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humus

Mais ce n'est pas tout, descendons encore plus bas. N'ayez pas peur, donnez-moi la main, encore un peu, nous voilà aux racines (...) Nous sommes passés de l'autre côté, à l'envers des choses, dans l'obscurité piquée de phosphorescences emmêlées. Tournoiement, agitation, foule. Magma grouillant de peuples et de générations, multiplication infinie de Bibles et d'Iliades. Migration tumultueuse, enchevêtrement et bruit de l'histoire. Le chemin s'arrête là.

Auteur: Schulz Bruno

Info: Le printemps

[ source ] [ terreau ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

froid

Le mauvais temps continua pendant plus de trois semaines ; cela arrivait quelquefois. Les gorges de la montagne déversaient des torrents de vent glacé et des grésils lancés à une telle vitesse qu’ils crevaient les parapluies et blessaient les visages qu’on n’abritait pas sous des cache-nez ou des pans de manteaux. Dans Châtillon qui était installé à un carrefour de vallées, les tournoiements des bises venant de tous les côtés rendaient les rues intenables.

Auteur: Giono Jean

Info: Les âmes fortes, Librairie Gallimard, 1949, page 248

[ météo ] [ description ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

introspection

Je pense, je pense sans cesse ; mais ma pensée ne contient pas de raisonnements, mon émotion ne contient pas d'émotion. Je tombe sans fin, du fond de la trappe située tout là-haut, à travers l'espace infini, dans une chute qui ne suit aucune direction, infinie, multiple et vide. Mon âme est un maelström noir, vaste vertige tournoyant autour du vide, mouvement d'un océan infini, autour d'un trou dans du rien ; et dans toutes ces eaux, qui sont un tournoiement bien plus que de l'eau, nagent toutes les images de ce que j'ai vu et entendu dans le monde - défilent des maisons, des visages, des livres, des caisses, des lambeaux de musique et des syllabes éparses, dans un tourbillon sinistre et sans fin.


Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

Info: Le livre de l'intranquillité, p. 36. 1988

[ vertige ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

autosuffisance

Vivre une vie cultivée et sans passion, au souffle capricieux des idées, en lisant, en rêvant, en songeant à écrire, une vie suffisamment lente pour être toujours au bord de l’ennui, suffisamment réfléchie pour n’y tomber jamais.

Vivre cette vie loin des émotions et des pensées, avec seulement l’idée des émotions, et l’émotion des idées. Stagner au soleil en se teignant d’or, comme un lac obscur bordé de fleurs.

Avoir, dans l’ombre, cette noblesse de l’individualisme qui consiste à ne rien réclamer, jamais, de la vie.

Être, dans le tournoiement des mondes, comme une poussière de fleurs, qu’un vent inconnu soulève dans le jour finissant, et que la torpeur du crépuscule laisse retomber au hasard, indistincte au milieu de formes plus vastes. Être cela de connaissance sûre, sans gaieté ni tristesse, mais reconnaissant au soleil de son éclat, et aux étoiles de leur éloignement.

En dehors de cela, ne rien être, ne rien avoir, ne rien vouloir…

Auteur: Pessoa Fernando

Info: Dans "Le livre de l'intranquillité"

[ existence ] [ contemplation ] [ équilibre ] [ insignifiance assumée ] [ réconfort ] [ amour de la vie ] [ mélancolie ]

 
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écrivain-sur-écrivain

D’où vient le sentiment de malaise que fait naître Gogol ? De la certitude où il était peut-être lui-même d’avoir écrit le Diable, et pas un diable métaphorique mais le vrai Néant, le Rien qui devient tout – le Rien qui se déploie, et qui rigole, et qui vous laisse, seul, démoli, réduit à lui. Du Révizor au Mariage, en passant par Les Joueurs, du Nez au Manteau jusqu’au Portrait – la même force vide qui vous vampirise. Cette force, elle éclate dans Les Âmes mortes. Et pas seulement parce qu’il s’agit de morts qu’on peut vendre parce qu’ils ne coûtent pas cher, vu qu’ils sont morts, mais qu’on peut vendre parce qu’ils sont encore vivants aux yeux de l’administration. Non, ce n’est pas le sujet qui est en cause. Il y a dedans, par-delà les passages comiques, les scènes d’anthologie, derrière une invention verbale proprement géniale, quelque chose qui vous ronge – un sentiment, oui, comme de possession par quoi ? par un regard terrifiant, sans compassion aucune, sans pitié sur les hommes et particulièrement sur ceux qui se démènent, tremblent et se haïssent sur cette étendue plate, immense, et insauvable qu’on appelle la Russie… L’image de la troïka qui fend l’espace et de l’ivresse du voyage rappellent dans l’Odyssée de Tchitchikov "Les Démons" de Pouchkine – qui donnent leur titre aux Démons de Dostoïevski : Un tournoiement entre les monstres vides.

Alexandre Blok, mourant en 1921, l’avait écrit : "Elle nous a bouffés, notre brave mère patrie russe, comme une truie ses porcelets…" – Gogol, sidéré lui-même par l’ampleur du désastre qu’il reflétait, s’est, sans métaphore aucune, au sens le plus concret du terme, retourné dans sa tombe.

Auteur: Markowicz André

Info: Partages

[ slaves ]

 

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Ajouté à la BD par miguel