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encouragement

Le seul compliment qui me fasse plaisir à propos de notre cirque : "Votre spectacle nous donne du courage".

Auteur: Romanès Alexandre

Info: Un peuple de promeneurs : Histoires tziganes, p. 62

[ louange ]

 

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répartie

Un journaliste : "Vous les gitans, vous êtes tous des voleurs."
"Vous les français, vous avez volé la moitié de l'Afrique. Curieusement, on ne dit jamais que vous êtes des voleurs".

Auteur: Romanès Alexandre

Info: Un peuple de promeneurs : Histoires tziganes, p. 62

[ colonialisme ]

 

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poème

Je suis dans le train, on traverse les Vosges.
De l'homme assis en face de moi
se dégage un parfum extraordinaire.
Je n'ai jamais rien senti d'aussi bon.
J'engage la conversation
et je lui demande ce qu'il fait.
"Je suis bûcheron"
Ce parfum, c'était les arbres.

Auteur: Romanès Alexandre

Info: Un peuple de promeneurs : Histoires tziganes, p. 62

[ nature ]

 

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camp de concentration

Auschwitz est mon manteau
tu as peur de l'obscurité?
je te dis que là où le chemin est dépeuplé,
tu n'as pas besoin de t'effrayer

je n'ai pas peur.
ma peur s'est arrêtée à Auschwitz
et dans les camps.

Auschwitz est mon manteau,
Bergen Belsen ma robe
et Ravensbrück mon tricot de peau.
de quoi faut-il que j'aie peur?

Auteur: Ceija Stojka

Info: Auschwitz est mon manteau. Et autres chants tziganes

[ dépassement ] [ indicible ]

 

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instrument de musique

N'est-il pas étrange que l'auteur du Concerto pour Violon et de la Sérénade mélancolique ait chéri l'instrument dont les juifs ont acquis la spécialité ? Son faible poids et son maniement facile les séduisent, l'interprète idéal de la tristesse et de la douleur. Sa mobilité en fait le compagnon d'exil qu'on garde à portée de main et qu'on joint au léger bagage pour fuir la maison dévastée. Les peuples nomades, juifs ou tziganes, les tribus persécutées ne s'en séparent jamais. Celui qui est destiné à l'errance l'emporte avec soi, en gage que le malheur n'est pas absolu tant qu'on peut le traduire en musique. 

Auteur: Fernandez Dominique

Info: Tribunal d'honneur, page 195 - à propos de Tchaïkovsky

[ crincrin ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

bohémiens

D'étranges gens, les Tziganes ! Dès les premiers jours du printemps, les voilà en route. Les uns vont par le train, d'autres empruntent les vapeurs ou des radeaux de bois flottants, d'autres baguenaudent sur les routes dans des carrioles, en suivant d'un regard malveillant les autos qui passent en trombe. Des gens au sang méridional, qui vont nicher dans les trous les plus perdus du Grand Nord... Soudain, ils dressent leur campement près d'une ville ; pendant quelques jours, ils flânent dans le marché, tripotent ce qui est exposé, marchandent, vont de maison en maison, disent la bonne aventure, se disputent, rient, basanés, beaux, des boucles aux oreilles, en costumes voyants. Mais voilà qu'ils sortent de la ville, s'éclipsent de façon aussi inattendue qu'ils ont surgi, et on ne les reverra jamais ici.

Auteur: Kazakov Iouri

Info: La Petite Gare, et autres nouvelles, ARCTURUS, CHIEN COURANT

[ nomade ] [ gitans ] [ littérature ]

 

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gamins

Les enfants tziganes, débraillés, flânaient rue Matejska en faisant la manche pour s'acheter de la barbe à papa et lorgnaient d'un œil envieux les enfants gadjé qui faisaient des tours de manège ou de balançoire. Les enfants tziganes s'arrêtaient près des vitrines des jouets ou devant la pâtisserie, alléchés par l'odeur de tartes qui sortaient du four et du chocolat chaud, le nez collé contre la vitrine derrière laquelle se bousculaient les petits gadjé avec leurs ours en peluche et leurs poupées, les garçons en blouse de marin et les filles en robe rose, avec des nœuds dans les cheveux ; [...] Face à une telle injustice, Andrejko n'arrivait pas à trouver le sommeil et passait des nuits entières à sangloter ; les doigts crispés sur la croix de sa mère, il écrasait ses larmes sur ses joues sales.


Auteur: Smaus Martin

Info: Petite, allume un feu...

[ romanichels ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

deuil

Vers la mi-décembre, la fille d'un des voisins s'empoisonna par amour. Elle aimait un musulman et tout était vraiment trop compliqué. Elle avait avalé du shiré et le garçon s'était pendu de son côté, Capulets et Montaigus. Longs cris de femmes au-dessus du quartier. Des affiches vertes et noires placardées sur toutes les portes annonçant l'heure du culte mortuaire... A la chapelle arménienne, la fille reposait mains jointes dans son cercueil ouvert. Elle portait une robe de velours presque neuve et des anneaux d'or aux oreilles. Au fond de l'église les vieilles formaient un groupe d'une extraordinaire noblesse : une phalange de Parques drapées dans leurs châles noirs, silencieuses, dures, féminines, les yeux comme des soleils. Jamais, sauf chez quelques vieilles Tziganes, je n'avais vu cette dignité de Sphinx, poignante et puissante. C'étaient vraiment les gardiennes de la race, cent fois plus belles que les filles à marier.

Auteur: Bouvier Nicolas

Info: L'usage du monde, p 147

[ femmes-par-hommes ]

 

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racisme

S'il n'était pas filtré par notre crâne, le monde des esprits nous envahirait et, de la même manière, si nous étions capables d'une empathie absolue, nous ressentirions la douleur de tout le monde comme la notre : la souffrance des autres nous écraserait totalement. l'expérience individuelle exige un certain degré d'isolement : sans cela, nous ne pourrions éprouver la brûlure qui consumait l'esprit de Caïn et le faisait avancer. Mais bien évidemment, cela comportait certains inconvénients. L'histoire montre que les humains ont horreur de ceux qui n'ont pas la même forme de conscience qu'eux : ils le tolèrent difficilement, ils ont même souvent besoin de les éradiquer de la surface de la terre. Il suffit de se souvenir du traitement réservé aux Aztèques par les Européens, du génocide des Aborigènes australiens et de la tentative des nazis d'éliminer les Tziganes en Europe et nous verrons plus tard que depuis Moïse, les juifs ont souvent été à l'origine de nouvelles formes de conscience. Les humains étaient maintenant libres de faire des erreurs, de choisir le mal et de l'aimer. Ils ne recevaient plus leur nourriture spirituelle des mamelles généreuses de la Terre Mère. La loi naturelle et la loi morale étaient désormais distinctes.

Auteur: Black Jonathan Mark Booth

Info: L'histoire secrète du monde

[ judaïsme ] [ trickster ] [ éthique ] [ évolution ]

 

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insoumis

Il s’appelle Heinz Buchmann. Ce lieutenant de la police allemande refusera en 1943 de participer aux massacres de juifs, en Pologne. Il s’appelle Noël Favrelière. Ce sergent de l’armée française déserte le 26 août 1956, pour ne pas être complice de l’exécution de suspects algériens. Il s’appelle Hugh Thomson. Ce lieutenant de l’armée américaine, pilote d’hélicoptère interviendra pour faire cesser le massacre des habitants du village de My Laï, le 16 mars 1968. Il s’appelle Jean-Baptiste Munyankore. En avril 2004, cet instituteur refusera de se joindre à son directeur et son inspecteur scolaire, pour massacrer les Tutsis. Ces hommes ne sont pas des justes, des planqués ou des héros. Ils n’ont pas agi par conviction politique, religieuse ou humaniste, leur acte étant individuel. Ils s’intéressaient plus à eux-mêmes, qu’à leurs victimes. Exécuteurs virtuels, ils n’ont simplement pas accompli ce qu’on attendait d’eux. L’histoire accorde beaucoup de compassion pour les victimes, beaucoup d’admiration pour les résistants, un mélange de répulsion/fascination pour les bourreaux. Mais pour ces criminels potentiels qui ont refusé de le devenir, il n’y a, à ce jour, aucune étude. Philippe Breton a comblé ce manque, en écrivant cet essai tout à fait passionnant sur ceux qu’il nomme les refusants. Pour mieux comprendre leurs motivations, l’auteur s’intéresse tout d’abord au mode de fonctionnement des exécutants. Il discute plusieurs hypothèses permettant d’expliquer leur comportement : celle de sadiques (10% seulement des SS étaient des psychopathes), celle de la soumission à l’autorité (le criminel n’est pas soumis, pas plus que le refusant n’est un insoumis), celle du racisme (les nazis ont massacré leurs compatriotes, bien avant de s’en prendre aux juifs et aux tziganes), celle de la brutalité pulsionnelle (les massacreurs sont bien plus conscients qu’on ne le pense de l’humanité de ceux qu’ils abattent). Aucun de ces arguments ne le satisfait. L’axe de réflexion qu’il retient est celui du principe archaïque de la vengeance qui légitime le meurtre sans jugement. Ce serait le sens principal de l’action de tueurs qui se perçoivent comme des victimes agressées, ne faisant que défendre leurs biens et leurs proches contre une menace ressentie comme imminente. L’acte qu’ils posent serait donc vertueux et ne provoquerait aucune culpabilité, puisqu’il s’agit avant tout de se protéger. C’est le cumul de trois facteurs qui contribuerait au passage à l’acte génocidaire : la vengeance comme norme sociale centrale, une société structurée par une socialisation violente et une situation d’agression (réelle ou fantasmée). Les refusants auraient la particularité de ne pas avoir éduqués dans un climat de violence et de ne pas être imprégnés de ce sentiment vindicatif, l’acte qu’on attend d’eux perdant alors toute légitimité.



 

Auteur: Breton Philippe

Info: Les refusants : Comment refuse-t-on d'être un exécuteur ? La découverte, 2009

[ non milgramistes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel