monde de lettres préfèrent quand à eux les intoxiqués de formules et de littérature, explorateurs désintéressés, absorbés-distraits, au point qu'ils abandonneront quelques vivres, comme par mégarde, quelque part dans ce site jungle. Propositions ou appréciations... Tant ludiques que nutritives , comme autant d'indices nourriciers qui pourront étancher au passage quelque visiteur égaré sur les même sentes. Et l'aideront à vivre.

Auteur: Mg

Info: 10 mai 2015. En hommage admiratif à "Le jardins aux sentiers qui bifurquent" de JL Borges.

[ web ] [ présentation ]

 
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taudis

Le malheur est une larve accroupie dans les lieux humides. Les deux bannis de la Joie crurent flotter dans des limbes de viscosité et de crépuscule. Le feu le plus ardent ne parvenait pas à sécher les murs, plus froids à l’intérieur qu’au dehors, comme dans les cachots ou les sépulcres, et sur lesquels pourrissait un papier horrible.

D’une petite cave haineuse que n’avait certainement jamais élue la générosité d’aucun vin, parurent monter, au commencement de la nuit, des choses noires, des fourmis de ténèbres qui se répandaient dans les fentes et le long des joints d’un géographique parquet.

L’évidence d’une saleté monstrueuse éclata. Cette maison, illusoirement lessivée de quelques seaux d’eau, quand elle attendait des visiteurs, était, en réalité, gluante, à peu près partout, d’on ne savait quels sédiments redoutables qu’il aurait fallu racler avec un labeur sans fin. La Gorgone du vomissement était accroupie dans la cuisine, que l’incendie seul eût été capable de purifier. Dès la première heure, il avait fallu installer un fourneau dans une autre pièce. Au fond du jardin, de quel jardin ! persévérait un amas de détritus effrayants que le propriétaire avait promis de faire enlever et qui ne devait jamais disparaître.

Enfin, tout à coup, l’abomination. Une odeur indéfinissable, tenant le milieu entre le remugle d’un souterrain approvisionné de charognes et la touffeur alcaline d’une fosse d’aisances, vint sournoisement attaquer la muqueuse des locataires au désespoir.

Cette odeur ne sortait pas précisément des latrines, à peu près impraticables, d’ailleurs, ni d’aucun autre point déterminé. Elle rampait dans l’étroit espace et s’y déroulait à la manière d’un ruban de fumée, décrivant des cercles, des oves, des spirales, des lacets. Elle ondulait autour des meubles, montait au plafond, redescendait le long des portes, s’évadait dans l’escalier, rôdait d’une chambre à l’autre, laissant partout comme une buée de putréfaction et d’ordure.

Quelquefois elle semblait disparaître. Alors on la retrouvait au jardin, dans ce jardin des bords du Cocyte, clos d’un mur de bagne capable d’inspirer la monomanie de l’évasion à un derviche bancal devenu équarrisseur de chameaux atteints de la peste.

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "La femme Pauvre", Mercure de France, 1972, pages 294-295

[ ambiance odorifique ] [ puanteur ] [ description ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson