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désillusion

On dit toutefois que les histoires d'amour finissent mal. Il fallait bien qu'un jour, comme en ce matin d'octobre 1600 dans la plaine de Sekigahara, les brumes se dissipent. Car à mesure que j'en apprenais plus long sur mes idoles bardées de fer, je quittais sans m'en apercevoir la large avenue illuminée du récit légendaire pour la venelle sombre et tortueuse de la vérité crue. J'abandonnais les ornements baroques du conte pour l'aridité des ouvrages universitaires. Au fil de mes recherches, les nobles exhortations des penseurs de la période Edo cédaient ainsi la place aux félonies, aux traîtrises et aux carnages épouvantables du Sengoku Jidai, "l'âge des provinces en guerre". Sous le masque terrible du Bushidô, je découvrais soudain le visage moins reluisant d'un soudard opportuniste ou d'un boucher sans remords. Et une évidence bien triviale se fit jour fidèle en cela à la loi universelle, "celui qui sert" - étymologie du mot samouraï - était d'abord au service de son propre intérêt.

Auteur: Peltier Julien

Info:

[ comprendre ] [ égoïsme ] [ réaliser ]

 

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scepticisme

Pyrrhon d'Elis n'a laissé aucun écrit, mais Timon, son disciple, dit que celui qui veut être heureux doit considérer ces trois points. Premièrement, quelle est la véritable nature des choses (ou que sont les choses en elles-mêmes) ? Deuxièmement, quelle doit être notre disposition d'âme relativement à elles ? Enfin, que résultera-t-il pour nous de ces dispositions ? Les choses sont toutes sans différence entre elles, également incertaines et indiscernables. Aussi nos sensations et nos jugements ne nous apprennent-ils ni le vrai ni le faux. Par suite, nous ne devons nous fier ni aux sens ni à la raison, mais demeurer sans opinion, sans incliner ni d'un côté ni de l'autre, impassibles. Quelle que soit la chose dont il s'agisse, nous dirons qu'il faut l'affirmer et la nier à la fois, ou bien qu'il ne faut ni l'affirmer ni la nier. Si nous sommes dans ces dispositions, dit Timon, nous atteindrons d'abord l'aphasie - c'est-à-dire que nous n'affirmerons rien - puis l'ataraxie (c'est-à-dire que nous ne connaîtrons aucun trouble.)

Auteur: Aristoclès

Info: Cité dans "Pyrrhon ou l'apparence" de Marcel Conche, Presses Universitaires de France, 1994

[ philosophie ] [ questions ] [ sagesse ] [ épochè ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

mémoire

Je lis beaucoup. J'écoute beaucoup. Je pense beaucoup. Mais il reste si peu de choses. Les livres que je lis, leurs intrigues, leurs protagonistes s'estompent. Les conférences universitaires que j'avais trouvées assez impressionnantes à ma première audition se sont évanouies. Là j'en écoute une sur Pirandello. Noms de gens, de livres, de villes. Qui s'estompent déjà. Même les titres des films que j'ai vus récemment - ont déjà disparu. Auteurs de milliers de livres que j'ai lus.... ne reste que les couleurs de leurs reliures, de leurs couvertures. Je ne me souviens pas de grand chose de la Belle et la Bête, mais je me souviens très bien, très clairement, de l'histoire cette journée où nous traversions le pont du Rhin, pour voir le film. Tout ce que je vois, ou ai lu, ou écouté, se connecte, se convertit en humeurs, bribes d'ambiance, couleurs. Non, je ne suis pas romancier. Pas de justesse d'observation, de détail. Avec moi, tout est ambiance, ambiance simplement, ou sinon, rien du tout.

Auteur: Mekas Jonas

Info: I Had Nowhere to Go

[ oubli ] [ atmosphère ] [ transmutation ] [ sélective ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

libéralisme

S’il m’est permis d’illustrer ces réflexions générales par un exemple personnel, je vous dirai que j’ai eu, dès ma première jeunesse, un goût passionné pour la médecine. Mais que, la pauvreté de ma famille et mon éloignement des centres universitaires m’ayant empêché de réaliser ma vocation, j’ai tout bonnement, avant de devenir écrivain, cultivé la terre comme mon père – et cela sans me considérer le moins du monde comme une victime de la société. Beaucoup moins en tout cas que si, ayant eu toutes les facilités à ma disposition, j’étais aujourd’hui un médecin fonctionnarisé sous un régime totalitaire...

La cité idéale ne pouvant pas exister, quelle est donc, par rapport aux besoins profonds de l’être humain, la forme de société la meilleure ? – ou la moins mauvaise ? Je m’obstine à répéter que c’est la société pluraliste, décentralisée, concurrentielle, bref la société libérale, mais à condition que l’Etat y soit, au double sens du mot, le gardien des libertés, c’est-à-dire prévienne leurs abus sans paralyser leur exercice.

Auteur: Thibon Gustave

Info: Dans "L'équilibre et l'harmonie", Librairie Arthème, Fayard, 1976, page 234

[ éléments biographiques ] [ idéaux politiques ] [ fierté ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

transfert psychanalytique

Si le patient substitue l’analyste à son père (ou à sa mère), il lui confère en même temps le pouvoir que son surmoi exerce sur son moi, puisque ce sont justement ses parents qui ont été, comme nous savons, l’origine de ce surmoi. Le nouveau surmoi a donc la possibilité de procéder à une post-éducation du névrosé et peut rectifier certaines erreurs dont les parents furent responsables dans l’éducation qu’ils donnèrent. C’est d’ailleurs sur ce point qu’il convient de ne pas mésuser de l’influence qu’on a prise. Si tenté que puisse être l’analyste de devenir l’éducateur, le modèle et l’idéal de ses patients, quelque envie qu’il ait de les façonner à son image, il lui faut se rappeler que tel n’est pas le but qu’il cherche à atteindre dans l’analyse et même qu’il faillit à sa tâche en se laissant aller à ce penchant. En agissant de la sorte, il ne ferait que répéter l’erreur des parents dont l’influence a étouffé l’indépendance de l’enfant et que remplacer l’ancienne sujétion par une nouvelle.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Abrégé de psychanalyse", trad. Anne Berman, Presses Universitaires de France, 1949, page 43

[ effets ] [ risque ] [ neutralité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

complexe de castration

La petite fille [...] n’a pas à redouter de perdre son pénis, mais elle réagit au fait de n’en pas avoir été pourvue. Dès le début, elle envie le garçon et l’on peut dire que toute son évolution s’effectue sous le signe de cette envie du pénis. Elle s’efforce d’abord vainement de rivaliser avec le garçon, puis avec plus de succès, tente de trouver une compensation à son manque et ses efforts peuvent aboutir à lui faire adopter une attitude féminine normale. Quand, au cours de la phase phallique, elle cherche, comme le petit garçon, à se procurer des sensations voluptueuses en excitant ses organes génitaux, elle ne parvient pas toujours à obtenir une satisfaction suffisante et étend alors à toute sa personne le sentiment d’infériorité qu’a suscité chez elle la possession d’un pénis rabougri. En règle générale, cherchant à fuir tout ce qui lui rappelle la supériorité de son frère ou de ses camarades masculins, elle ne tarde pas à renoncer aux pratiques masturbatoires et se détourne alors tout à fait de la sexualité.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Abrégé de psychanalyse", trad. Anne Berman, Presses Universitaires de France, 1949, page 64

[ enfance ] [ sexuation ] [ complexe d'Œdipe ] [ femmes-hommes ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

éducation néolibérale

Il y a trente ans, les grandes entreprises britanniques, dans toutes les grandes villes, acceptaient les coûts de l'apprentissage et de l'éducation technique comme une sorte d'investissement général dont elles s'acquittaient volontiers ; maintenant c'est "Je ne peux pas et ne veux pas payer", dans les petites comme dans les grandes entreprises […].

Ce recul de la formation est à rapprocher de la possibilité pour les employeurs, surtout depuis 2004, de profiter des efforts fournis dans ce domaine par d'autres pays européens, grâce à la liberté de circulation dans l'UE. […]

Le recul du financement de la formation par les employeurs a aussi une autre raison […] : les entreprises voyant arriver sans rien débourser une population diplômée toujours plus nombreuse, il faudrait que l'enseignement universitaire soit vraiment inepte pour qu'elles voient un intérêt à payer des formations alternatives […]. Même si un diplôme a peu de compétences directement applicables, son haut niveau d'études atteste qu'il va probablement savoir acquérir rapidement les compétences spécifiques à son poste, et aussi qu'il a la discipline requise pour venir au travail régulièrement et à l'heure, quelles que soient les matières qu'il a étudiées.

Auteur: Goodhart David

Info: 6. ÉCONOMIE DU SAVOIR ET DÉMORALISATION ÉCONOMIQUE : Un secteur universitaire hypertrophié.

[ formatage académique ] [ Fourches caudines universitaires ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

discours du maître

Je suis hostile à la fabrication de visions du monde. Qu’on les laisse aux philosophes, qui professent ouvertement que le voyage de la vie est impossible sans un tel Baedecker pour leur donner des informations sur toutes choses. Acceptons avec humilité le mépris avec lequel les philosophes nous toisent du haut de leurs exigences sublimes. Mais, faute de pouvoir, nous aussi, abjurer notre orgueil narcissique, nous chercherons notre consolation dans l’idée que tous ces "maîtres de vie" vieillissent rapidement, que c’est justement notre petit travail à courte vue, borné, qui les oblige à faire paraître des éditions revues et corrigées, et que même les plus modernes de ces Badecker sont des tentatives de remplacer le vieux catéchisme, si commode et si complet. Nous savons bien le peu de lumière que la science a pu jusqu’à présent jeter sur les énigmes de ce monde ; tout le bavardage des philosophes n’y peut rien changer et un travail poursuivi avec patience, subordonnant tout à la seule exigence de certitude, peut progressivement modifier cet état de choses. Lorsque celui qui chemine dans l’obscurité chante, il nie son anxiété, mais il n’en voit pas pour autant plus clair.

Auteur: Freud Sigmund

Info: "Inhibition, symptôme et angoisse", traduit de l’allemand par Michel Tort, Presses Universitaires de France, 1973, page 12

[ idéaux ] [ illusions ] [ critique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

climat

En 2010, deux universitaires, Karin Becker et Olivier Leplatre, se sont mis en tête de rassembler, pour un volume futur ayant pour titre La Pluie et le Beau Temps dans la littérature française, un ensemble d'études analysant les liens que les écrivains entretiennent avec la météorologie ainsi que les modalités de leur compréhension du phénomène : anthropologiques, sociales, scientifiques, hygiéniques, poétiques, narratives. Au moment où le livre que vous avez entre les mains partait à l'imprimerie, Becker et Leplatre en était toujours à s'interroger : "Quelle place l'écrivain accorde-t-il au temps qu'il fait? Peut-on aller jusqu'à parler chez tel ou tel écrivain d'un véritable climat qui donne une cohérence à son univers?" Nous aimerions pour notre part ajouter deux points à cette réflexion. Un : peut-on imaginer une appréhension barométrique des œuvres littéraires, qui irait nécessairement de "Tempête" à "Très sec"? Et deux : en quoi l'air conditionné a-t-il renouvelé la littérature policière ?
Pour terminer, participons modestement à la météocritique littéraire en observant que dans Madame Bovary, Flaubert utilise dix-huit fois le mot pluie, mais jamais aucun des mots suivants : averse, ondée, bruine ou crachin. Chez Emma, quand ça tombe, ça tombe, voilà tout.

Auteur: Launet Edouard

Info: De la jouissance en littérature : 50 leçons

[ imagination ] [ écriture ]

 

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anthropocentrisme

Je viens de découvrir un nouveau gourou. Pas besoin de les chercher, ils sont comme les feuilles d'automnes, un peu partout suivant la saison, il suffit de savoir lire ou écouter. Celui-ci se nomme Jean-Pierre Garnier Malet. Il développe une théorie (comme quoi on a tous un double) qui expliquerait tout et son contraire. Système qu'il tente de rendre cohérent via de nombreuses acrobaties verbales, tout ça en agitant des papiers universitaires et en affirmant qu'il a passé des années et des années à y travailler 18 heures par jour. Bon. C'est toujours fascinant de constater combien on est prêt à gober à peu près n'importe quoi... Le plus drôle c'est que ce mec a peut-être raison ou partiellement raison. Mais comment savoir, pourquoi le croire lui ? Quelle est la différence entre ses dires et un bouqin de SF ? Que peut-il affirmer de différent des autres puisqu'il use des mêmes mots, vocables usés jusqu'à la corde, limités, aveuglants, prisons... Miroirs aux alouettes. Présent, passé, vie, mort... Aah, les conventions du langage, que nous voulons "fixées" puisque ce sont elles qui permettent d'établir un réel homéostatique rassurant. Les humains sont parvenus à créer leur propre réalité. Ils sont des parvenus.

Auteur: Mg

Info: 3 nov. 2019

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Ajouté à la BD par miguel