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avenir

La dernière partie de l'exposition, dramatique, soulève la question des rapports de la pensée utopique avec l'exercice du pouvoir. La dernière salle, consacrée aux années 60 et au thème "Changer la vie", montre que certaines tendances utopiques peuvent transformer la vie sans passer par le pouvoir politique. Je pense que c'est la leçon du stalinisme et du nazisme: l'utopie est légitime tant qu'elle se tient à l'écart de l'exercice du pouvoir. Le philosophe Paul Ricoeur explique bien, dans un entretien diffusé en fin de parcours, qu'un projet utopique se transforme en cauchemar dès lors qu'il devient outil de légitimation d'un pouvoir qui prétend la mettre en oeuvre. Il dit joliment que l'utopie doit toujours être quelque part en exil. C'est pour cela que Thomas More avait raison de la mettre "nulle part" et d'user d'une formule assez énigmatique à la fin de son livre: il dit qu'il vaut mieux espérer l'utopie que la souhaiter.

Auteur: Schaer Roland

Info: la quête de la société idéale en Occident

 

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espèce transitoire

Nous, les porteurs du signe, pouvions à bon droit passer aux yeux du monde pour étranges, insensés et dangereux. Nous étions des hommes éveillés ou en train de s'éveiller et nous aspirions à le devenir toujours plus complètement, tandis que les efforts des autres, leur recherche du bonheur, consistaient uniquement à adapter leurs opinions, leurs idéaux, leurs devoirs, leur vie et leur bonheur à ceux du troupeau. Chez eux, aussi, il y avait effort, force et grandeur. Mais alors que, selon notre conception, nous, les porteurs du signe, nous incarnions la volonté de la nature dirigée vers l'avenir, le nouveau, l'individuel, eux, s'étaient fixé comme but le maintien du passé. Pour eux, l'humanité - qu'ils aimaient comme nous l'aimions - représentait quelque chose d'achevé qui devait être conservé et protégé. Selon nous, l'humanité représentait un avenir lointain vers lequel nous étions " En Marche ", dont l'image n'était connue de personne et les lois écrites nulle part.

Auteur: Hesse Hermann

Info: Demian, p 194

[ utopie ] [ progressisme éclairé ] [ quête ] [ ouverture ] [ cladogénèse ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

Notre vie - à ma femme et à moi - est une " utopie réalisée "... Cinquante ans de félicité, même si le temps n'a pas d'importance... Tous mes premiers livres ont rendu compte de cela, ainsi que quelques poèmes écrits récemment... Je crois que ça a une résonance politique. Ce sont, par exemple, les Années Lula. Les poètes décrivent souvent le malheur, le fiasco, et je suis d'accord pour penser que les plus belles pages sont souvent les pages noires. Mais le plus difficile c'est quand même de rendre compte de la félicité, même si les mots " bonheur ", " félicité " sont, hélas ! galvaudés : on vend n'importe quoi au nom de la félicité, de l'amour, et un aspirateur amène le bonheur dans la maison, un bonheur à bon marché... Ces termes sont employés si facilement qu'ils ont perdu leur charge. Les gens qui ont touché au contenu de ces mots ont peut-être une plus grande suspicion quant à leur emploi.

Auteur: Rezvani Serge

Info:

[ couple ] [ conscience ] [ heureux ]

 

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utopie

Mon Dieu, faites qu'il pleuve tous les jours, à peu près de minuit à trois heures du matin, mais que ce soit une pluie lente et tiède, afin que la terre puisse bien s'imbiber ; qu'il ne pleuve pas sur la lavande et toutes les autres plantes qui Vous sont connues, dans Votre infinie bonté, comme des plantes amies de la sécheresse ; si Vous voulez, je vous en écrirai la liste sur un bout de papier ; et que le soleil brille toute la journée, mais pas partout (par exemple pas sur les rhododendrons), et qu'il ne soit pas trop ardent ; qu'il y ait beaucoup de rosée et peu de vent, une quantité raisonnable de vers de terre, pas de pucerons ni de limaces, pas de moisissures, et que, une fois par semaine, il pleuve du purin étendu d'eau et de la fiente de pigeon. Amen" Car, sachez-le, il en était ainsi au paradis terrestre ; sinon, ça n'aurait pas si bien poussé là-bas, voyons.

Auteur: Capek Karel

Info: L'Année du jardinier, p.79

[ Eden ]

 

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utopie

La durée de la semaine de travail était maintenant de vingt heures en moyenne mais ces vingt heures étaient une sinécure. Les tâches qui demeuraient encore étaient des besognes mécaniques de routine. L’intelligence humaine était trop précieuse pour être gaspillée alors que quelques centaines de transistors, une poignée de cellules photo-électriques et un mètre cube de circuits imprimés étaient parfaitement capables d’accomplir le même labeur. Certaines usines fonctionnaient des semaines entières sans recevoir la visite d’un seul être humain. On ne faisait appel à l’homme que pour dénouer les situations délicates, prendre les décisions, concevoir de nouvelles entreprises – les robots se chargeaient du reste.
Une pareille somme de loisirs aurait, un siècle plus tôt, créé d’énormes problèmes. L’éducation avait résolu la plupart d’entre eux, car un esprit bien meublé ignore l’ennui. Le niveau de culture existant aurait été inimaginable autrefois. Rien ne permettait de penser que l’intelligence de l’espèce eût progressé, mais pour la première fois, l’individu avait toutes les possibilités voulues pour utiliser au mieux ses capacités intellectuelles.

Auteur: Clarke Arthur C.

Info: Dans "Les enfants d'Icare", pages 127-128

[ automatisation ] [ temps libre ]

 
Mis dans la chaine

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Ajouté à la BD par Coli Masson

marginalité

Aujourd'hui, "utopie", pour moi, ça veut dire aussi hors de l'histoire. L'histoire, aujourd'hui, c'est l'Europe, la mondialisation, la centralisation. Mon utopie, c'est de dire: laissons les gens vivre au niveau du sol, comme disait Fernand Braudel. La cour [filmée dans Marius et Jeannette], c'est le niveau du sol. Je pense qu'il faut que soient préservés des pans entiers du monde à l'écart du mouvement précipité de l'histoire. Que des gens vivent en marge, dans le bon sens du terme. Je me souviens que Braudel disait que l'écart entre les chiffres officiels de la production de chaussures à Milan et les chiffres réels prouvait la bonne santé de la société italienne. Pour lui, c'était la preuve que le niveau du sol fonctionnait, et au niveau du sol les gens sont heureux. Contrairement au discours misérabiliste qui se lamente sur "ceux que la prospérité économique laisse au bord du chemin", je pense qu'on peut être très heureux au bord du chemin. A condition de n'y être pas seul et de faire bloc.

Auteur: Guédiguian Robert

Info: Première, décembre 1997

 

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commune de Paris

Le projet était de construire une république démocratique et sociale à partir de l’organisation des communes dans tout le pays, cellule de base de la vie sociale, économique et politique.

Les attributions de ces communes reprennent ce que le mouvement populaire avait construit pendant la Révolution de 1789 jusqu’au renversement du 9 thermidor an II - 27 juillet 1794.

Les assemblées générales communales de citoyens des deux sexes élisaient alors les membres du conseil général, ainsi que les membres des différents comités chargés des attributions de la commune : on retrouve bien sûr la fonction de garde nationale et de police, mais aussi celles des comités des subsistances, de l’instruction publique, des finances, de l’assistance.

Les élus étaient sous le contrôle permanent des citoyens, qui se réunissaient plusieurs fois par semaine en assemblées générales. Le système électoral, pratiqué par le mouvement populaire révolutionnaire dans la période 1789 - 1794, était celui que les communautés villageoises avaient hérité du Moyen Âge et pratiqué jusque-là, tandis que les villes avaient perdu, depuis le XVIe siècle, leurs libertés et franchises.

Auteur: Gauthier Florence

Info:

[ gouvernement ] [ contrôle du pouvoir ] [ utopie française ] [ démocratie directe ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

être humain

- Comment un homme s'assure-t-il de son pouvoir sur un autre, Winston?

Winston réfléchit:

- En le faisant souffrir répondit-il.

- Exactement. En le faisant souffrir. L'obéissance ne suffit pas. Comment, s'il ne souffre pas, peut-on être certain qu'il soit, non à sa volonté, mais à la vôtre? Le pouvoir est d'infliger des souffrances et des humiliations. Le pouvoir est de déchirer l'esprit humain en morceaux que l'on rassemble ensuite sous de nouvelles formes que l'on a choisies. Commencez vous à voir quelle sorte de monde nous créons? C'est exactement l'opposé des stupides utopies hédonistes qu'avaient imaginées les anciens réformateurs. Un monde de crainte, de trahison, de tourment. Un monde d'écraseurs et d'écrasés, un monde qui, au fur et à mesure qu'il s'affinera, deviendra plus impitoyable. Le progrès dans notre monde sera le progrès vers plus de souffrance. L'ancienne civilisation prétendait être fondée sur l'amour et la justice, la nôtre est fondée sur la haine. Dans notre monde, il n'y aura pas d'autres émotions que la crainte, la rage, le triomphe et l'humiliation. Nous détruirons tout le reste, tout. 

Auteur: Orwell George

Info: 1984, Ed.Folio, trad. Amelie Audiberti, p 376

[ bête politique ] [ pessimisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

habitudes

La routine est le seul style de vie à ma portée. Par routine, j’entends un petit répertoire d’activités tranquilles, les unes agréables les autres obligatoires. Le secret, pour leur conférer l’apparence du bonheur, est de rendre les contraintes plaisantes et d’éviter que les plaisirs ne deviennent contraignants — car si on a tout à gagner à joindre le plaisir aux premières, on perd beaucoup à mettre de l’obligation dans les seconds. En somme, la routine à laquelle je me plie ressemble à cette sagesse petite-bourgeoise prônée par Montaigne visant une existence "sans miracle ni extravagance". Rien n’égale en charme, à mes yeux, le train paisible de l’amour, de l’écriture, de la lecture et autres agréments, auquel je me laisse aller sans réserve ni vergogne. — Mais alors, me dira-t-on, que faites-vous de l’aventure ? De la lutte ? Hélas ! L’une demande une curiosité et l’autre une vitalité que je n’ai pas. Les chasseurs de nouveaux horizons me rasent. Les rebelles me lassent. La vraie vie est ailleurs ? Qu’ils y aillent. Mon utopie est ici, entre la plage, ma chambre, ma bibliothèque. Et c’est un territoire que je défendrai manu militari.

Auteur: Schiffter Frédéric

Info: Journées perdues

[ éloge ] [ familiarité des jours ] [ simplicité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

jeu de mots

Humanité solidaire, humanité sans leader.
Car si le second cas n'est pas ventilé à tous les étages, notre existence "entre êtres humains" se métamorphose et devient une vie "en traitres humains". Trop de pouvoir centralisé et controlé par trop peu d'individus, voilà le symptôme de la maladie.
Nous constituons une intelligence collective. Internet en donne la preuve éclatante aujourd'hui avec Snowden et les évènements autour de la Syrie. Cette méta intelligence et son amour lucide, issus de l'équilibre généré par les interactions entre tous ses membres de bonne volonté, sont de loin supérieurs à un pouvoir concentré des politiques/financiers/oligarques. Nous sommes tous partie d'une ruche qui génère ensemble pouvoir et contre-pouvoir et Snowden a montré comment les USA tentent, et y arrivent parfois, de la contrôler.
Il faut soutenir toutes les tentatives qui vont à l'encontre des américains dans ce domaine, développer l'open source et inciter les gens à l'utiliser. De plus si chacun parsème ses mails de phrases comme : fuck Obama, Oussama my friend, imperialistics USA, et autres indications efficaces que nous transmettront les whistle blowers spécialistes, on va mettre un gros bordel dans leur machin. Machiavel ne passera pas.

Auteur: Mg

Info: 10 sept 2013

[ espérance ] [ utopie ]

 

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