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plaisirs faciles

Ce que nous voyons aujourd'hui, c'est la preuve que le peuple, la multitude, ne peut rien faire de la liberté sinon de la corrompre instantanément et en faire une constellations de micro-servitudes plus abjectes que tout ce qu'une souveraineté décadente pourrait nous imposer. Ce que le "bon peuple" fait de la liberté sexuelle, c'est le viol en réunion, l'inceste et la pédopornographie organisée. Ce que le "bon peuple" fait de l'art, c'est de la chansonnette en tubes et des installations multimédias. Ce que le "bon peuple" fait du progrès techno-scientifique, c'est la stupidité en réseau, la vulgarité interactive. Ce que le "bon peuple" fait des traditions, ce sont des musées pour touristes.

Auteur: Dantec Maurice

Info: Laboratoire de catastrophe générale

[ dégradation ] [ dégénérescence ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

compétence

Tout le monde aime Frank, le gars aux appâts. Les habitués parce qu'il sait toujours quels poissons nagent ces temps-ci dans les parages et ce qu'ils vont pêcher, et qu'il ne leur fourgue jamais des appâts inadaptés. Les pêcheurs occasionnels pour les mêmes raisons, et aussi parce que, quand on amène son gamin un samedi, on sait que Frank l'équipera convenablement et, même s'il doit pour ce faire déloger un habitué pour un petit moment, lui trouvera un coin où ça mordra vraisemblablement. Les touristes adorent Frank parce qu'il est toujours souriant, qu'il a toujours la plaisanterie aux lèvres et, pour ces dames, un compliment qui frise le flirt mais jamais le rentre-dedans.

Auteur: Winslow Don

Info: L'hiver de Frankie Machine

[ commerce ] [ boutique ] [ spécialiste ]

 

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légende

[...] - Te souviens-tu, m'a-t-elle dit, de l'histoire de cette femme qui, à force d'attendre son mari séparé d'elle par une large rivière, est devenue une pierre et plus tard une curiosité pour les touristes ?
N'est-ce pas agréable de devenir une pierre en mourant ? Mais l'idée de devoir m'exposer aux regards des touristes me terrifie.
Tu sais, plusieurs soupçonnent que la rivière ne soit pas le véritable obstacle pour ce couple, mais bien le coeur de l'amoureux en question. On complète même cette histoire en décrivant le retour du jeune homme dans son pays : il est passé près de la pierre en disant à sa nouvelle épouse qu'il trouvait la statue jolie.

Auteur: Ying Chen

Info: Les lettres chinoises

[ résumé ] [ couple ]

 

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voyage

Que reste-t-il des mythes, de l’épopée d’Ulysse ?
D'un Livingstone en quête de la source du Nil ?
Réduits dans les brochures des tour-opérateurs
Au produit marketing en tête de gondole.

Et toi mon cher touriste, assorti de ton guide,
Des lieux que tu visites, qu’as-tu retenu ?
En dehors du rapport monté de toute pièce
Entre un folklore-vitrine et tes idées reçues ?

Et si l'année prochaine tu partais pour ce lieu
Où loge un paysage intime et mystérieux,
Proche et étranger, mais surtout éloigné
Des standards sans âmes de la modernité ?

C'est au foyer de l'âme et dans ses profondeurs
Que tu découvriras la richesse intérieure,
Plus rare et plus précieuse que tous ces artefacts
Déversés à l’envi par l’industrie de masse.

Auteur: Fossat Simon

Info: Dans "Poèmes de l'asphalte", page 44

[ introspection ] [ tourisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

Devant le site de Jublains, l’après-midi, un car à deux étages (immatriculé en Allemagne) attendait le retour des touristes éparpillés dans l’enceinte romaine. Cette présence attestait de la dignité de l’endroit. Claire en fut ravie ; elle se pencha sur les pièces en bronze et en or (dûment étiquetées et classifiées) avec le sentiment de remplir une mission civilisatrice. Par à-coups, elle jetait un œil sur les touristes allemands, sans doute des retraités qui, comme les enfants, écoutaient la guide développer une façon de cours sur la numismatique. Les femmes approuvaient d’un mouvement de tête, de bas en haut et de haut en bas, les yeux plissés, pleines d’intérêt pour ce qu’on leur apprenait ; les hommes, dans l’ensemble, avaient plutôt l’air de se faire chier.

Auteur: Patrice Jean

Info: l’homme surnuméraire

[ au musée ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

touristes

Certains jours, nous avions de la visite. Pas plus de deux ou trois personnes à la fois que nous guettions d'en haut avec nos jumelles. Andrea les appelait "les éphémères". Davide les accueillait sur le seuil, leur servait une assiette de polenta avec de la tomme et un verre de vin, les accompagnait à l'étage s'ils voulaient rester dormir puis nous rejoignait à la cuisine. Nous gardions nos distances, non pas parce que nous n'aimions pas les visiteurs, mais parce qu'ils appartenaient au monde d'en bas et nous en apportaient des nouvelles, des nouvelles que nous préférions ne pas avoir. On s'en passait très bien. Quand les éphémères repartaient, nous les regardions s'éloigner, se faire de plus en plus petits, puis disparaître au détour d'un chemin, et c'est avec soulagement que nous retrouvions notre solitude.

Auteur: Cognetti Paolo

Info: Le garçon sauvage : Carnet de montagne

[ montagne ]

 

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mendicité

Un paquet de chips au crabe coûtait soixante-quinze cents, mais je n'en avais plus que cinquante, deux pièces d'un quart de dollar. Un couple se promenait non loin de moi, tous deux habillés d'un blouson identique et chaussés des mêmes baskets. J'ai tout de suite repéré que c'était des touristes. Je leur ai demandé:
- Pourriez-vous me donner vingt-cinq cents? J'ai oublié mon porte-monnaie à l'hôtel et je voulais m'acheter des chips au crabe.
Ils m'ont regardé de la même manière que je regarde d'habitude les gens qui me demandent de l'argent, avec un regard de bourgeois normal qui cherche à savoir si son interlocuteur fait partie de son monde ou s'il a affaire à un junkie. Ce regard qui sonde en une seconde l'apparence de l'autre, ses dents, sa peau, ses cheveux, ses vêtements.

Auteur: Magnusson Kristof

Info: C’était pas ma faute

[ faire la manche ]

 

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dissuasion

La raison pour laquelle il faut beaucoup insister et éditer des prospectus pour que les gens "s'approprient le territoire", c'est qu'ici on a toujours voulu vivre pépère, sans être dérangé, on a toujours cherché la peinardise. C'est historique. La vraie particularité du pays. La seule chose à vendre, peut-être, cette volonté indestructible de rester peinards, qui s'accompagne de chuuut chuuut avec un mouvement des bras et des mains du haut vers le bas à n'importe quelle occasion, et d'une capacité hors norme à faire fuir le touriste en débinant le pays, ah non ici y a rien à voir, et qu'est-ce que vous venez y foutre, les Alpes c'est plus loin et la mer c'est au Sud, vous avez dû vous tromper, tenez, vous reprenez la pénétrante et vous contournez par la gauche et vous remontez : là, y a des trucs à voir.

Auteur: Quintane Nathalie

Info: in "Un oeil en moins", éd. P.O.L., p.258

[ mimiques ] [ indolence ] [ paresse ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

auditeur test

- Je suis le vingtième siècle, lut-elle.

Profane s'écarta en roulant sur lui-même et se mit à étudier les dessins du tapis.

Je suis le ragtime et le tango ; la typo sans-sérif, pure géométrie. Je suis le fouet en cheveux de vierge et les entraves astucieusement fignolée d'une  passion décadente. Je suis chaque gare solitaire de chaque capitale d'Europe. Je suis la Rue, les mornes bâtiments gouvernementaux. Le café-dansant, le mannequin automate, le saxophone jazz, postiche de la touriste, faux seins en caoutchouc du travelo, pendulette de voyage qui indique toujours la mauvaise heure et sonne dans des tonalités diverses. Je suis le cadavre de palmier, les souliers vernis du nègre qui danse, la fontaine asséchée en fin de saison touristique. Je suis tous les accessoires de la nuit. 

- Ca vient assez bien.

- Je ne sais pas.

Auteur: Pynchon Thomas

Info: V.

[ lecture à haute voix ] [ énumération ] [ identification ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

touristes

Au début de l'été, les premiers Allemands faisaient leur apparition dans les prés. Leurs têtes aux cheveux gris voguaient sur l'océan des herbes. Les montures métalliques de leurs lunettes clignotaient gaiement au soleil. Un tel disait qu'on reconnait les Allemands aux chaussures - blanches et propres. Nous autres, nous ne prenons pas soin des souliers, nous leur manquons de respect. Nos chaussures, ce sont des godasses de cuir sombre. Ou alors des caoutchoucs au-dessus desquels Stasek Bachleda secoue les cendres de sa cigarette. Sans parler de nos pompes de similicuir, ces criardes imitations noires et blanches de "Mode", "Sport", "Rues d'Europe". Nos chaussures éternellement crottées de boue rouge, déformées, maltraitées par le gel ou la chaleur.
Les Allemands (...) prenaient en photo des espaces vides, ce qui étonnait beaucoup les gens. Pourquoi ne photographiaient-ils pas le nouvel arrêt de bus, le toit neuf de l'église, plutôt que ces lieux désertiques envahis par l'herbe ?

Auteur: Tokarczuk Olga

Info: Maison de jour, maison de nuit

[ Europe ]

 

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