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explication

Lacan dit que l’inconscient est structuré "comme" un langage. Cela veut dire qu’il dissimule un certain nombre de choses au sujet, par le simple fait qu’il y ait cette structure. La structure permet d’accéder à certaines idées facilement, et d'autres idées sont complètement oblitérées. Or, ce que vous pouvez dire en anglais, vous ne pouvez pas toujours le dire exactement en français. Tous les traducteurs le savent. Quelque langue que ce soit est toujours un peu en porte-à-faux avec les autres langues. On peut accéder à certaines idées par un langage, mais énormément de choses nous échappent alors que tout est sur la table, qu'on voit toutes les structures. Tout se passe comme si on ne saisissait pas toute une série de choses que d’autres schèmes pourraient dire. C’est ça qui fait que l’inconscient serait structuré "comme" un langage.

Auteur: Cléro Jean-Pierre

Info: https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/parlez-vous-lacan-34-quelle-est-la-langue-de-linconscient?

[ limitation ] [ pensée ] [ entonnoir ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

concentration

La Musique, dit Marmontel, dans ces Contes moraux que nos traducteurs persistent à appeler Moral Tales, comme en dérision de leur esprit, la musique est le seul des talents qui jouisse de lui-même ; tous les autres veulent des témoins. Il confond ici le plaisir d’entendre des sons agréables avec la puissance de les créer. Pas plus qu’aucun autre talent, la musique n’est capable de donner une complète jouissance, s’il n’y a pas une seconde personne pour en apprécier l’exécution. Et cette puissance de produire des effets dont on jouisse pleinement dans la solitude ne lui est pas particulière ; elle est commune à tous les autres talents. L’idée que le conteur n’a pas pu concevoir clairement, ou qu’il a sacrifiée dans son expression à l’amour national du trait, est sans doute l’idée très soutenable que la musique du style le plus élevé est la plus complètement sentie quand nous sommes absolument seuls. 

Auteur: Poe Edgar Allan

Info: L’Île de la Fée (The Island of the Fay), 1841, trad. Charles Baudelaire, in Nouvelles histoires extraordinaires, 1857, éditions Garnier-Flammarion, 2008

[ écoute attentive ] [ beaux-arts ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

anecdote

Les frères Goncourt, dans leur journal, parlent d'une femme qui, au cours d'un voyage en diligence, raconte à l'une de ses amies, qu'elle n'a pas vue depuis longtemps, l'histoire poignante de sa famille. Son père avait été abattu à coups de fusil, sa mère s'était noyée, son mari était mort dans un incendie, il ne lui était resté qu'un enfant, qui vivait en Égypte, et dernièrement, cet enfant se baignait dans le Nil, comme tant d'autres fois, tout enjoué et sans méfiance, quand un crocodile a nagé vers lui. Mais la femme n'a pas pu aller plus loin dans son récit. Les passagers, qui jusqu'alors l'avaient écoutée avec une profonde commisération, n'ont pas pu attendre la fin, pas pu attendre que le crocodile ouvre sa gueule horrible et happe l'enfant, et, bien qu'ils aient su, eux aussi, que mot pour mot ce qu'ils entendaient était vrai, ils ont d'un coup tous éclaté d'un rire tonitruant. Mais oui, mes amis. Il y a une limite à tout. Et trop, c'est trop.

Auteur: Kosztolányi Dezsö

Info: Le Traducteur cleptomane : Et autres histoires

[ malheur ]

 

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Internet sémantique

C’est que le monde a profondément changé, mais les interprètes et les traducteurs ont encore du mal à suivre la marche forcée de la technologisation. La spécialisation est devenue reine (90 % des traductions) et la technologie a, en effet, tout chamboulé. Il n'y a plus que les passionnés du verbe pour traduire de la littérature à longueur de journée. Les champs d’intervention du traducteur ont considérablement évolué depuis les années 1990. Tout d’abord, les médias ont envahi l’espace culturel, à l’échelle nationale et internationale, transformant le traducteur en "médiateur" au sens propre. Ensuite, l’Internet a créé une révolution des mœurs et des usages langagiers qui a poussé le traducteur à chasser sur les terres des communicateurs, avant de se spécialiser dans la localisation et l’adaptation des sites web. Enfin, le flux permanent et incommensurable d’informations dans toutes les langues du monde a rendu indispensable la tâche de veille multilingue : le traducteur devient peu à peu l’œil et la main invisible de Big Brother. Plus que jamais, il doit contrôler sa "pulsion traductrice" et s’en tenir à une éthique positive.

Auteur: Berman Antoine

Info: In, Introduction à la traductologie. Penser la traduction : hier, aujourd'hui, demain de Mathieu Guidère, 2008

[ transpositions ] [ translangues ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

Occident

Il est bon aussi de rappeler d'où l'Europe a tiré les sucs nourriciers dont elle s'est engraissée. La réponse est simple : elle les a pris en dehors d'elle. Elle les a empruntés au monde gréco-romain qui l'a précédée, puis au monde de culture arabe qui s'est développé en parallèle avec elle, enfin au monde
byzantin. C'est du monde arabe, en particulier, que sont venus les textes arabes d'Aristote, de Galien, et de bien d'autres, qui, traduits en latin, ont nourri la Renaissance du XIIe siècle. C'est du monde byzantin que vinrent les originaux de ces mêmes textes, qui en permirent une étude plus précise et alimentèrent la floraison scholastique du XIIIe siècle. Que serait Thomas d'Aquin s'il n'avait trouvé en Averroès un adversaire à sa mesure ? Que serait Duns Scott s'il n'avait trouvé en Avicenne, pour reprendre la formule de Gilson, un "point de départ" ? Et bien des textes dont l'Europe s'est nourrie lui sont venues par l'intermédiaire des traducteurs juifs. L'Europe doit ainsi prendre conscience de l'immensité de la dette culturelle qu'elle a envers ces truchements (c'est d'ailleurs un mot arabe...) : envers les Juifs, en dehors d'elle comme en son intérieur, ainsi qu'envers le monde de culture arabe, chrétiens comme musulmans.

Auteur: Brague Rémi

Info: Au moyen du Moyen Age : Philosophies médiévales en chrétienté, judaïsme et islam

[ Orient ] [ interactions ] [ coopétition ]

 

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traducteur

Retraité depuis quatre ans, il vit en Dordogne et "tous les jours, il ne fait que ça : traduire !" L'ordinateur et le logiciel Word ont succédé aux cahiers à petits carreaux. La méthode n'a par contre pas changé : "On ne traduit pas que du sens, on traduit quelque chose qui est de l'ordre de l'émotion ", explique F. Michalski, très attaché à respecter l'étrangeté, la rythmique, la musique des auteurs. Même avec une parfaite connaissance de l'anglais, de l'américain, le traducteur est confronté à moult obstacles : l'argot des marines ou des flics, les vocabulaires cajun ou Navajo, sans oublier les jeux de mots, les métaphores. "Il faut trouver des clés, téléphoner aux auteurs parfois mais il n'y a jamais de solution absolue. " Et finalement le traducteur fait ce qu'il veut d'un livre, il se l'approprie... "C'est un bien ou c'est un danger, confie Freddy. Une traduction plaît ou déplaît. J'ai été encensé et en même temps complètement descendu ! " Alors finalement, on ne lit pas du Ellroy mais du Michalski ? "Je ne suis pas un auteur. L'idéal c'est bien sûr de lire en version originale. La traduction est un plaisir solitaire et égoïste. " Plaisir de donner une nouvelle peau à un corps. Et peu importe sa couleur, même si Freddy Michalski préfère le... noir.

Auteur: Michalski Freddy

Info:

[ transposeur ]

 

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Internet

Mon cabinet dentaire du Caire a été attaqué par les islamistes à deux reprises. Les mêmes ont failli nous lyncher, mon traducteur et moi, à l'Institut du monde arabe, à Paris, où je donnais une conférence en 2013. Je vis depuis des années avec l'idée que des gens veulent ma mort, parce que je serais, selon eux, contre l'islam - les journalistes de Charlie Hebdo ont d'ailleurs été exécutés pour les mêmes raisons. A leurs yeux, j'ai de l'influence, ce dont je suis fier. Bien sûr, j'ai eu peur. La peur vient se nicher dans votre tête mais disparaît aussi sec lorsque vous êtes confrontés aux situations les plus extrêmes. Quand, aux premiers jours de la révolutions égyptienne, un jeune homme qui se tenait à mes côtés a été abattu par un sniper, ma peur s'est définitivement envolée. Et puis, j'oublie tout dès que je prends la plume, ce qui m'évite de m'autocensurer. Pourtant, j'ai arrêté d'écrire pour la presse de mon pays. Le régime militaire n'a jamais opposé de veto à mes textes, mais il a fait pression sur les journaux pour que je sois traité d'une manière inacceptable, m'amenant à rompre notre collaboration. Restent mes livres, les médias occidentaux et surtout Twitter, où je compte 1500 000 followers. La preuve qu'il est désormais impossible de faire taire un écrivain.

Auteur: El Aswany Alaa

Info: Télérama N° 3392 - janvier 2015

[ liberté ] [ islam ]

 

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transposition

Supposons que dans un roman anglais, un personnage dise "it's raining cats and dogs". Le traducteur qui, pensant dire la même chose, traduirait littéralement par il pleut des chats et des chiens serait stupide. On le traduira par il pleut à torrents ou il pleut des cordes. "
Dire presque la même chose n'est pas un essai théorique sur la traduction, mais une illustration des problèmes que pose la traduction à travers des exemples qu'Umberto Eco a vécus : en tant qu'éditeur, en tant qu'auteur, en tant que traducteur. Ce sont ces trois éclairages que nous retrouvons dans un ouvrage qui fourmille d'exemples. Nul besoin de maîtriser les langues citées pour comprendre, puisqu'on est toujours dans la comparaison.
Umberto Eco nous enseigne que la fidélité n'est pas la reprise du mot à mot mais du monde à monde. Les mots ouvrent des mondes et le traducteur doit ouvrir le même monde que celui que l'auteur a ouvert, fût-ce avec des mots différents. Les traducteurs ne sont pas des peseurs de mots, mais des peseurs d'âme. Dans ce passage d'un monde à l'autre, tout est affaire de négociation. Le mot est lâché : un bon traducteur sait négocier avec les exigences du monde de départ pour déboucher sur un monde d'arrivée le plus fidèle possible, non pas à la lettre mais à l'esprit. Tout est donc dans le presque du titre.

Auteur: Bouzaher Myrien

Info: à propos de Dire presque la même chose, Expériences de traduction d'Umberto Ecco

[ interprétation ]

 
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langage

Je traduis des extraits, principalement de l'anglais ou de l'allemand, vers le français. Internet est très amusant pour ce faire, si l'on part du point de vue que le matériel de base est correct !. En traduisant, fréquemment avec l'aide de dictionnaires, voire à l'occasion d'un traducteur en ligne, je découvre pleins de nouveaux mots.
Comme tout le monde je retiens beaucoup mieux les mots que je peux associer à une situation vécue. Et comme ici ces mots sont découverts/appris de manière purement cérébrale sur un écran d'ordinateur, j'en déduis que cette situation existe, sous jacente, dans mon vécu, comme en attente d'y relier ce mot nouveau. On apprend pas autrement une langue que par l'expérience d'un réel ou d'une circonstance.
J'en déduis que le temps n'a aucune importance.
Mais discerne aussi, l'âge aidant, un de ses effets... La durée s'allongeant certains de ces mots/phrases symboles, axiomes de nos raisonnements, se modifient.
Une fois fixés par quelque instant "mémorable", les voilà qui, chacun son rythme, prennent leur essor hors de la réalité... pour meubler notre esprit/songes, comme les chauves-souris viennent s'agglutiner petit à petit à l'aube de leur grotte, esquissant des motifs au plafond de la caverne... groupes-formes qui, au gré de notre attention ou notre état d'esprit, changent de signification... Comme ces nuages qu'on rêvasse au chaud de l'été. Et voilà ce nuage "continent africain" devenu "fourmi" dodue le temps d'un détournement d'attention.

Auteur: MG

Info: 21 octobre 2009

[ mémoire ] [ sélective ] [ métamorphose ]

 

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itérations linguistiques

REPETITION. Nabokov signale qu'au commencement d'Anna Karénine, dans le texte russe, le mot 'maison' revient huit fois en six phrases et que cette répétition est un artifice délibéré de la part de l'auteur. Pourtant, dans la traduction française, le mot 'maison' n'apparaît qu'une fois, dans la traduction tchèque pas plus de deux fois. Dans le même livre : partout où Tolstoï écrit 'skazal' (dit), je trouve dans la traduction proféra, rétorqua, reprit, cria, avait conclu, etc. Les traducteurs sont fous des synonymes. (Je récuse la notion même de synonyme : chaque mot a son sens propre et il est sémantiquement irremplaçable). Pascal : 'Quand dans un discours se trouvent des mots répétés et qu'essayant de les corriger on les trouve si propres qu'on gâterait le discours, il faut les laisser, c'en est la marque.' La richesse du vocabulaire n'est pas une valeur en soi : chez Hemingway c'est la limitation du vocabulaire, la répétition des mêmes mots dans le même paragraphe qui font la mélodie et la beauté de son style. 

Le raffinement ludique de la répétition dans l'incipit d'une des plus belles proses françaises : 'J'aimais éperdument la Comtesse de… ; j'avais vingt ans et j'étais ingénu ; elle me trompa, je me fâchai, elle me quitta. J'étais ingénu, je la regrettai ; j'avais vingt ans, elle me pardonna : et comme j'avais vingt ans, que j'étais ingénu, toujours trompé, mais plus quitté, je me croyais l'amant le plus aimé, partant le plus heureux des hommes…' Vivant Denon : Point de lendemain. 

(Voir : LITANIE.)

Auteur: Kundera Milan

Info: L'Art du roman

[ spécificités ] [ intraduisible ] [ idiomes musiques ]

 

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