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juriste

L'avocat Raymond Hesse n'était pas dupe des ses clients. Se trouvant en vacances, il reçut de l'un d'eux, dont il pressentirait la culpabilité, ce télégramme de victoire : - La justice a triomphé ... Il lui répondit aussitôt : - Faites appel !

Auteur: Hesse Raymond

Info:

[ réparties ]

 

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loisirs

Car seul Epicure, écrit Lucrèce, était en mesure de consoler l'homme qui, s'ennuyant à mourir chez lui, se précipitait à la campagne pour s'apercevoir que son esprit y est tout aussi accablé. Epicure, mort plus de deux siècles auparavant, n'était rien de moins que le sauveur.
"La vie humaine, spectacle répugnant, gisait
Sur la terre écrasée sous le poids de la religion, (…)
Quand pour la première fois un homme, un Grec,
Osa la regarder en face, l'affronter enfin."
Cet homme, si peu en accord avec une culture romaine privilégiant la dureté, le pragmatisme et la vertu militaire, était un Grec qui avait triomphé non pas par la force des armes, mais par la puissance de l'intelligence.

Auteur: Greenblatt Stephen

Info: Quattrocento

[ jouir ] [ déculpabiliser ] [ historique ] [ otium ]

 

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perdants

Une armée clandestine, lorsqu'elle s'est battue pour une cause qui a triomphé, devient régulière et ses troupes sont portées en triomphe. Une armée qui s'est battue pour une cause perdue ne connaît que l'opprobre: "Tant il est vrai, dit le cardinal de Retz, que le bon ou le mauvais événement est la règle ordinaire des louanges ou du blâme que l'on donne aux actions extraordinaires." La Fronde a été vaincue. La Vendée aussi : il aura fallu près de deux siècles pour que le courage des Vendéens soit célébré.

Faudra-t-il attendre aussi longtemps pour que soit reconnue la valeur d'hommes qui se sont engagés dans des guerres modernes aux causes diverses, aujourd'hui dépassées. Si les temps et les motivations ne sont pas les mêmes, les hommes, eux, ne changent pas. Il y a toujours des courageux et des lâches, des vainqueurs et des vaincus. Franklin n'est pas un traître. Chateaubriand, La Rouërie ne sont pas non plus des traîtres. Ne peut-on rendre son honneur au courage malheureux ?

Auteur: Mohrt Michel

Info: Tombeau de La Rouërie

[ question ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

christianisme

La thèse gallicane, celle de Bossuet, celle des derniers gallicans qui, vous le savez, sont morts avec la Restauration, c’était l’union intime du trône et de l’autel, accotés l’un à l’autre, pour résister aux hérétiques du dedans, en même temps qu’aux prétentions de Rome. Le gallicanisme était adossé au trône de Louis XIV. Cela est tellement vrai que le gallicanisme a été une des grandes victimes de la Révolution ; il a été tué par la Révolution française et par celui qu’on a appelé l’exécuteur testamentaire de la Révolution, par Napoléon. Le jour où le clergé français n’a plus pu s’appuyer, comme il l’avait fait pendant des siècles, sur le bras séculier et sur l’autorité du roi, le clergé s’est retourné vers Rome ; il est devenu ultramontain. C’est ainsi, comme on l’a signalé, bien des fois, avant moi, qu’une des conséquences les moins prévues de la Révolution a été la victoire de l’ultramontanisme, dans le clergé de France et dans l’Eglise.

L’ultramontanisme, au sens théologique du mot, a triomphé dans l’Eglise ; la date de son triomphe, vous la connaissez, c’est le concile de 1870, où l’infaillibilité pontificale, qui, jusque-là, n’était pas reconnue de tous les catholiques, a été définie, c’est-à-dire a été proclamée comme dogme de foi.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: " Les doctrines de haine ", éditions Payot et Rivages, Paris, 2022, pages 209-210

[ historique ] [ définition ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

progrès

Voilà, c’est fini. La santé a triomphé et Zola va pouvoir se mettre à évangéliser sans entraves sur les quatre points qui doivent constituer les valeurs pilotes du 20e siècle. Dieu est terrassé, le catholicisme est dépassé. Est-ce qu’il n’est pas temps alors de se mettre à la construire sérieusement tous ensemble, cette morale des générations qui vont naître après nous ? Cet évangile de l’énergie en commun sur la terre des ancêtres et pour l’épanouissement des corps ? Cet évangile, oui, "l’Evangile de l’homme libre, de l’homme maître de la mort et de la vie, s’élevant au-dessus de la crainte humaine et de la superstition, de l’homme qui s’entraîne à devenir maître de son corps, de ses muscles et de ses nerfs, aussi parfaitement que le simple soldat, mais qui dominera en outre les tentations de l’esprit ou d’une soi-disant liberté scientifique"… Ah, pardon, je me suis trompé d’évangéliste. C’est très méchant, ce que je viens de faire, j’ai confondu les rêves inoffensifs de Zola avec les propos de Hitler décrivant à Rauschning l’"évangile" qu’il allait faire prêcher "dans les collèges de Junkers"… J’ai attribué un instant au romancier-prophète de la Fécondité et du Travail les déclarations du criminel le plus célèbre des temps modernes. Comme si celles-ci étaient redevables d’aussi peu que ce soit à celui-là…

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", page 533

[ prophéties ] [ national-socialisme ] [ nazisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

judaïsme

Si l'on veut apprécier les productions des Juifs allemands, que l'on réfléchisse qu'il s'agit d'une population qui correspond numériquement aux habitants d'une ville de moyenne importance, qui a triomphé de tous les obstacles grâce à la supériorité d'antiques traditions de civilisation, en dépit des désavantages subis et des préjugés à son égard, en face d'une population allemande cent fois supérieure en nombre. Qu'on pense ce qu'on veuille de ce petit peuple, quiconque a conservé tant soit peu de jugement sain en ces temps de confusion ne pourra lui refuser son estime. C'est précisément en ces temps de persécution des Juifs allemands que l'on doit déclarer que le monde de l'Occident est redevable au peuple juif d'une part de sa religion et, avec elle, de ses idéals moraux les plus précieux, d'autre part, essentiellement de la renaissance du monde intellectuel grec. Il ne faut pas non plus oublier que la souplesse de la langue allemande doit ses finesses à une traduction de la Bible et par conséquent à une traduction de l'hébreu. Le souvenir de ce que les Juifs allemands ont fait, aussi dans les temps modernes, pour l'humanité, des luttes qu'ils ont soutenues pour elle, peut, dans les temps que nous traversons, leur fournir la plus belle des consolations ; aucune oppression, si brutale qu'elle soit, aucune calomnie si raffinée qu'elle puisse être, ne trompera les clairvoyants sur l'élévation des valeurs morales et intellectuelles que ce peuple possède en abondance.

Auteur: Einstein Albert

Info: Comment je vois le monde, Mein Weltbild, Amsterdam : Querido Verlag, 1934.

[ éloge ]

 

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moi-sujet

Au premier instant de répit, dès que je n'ai plus besoin de surveiller ma marche, pour éviter des véhicules ou ne pas gêner les passants, dès que je n'ai plus à parler au premier venu, ni la pénible obligation de franchir une porte toute proche - alors je pars de nouveau sur les eaux du rêve, comme un bateau de papier à bouts pointus, et je retourne une nouvelle fois à l'illusion languissante qui avait bercé ma vague conscience du matin naissant, au son des carrioles qui légumisent.

C'est alors, au beau milieu de la vie, que le rêve déploie ses vastes cinémas. Je descends une rue irréelle de la Ville Basse, et la réalité des vies qui n'existent pas m'enveloppe tendrement le front d'un chiffon blanc de fausses réminiscences. Je suis navigateur, sur une mer ignorée de moi-même. J'ai triomphé de tout, là où je ne suis jamais allé. Et c'est une brise nouvelle que cette somnolence dans laquelle je peux avancer, penché en avant pour cette marche sur l'impossible.

Chacun de nous a son propre alcool. Je trouve assez d'alcool dans le fait d'exister. Ivre de me sentir, j'erre et marche bien droit. Si c'est l'heure, je reviens à mon bureau, comme tout le monde. Si ce n'est pas l'heure encore, je vais jusqu'au fleuve pour regarder le fleuve, comme tout le monde. Je suis pareil. Et derrière tout cela, il y a mon ciel, où je me constelle en cachette et où je possède mon infini.

Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

Info: Le livre de l'intranquillité

[ refuge intérieur ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

société de surveillance

Depuis la chute de l’URSS, au fur et à mesure que les frontières des nations disparaissaient, les libertés coutumières se sont rétrécies. Or ce sont les libertés de détail qui font le charme de l’existence, pas uniquement les intentions abstraites. "Aimer, boire et chanter", comme on disait dans la Vienne de Strauss, devient difficile. Les administrations politiques, ne protégeant plus leurs nations, se sont attachées à nous protéger de nous-mêmes. Traduction physique : abolition des frontières territoriales, mais digicodes partout. Fin des patrouilles aux marches du pays, mais vigiles à l’entrée des épiceries et soldats déployés devant les églises. Levée des barrières aux limites du territoire, mais barricade de granit autour de la Préfecture de police de Paris.

On trouve affreux que Victor Orban grillage sa frontière, mais on trouve normal de passer sous des portiques de contrôle pour entrer au musée. C’est la transposition dans la sphère privée de la limitation politique qui a été abolie dans l’espace public. L’idéologie a levé les barrières, la réalité les a replacées là où elle le pouvait : dans le domestique, l’intérieur, le familier. Ouverture du global, quadrillage de l’intime ! Les thuriféraires de la planète sympa avaient des intentions nobles. C’est joli, les Smarties. Mais ils ont négligé une double permanence : "Qui se ressemble s’assemble" et "Le plus énergique s’accapare le terrain." Nous nous sommes laissés enfermer dans l’esprit d’ouverture. [...]

Les directives gouvernementales s’abattent sur nous. Elles rétrécissent la piste de danse. Prions pour qu’on n’entende jamais : "N’ouvrez pas ce livre" (le pictogramme doit déjà exister). En France, la censure gagne du terrain. Pour l’instant, elle n’a pas triomphé. Heureusement que les pères la morale des réseaux sociaux n’ont pas le temps de lire. Dans Saint-Exupéry, dans Flaubert, dans Baudelaire, ils trouveraient des choses abominables ! Mais pour cela, il leur faudrait quitter leur miroir, leur écran. La paresse des pères fouettards en djellaba et des excités du touite est une chance pour la littérature.

Auteur: Tesson Sylvain

Info: Entretien, Figarovox, 2 novembre 2020

[ compensation ] [ progrès-régrès ] [ paradoxe ] [ repli ] [ capitalisme ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

manipulation

Combien il est louable à un prince de respecter ses promesses et de vivre avec intégrité, non dans les fourberies, chacun le conçoit clairement. Cependant, l'histoire de notre temps enseigne que seuls ont accompli de grandes choses les princes qui ont fait peu de cas de leur parole et su adroitement endormir la cervelle des gens ; en fin de compte ils ont triomphé des honnêtes et des loyaux. Sachez donc qu'il existe deux manières de combattre : l'une par les lois, l'autre par la force. L'une est propre aux hommes, l'autre appartient aux bêtes ; mais comme très souvent la première ne suffit point, il faut recourir à la seconde. C'est pourquoi il importe qu'un prince sache user adroitement de l'homme et de la bête. [...]
Si donc tu dois bien employer la bête, il te faut choisir le renard et le lion ; car le lion ne sait se défendre des lacets, ni le renard des loups. Tu seras renard pour connaître les pièges, et lion pour effrayer les loups. Ceux qui se bornent à vouloir être lions n'y entendent rien. C'est pourquoi un seigneur avisé ne peut, ne doit respecter sa parole si ce respect se retourne contre lui et que les motifs de sa promesse soient éteints. Si les hommes étaient tous gens de bien, mon précepte serait condamnable ; mais comme ce sont tous de tristes sires et qu'ils n'observeraient par leurs propres promesses, tu n'as pas non plus à observer les tiennes. Et jamais un prince n'a manqué de raisons légitimes pour colorer son manque de foi. On pourrait alléguer des exemples innombrables dans le temps présent, montrer combien de traités, combien d'engagements sont partis en fumée par la déloyauté des princes ; et celui qui a su le mieux user du renard en a tiré les plus grands avantages. Toutefois, il est bon de déguiser adroitement ce caractère, d'être parfait simulateur et dissimulateur. Et les hommes ont tant de simplesse, ils se plient si servilement aux nécessités du moment que le trompeur trouvera toujours quelqu'un qui se laisse tromper.

Auteur: Machiavel Nicolas

Info: Le Prince p.91-93

[ pouvoir ]

 

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