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île des Canaries

Si elle peut difficilement rivaliser avec Corfou et Ibiza dans le segment des vacances crazy afternoons, Lanzarote peut encore moins, pour des raisons évidentes, se prêter au tourisme vert. Une dernière carte aurait pu s’offrir à l’île, celle du tourisme culturel – dont sont friands de nombreux enseignants à la retraite et autres seniors milieu de gamme. Sur une île espagnole, on pourrait, à défaut de boîtes de nuit, s’attendre à rencontrer quelques vestiges (couvents baroques, forteresses médiévales, etc.). Malheureusement, l’ensemble de ces belles choses a été détruit entre 1730 et 1732 par une succession de tremblements de terre et d’éruptions volcaniques d’une violence inouïe. Donc, pour le tourisme culturel, tintin.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: "Lanzarote", Librio, 2021, page 15

[ description ] [ attractions ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

croisière

- Hé les suisses! Déjà installés dans l'autocar, une triplette de français croisés précédemment à Delphes salue notre arrivée. Une fois au port les bus déchargent tamouls, russes, coréens, noirs américains... grecs... sud-américains... arabes sous voile ou enturbannés. Tous se retrouvant au restaurant du pont inférieur, enveloppés par le grondement des moteurs, le bain musical d'inusables best-sellers internationaux entrecoupés de manière intermittente par les annonces des organisateurs que ponctuent discussions, bruits de vaisselle et autres cris d'enfants. Avec, par dessus, les regards affutés du personnel à l'aguets du client-passager rieur, ou absent, ou inquiet... souriant, rêveur, baillant, désabusé... la bouche pleine... Qu'il faut faire consommer - avec méthode - alors que le décor mer-îles défile, imperturbable, sous le soleil d'avril.

Auteur: Mg

Info: avril 2018

[ cosmopolitisme ] [ brouhaha ] [ tourisme de masse ]

 

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voyage

Que reste-t-il des mythes, de l’épopée d’Ulysse ?
D'un Livingstone en quête de la source du Nil ?
Réduits dans les brochures des tour-opérateurs
Au produit marketing en tête de gondole.

Et toi mon cher touriste, assorti de ton guide,
Des lieux que tu visites, qu’as-tu retenu ?
En dehors du rapport monté de toute pièce
Entre un folklore-vitrine et tes idées reçues ?

Et si l'année prochaine tu partais pour ce lieu
Où loge un paysage intime et mystérieux,
Proche et étranger, mais surtout éloigné
Des standards sans âmes de la modernité ?

C'est au foyer de l'âme et dans ses profondeurs
Que tu découvriras la richesse intérieure,
Plus rare et plus précieuse que tous ces artefacts
Déversés à l’envi par l’industrie de masse.

Auteur: Fossat Simon

Info: Dans "Poèmes de l'asphalte", page 44

[ introspection ] [ tourisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

gouvernement

- Je me demandais, en France... Est-ce que les gens pensent qu'on est des terroristes ? Est-ce qu'ils croient qu'on brûle des drapeaux américains dans les rues en criant "Allah Akbar" ?
- Ha ! Ha ! Non ! Sinon on ne serait pas venu... Après, il y a quelques a priori, hein. Mais bon, c'est la France. On a toujours un peu tendance à confondre les régimes et les peuples. Et puis notre ministère des Affaires étrangères "déconseille fortement les voyages en Iran" sur son site web. Ça n'aide pas.
- Alors il faut que vous soyez nos ambassadeurs quand vous serez rentrés. Parce que j'ai ouvert cet hôtel avec mes économies, suite à notre récente ouverture au tourisme, et y'a pas foule.

Auteur: Lenaïc Vilain

Info: Bons Baisers d'Iran

[ arbitraire ] [ Islam ]

 

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tourisme

Nous sommes le monde de la carte et du risque mesuré. Tout est jalonné, pesé, balisé. D’aventure, il n’y a plus, sauf par hasard. Et personne ne veut plus d’un hasard hors contrôle. Oui, le voyage, tel qu’on l’entend aujourd’hui, est éminemment moderne. Il est le luxe ultime. Une pure illusion bourgeoise. Le voyage n’est plus dévoilement ni contemplation passive. Il n’est plus cette impuissante et exaltante passivité face à un inconnu qui se dévoile. Il est monstration, démonstration, voire signe de richesse matérielle ou de bonne santé physique ; ce n’est qu’un rite pseudo-initiatique pour individualités en manque d’être. Et l’on verra de plus en plus de ces modernes repousser les limites purement spatiales, purement quantitatives de ce qui a été réduit à une performance ou un étalage vulgaire.

Auteur: Serey Paul

Info: https://linactuelle.fr/index.php/2019/04/24/litterature-modernite-paul-serey/

[ artificiel ] [ ultraconfort ] [ monde sécuritaire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

tourisme

J'aime le voyage, mais je ne perds pas la tête à la seule apparition de ce mot, un de ces mots qui, sur l'affiche ou l'écran, font frétiller avec excès nos contemporains.

Ils croient voyager encore, mais ils ne font que se déplacer. Autrefois, le voyage était une expérience, une épreuve, au temps de Montaigne ou même de Goethe. Pour voir quelque chose, il fallait mâcher le temps et l'espace, endurer la fatigue et même risquer le danger. Et quand on changeait d'horizon, on changeait d'univers. Après une randonnée à travers l'Europe, on était un homme mieux trempé.

Aujourd'hui, c'est plutôt le contraire, le voyage n'est que mollesse, facilité. Je me méfie d'un homme qui se targue de ses voyages ; c'est sans doute un niais.

Auteur: Drieu La Rochelle Pierre

Info:

[ mise à disposition du monde ] [ surestimé ] [ vacherie ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

aseptisé

Après les formalités d’enregistrement, j’errai dans le centre commercial. Bien que le hall de l’aéroport soit entièrement couvert, les boutiques affectaient la forme de huttes, avec des montants en teck et un toit de palmes. L’assortiment de produits mêlait les standards internationaux (foulards Hermès, parfums Yves Saint Laurent, sacs Vuitton) aux productions locales (coquillages, bibelots, cravates de soie thaïe) ; tous les articles étaient repérés par des codes barre. En somme, les boutiques de l’aéroport constituaient encore un espace de vie nationale, mais de vie nationale sécurisée, affaiblie, pleinement adaptée aux standards de la consommation mondiale. Pour le voyageur en fin de parcours il s’agissait d’un espace intermédiaire, à la fois moins intéressant et moins effrayant que le reste du pays. J’avais l’intuition que, de plus en plus, l’ensemble du monde tendrait à ressembler à un aéroport.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Plateforme, p. 138

[ mondialisation ] [ standardisation ] [ tourisme industriel ]

 
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humour

Un photographe d'un grand magazine doit prendre des photos d'une forêt en feu. La fumée est épaisse et il appelle son éditeur pour trouver une solution. Celui-ci lui dit :
- Allez à l'aéroport et pendant ce temps je vais louer un avion pour vous.
Il va au petit aéroport du coin et voit un avion de tourisme prêt à décoller. Il monte dedans et crie :
- Allons-y, allons-y !
Le pilote décolle, un peu maladroitement. Le photographe lui dit :
- Volez vers le nord, puis passez trois ou quatre fois à basse altitude près des arbres en feu.
- Pourquoi ? demanda le pilote. Le photographe lui répond de façon exaspérée :
- Parce que je suis un photographe, et que les photographes prennent des photos !
Après un long silence, le pilote répond :
- Vous voulez dire que vous n'êtes pas l'instructeur ?

Auteur: Internet

Info:

[ surprise ]

 

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littérature

En tant que sismographe, Michel Houellebecq enregistre toutes les secousses en rapport avec la tectonique des plaques civilisationnelles.

Il a diagnostiqué l'effondrement spirituel des générations produites par des parents soixante-huitards, l'écœurement d'une sexualité indexée sur la seule performance, la marchandisation des corps et des âmes, des carrières et des pensées, la contamination de l'art contemporain par le snobisme et le marché, la tyrannie de l'argent en régime libéral, la fin de la France depuis l'abandon de sa souveraineté lors du Traité de Maastricht.

Mais aussi la veulerie du tourisme sexuel en Asie, le caractère inéluctable de l'engagement de nos civilisations occidentales vers le projet transhumaniste, l'effondrement de la religion judéo-chrétienne et des valeurs qui l'accompagnaient, et, avec Soumission, le processus de collaboration des élites avec les idéologies liberticides d’un Islam fondamentaliste.

Depuis 1994, Michel Houellebecq dépèce minutieusement le Veau d'or, c'est en cela qu'il est le grand romancier du nihilisme occidental.

Auteur: Onfray Michel

Info: Dans "Miroir du nihilisme"

[ résumé ] [ éloge ] [ description d'une époque ] [ écrivain-sur-écrivain ]

 

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dépoétisation

Or, quand on a le souci de prendre des photos, le souci du choix de la vue à conserver, qui découpe dans un ensemble le coin à retenir, nous voilà fixés tout entier sur le seul problème visuel, délaissant le global, et ce qui aurait pu être une expérience devient un spectacle. Bien plus, les manipulations et soucis de l’appareil, même si vous êtes un spécialiste, la luminosité, l’angle de vue, vous fixent sur un exercice technique et interdit radicalement le mécanisme intellectuel, la réflexion, l’offrande de soi au vent, à la mer, au flux des gens… et combien plus interdisent la montée de l’exaltation profonde devant ce qui est unique, et combien plus, si l’on est chrétien, l’action de grâce vers Dieu. Non, l’appareil commande. On ne voit plus, on regarde et on cherche ce qu’il faut photographier. Et quand la bonne photo est enfin prise, vous voyez tous ces voyageurs se désintéresser subitement de tout : le boulot à faire a été fait. Que pourraient-ils donc faire de plus au milieu des ruines du Parthénon ? On se demande soudain ce que l’on fait là.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, page 192

[ tourisme ] [ critique ] [ vision productiviste du paysage ]

 

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