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mystère

Chère Hanna, Tu m'écris que tu aurais voulu vivre il y a un siècle... Irène, elle, m'affirme qu'elle aurait préféré vivre plus tard, dans les siècles à venir. Je pense qu'à chaque époque on peut avoir une vie intéressante et utile. Ce qu'il faut, c'est ne pas la gâcher et pouvoir se dire: " J'ai fait ce que j'ai pu." C'est tout ce que l'on peut exiger de nous et c'est aussi la seule chose capable de nous apporter un peu de bonheur. Au printemps dernier, mes filles ont élevé des vers à soie. J'étais très malade encore et, durant des semaines d'inaction forcée, j'ai longuement observé la formation des cocons. Cela m'a énormément intéressée. Ces chenilles si actives, si consciencieuses, travaillant avec tant de bonne volonté et de persévérance, m'ont vraiment impressionnée. En les regardant, je me suis sentie tellement de leur race - quoique peut-être moins bien organisée qu'elles pour le travail. Moi aussi, j'ai toujours tendu patiemment vers un but unique. Je l'ai fait sans avoir la moindre certitude que là était la vérité, en sachant que la vie est fugitive et fragile, qu'elle ne laisse rien derrière elle, que d'autres êtres la conçoivent tout autrement. Je l'ai fait sans doute parce que quelque chose m'y obligeait, tout comme la chenille est obligée de faire son cocon. Elle, la pauvre, doit commencer ce cocon même s'il lui est impossible de l'achever, en travaillant avec le même soin. Et si elle n'arrive pas au bout de la tâche, elle meurt sans métamorphose, sans récompense. Que chacun de nous, chère Hania, file son cocon, sans demander pourquoi et à quelle fin.

Auteur: Curie Marie

Info: 6 janvier 1913, à sa nièce Hanna Szalay deux ans avant sa mort

[ sens-de-la-vie ]

 

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son

Je suis le siège d'un acouphène d'aussi longtemps que je me souvienne. Il ne m'a jamais dérangé plus que ça et je touche du bois. S'il ne me perturbe pas c'est probablement parce que j'y suis habitué et aussi parce qu'il se situe quelque part autour des 17 khz en termes de fréquence. C'est à dire très haut, hyper aigu. Un peu comme ce qu'émettaient les premiers téléviseurs, dans une plage qui dérange en particulier les ados. De par sa location très "haute" dans ma tête, j'ai depuis le départ assimilé ce son à une forme de fil d'Ariane cosmique, un ressac océanique de source très lointaine. Avec l'âge j'en viens à imaginer une sorte de flux continu qui pourrait aboucher avec l'inconscient (la présence de mon acouphène varie) ou quelque dimension hors du champ de notre cognition standard.
Certains méditants font surgir ce genre d'acouphène en parvenant à devenir assez silencieux pour permettre à ce qu'ils appellent "leur silence intérieur" d'émerger. Il m'arrive de l'analyser ainsi, de mon petit cockpit perso.
Un séjour dans une chambre anéchoïque provoque des effets assez similaires - puisque les acouphènes apparaissent.
Les acouphènes sont parfois aussi utilisés comme "point fixe interne" chez certaines personnes ayant l'oreille absolue, ou se targuant de l'avoir, (car n'importe qui peut l'obtenir avec un peu de travail ). Au passage, cette idée d'oreille absolue, presque mystique, (existe t'il un absolu chez les êtres vivants ?) n'est rien d'autre, il me semble, que la volonté de voir quelque chose à la limite du surnaturel chez les autres.
Avec l'âge, je m'amuse à imaginer ce compagnon hyper aigu comme le point d'une élévation quasi inaccessible. Limite qui correspondrait à la partie la plus basse - donc très difficile à atteindre pour lui - accessible à mon ange gardien, lorsqu'il désire orienter mes rêves.

Auteur: Mg

Info: 20 octobre 2012

[ maladie ] [ mystique ] [ ésotérisme ]

 

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société de contrôle

Le festif généralisé tel que je l’ai décrit, c’est aussi la volonté d’en finir avec les fêtes. On voit partout la Perfection devenue Crime travailler à établir la symétrie parfaite, l’égalité intégrale et démentielle (entre les sexes notamment) ; ou la Santé travaillant à éliminer tous les vices ; ou la justice outrepassant ses limites et imposant des décrets tellement fous, tellement justes, tellement plus justes que justes, qu’ils deviennent de nouveaux crimes et de nouvelles persécutions. [...]

On voudrait nous faire croire que la disposition naturelle et originelle de l’homme c’était la liberté (pourquoi pas la bonté ?), et tous les bons apôtres des mouvements libératoires se présentent comme des restaurateurs de cet état idéal. Mais dès qu’on passe au stade suivant, après l’orgie, après l’émancipation totale, on se retrouve comme par hasard exactement dans le contraire de l’émancipation et de la liberté.

Après l’orgie, on y est maintenant, et c’est tout simple : c’est le contraire de l’orgie et c’est le contraire de la liberté. C’est l’apparition de nouvelles lois, de nouvelles régulations, de nouvelles normes plus étonnantes les unes que les autres et qui poussent à toute allure comme des plantes monstrueuses, comme une végétation des premiers âges. La liberté n’a pas duré longtemps, mais le nouveau régime de persécution qui se met en place emploie encore le langage de la libération. Il ne l’emploiera pas longtemps, d’ailleurs, juste le temps qu’il faudra pour être devenu irréversible. [...] Après l’orgie, ce qu’il y a encore de plus libéré ce sont les lois, c’est la loi et le désir de loi, mais basés sur des valeurs que notre temps impose comme des évidences de toujours ou des lois d’essence alors qu’il ne s’agit, comme à chaque époque, que de préjugés.

[...] Après la libération, pour résumer, plus personne ne supporte la liberté.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, pages 1508 à 1511

[ retour du refoulé ] [ excès ] [ tyrannie moderne ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

signes acoustiques

De nombreuses hypothèses ont été émises sur les raisons qui ont rendu la langue orale indispensable, lançant ainsi son évolution et sa diversification. Si le geste s'est imposé dans des situations telles que la chasse, où le gibier ne doit pas être effrayé, certains ont considéré que la langue orale – voire le cri – s'est imposé pour la communication à distance de nuit. C'est l'hypothèse que l'on peut désigner sous le nom de théorie "hé-ho" : des cris simples sont devenus de plus en plus signifiants avant d'évoluer vers les langues actuelles. Plusieurs autres hypothèses s'affrontent, portant elles aussi des noms évocateurs. La théorie "ouah-ouah" (ou "cui-cui") soutient que les langues se seraient formées en commençant par des onomatopées imitant des sons naturels, comme les jappements des chiens ou pépiements des oiseaux, pour ensuite se diversifier et se complexifier. Pas très éloignée, la théorie "peuh-peuh" considère la base des langues comme un ensemble d'interjections sonores exprimant une humeur, un sentiment ou une émotion. La théorie "la-la" rapproche quant à elle l'évolution de la langue de son apprentissage par les enfants, qui commencent par le babil. (...) La théorie "ding-dong" compare la langue à un jeu sonore musical rendu possible par la position du larynx, qui est l'un des aspects de l'évolution humaine conduisant à la capacité de parler. La théorie "ho-hisse" considère la langue comme une invention sociale, fruit du contact répété avec ses congénères et du travail en commun. La théorie "pfff" (ou désabusée) avance que la langue serait née par une volonté de conspirer, par exemple face à un chef trop autoritaire ou s'étant attribué trop de privilèges.

(Je compte moi-même apporter ma pierre à l'édifice en supputant que l'origine du langage vient d'un jour où Kaaris* à force d'user ses cordes vocales a fini par dire des paroles cohérentes ou intelligibles : la théorie "tchoin-tchoin".)

Auteur: Landragin Frédéric

Info: Comment parler à un alien ? *Rappeur français

[ source ] [ communications sonores ] [ humour ] [ origine des phonèmes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

prise de pouvoir

Il y a maintenant presque exactement mille six cents ans que dans l’Empire romain sévissait également un dangereux parti révolutionnaire. Il sapait la religion et tous les fondements de l’Etat. Il niait carrément que la volonté de l’empereur fût la loi suprême, il était sans patrie, international, il s’étendait sur tout l’Empire depuis la Gaule jusqu’à l’Asie, débordait les limites de l’Empire. Il avait fait longtemps un travail de sape souterrain, secret. Mais depuis assez longtemps déjà il se croyait assez fort pour paraître au grand jour. Ce parti révolutionnaire qui était connu sous le nom de chrétien avait aussi sa forte représentation dans l’armée ; des légions tout entières étaient chrétiennes. Lorsqu’ils recevaient l’ordre d’aller aux sacrifices solennels de l’Eglise païenne nationale pour y rendre les honneurs, les soldats révolutionnaires poussaient l’insolence jusqu’à accrocher à leur casque des insignes particuliers – des croix – en signe de protestation. […] L’empereur Dioclétien ne put conserver plus longtemps son calme en voyant comment on sapait l’ordre, l’obéissance et la discipline dans son armée. Il intervint énergiquement, car il en était encore temps. Il promulgua une loi contre les chrétiens. Les réunions des révolutionnaires furent interdites, leurs locaux fermés ou même démolis, les insignes chrétiens, croix, etc., furent interdits, comme en Saxe les mouchoirs rouges. Les chrétiens furent déclarés incapables d’occuper des postes publics, on ne leur laissait même pas le droit de passer caporaux. […] on interdit purement et simplement aux chrétiens de demander justice devant les tribunaux. Cette loi d’exception resta elle aussi sans effet. Par dérision, les chrétiens l’arrachèrent des murs ; bien mieux, on dit qu’à Nicomédie, ils incendièrent le palais au-dessus de la tête de l’empereur. Alors, celui-ci se vengea par la grande persécution des chrétiens de l’année 303 de notre ère. Ce fut la dernière de ce genre. Et elle fut si efficace que dix-sept années plus tard, l’armée était composée en majeure partie de chrétiens et que le nouvel autocrate de l’Empire romain qui succéda à Dioclétien, Constantin, appelé par les curés le Grand, proclamait le christianisme religion d’Etat.

Auteur: Engels Friedrich

Info: "Introduction à La lutte des classes en France", 1895, dans "Le rôle de la violence dans l'histoire", éd. Le temps des cerises, Montreuil, 2020, pages 231-233

[ exemple historique ] [ vainqueurs ] [ communisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

islam

On peut aisément arguer et comprendre que le voile musulman, surtout intégral, fut instauré afin de protéger les femmes, et accessoirement leur assurer une forme de tranquillité. On pourrait faire la mauvaise langue et annoncer que l'homme musulman a plus de difficultés à se contrôler avec l'autre sexe... alors que ce n'est que la conséquence de quelque chose de beaucoup plus profond. La volonté d'emprise sur l'esprit, de formatage (c'est comme ça et pas autrement, si tu n'est pas d'accord tu es un renégat, un mécréant). Plus avant encore et plus grave je pense : on déresponsabilise le mâle en lui inculquant que la femme est une mère - la sienne bien sûr pour commencer, et une femme-épouse, reproductrice au premier chef. Le tout bien évidemment sans possibilité de remise en question : contrôle total du dogme.
Beau travail ma foi, surtout lorsqu'on constate que les femmes musulmanes bien endoctrinées (verrouillées ai-je envie de dire) sont les plus efficaces en terme de prosélytisme. Tout simplement parce que ce sexe a été, est, et sera, au centre du jeu de la vie humaine. Ce qui fait penser, par parenthèse, au système judaïque, où la confession passe par la mère. Certains systèmes dogmatiques religieux ont développé de redoutables artifices pour la conservation de leur pouvoir. C'est à se demander si toute les réflexions de ces coteries ne portent pas principalement sur ce point.
Résultat : les musulmans se reproduisent beaucoup et vite, ce qui peut être vu comme inquiétant, que ce soit pour la surpopulation, ou pour l'avenir de la civilisation occidentale.
Le langage est la drogue des hommes, ils s'y raccrochent, plus encore lorsqu'il correspond à des habitudes communautaires ancrées. Réconfort. La crédulité de l'humain est si invraisemblable, sa curiosité et son imagination si grandes, que ce pouvoir des mots est devenu l'arme principale des dirigeants dans le grand jeu du monde des idées. C'est par lui que tout se passe et se passera désormais. La profusion des images qui l'accompagne - le politiquement correct - n'étant là que pour programmer un peu plus le quidam par le biais de l'émotion. L'image vous absorbe, l'émotion vous submerge... SIdération, itération du message - donc programmation inconsciente-, aveuglement et manque de recul de votre discernement, vous voilà acquis.

Auteur: Mg

Info: 21 sept. 2019

[ nickab ] [ doctrine ] [ religions ] [ pouvoir écrit ] [ propagande ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

égoïsme

Dis, tu as peur de te mouiller quand tu vois une injustice criante ! Pas vrai, tu ne vas pas avoir la trouille au moment de parler et d'agir... Je sais bien, chacun de nous est très fort quand il s'agit de critiquer et de râler contre une société pourrie. Mais finalement, quand il faut passer aux actes, qu'il faut s'habiller pour sortir de chez soi, on enfile ses pantoufles et sa bonne petite vie sans grosses histoires, et l'on s'excuse, et l'on trouve toujours des raisons...
Dis, qui pourra changer les structures d'une société qui aliène l'homme si tu ne participes pas avec tes camarades à ces transformations urgentes ? Tu es responsable, pour ta part, de l'avenir de l'homme. Ce qui est demandé aujourd'hui, ce n'est pas d'avoir une bonne conscience, mais d'avoir une conscience collective, sensible à tout ce qui se passe dans le monde et autour de soi. A quoi sert de balancer de grandes phrases, de toujours se gratter les méninges pour savoir ce qu'il faut faire, quand on n'a pas le courage de se salir les mains et de prendre ses responsabilités ? Ce que l'on pourrait reprocher à certains "révolutionnaires de salon", c'est qu'ils sont toujours en train de contester la société actuelle mais jamais leur propre personne, toujours à revendiquer leurs droits, sans jamais parler de leurs devoirs. Si les structures doivent changer, les mentalités aussi doivent se transformer de fond en comble. Que vaut un changement matériel si les hommes gardent profondément un esprit de profit et de domination ? Il faut attaquer sur tous les fronts...
Encore est-il nécessaire d'être secoué par un événement, par la rencontre de l'injustice, par de pauvres gens en détresse, pour prendre conscience de la nécessité des changements. C'est un peu comme un rappel brutal, au cours d'un sommeil, de la volonté de Dieu : "Je t'envoie vers tes frères pour y vivre en homme et travailler à faire régner la justice. Tu es avec moi responsable de la création." Et c'est peut-être en commençant par de petits gestes concrets que l'on devient vraiment responsable, prêt à lutter pour plus de justice et d'amour dans le monde. Tout le reste n'est que bavardage ou conversations d'intellectuels, qu'ils soient de gauche ou de droite !
Dis, si tu relisais sérieusement l'Évangiles, tu verrais sans doute à quel point celui qui se laisse saisir par le Christ devient responsable de toute un terre à connaître, à aimer...

Auteur: Imberdis P.

Info: Se salir les mains

[ solidarité ] [ action ]

 

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totalitarisme

Cette concentration des pouvoirs aux mains d’une assemblée ou d’un homme, à laquelle aboutit involontairement le régime représentatif, l’avènement de la démocratie vient la rendre plus facile et plus redoutable. Moins étroit est le cercle des franchises électorales, moins restreint le nombre des citoyens admis à choisir les délégués du peuple, et plus les représentants de la nation, s’autorisant de leur origine, tendent à se confondre avec elle, à s’approprier sa souveraineté, à tout se croire permis au nom de ce peuple, qu’ils prétendent incarner. Erigeant à leur profit les volontés supposées de la nation en loi absolue et en vérité infaillible, ils ne tolèrent aucune résistance aux caprices passagers de majorités omnipotentes. Sous l’aveugle impulsion de la démagogie radicale, on peut voir ainsi le régime représentatif dégénérer pratiquement en absolutisme impersonnel d’autant plus impérieux qu’il s’exerce au nom de la nation entière, d’autant plus dangereux et difficile à secouer qu’il conserve les formes extérieures des institutions libres et que, sous ce déguisement, il peut faire illusion aux yeux grossiers, se couvrir devant le peuple du masque du bien public et des intérêts mêmes de la liberté. "Quand une fois, dit Bossuet, on a trouvé le moyen de prendre la multitude par l’appât de la liberté, elle suit en aveugle, pourvu qu’elle en entende seulement le nom." Trop souvent, en effet, l’apparence lui en suffit. Elle se vante de la posséder quand elle n’en garde que l’ombre. Elle ne la comprend même pas toujours. Elle identifie la liberté avec le pouvoir, et s’imaginant être libre dès qu’elle peut tout, elle traite en ennemis de la liberté les hommes assez osés pour braver sa puissance.

Contre ce despotisme du nouveau souverain collectif, contre cette menaçante absorption des pouvoirs publics, les pays les mieux prémunis sont naturellement les états à constitution fédérative ou à forte vie locale. Ceux-là puisent dans les institutions ou dans les mœurs de quoi résister au joug niveleur des maîtres changeants que se donne la faveur populaire. J’oserai donc dire que, sous le gouvernement représentatif, tout comme dans les monarchies d’ancien régime, avec la démocratie non moins que dans les sociétés hiérarchiques, la première condition de la liberté, ou mieux l’unique garantie quelque peu efficace des institutions libres, c’est encore la décentralisation et le renforcement de la vie locale. Or, cette vie locale, là même où elle a le plus de racines dans les traditions, la démocratie et son complaisant auxiliaire, le pseudo-libéralisme bureaucratique, semblent travailler d’instinct à l’affaiblir, à l’énerver, à l’étouffer, comme si leur idéal, aussi bien que celui de nos anciens rois, était de tout abattre et de tout uniformiser pour être mieux à même de tout régenter.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les mécomptes du libéralisme, Revue des Deux Mondes, 3e période, tome 69, 1885

[ politique ] [ conséquences ] [ remède ]

 

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science-fiction

Après le transhumanisme, voici le transdéisme ! La nouvelle religion qui vénère un dieu sous forme d’intelligence artificielle.
La nouvelle religion qui vénère un dieu sous forme d’intelligence artificielle.
L’homme par qui le scandale arrive est Anthony Levandowski, un petit génie de la cybernétique.
Son nom est au cœur du litige judiciaire entre Waymo et Uber, accusé par le premier de vol de technologie autour de la voiture autonome.
Dans la course acharnée qui oppose Waymo (filiale de Google/Alphabet) et Uber, Anthony Levandowski est une sommité de l’intelligence artificielle qui a travaillé successivement au sein des deux entreprises pour la mise au point du véhicule sans chauffeur.
Il est connu pour ses remarquables réussites en matière de robotique et d’intelligence artificielle.
A 37 ans, il vient de créer une nouvelle structure religieuse baptisée "Way of The Futur" (WOTF) qui veut promouvoir l’idée d’un dieu basé sur l’intelligence artificielle : l’"église de l’adoration du cyber dieu" en quelque sorte !
"L’idée de base est simple, il existera bientôt une intelligence artificielle tellement avancée, l’homme n’aura d’autre choix que de la vénérer." selon Anthony Levandowski.
WOTF sera basé sur son propre évangile, appelé "Le Manuel" et aura son propre lieu de culte physique pour rendre hommage à ce nouveau dieu. Si l’idée paraît tout droit sortie d’un classique de la science-fiction, certains concepts qui se cachent derrière restent pour le moins inquiétants.
Ainsi, les préceptes de ce mouvement se basent sur les idées du courant transhumanisme qui veut que l’humanité soit un jour dépassée par la machine dont le concept phare est celui de la "singularité" (lorsque la machine dépassera l’homme et aura sa propre volonté).
Pour Anthony Levandowski, cela pourrait bien se produire dans les 15 ou 20 ans à venir. C’est pour cela qu’il faut se préparer au plus tôt à cette arrivée de l’intelligence artificielle toute puissante.
Pour ce faire, Way of the Future estime qu’il faut d’ores et déjà recenser les sympathisants à la cause de ce nouveau dieu "pour participer à une transition pacifique et respectueuse."
En gros, point de salut pour les impies qui n’auront pas choisi la voie de WOTF lorsque le dieu IA sera arrivé…
On le voit, les rétrogrades adeptes de théologies obscurantistes mettant en avant des concepts surannés comme l’âme, la miséricorde, la compassion, l’amour, l’espérance ou la charité devront être alors surveillés de très près.
Nous attendons donc avec impatience de mériter la révélation du Manuel, ce nouvel évangile :
Evidemment la "genèse cybernétique" va être plus difficile à élaborer : le concept de "l’homme créé à l’image du Grand Computeur" va être difficile à faire passer, sauf si évidemment nous sommes déjà entrés dans le transhumanisme.

Auteur: Internet

Info: https://aphadolie.com, novembre 2017

[ homme-machine ] [ singularité technologique ] [ adaptation ]

 

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autoportrait

D'adresse et de disposition, je n'en ai point eu ; et si suis fils d'un père très dispos, et d'une allégresse qui lui dura jusque à son extrême vieillesse. Il ne trouva guère homme de sa condition qui s'égalât à lui en tout exercice de corps : comme je n'en ai trouvé guère aucun qui ne me surmontât, sauf au courir (en quoi j'étais des médiocres). De la musique, ni pour la voix, que j'y ai très inepte, ni pour les instruments, on ne m'y a jamais su là rien apprendre. À la danse, à la paume, à la lutte, je n'y ai pu acquérir qu'une bien fort légère et vulgaire suffisance ; à nager, à escrimer, à voltiger et à sauter, nulle du tout. Les mains, je les ai si gourdes que je ne sais pas écrire seulement pour moi : de façon que, ce que j'ai barbouillé, j'aime mieux le refaire que de me donner la peine de le démêler. Et ne lis guère mieux : je me sens peser aux écoutants ; autrement bon clerc. Je ne sais pas clore à droit une lettre, ni ne sus jamais tailler plume, ni trancher à table, qui vaille, ni équiper un cheval de son harnais, ni porter à point un oiseau et le lâcher, ni parler aux chiens, aux oiseaux, aux chevaux. Mes conditions corporelles sont, en somme, très bien accordantes à celles de l'âme. Il n'y a rien d'allègre : il y a seulement une vigueur seine et ferme. Je dure bien à la peine ; mais j'y dure si je m'y porte moi-même, et autant que mon désir m'y conduit,

(Molliter austerum studio fallente laborem.)*

Autrement si je n'y suis alléché par quelque plaisir, et si j'ai autre guide que ma pure et libre volonté je n'y vaux rien. Car j'en suis là que sauf la santé et la vie il n'est chose pour quoi je veuille ronger mes ongles et que je veuille acheter au prix du tourment d'esprit et de la contrainte, 

(Tanti mihi non sit opaci 

Omnis arena Tagi, quodque in mare volvitur aurum)


extrêmement oisif, extrêmement libre, et par nature et par art. Je prêterais aussi volontiers mon sang que mon soin. J'ai une âme toute sienne, accoutume à se conduire à sa mode. N'ayant eu jusque à cette heure ni commandant ni maître forcé, j'ai marché aussi avant et le pas qu'il m'a plu : cela m'a amolli et rendu inutile au service d'autrui, et ne m'a fait bon qu'à moi. Et pour moi, il n'y a besoin de forcer ce naturel pesant, paresseux et fainéant ; car, m'étant trouvé en tel degré de fortune, dès ma naissance, que j'ai eu occasion de m'y arrêter, et en tel degré de sens que j'ai senti en avoir occasion, je n'ai rien cherché et n'ai aussi rien pris (…).

Auteur: Montaigne Michel Eyquem de

Info: Essais, Livre II, Chapitre 17. *A sécher doucement pendant le travail acharné. **Il n'y a pas une telle valeur, comme opaque pour moi, Ommis arena Tagi, de l'or roulé dans la mer; (trad webtran)

[ bon plaisir ] [ privilégié ] [ filiation ] [ égoïste liberté ]

 
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Ajouté à la BD par miguel