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île des Canaries

Or les attractions touristiques de Lanzarote sont peu nombreuses ; elles sont au nombre de deux. La première, un peu au nord de Guatiza, est constituée par le "Jardin de Cactus". Différents spécimens, choisis pour leur morphologie répugnante, sont disposés le long d’allées pavées de pierre volcanique. Gras et piquants, les cactus symbolisent parfaitement l’abjection de la vie végétale – pour ne pas dire plus. Le "Jardin de Cactus", quoi qu’il en soit, est peu étendu ; la question de la visite, pour ce qui me concerne, aurait pu être réglée en moins d’une demi-heure, mais j’avais choisi l’excursion de groupe, et il fallut attendre un moustachu belge. [...]

La seconde attraction touristique de Lanzarote est plus étendue ; elle constitue le clou du voyage. Il s’agit du Parque Nacional de Timanfaya, située à l’épicentre des éruptions volcaniques. Les mots de "parc national" ne doivent pas faire illusion : sur les douze kilomètres carrés de la réserve on est à peu près sûr de ne rencontrer aucun animal vivant, hormis quelques chameaux orientés vers l’exploitation touristique.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: "Lanzarote", Librio, 2021, pages 17-18

[ que faire ? ] [ point d'intérêt ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

science-fiction

Telle une immense lésion purulente, la jungle gisait exposée sous l’hélicoptère à cabine ouverte. De massifs bouquets de gymnospermes géants s'étendaient sur les toits des bâtiments submergés dont ils gommaient les contours blancs rectangulaires. Çà et là, un vieux château d'eau en béton jaillissait du bourbier, les restes d'une jetée de fortune flottaient près d'un immeuble de bureaux en ruines, envahis d'acacias au feuillage touffu et de tamaris fleuris. D'étroits cours d'eau, changés en tunnels de lumière verte par des voûtes végétales, s'écartaient en sinuant des grandes lagunes et finissaient par rejoindre les chenaux larges de six cents mètres qui parcouraient les anciennes banlieues. La vase recouvrait tout, s'agglomérait en de gigantesques bancs contre un viaduc de chemin de fer ou une suite d'immeubles en arc de cercle, se déversait à travers une arcade engloutie tel le contenu fétide de quelque moderne Cloaca Maxima. La plupart des petits lacs en étaient désormais emplis, disques de boue jaune recouverts de moisissures d'où émergeait un enchevêtrement touffu de formes végétales rivales - jardins murés d'un Éden aliéné.

Auteur: Ballard James Graham

Info: Le monde englouti

[ réchauffement ]

 

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agriculture

Le soleil et la sève végétale parlent continuellement, dans les champs, de ce qu’il y a de plus grand au monde. Nous ne vivons pas d’autre chose que d’énergie solaire ; nous la mangeons, et c’est elle qui nous maintient debout, qui fait mouvoir nos muscles, qui corporellement opère en nous tous nos actes. Elle est peut-être, sous des formes diverses, la seule chose dans l’univers qui constitue une force antagoniste à la pesanteur ; c’est elle qui monte dans les arbres, qui par nos bras soulève des fardeaux, qui meut nos moteurs. Elle procède d’une source inaccessible et dont nous ne pouvons pas nous rapprocher même d’un pas. Elle descend continuellement sur nous. Mais quoiqu’elle nous baigne perpétuellement nous ne pouvons pas la capter. Seul le principe végétal de la chlorophylle peut la capter pour nous et en faire notre nourriture. Il faut seulement que la terre soit convenablement aménagée par nos efforts ; alors, par la chlorophylle, l’énergie solaire devient chose solide et entre en nous comme pain, comme vin, comme huile, comme fruits. Tout le travail du paysan consiste à soigner et à servir cette vertu végétale qui est une parfaite image du Christ.

Auteur: Weil Simone

Info: "La condition ouvrière", Journal d'usine, éditions Gallimard, 2002, page 427

[ vision cosmique ] [ homme-végétal ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

Gaïa

La planète était un organisme pensant multi complexe qui harmonisait en virtuose une infinité de plans interconnectés. Il suffisait de se concentrer sur un point pour pouvoir en déguster des détails : lunaire attente de la grande araignée contemplative des cavernes, accroupie au coin de sa toile obscures. Réflexions lentes parce que fouillées émanant des grandes strates minérales continentales, occupées sans cesse, épaule contre épaule, à trouver une place confortable. Gamberges exploratoires inquiètes secrétées par d'organisées et craintives sociétés de fourmis. Profonde méditation verticale d'un sequoia isolé sous la pluie. Puis d'un deuxième, d'un troisième... Vive insouciance miroitante projetée par d'innombrables et bondissants dauphins blanc argent. Envahissante arrogance égocentrée d'une société humaine tentaculaire et compulsive qui faisait penser à un vernis non adapté sur une mappemonde. Admiratives incrédulités pensives de milliards et de milliards d'extrémités végétales caressées par les vents, rassemblées en marées douces. Interminables litanies dubitatives sourdant des nuages, de toutes tailles, isolés ou en groupes... Oniriques ruminations rêveuses d'ours de l'hémisphère nord en hibernation. Electriques pulsions de colère interne de chats domestiques indument sortis de leurs sommeils... Avec en arrière-plan toujours, toujours...

La pesante et maternelle pulsion de l'océan terrestre.

Auteur: Mg

Info: 4 septembre 2015

[ simultanéité ]

 

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science-fiction

- Tu comprends Gontran... Mâles égoïstes et femelles altruistes, c'est notre stade de vie à nous, un antagonisme que le cosmos a créé pour projeter la vie animale un peu plus loin. Même si avant nous certaines formes végétales usaient de plus de deux parents pour se reproduire. Je pense aux champignons, avec toutes ces polarités différentes.
- ...
- Et avec l'homme ces polarités se sont ouvertes grâce à notre mobilité... Déjà ce que notre civilisation peut réaliser est exceptionnel... Mais dans le cas de ce qui vient de nous être dévoilé, nous sommes enfoncés dans les grandes largeurs. Nous voilà face à une civilisation qui jongle avec les polarités reproductrices de système planétaires...
Elle contemplait, rêveuse, le schéma multidimensionnel concocté par notre Intelligence Artificielle externe qui se matérialisait en hologramme au centre de la pièce.
- Et tu peux être sûr que ce n'est pas suffisant pour eux. Ils ont des objectifs au-delà... Mais va savoir lesquels ?
S'installa un long silence que je ne rompis pas. Elle se tourna à nouveau vers moi formant un cercle avec son pouce et son index comme si elle me posait une question.
- Tu veux mon avis ?
- Tu vas me le donner de toutes façons.
- Ça me fout les boules.

Auteur: Mg

Info: 8 janv. 2016

[ sens-de-la-vie ]

 

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néo-capitalisme

Kekulé rêve du Grand Serpent qui tient sa propre queue dans sa bouche, le Serpent rêveur qui entoure le Monde. Mais la mesquinerie, le cynisme avec lesquels ce rêve est utilisé. Le Serpent qui annonce "Le Monde est une chose fermée, cyclique, résonnante, un éternel retour", doit être placé dans un système dont le seul but est de violer le Cycle. Prendre et ne pas rendre, exigence que "productivité" et "gains" continuent d'augmenter avec le temps, le Système enlève au reste du Monde ces vastes quantités d'énergie pour que sa propre minuscule fraction désespérée fasse du profit : et pas que la plus grande partie de l'humanité - les plus grandes autres parts du Monde, animale, végétale et minérale, sont mises à mal dans le processus. Le système peut comprendre ou pas qu'il ne fait que gagner du temps. Et ce temps n'est que ressource artificielle, sans valeur pour qui ou quoi que ce soit hors du le Système, qui va tôt ou tard s'effondrer, lorsque sa dépendance à l'énergie deviendra plus importante que ce que le Monde peut fournir, entraînant avec lui des âmes innocentes sises le long de la chaîne de la vie. Vivre dans le Système, c'est comme traverser le pays dans un bus conduit par un maniaque suicidaire... C'est vrai qu'il est plutôt aimable, puisqu'il continue à faire des blagues dans les hauts-parleurs...

Auteur: Pynchon Thomas

Info: Gravity's Rainbow

[ sans issue ] [ ouroboros ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

végétal

La communication des plantes par voie chimique commence à être un sujet d'étude. En effet, certains éléments laissent penser que les plantes sécrètent des substances grâce auxquelles elles peuvent se transmettre des informations entre elles. Le cas des acacias d'Afrique est un exemple connu de ce phénomène : lorsqu'une antilope commence à brouter le feuillage de l'acacia, celui-ci sécrète aussitôt des tanins (polyphénols ) dans ses feuilles basses, ce qui les rend amères et indigestes. En parallèle, il diffuse un message d'alerte en émettant des molécules volatiles, principalement de l'éthylène, qui sont dispersées par le vent et captées par les arbres voisins. Ceux-ci synthétisent alors à leur tour des tanins protecteurs. Les antilopes se sont adaptées et ne se nourrissent plus que du feuillage inoffensif des arbres situés dans le sens contraire du vent, n'ayant pas reçu les émissions gazeuses de leurs voisins. Lorsqu'il y a quelques décennies les hommes ont voulu construire des parcs pour les antilopes, celles-ci n'ont plus été en mesure de remonter contre le vent et ont du brouter les feuillages toxiques, provoquant leur mort. C'est un bel exemple de l'autodéfense végétale. L'acacia tue quand il est trop la proie des brouteurs, il sécrète alors plus de tanin, ce qui tue les êtres vivant qui l'on consommé... Même les acacias voisins qui n'ont pas été agressés sont avertis par message chimique des autres acacias.

Auteur: Baluska Frantisek

Info:

[ animal ] [ interaction ] [ défense ]

 

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écologie

Dans le rapport rendu public lundi 8, les quelques centaines d'experts mondiaux du climat réunis au sein du Giec se livrent à un exercice pédagogique des plus distrayants. Voici le monde tel qu'il sera si le réchauffement se limite à 1.5°C, avancent-ils. Et voici comment il sera s'il atteint 2°C. Quelques centigrades de plus ou de moins, et tout change. Exemple : à 2°C, le niveau des mers gagne 10 centimètres, et ce sont 10 millions de personnes qui se retrouvent à la rue [...]. A 2°C, seulement 5.5% du globe reste zone refuge pour les espèces vivantes (alors que ce chiffre grimpe à 14% si on limite le réchauffement à 1.5°C).
[...]
Le message est clair : il faut se bouger, et vite. Pour tenir l'objectif, faire baisser de 45% les émissions de gaz carbonique d'ici à 2030. Et ce n'est pas de la tarte !
[...]
Les recettes magiques sortent donc du chapeau : pour commencer, planter des forêts, et des mangroves, et des espèces végétales ad hoc qui capteront le carbone. Mais, surtout, proposent certains joyeux géo-ingénieurs, mieux vaut continuer de vivre comme aujourd'hui, en jetant le CO2 par les fenêtres, puis le capter, le piéger, le comprimer et le stocker en profondeur.
Certes, on ne sait pas encore faire. Il y aura des fuites. Personne ne voudra vivre à côté de ces bombes à retardement. Mais c'est la voie que prônent, notamment, les Américains. Lesquels ont dénoncé l'accord de Paris et comptent bien devenir les champions du stockage.
[...] Apprenons donc vite à stocker : aménageons pour cela nos anciennes mines, nos grottes, nos catacombes... Et nos arrière-petits-enfants n'auront qu'à se débrouiller !

Auteur: Porquet Jean-Luc

Info: A nous deux, Celsius, Le Canard Enchaîné, n° 5110, mercredi 10 octobre 2018

[ cynisme ] [ court terme ] [ solutions miracles ]

 
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collapsologie

L’an 2050 est présenté [par Joe Quirk] comme une "échéance mortelle" (deadly deadline), du fait de la conjonction de plusieurs manques en ressources essentielles pour la survie de l’humanité :
- Pénurie d’eau. La moitié de la population mondiale sera touchée. (Au cours du dernier demi-siècle, la quantité d’eau douce disponible par habitant de la terre a déjà été divisée par deux.)
- Pénurie de nourriture. Même avec un accroissement de 50% des rendements agricoles, avance Quirk, il faudrait pour nourrir l’humanité en 2050 augmenter l’aire des surfaces cultivées de 22 millions de kilomètres carrés, une étendue presque équivalente à celle de l’Amérique du Nord (ou quarante fois la France, dont on sait par ailleurs que les surfaces agricoles se réduisent à un rythme alarmant sous les avancées du bitume).
- Pénurie d’hydrocarbures. (On pourrait aussi ajouter : pénurie de métaux. Il reste beaucoup d’hydrocarbures dans le sol, mais de plus en plus de métaux sont nécessaires pour les extraire ; il reste beaucoup de minerais à exploiter, mais il faut de plus en plus d’énergie pour y avoir accès […].)
- Pénurie de poissons. Au rythme actuel de pêche, les océans seront vides en 2050. (L’aquaculture ne saurait être une solution, dans la mesure où les poissons d’élevage sont nourris avec des farines de poissons sauvages – qui n’existeront plus -, ou des farines végétales – mais les terres agricoles manqueront.)
- Pénurie de phosphates. (L’épuisement des sols provoqué par l’agriculture telle qu’elle est actuellement pratiquée ne peut être compensé que par un recours massif aux engrais phosphatés, qui viendront à manquer.)
- Pénurie des terres. 80% des mégapoles, qui ne cessent de grossier, sont situées sur une côte ou dans une plaine fluviale menacées par l’élévation du niveau de la mer.

Auteur: Rey Olivier

Info: Dans "Leurre et malheur du transhumanisme", pages 172 à 174

[ épuisement des ressources naturelles ]

 

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nature

La forêt vierge était le domaine du mensonge, du piège, du faux-semblant ; tout y était travesti, stratagème, jeu d’apparences, métamorphose. Domaine du lézard-concombre, de la châtaigne-hérisson, de la chrysalide-mille-pattes, de la larve à corps de carotte, du poisson-torpille, qui foudroyait du fond de la vase visqueuse. Lorsqu’on passait près des berges, la pénombre qui tombait de certaines voûtes végétales envoyait vers les pirogues des bouffées de fraîcheur. Mais il suffisait de s’arrêter quelques secondes pour que le soulagement que l’on ressentait se transformât en une insupportable démangeaison causée, eût-on dit, par des insectes. On avait l’impression qu’il y avait des fleurs partout ; mais les couleurs des fleurs étaient imitées presque toujours par des feuilles que l’on voyait sous des aspects divers de maturité ou de décrépitude. On avait l’impression qu’il y avait des fruits ; mais la rondeur, la maturité des fruits, étaient imités par des bulbes qui transpiraient, des velours puants, des vulves de plantes insectivores semblables à des pensées perlées de gouttes de sirop, des cactées tachetées qui dressaient à un empan du sol une tulipe en cire safranée. Et lorsqu’une orchidée apparaissait, tout en haut, au-dessus des bambous et des yopos, elle semblait aussi irréelle et inaccessible que l’edelweiss alpestre au bord du plus vertigineux abîme. Mais il y avait aussi les arbres qui n’étaient pas verts, qui jalonnaient les bords de massifs couleur amarante, s’incendiaient avec des reflets jaunes de buisson ardent. Le ciel lui-même mentait parfois quand, inversant sa hauteur sur le mercure des lagunes, il s’enfonçait dans les profondeurs insondables comme le firmament. Seuls les oiseaux étaient vrais, grâce à la claire identité de leur plumage. Les hérons ne trompaient pas, quand leur cou s’infléchissait en point d’interrogation ; ni quand, au cri du vigilant coq-héron, ils prenaient leur vol effrayé dans un frémissement de plumes blanches.

Auteur: Carpentier Alejo

Info: Le partage des eaux

[ sauvage ] [ littérature ]

 

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