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oiseaux

Aube d'octobre

Il fait un peu plus froid.

Le rouge-queue chante dans l'aube qui se dissipe.

C'est comme si chantait un charbon.

   

En plein midi, soudain, deux martinets très haut dans le ciel à côté d'un nuage en forme de tour blanche, légère — comme je ne sais quelle apparition foudroyante, énigmatique, ou quelle mesure de la hauteur de l'air, quelle révélation de l'espace aérien, quelle flèche de fer dans le cœur. Une joie bizarre, d'à peine une seconde — et en me relisant, je me rappelle le gerfaut des Solitudes, "scandale bizarre de l'air" —, une lettre tracée sur le bleu puis effacée, un trait — ou le crochet d'un hameçon ? Sait-on qui a pu vous ferrer ainsi ?  



La fauvette dans le tilleul : chant extraordinairement, mystérieusement clair, comme s'il traversait, transperçait une enveloppe, franchissait une limite.

  

Fauvette

dernier oiseau parleur en plein été

de quoi me parles-tu ainsi de loin en loin

dans le feuillage du tilleul ?

De quoi peut donc parler voix si limpide ?


Auteur: Jaccottet Philippe

Info: Autres journées, Fata Morgana, 1987, pp 28, 34, 46, 82, 88 - extraits sélectionnés par Tristan Hordé

[ question ]

 

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signes

Tatiana croyait sans réserve
Aux traditions du temps passé,
Aux cartes, à la clé des songes,
Et aux prédictions de la lune.
Les présages lui faisaient peur.
Tous les objets, en grand mystère,
Lui parlaient. A chaque moment
Elle avait des pressentiments.
Que le chat, assis sur le poêle,
Se lave en miaulant le museau,
C'était là marque indubitable
De visite. Si sur sa gauche
Elle voyait soudain au ciel
Un croissant de lune encor mince,

Elle tremblait et pâlissait.
Mais si un étoile filante
Traversait la noirceur du ciel
Avant de s'évanouir, alors
Tania se hâtait, tout émue,
De chuchoter à sa lumière
Le désir secret de son coeur.
S'il lui arrivait par hasard
De rencontrer un moine noir
Ou si un lièvre dans un champ
Passait, lui coupant le chemin,
Elle était prise de terreur,
Ne savait plus quoi entreprendre
Et attendait la catastrophe.

Mais quoi ! Elle trouvait plaisir,
En secret, même à l'épouvante.
Ainsi nous a faits la nature
Qui aime la contradiction.
Voici les fêtes. Quelle joie !
Chacun veut savoir son destin :
Jeunes gens à qui rien ne pèse,
Pour qui l'avenir est lointain,
Lumineux, plaisant, hors d'atteinte ;
Vieilles gens, qui portent lunettes,
Qui sont au bord de la tombe,
Qui ont tout perdu sans retour.
Mais rien n'y fait : l'espoir babille
Toujours menteur à leurs oreilles.

Auteur: Pouchkine Alexandre

Info: In "Eugène Onéguine", éd. Gallimard-folio, p. 152-154

[ divination ] [ chimères ] [ espérance ] [ poème ] [ interprétation ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

savoirs

La science. Et voilà le labarum* des imbéciles. La science ! Avant le vingtième siècle, la médecine pour ne parler que de cette gueuse, n'avait aucun besoin de la science et daignait à peine s'en recommander. Depuis fort longtemps, elle croupissait dans les déjections de ses malades. Maintenant elle piaffe dans sa propre ordure. La putréfaction se plaignait de n'avoir pas son prophète. Alors Pasteur est venu, Pasteur au nom doux et mélibéen, et le Microbe, en retard de soixante siècles sur la création, est enfin sorti du néant. Quelle révolution ! À partir de lui, tout change. La recherche de la petite bête remplace l'ancien esprit des Croisades. On ne connaît plus que la science, et chaque matassin revendique son animalcule. Tous les sérums, toutes les pestes liquides, tous les écoulements des morts, tout ce qui se passait naguère au fond des sépulcres, est aujourd'hui restitué à la lumière, préconisé, mobilisé, injecté, avalé. La rage, la tuberculose et le choléra sont devenus des apéritifs ou des pousse-café. Le moujick** de la bande vient de découvrir même un jus contre la vieillesse. Il ne tient qu'aux parents d'avantager leurs enfants de quarante ferments d'infection, dès le berceau, et de faire de leurs corps des vases de purulence. Ils sont à l'Institut Pasteur tout un lot de citoyens utiles exclusivement voués à la recherche des moyens de pourrir.

Auteur: Bloy Léon

Info: Exégèse des lieux communs/Mercure de France 1968 <p.135> * labarum : Étendard romain, qui consistait en une longue lance, surmontée d'un bâton qui la traversait à angles droits, d'où pendait une riche pièce d'étoffe couleur de pourpre et quelquefois enrichie de pierres précieuses ; jusqu'au temps de Constantin le Grand, elle portait la figure d'une aigle ; mais ce prince fit mettre à la place une croix avec un chiffre qui exprimait le nom de Jésus, à la suite, dit-on, d'une apparition dans les nues qui lui montrait ce signe et lui annonçait la victoire s'il l'adoptait (Littré) ** Le moujick de la bande : allusion à Élie Metchnikov (1845-1916), biologiste russe, père de l'immunologie moderne. En 1888 Pasteur l'invite à poursuivre ses recherches à l'institut qu'il venait de créer ; il y passera le reste de sa carrière. Il participe à l'élaboration du sérum anticholérique et du vaccin antityphoïdique. En 1908 il reçoit le prix Nobel de médecine pour ses travaux sur l'immunologie

[ ironisés ]

 

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vieillarde

...un appartement au deuxième étage sans ascenseur qui sentait presque comme ma grand-mère, autrement dit qui sentait la vieille lavande des coffres, pour aller lui rendre visite il fallait descendre quelques marches, on traversait une espèce de petit tunnel, on arrivait dans une cour avec un bac à laver le linge dont l'un des pieds avait été remplacé par une brique, un vélo appuyé contre le mur, les pneus à plat, qui n'appartenait à personne et deux petits immeubles à la peinture écaillée, on choisissait celui de droite et on montant dans le noir jusqu'à un palier où un sourire enveloppé de lavande, plus petit que moi, nous attendait dans le salon désignant une paire de souliers cirés dans un coin, et le sourire si léger qu'il entrait et sortait par la fenêtre comme ces petites graines avec des poils m'appelant

- Gamin

et moi mourant d'envie qu'il me frôle, encore aujourd'hui, par moments, bon ça suffit les mièvreries, mes parents ne m'ont pas emmené à l'hôpital pour que je lui fasse mes adieux et effectivement à quoi bon si chaque printemps elle entre par la fenêtre, je la distingue immédiatement au milieu des autres graines car c'est la seule qui sourit, elle se pose sur le guéridon, elle se pose sur le cadre du tableau, elle sort entre les rideaux, revient, ressort, ne revient plus, disparait au-dehors...

Auteur: Lobo Antunes António

Info: La dernière porte avant la nuit

[ enfance ] [ omniprésence ] [ souvenir ] [ nostalgie ]

 

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extraterrestre

[...] Vers le même moment (22/09/1954 au soir - NDA), quelques piétons qui se trouvaient sur l'esplanade des Invalides, en plein Paris, virent arriver dans les même conditions et également disparaître dans les nuages deux autres petites boules lumineuses. Parmi les témoins, citons la célèbre actrice de cinéma Michèle Morgan. Les journalistes et les chansonniers se moquèrent d'elle quand elle raconta son observation, le lendemain, lui conseillant assez grossièrement de ne pas jouer à la ville le personnage de Jeanne d'Arc, célèbre par ses visions, et qu'il lui était arrivé d'incarner avec le talent qu'on sait. En dépit des sarcasmes, Michèle Morgan persista à affirmer qu'elle avait fort bien vu ce qu'elle avait vu : deux boules lumineuses arriver successivement à vive allure et monter à la verticale dans les nuages pour y disparaître. Elle rapporta en outre un aspect de l'incident très révélateur du point de vue psychologique. "Un vieux monsieur qui traversait l'esplanade non loin de moi aperçut lui aussi le phénomène. Il le contempla avec la même stupeur, puis me regarda, comprit que j'avais surpris sa curiosité, prit un air penaud et s'enfuit en toute hâte, de peur, évidemment, que je lui demande de confirmer un spectacle aussi absurde." On dit qu'en France le ridicule tue. Mais il arrive, semble-t-il, que la peur du ridicule provoque la fuite devant la vérité, qui est le comble du ridicule.

Auteur: Michel Aimé

Info: Mystérieux Objets Célestes, Ed. Arthaud, 1958, p.98

 

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mousson

Cet été-là, je l'avais passé à ruisseler de sueur sous un soleil de plomb, écartant les herbes et les feuilles dans les rigoles des rizières ou les ruisseaux, à la recherche de grenouilles. A bout de souffle, je m'arrêtais un moment pour regarder le ciel, le vent traversait les rizières, soufflant au-dessus de ma tête dressée au milieu de la mer des épis verdoyants. Le bruit des vagues résonnait lourdement dans ma tête vide de pensées.

Si un orage me surprenait, j'allais m'abriter sous un arbre et je regardais la rizière éclairée par la lumière verdâtre des éclairs. La forêt d'un vert dense où s'enchevêtraient les feuillages bruissait sous le vent mêlé de pluie, comme un être étrange tremblant de tous ses membres verts. J'étais trempé jusqu'aux os, les grenouilles s'agitaient dans leur boîte en plastique. Je savais bien que si le tonnerre grondais, je devais m'éloigner des arbres, mais je n'avais aucun autre endroit où me réfugier. La seule chose que je pouvais faire était d'essayer de me protéger.

Les souvenirs que j'avais oubliés se bousculaient dans ma mémoire. Cependant, ils ne se recoupaient pas avec le paysage qui s'offrait à mes yeux. Ils flottaient dans le cosmos, je ne savais plus moi-même où je me trouvais. En fait de nostalgie, mon coeur se serrait jusqu'à éclater. Les larmes m'ont assailli. Il n'y avait personne pour me voir mais je me suis accroupi pour cacher mon visage en larmes, j'ai mis la main sur mes yeux. Un long moment, je suis resté à sangloter sans bruit, à cause du paysage disparu à jamais.

Auteur: Izumi Shiga

Info: Quand le ciel pleut d'indifférence

[ nocturne ]

 

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auto-évaluation

Il avait deux théories quant à l’influence de ses parents sur son choix professionnel, l’une liée à sa mère et l’autre à son père. Selon la première, il était devenu enquêteur à l’époque où, enfant, il s’efforçait de deviner dès qu’il rentrait de l’école dans quel état mental il trouverait sa mère. À force de traquer le moindre signe, il avait développé
une sensibilité exacerbée pour les indices et les expressions faciales ainsi que pour les modulations du timbre de la voix. Dès la cage d’escalier, il humait les odeurs de cuisson pour déterminer ce qu’elle avait concocté ce jour-là et en déduire si le déjeuner se terminerait par des coups. Si elle proposait un plat qu’il aimait, en général le repas se
passait bien. Si elle mettait dans son assiette quelque chose qu’il avait du mal à avaler, étrangement, ça se terminait mal. Par exemple, une odeur de poivron ou de chou farci signifiait qu’il se ferait tabasser.
Selon l’autre théorie, c’étaient les promenades avec son père, souvent le shabbat, qui avaient fait de lui un enquêteur. Surtout un jeu qu’ils s’étaient inventé. Son père disait : "Je pense voir une femme qui porte un manteau bleu", et le petit Avi, alors âgé de trois ou quatre ans, examinait la rue assis dans sa poussette jusqu’à ce qu’il trouve la femme et, le cœur battant, qu’il pointe un doigt vers elle. Au fur et à mesure qu’il grandissait, leur jeu devint plus complexe. Le père disait : "Je crois que je vois un monsieur en retard à son rendez-vous" ; le fils examinait les alentours jusqu’à dénicher l’homme pas rasé qui traversait la rue au vert ; il recevait un "Fort juste" de l’adulte très fier qui le tenait par la main et cela suffisait à le rendre heureux.

Auteur: Dror Mishani

Info: Une disparition inquiétante

[ éducation ] [ psychanalyse ]

 

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vocation

Après quelques années d'apostolat laïque dans la neige des hameaux perdus, le jeune instituteur glissait à mi-pente jusqu'aux villages, où il épousait au passage l'institutrice ou la postière. Puis il traversait plusieurs de ces bourgades dont les rues sont encore en pente, et chacune de ces haltes était marquée par la naissance d'un enfant. Au troisième ou au quatrième, il arrivait dans les sous-préfectures de la plaine, après quoi il faisait enfin son entrée au chef-lieu, dans une peau devenue trop grande, sous la couronne de ses cheveux blancs. Il enseignait alors dans une école à huit ou dix classes, et dirigeait le cours supérieur, parfois le cours complémentaire.

On fêtait un jour, solennellement, ses palmes académiques : trois ans plus tard, il "prenait sa retraite", c'est-à-dire que le règlement la lui imposait. Alors, souriant de plaisir, il disait : "Je vais enfin pouvoir planter mes choux !" Sur quoi, il se couchait, et il mourait.

J'en ai connu beaucoup, de ces maîtres d'autrefois.

Ils avaient une foi totale dans la beauté de leur mission, une confiance radieuse dans l'avenir de la race humaine. Ils méprisaient l'argent et le luxe, ils refusaient un avancement pour laisser la place à un autre, ou pour continuer la tâche commencée dans un village déshérité.

Un très vieil ami de mon père, sorti premier de l'Ecole Normale, avait dû à cet exploit de débuter dans un quartier de Marseille : quartier pouilleux, peuplé de misérables où nul n'osait se hasarder la nuit. Il y resta de ses débuts à sa retraite, quarante ans dans la même classe, quarante ans sur la même chaise. Et comme un soir mon père lui disait :

- "Tu n'as donc jamais eu d'ambition ?

- Oh mais si ! dit-il, j'en ai eu ! Et je crois que j'ai bien réussi ! Pense qu'en vingt ans, mon prédécesseur a vu guillotiner six de ses élèves. Moi, en quarante ans, je n'en ai eu que deux, et un gracié de justesse. Ça valait la peine de rester là.

Car le plus remarquable, c'est que ces anticléricaux avaient des âmes de missionnaires. Pour faire échec à "Monsieur le curé" (dont la vertu était supposée feinte), ils vivaient eux-mêmes comme des saints, et leur morale était aussi inflexible que celle des premiers puritains. M. l'inspecteur d'Académie était leur évêque, M. le recteur, l'archevêque, et leur pape, c'était M. le ministre : on ne lui écrit que sur grand papier, avec des formules rituelles. "Comme les prêtres, disait mon père, nous travaillons pour la vie future : mais nous, c'est pour celle des autres."

Auteur: Pagnol Marcel

Info: La gloire de mon père

[ professeur ] [ mission de vie ] [ exemplaire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

adjoints exploités

Plus l’art se fait conceptuel, moins les artistes y mettent la main, plus le rôle de leurs aides s'accroît. Mais sans la reconnaissance ni la rétribution. Le magazine "Mouvement" a recueilli le témoignage de quelques-uns de ces "assistants d'artistes", jeunes, motivés, ultraflexibles et mégadociles, agents idéaux d’une scène de l’art transformée en industrie globalisée.

Bien sûr, "Michel-Ange n’a pas peint la chapelle Sixtine en solo": les grands artistes ont toujours été entourés de petites mains. Mais avec le pop art puis le développement de l’art conceptuel, le rôle de ces dernières n’a cessé de croître: "De nombreux artistes ont carrément cessé de toucher à leurs œuvres", tandis qu’avec "les moyens colossaux" mobilisés pour certaines expositions, ils n’ont jamais été aussi entourés. C’est la constatation introductive de Julie Ackermann dans une excellente enquête* qu’elle signe pour Mouvement, "magazine culturel indisciplinaire" français.

L’article nous emmène à la rencontre de quelques "assistants d’artiste" qui, en termes pudiques et sous strict couvert d’anonymat, racontent la face cachée d’une scène artistique transformée en industrie globalisée: jeunes, enthousiastes, aussi flexibles que mal payés, ils en sont en quelque sorte les agents uberisés. Très réticents à se plaindre et insistant sur "la chance" qui leur est donnée d’entrer de plein pied dans un milieu aussi fermé, ils finissent pourtant par dire leur frustration. Comme Marco: "Quand je vois qu’une œuvre est vendue 800'000 euros et que je suis payé 800 euros pour l’avoir conçue de bout en bout, je me dis que ce n’est pas normal."

C’est l’élément le plus frappant de ces témoignages: on comprend à quel point, quoique sous-payé, le rôle d’assistant d’artiste dépasse celui du simple exécutant. Martin a travaillé pour un "plasticien français", qui traversait un moment "particulièrement fragile" - manque de chance- précisément à la veille d’une grande exposition: le jeune assistant lui a carrément sauvé la mise, en lui fournissait des propositions (dessins, prototypes) sur lesquels l’artiste "intervenait ensuite pour se les réapproprier."

Cela s’appelle – au moins – de la co-création. Quand cette participation artistique ne se double pas d’un rôle de "soutien affectif" et de secrétariat à domicile. Pourtant, les doubles d’artistes restent dans l’ombre: leur nom n’est mentionné nulle part. "Lors du vernissage, j’ai été complètement mise à l’écart", raconte Hélène, qui s'était carrément substituée à une artiste aux abonnés absents pour la préparation d’une grande expo.

Ce mensonge par omission est pourtant considéré comme normal dans le milieu: il y est admis que l’artiste est "une marque", au service de laquelle travaillent une multitude de gens. Comme dans la mode, en somme. Sauf que: dans la mode, le rôle des stylistes est reconnu, aux côtés de celui du directeur artistique. Alors que "dans l’art contemporain, le mythe de l’artiste solitaire est particulièrement tenace", souligne Julie Ackermann. Et l'inégalité des rétributions aussi.

La journaliste conclut: "Motivé, ultraflexible, précaire, autonome mais pluridépendant, l’assistant d’artiste […] est l’agent dont rêve le néolibéralisme."

Auteur: Lietti Anna

Info: A propos de : Les doubles de l’artiste, par Julie Ackermann, publié dans Mouvement, mai-juin 2019

[ beaux-arts ] [ ubérisation ] [ star labellisée ] [ hiérarchie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

spiritualité

D' Héliopolis le culte osirien s'implante à Busiris à la place de l'ancien roi divinisé Andjyty, l'homme aux deux cornes de bélier et aux deux plumes sur la tête avec dans les mains le sceptre Héka (symbole magique) et le flagellum (insigne de royauté que reçoit le prince héritier lors de son intronisation). Busiris était à l'époque prédynastique la capitale du delta, mais elle perdit le titre durant l'Ancien-Empire au profit de Bouto (ville située entre Alexandrie et Saïs). Busiris que Strabon nomme en grec Cynopolis, resta célèbre pour son grand temple dédié à la déesse... Isis. Cela n'a pas empêché l'extension du culte d'Osiris qui est devenu dans la mémoire populaire " l'être perpétuellement bon " aimé de tout son peuple pour lequel il a dû se sacrifier, afin de lui montrer le chemin qui mène à la vie éternelle. Plus de 2500 ans avant la naissance de Jésus, Osiris était comme lui un roi né d'une fécondation spirituelle, comme lui il est la lumière qui éclaire et chasse les ténèbres. Tué par ses frères de religion il renaîtra et montera au ciel pour juger les âmes selon leurs mérites personnels...
Isis : la reine-mère aux pouvoirs temporels et spirituels. Etrange reine aux origines mystiques qui porte à deux lettres près, le nom de son époux Osiris assassiné par Seth. Comme la grande déesse-mère de l'Antiquité, Isis sera souvent honorée et son aide sollicitée en tant guérisseuse et mère protectrice. Selon la légende, elle va retrouver avec l'aide d'Anubis (patron des embaumeurs) et de sa soeur Nephthys les morceaux de son époux disséminés dans tous les nomes d'Egypte. Connaissant le mystérieux secret de Rê d'où il tire sa toute puissance, elle l'utilise pour ressusciter durant quelques instants son époux, le temps d'être fécondée spirituellement par lui. Sous le Nouvel Empire Isis est aimée et adorée de tous comme étant la "Mère universelle" et particulièrement la déesse de ceux qui souffrent. Elle console les pauvres et ceux qui vont bientôt mourir. Elle a le pouvoir de faire ressusciter les morts, depuis son interposition pour la résurrection de l'esprit d'Osiris. Comme Marie au Golgotha dans la religion chrétienne qui devient par ses souffrances au travers du disciple Jean " la Mère de toute l'humanité ", Isis souffre et devient avec son fils Horus, la grande mère victorieuse qui refoule les forces des ténèbres et remporte par le combat de ses souffrances une victoire décisive sur le mal.
Le mythe de l'Inondation bienfaisante : En Egypte depuis l'époque préhistorique l'inondation était un phénomène naturel qui arrivait chaque année vers la mi-Juillet, cette date correspondait également au nouvel an égyptien. Cette inondation fluctuait d'une année à l'autre en fonction des pluies tombées sur les hauts plateaux de Nubie que charriaient le Nil et ses affluents. Elle pouvait tout aussi bien être insignifiante, par un très bas niveau, ce qui correspondait à une "année de sécheresse" ou imprégner généreusement durant trois mois toutes les terres desséchées par la chaleur solaire et assurer aux habitants une bonne germination des graines et assurer de bonnes récoltes. On comprend pourquoi les éléments naturels comme la pluie, le soleil, l'inondation ou la sécheresse ont eu une importance vitale pour les premières peuplades.
D'abord symbolisé dans l'ennéade d'Héliopolis par les deux lions Shou et Tefnout adorés à Léontopolis. Tefnout la fille de Rê et déesse fugueuse avait quitté son père et son époux Shou pour vivre en liberté dans les montagnes de Nubie où elle terrorisait les habitants. Rê qui s'ennuyait de sa fille envoya Shou avec le dieu Thot de la sagesse sous la forme d'un singe qui utilisa sa sagesse et son Verbe pour réussir à convaincre Tefnout, la déesse lointaine à revenir sous la forme d'une inondation bienfaisante qui s'adoucit dès le passage de la première cataracte de Philae. A partir de la IIIe dynastie l'inondation est liée au rassemblement des morceaux d'Osiris éparpillés dans les divers nomes qui vont assurer la revitalisation des terres. Certains prêtres voyaient également dans l'inondation : les larmes mystiques d'Isis pleurant son époux disparu, etc, etc.
L'eau de vie selon un extrait des " anciens Textes des Pyramides " : Selon la légende Rê naissait sous la forme d'un scarabée noir qui sous cette forme traversait la nuit. Il faut dire qu'en ce temps-là existait encore des scarabées volants aujourd'hui disparus ! Au matin le scarabée se métamorphosait en enfant appelé Khepri = la vie qui vient. Jusqu'à midi l'enfant grandissait pour prendre la forme d'un homme avec une tête de faucon appelé Rê-Horatky (la puissance du roi Horus à son zénith). Le soir, lorsque l'astre disparaissait derrière les monts de l'Occident, Rê était englobé par Atoum l'esprit invisible et devenait Atoum-Rê sous l'aspect d'un vieillard qui s'en allait sur sa barque, disparaissait dans le fleuve avant de renaître au petit matin sur l'autre rive du Nil.
A la 2è dynastie les pharaons se considérèrent comme les fils du soleil, à la 5è dynastie, ils se voyaient comme l'incarnation du soleil, le pharaon est en Rê et Rê est dans le Pharaon. Principale source de vie, le soleil centralise en lui les pouvoirs des rois et des principales divinités, ainsi on l'appellera souvent Atoum-Rê, Amon-Rê, Knouhm-Rê, Osiris-Rê et Horus-Rê... Ihet serait la vache primordiale ou mère génitrice du soleil qui après sa naissance l'aurait placé entre ses cornes pour le protéger. Quant à la déesse Tasenet-Neferet, elle fut considérée à l'époque tardive comme l'oeil de Rê et la soeur du soleil. A Kôm-Ombo, elle est unie à Horus l'Ancien et devient l'épouse d'Haroëris.
Les compagnes de Rê à Héliopolis : NEBETHETEPET : (assimilée à Hathor) avec la déesse IOUSSAS (la dame de la satisfaction), ces deux déesses auraient inspiré le démiurge d'Héliopolis ATOUM-Rê à créer le monde. SHESEMTET : (une des faces d'Hathor qui se manifeste dans l'Uraeus). MAAT : Fille d'ATOUM elle le principe de la lumière et la déesse de la vérité, représentant la JUSTICE divine. Elle est aussi le symbole du charme féminin. Les filles de Rê : PAKHET : la déesse lionne de Béni Hassan qui surveillait les frontières du désert.
BASTET : la déesse chatte de Bubastis qui est alors la déesse gardienne du foyer, ou sous son aspect lionne l'oeil de Rê. TEFNOUT : la lionne de Léontopolis, elle est la principale représentante des déesses dangereuses. HATHOR : sous son aspect de déesse dangereuse Hathor unie aux forces de Mâat repoussaient les attaques des forces du chaos. P T A H : le dieu au crâne rasé et gainé comme une momie.
Si à Héliopolis le dieu Atoum-Rê s'imposa à la tête de l'ennéade divine, à Memphis on vénéra durant les deux premières dynasties le dieu Sokar sous l'aspect d'une momie à tête de faucon qui traversait le Nil ( fleuve sacré) dans sa barque Hénou, afin de faire revivre le soleil sur l'autre rive. C'est probablement sa silhouette gravée sur la massue du Roi Narmer, qui se trouve assise en face du trône royal, ce qui laisse penser que dès la première dynastie officielle, les précurseurs d'Imhotep ont déjà essayé d'introduire cette idée de résurrection à la cour royale tout en essayant de conserver l'image d'Horus l'Ancien en la personne du grand Monarque.
C'est sous la troisième dynastie que s'installera parallèlement Ptah une nouvelle divinité à Memphis qui possède également un aspect de roi momifié, tandis que le clergé confiera au dieu Sokar la garde de la "cité des morts à Saqqarah.endroit nommé Roséatou"
Le dieu Ptah est en quelque sorte une image évoluée de l'Ancien Horus-Sokar qui tout en gardant son aspect de momie royale, serre dans ses mains la croix Ankh égyptienne et le signe Djed symbolisant la colonne dorsale d'Osiris (siège du fluide vital,) sans oublier le sceptre Ouas du pouvoir divin. Sous le nom de Ptah-Tenen ce dieu devient celui qui développe la vie terrestre. Parfois en Haute Egypte on le représente sous l'aspect d'un lion qui en s'unissant avec la déesse lionne Sekhmet engendre le dieu guerrier Néfertoum: symbole de la renaissance perpétuelle du soleil.
Sokar, Ptah et Osiris vont eux-mêmes rapidement se confondre en une seule personne, fusion qui s'accomplira totalement lors de la 3è période intermédiaire (-1085 à -730 av. J.C.)
C'est donc 400 ans avant l'arrivée d'Imhotep, que l'on constate l'introduction de ce dieu des morts à forme humaine qui représente déjà une conception de la vie après la mort.
Contrairement à d'autres religions Imhotep ne va pas bannir toutes les anciennes divinités mais en leur laissant une importance secondaire il va s'en servir pour les transformer et faire passer dans le peuple les idées majeures fondamentales : la conscience, la Justice et la vérité.
Ptah devient le Créateur par le verbe et le Père des dieux
Sokar avec sa barque Henou devient le conducteur des âmes
Osiris devient le dieu qui a le pouvoir de faire renaître les bons.
Il ne suffisait pas d'ordonner la construction des pyramides, il fallait surtout motiver le peuple pour qu'il s'engage et achève de plein gré et avec amour, cet énorme travail.
Parfois l'esprit populaire identifiait Ptah à l'ancien taureau Apis, son culte s'est étendu au Nouvel Empire jusqu'à Deir el Médineh où il fut associé à la déesse (mi-femme, mi serpent) Meresger dans un temple proche de la Vallée où l'on enterrait les reines.
La déesse Hathor (demeure nourricière d'Horus le Jeune). Hathor a revêtu au cours des siècles (comme la déesse hindoue Devi) de multiples aspects allant de la mère protectrice archaïque (femme avec cornes de vache) à la jeune femme séduisante universelle. Sous sa forme ancienne elle devient une copie de Nout la déesse du ciel dont le corps rempli d'étoiles est arc-bouté au-dessus de la planète Terre. Fille de Rê, elle porte entre ses cornes de vache blanche étoilée le soleil, comme pour le protéger. Sous son aspect dangereux elle défend la réputation de son père Rê contre les humains qui l'accusent d'être trop vieux. Rê lui donne son troisième oeil et l'envoie punir les humains, mais elle causa de tels ravages que même Rê s'effraya et lui fit boire de la bière à son insu pour sauver le reste de l'humanité. Sous son côté féminin séducteur elle est non seulement la déesse de l'amour au feu dévorant mais également la déesse de la joie et de la vie. Des surnoms qui laissent rêveur. Elle devient la Dame du Sycomore du Sud, la déesse du Sinaï (!) ou la grande dame du pays de Pount, Hathor dont le nom signifie " la demeure nourricière d'Horus " Elle reste étroitement associée à Isis, certaines ressemblances laissent à penser qu'elle fut également introduite en Egypte par Imhotep. Associée au mythe de l'inondation, elle participe chaque année à la fête annuelle de la "Belle Rencontre " au temple de Dendérah (Haute Egypte). Durant cette fête la déesse s'unissait au dieu Horus d'Edfou. De cette union naissait le petit dieu Ithy patron de la musique et des musiciens. Au Moyen-Empire la déesse sera honorée aux temples de Dendérah et de Thèbes en tant que déesse de la Montagne des Morts et dans cette fonction rejoindra la grande déesse Isis. Or Dendérah est considéré comme un des temples les plus anciens qui aurait déjà été reconstruit six fois avant la période romaine !
Atoum : Grand Dieu Invisible d'Héliopolis (où officiait le Grand-Prêtre Imhotep) Son nom signifie " Celui qui est et qui n'est pas... Le Seigneur de l'univers - Le Tout et le néant" Atoum devint en quelque sorte la force invisible qui régénère le soleil vieillissant et le père de la nouvelle lumière qui traverse l'empire des morts et doit accéder à une nouvelle vie le lendemain. Il est aussi le père qui a engendré la déesse Mâat incarnation de la vérité et de la justice qui est également une des épouses de Rê. Son culte restera très important aussi longtemps que Memphis sera la capitale de l'Egypte, mais lorsque Thèbes remplacera Memphis, Atoum s'éclipsera peu à peu au profit d'Amon, qui n'est en somme qu'une copie spirituelle du dieu-berger Atoum qui prolonge l'image du Dieu Suprême, Omniprésent, Tout-puissant et Invisible à partir d'une nouvelle capitale religieuse (Thèbes au lieu de Memphis). Dès le début de l'Ancien Empire il est le dieu des morts qui participait au jugement des âmes. Associé à Osiris, il restera longtemps le dieu de l'embaumement, rite qu'il a pratiqué la première fois sur la personne d'Osiris, reconstitué et ressuscité par son épouse Isis. Désormais il offre ses services à tous les défunts qu'il guide par les Textes des Pyramides jusqu'aux régions célestes. On le représentait sous la forme d'un homme avec une tête de chacal. (Puis il y aura la parenthèse Akhenaton qui aurait vu l'exode des juifs vers la terre promise)

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