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solitude

Il ne pouvait dire à personne combien l'histoire le troublait, il devait garder cela pour lui et s'efforcer de tout digérer peu à peu, solitairement. Comme font les fous.

Auteur: Garcia-Roza Luiz-Alfredo

Info: L'Etrange Cas du Dr Nesse

[ folie ] [ ressasser ]

 

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esthésie

Toute sensibilité très vive peut, suivant que l’organisme est robuste, ou débile, devenir, je le crois, cause de délice ou de gêne. Tout ce qui me troublait naguère m’est devenu délicieux.

Auteur: Gide André

Info: L'immoraliste

[ recul sur soi ] [ distanciation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

Éternel

Qu’est-ce donc qui parlait en moi ? Qui est-ce qui soulevait les suprêmes problèmes ? […] Qui troublait l’enfance la plus innocente, la plus tranquille, de cette lourde prescience de la vie humaine la plus mûre ?

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Ma vie"

[ pressentiment ] [ âme ] [ anticipation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

enquête

Il était en chasse; ce vieux policier était un vrai chasseur. Il avait cela dans le sang et détestait les hommes comme d'autres chasseurs détestent les sangliers. Que les sangliers et les hommes dussent mourir au terme de la chasse, cela ne le troublait pas. C'était la destinée du sanglier de mourir ainsi; et c'était également le destin des hommes d'écrire de telles cartes.

Auteur: Fallada Hans

Info: Seul dans Berlin

[ misanthrope ]

 

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sentiments

A présent, lorsque que Loss prononçait le nom d'Aélita, la dualité de sa signification le troublait : la tristesse de la première syllabe - " AE ", ce qui veut dire " que l'on voit pour la dernière fois " ; et la sensation de la lumière argentée de " LITA " - ce qui signifie " lumière de l'étoile ". Aélita - " lumière de l'étoile que l'on voit pour la dernière fois ". Le langage du monde nouveau coulait en matière impalpable jusqu'au fond de la conscience.

Auteur: Tolstoï Alexis

Info: Aélita, 1920 Le héros, l'ingénieur Loss s'éprend de la belle princesse martienne Aélita.

[ ambivalence ] [ interprétation ] [ étymologie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

psychanalyse

Le sérieux avec lequel Freud considérait sa théorie de la sexualité me troublait également. Il affichait systématiquement son mépris envers la spiritualité qui, pour lui, n’était autre que de la sexualité refoulée. Je lui ai alors signalé que si on allait au bout de la logique d’une telle position, dans ce cas, on pouvait dire que notre civilisation tout entière était une farce, et rien d’autre qu’une création morbide due au refoulement de la sexualité. Il me répondit : "Oui, c’est exactement cela, une malédiction du destin face à quoi nous ne pouvons rien faire."

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Introduction à la psychologie jungienne : le séminaire de psychologie analytique de 1925

[ historique ] [ antagonisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

silence

A quatre vingt deux ans, il avait principalement besoin de silence et de solitude. Il fuyait le bruit "partout et toujours dès que je le peux", car il troublait la concentration dont il avait besoin pour travailler, mais aussi "me contraint de ce fait à l'effort psychique supplémentaire qui consiste à en faire abstraction". Il décrivait le bruit du monde moderne, tel celui des "gadgets technologiques", "le phonographe, la radio et, dernièrement, les ravages de la télévision", comme quelque chose d'extraverti "qui a profondément horreur de toute tendance méditative. c'est là un mal dont les racines sont profondes" car "il couvre la voix intérieure de l'instinct qui nous avertit" et "cela s'explique à son tour par la désorientation spirituelle générale".

Auteur: Claire Dunne

Info: Carl Gustav Jung : Guérisseur de l'âme

[ réflexion ] [ méditation ]

 

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corps-esprit

Lourdement handicapé, Stephen Hawking, auteur d’"Une brève histoire du temps" est le héros d’un film. L’anthropologue des sciences Hélène Mialet dévoile le système d’une personnalité fascinante.

Au-delà de ses contributions importantes sur la connaissance des trous noirs, l’exceptionnalité de l’homme réside aussi dans sa condition physique. Atteint de sclérose latérale amyotrophique, une dégénérescence des neurones moteurs, il est paralysé depuis des dizaines d’années. Ne pouvant plus parler, il communique par l’intermédiaire d’un ordinateur équipé d’un logiciel de synthèse vocale qu’il dirigeait au départ avec son doigt, plus récemment par une contraction de la joue. Grâce à ce système, il a écrit Une Brève Histoire du temps, ouvrage de référence vendu à près de dix millions d’exemplaires. A 73 ans, Stephen Hawking, élevé au statut d’icône du génie scientifique, continue d’écrire et de donner des conférences. Comment? C’est la question posée par Madame Mialet, philosophe et anthropologue des sciences, professeure invitée à l’Université de Californie à Davis, aux Etats-Unis, qui a côtoyé ce scientifique hors du commun. Elle a passé dix ans à l’interviewer, l’observer, à rencontrer ses proches et ses collègues.

Samedi Culturel: Qui est Stephen Hawking?

HM Difficile de répondre, parce qu’il est une icône. On imagine que Stephen Hawking, lourdement handicapé, est capable, seul, de produire de la science. Il incarne le mythe de notre modernité, qui trouve son origine dans l’interprétation de la pensée de Descartes, selon laquelle on n’a pas besoin d’un corps pour penser et qu’il suffit d’avoir un esprit. Stephen Hawking renchérit lui-même en disant: "Pour faire de la physique, un esprit suffit." J’ai pris ça au mot et en tant qu’ethnographe, j’ai passé des années à le suivre, à étudier sa façon de travailler, à interviewer ses étudiants et ses collègues. Il est devenu en quelque sorte ma tribu! J’ai reconstruit le réseau de compétences qui l’entoure et mis en évidence un collectif complexe. La question posée dans mon livre est plutôt: où est Stephen Hawking dans ce collectif?

SC : Est-ce que l’esprit brillant de Stephen Hawking suffit seul à faire de la science?

HM : Non, je ne pense pas. Parce qu’il ne peut pas bouger ni manipuler des objets. Il ne peut parler que par l’intermédiaire d’une voix de synthèse générée par un ordinateur. Il doit tout déléguer aux machines et aux individus. Ses proches ont appris à communiquer avec lui plus rapidement en lui posant des questions auxquelles il répond par oui ou non. Le type de vocabulaire engrangé dans son ordinateur est organisé, et le logiciel complète systématiquement ses phrases en reconnaissant ses motifs d’expression. Les gens aussi finissent ses phrases, ce qu’il n’aime pas d’ailleurs, et mettent en action ses énoncés. Contrairement à ce que l’on croit, tout n’est pas dans sa tête mais aussi à l’extérieur. Ses étudiants organisés autour de lui mènent les projets de recherche, font les calculs. En bout de course il est l’auteur principal et ceux qui l’ont aidé disparaissent du processus.

SC : Stephen Hawking est-il différent d’autres scientifiques?

HM : Non, son corps étendu au collectif lui permet de faire de la science comme tout chercheur à son niveau. Les chefs de laboratoire aussi lancent des pistes de recherche à d’autres qui font les expériences. Stephen Hawking est singulier car il est très collectivisé, et non parce qu’il serait coupé du monde social et matériel.

SC : Comment a-t-il réagi à la lecture de votre livre?

HM : Je le lui ai envoyé mais je n’ai pas eu de retour. Sa secrétaire m’a dit qu’il avait trouvé bizarre la couverture choisie par l’éditeur de la version anglaise [l’image montre une statue en marbre de lui dans son fauteuil flottant au milieu des étoiles]. Je suis assez d’accord, car cette illustration retombe dans le mythe du personnage.

SC : Comment se passaientvos rencontres?

HM : Ça m’a pris deux ans pour avoir accès à lui. Mon premier entretien, en 1998, a été très déstabilisant car toute l’interaction passait par l’ordinateur. Je n’arrivais pas à lire son langage corporel. Je posais mes questions, il répondait en tapant, et sa voix synthétique parlait souvent avec un décalage temporel. Nos deux regards étaient dirigés vers l’écran. Parfois, ses assistants s’occupaient de lui, ce qui troublait l’interaction. Un moment, la machine s’est arrêtée de fonctionner. En fait, quand on est très proche de lui, on ne sait plus où il est. Alors que quand on s’en éloigne, à travers les médias et les films, on perçoit Stephen Hawking, le génie, c’est-à-dire un individu doté de qualités stables, d’histoires reproduites sur sa personne et ses découvertes scientifiques.

SC : L’avez-vous revu par la suite?

HM : Oui, à la conférence sur la théorie des cordes à Berlin, en 1999. Nous avons dansé avec lui dans un night-club! Son attaché de presse avait passé plusieurs semaines à Berlin pour sélectionner le plus accessible. Quand nous sommes arrivés dans le night-club, il est allé au milieu de la piste et tout le monde a dansé autour de lui. Plus tard, à la fin de mon séjour à Cambridge, en 2007, il m’a invité plusieurs fois à souper à l’université ou chez lui. Il avait envie de parler plus intimement de sa façon de penser et de travailler.

SC : Comment pense Stephen Hawking?

HM : A cette question, il a répondu: "En images" Selon ses étudiants, il résout des problèmes en les mémorisant. Il a développé une façon de penser de manière visuelle en manipulant des diagrammes que ces étudiants dessinent sous ses yeux. Ils écrivent aussi, sous ses yeux, les démonstrations des équations à résoudre, et lui dit si elles sont justes ou pas. Mes observations montrent que même le travail intellectuel le plus abstrait nécessite l’usage du corps, dans le cas de Stephen Hawking, de ses yeux qui regardent les autres travailler et du corps des autres qui dessinent les diagrammes. C’est un va-et-vient constant.

SC : Quelle relation entretient-il avec son entourage?

HM : Il a beaucoup d’humour, ce qui lui permet d’établir un lien rapide avec les gens. Il fait preuve d’une grande force de caractère et exerce aussi un certain contrôle sur son entourage. Ses assistants les plus proches, qui s’occupent de la logistique, des voyages, restent rarement plus d’un an car ils sont épuisés de répondre jour et nuit à ses besoins. Et il maîtrise beaucoup son image auprès des journalistes.

SC : Il n’a jamais voulu changer l’accent américain de sa voix synthétique. Pourquoi?

HM : Beaucoup de compagnies anglaises ont voulu lui rendre son accent anglais. Il a résisté et n’a pas accepté car il disait que sa voix américaine était devenue sa voix. Des logiciels plus récents lui permettraient de communiquer plus vite mais il ne veut pas les changer car il s’y est habitué.

SC : En quoi Stephen Hawking est-il exceptionnel?

HM : Pour ses travaux scientifiques sur les trous noirs, évidemment, notamment ceux des années 1970, qui étaient des découvertes fondamentales. Mais pour moi, cet homme est exceptionnel car il devient un exemple par sa condition inhabituelle. Sa situation de handicap et de dépendance rend visible ce que l’on ne voit pas autrement, comme ce qu’il faut pour être une star, un chef de laboratoire, mais aussi ce qui est nécessaire pour penser visuellement ou pour qu’une conversation soit fluide.

A Cambridge, des archives sont en cours de construction avec les articles sur Stephen Hawking et ses propres articles. Elles posent la question de l’archivage d’un auteur à l’ère du digital. Pour lui, tout passe par la machine depuis longtemps, et il décide lui-même de ce qu’il veut garder ou non. Nous devenons tous dépendants de nos tablettes et ordinateurs, mais lui l’a été avant tout le monde. Il a utilisé des programmes qu’on utilise tous maintenant, comme ceux qui complètent ses mots et ses phrases. Stephen Hawking est un pionnier du post-humanisme. 

Auteur: Mialet Hélène

Info: Sur Le Temps.ch, 16 janvier 2015. A propos de : A la recherche de Stephen Hawking, de H M, 2014, Ed. Odile Jacob, 168 p.

[ starification ] [ scientifique vedette ]

 

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