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statue

Giacometti aimait marcher, il sillonnait les rues de Paris, il dessinait et prenait des notes. Pour lui, l'homme qui marche semble être une sorte d'archétype; une image originelle ou un modèle: l'être en mouvement, le personnage qui allonge le pas en balançant les bras, où va-t-il ? Que voit-il ? Nous le reconnaissons, nous allons vers d'autres destinations, nous voyons autre chose, mais les sculptures de Giacometti illustrent et approfondissent deux états fondamentaux de la nature et de l'être humain: bouger et rester immobile.

Auteur: Espedal Tomas

Info: Marcher, p 156

[ mobile ]

 

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hubris

Bientôt, les femmes n’auront plus besoin de porter leurs enfants, ni de père pour procréer. Des organes d’animaux attendent partout dans le monde d’être greffés sur des humains. Des appareils permettront aux aveugles de voir, aux sourds d’entendre, aux paralytiques de marcher. De nouveaux médicaments nous maintiendront jeunes et efficaces bien au-delà de cent ans. Immortels ? Peut-être. L’ordinateur sous-cutané décuplera nos possibilités sensorielles. Puis commencera la mutation totale. On pourra intervenir sur les embryons, les améliorer. Créer la vie ? L’Homo scientificus, tout-puissant pour l’éternité, va-t-il concurrencer Dieu ?

Auteur: Debré Bernard

Info: Dans "La grande transgression"

[ transhumanisme ] [ autosuffisance ] [ PMA ] [ mégalomanie ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

clarté

En fait d'exposition d'idées, il est un certain point de clarté au-delà duquel toute idée perd nécessairement de sa force ou de sa délicatesse. Ce point de clarté est, aux idées, ce qu'est, à certains objets, le point de distance auquel ils doivent être regardés, pour qu'ils offrent leurs beautés attachées à cette distance. Si vous approchez trop de ces objets, vous croyez l'objet rendu plus net ; il n'est rendu que plus grossier. Un auteur va-t-il au-delà du point de clarté qui convient à ses idées, il croit les rendre plus claires ; il se trompe, il prend un sens diminué pour un sens plus net.

Auteur: Marivaux Pierre Carlet de Chamblain de

Info: Pensées sur différents sujets 1719/Journaux et Oeuvres diverses/Classiques Garnier 1988 p.54

[ . ]

 

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lecture

Il y a, je crois, plus d'idées réelles dans les Confessions de Rousseau que dans son Émile ; et il est rare que l'on lise des Mémoires sans en tirer quelque chose. Si vous me demandiez ce qu'il faut lire pour connaître l'homme, je conseillerais plutôt de lire Balzac ou Stendhal, qui ont recueilli et enchâssé tant de paroles échappées, que La Rochefoucauld lui-même, qui s'étudie à répéter la même chanson. Encore va-t-il jusqu'au bout de son refrain ; mais ceux qui l'ont connu entendirent sans doute des chansons plus libres. Faites attention à ceci que le vrai observateur semble toujours distrait ; c'est qu'il guette l'imprévisible chant du merle.

Auteur: Alain

Info: Propos I, Bibliothèque de la Pléiade, nrf Gallimard 1956, 21 juillet 1921 p.258

[ quête ] [ réflexivité ] [ affût ] [ attention flottante ]

 

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distanciation

De toutes les choses ridicules, la plus ridicule est, me semble-t-il, d'être très affairé en ce monde, d'être un homme expéditif à table comme au travail. En conséquence, quand je vois, au moment décisif, une mouche se poser sur le nez d'un homme d'affaires de ce genre, ou s'il est éclaboussé par une voiture qui le dépasse au galop, ou que le Knippelsbro se lève devant lui, ou qu'une tuile tombe, et le tue, je ris de bon coeur. Et qui pourrait bien s'empêcher de rire ? Qu'est-ce qu'ils peuvent bien faire ces agités toujours pressés ? En va-t-il d'eux comme de cette femme qui, dans son affolement, en voyant qu'il y avait le feu à la maison, sauva les pincettes ? Que sauvent-ils de plus du grand incendie de la vie ?

Auteur: Kierkegaard Søren Aabye

Info: Ou bien... Ou bien, I

[ question ] [ gens pressés ]

 

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Ajouté à la BD par Bandini

développement durable

Autre exemple, la voiture électrique qui est en fait une catastrophe écologique quand on voit le massacre des régions d'où on extrait le lithium. Savez-vous aussi que les réserves de lithium permettent de remplacer au plus 1/3 des seules voitures françaises ? Et que vont faire les autres ? Et que va faire le possesseur d'un voiture électrique aux batteries en fin de vie ? Alors que chaque hiver on demande d'éteindre les guirlandes de Noël pour quelques dizaines de watts, comment faire face à des millions de recharges à 7.000 watts, de nuit sans panneaux solaires ? Combien de centrales électriques va-t-il falloir construire, et combien de lignes HT faudra-t-il renforcer pour faire face à cette consommation dantesque ?? Mais sans prendre le temps d'une réflexion élémentaire, on décide de supprimer les voitures thermiques sans savoir par quoi les remplacer…

Auteur: Métairy De Paul

Info: http://silicium.blogspirit.com/files/Rugy%20plus.pdf

[ hypocrisie ] [ déplacement ] [ fausse solution ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

hommes-femmes

L'histoire de notre ménage se confondait avec l'histoire de nos disputes : nous nous tenions mutuellement rigueur d'une mésentente continue, et chacun portait le deuil d'un amour que nous avions rêvé au lieu de le vivre. En va-t-il ainsi de tous les amoureux dont on jalouse les étreintes en public, et dont l'imperceptible succession vous laisse croire les amours plus durables que le vôtre ? Pourquoi Dieu permet-il la lente désunion de ceux dont il a permis la rencontre et l'intimité ? On assure que le temps, qui étouffe les affections superficielles, ne cesse de ranimer les plus profondes. [...] Et à la manière de certains divorcés qui cohabitent après leur divorce, nous demeurions enlacés par la longue tristesse de ne point réussir à nous entendre.

[...] Il vient dans un ménage une époque où chacun des époux n'a plus la faculté, qu'il voudrait détenir toujours, de réserver à l'autre le meilleur de soi, que l'accoutumance anéantit lentement à votre insu : une richesse affective en vous ne reste disponible qu'au profit de l'étrangère qui l'exhume pour votre effroi.

Auteur: Guillet Christian

Info: Dans "Au nom du père", pages 138-139

[ couple ] [ banalité quotidienne ] [ fantasme-réalité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

insensibilité

Une fourreuse du passage Dauphine, une soixantaine d'années, à qui j'ai souvent parlé à cause de ses chiens, s'est jetée à la Seine il y a quelques jours. Inconsolable de la mort d'un fils il y a une dizaine d'années. Pertes d'argent. Mauvaises affaires. Mari toujours dehors. Le "Fléau" me parlait de cela ce soir dans mon bureau. Je me suis mis à éclater de rire. Scandalisée de cela. Me traitant de monstre, homme abominable. Je n'en riais que plus fort. C'est vrai, à la fin. Faut-il que je me désole parce que cette femme s'est jetée à l'eau ? Je m'en fiche complètement. Va-t-il falloir aussi que je m'attendrisse sur les tuberculeux, les goitreux, les borgnes, les bancals, les gens qui n'ont qu'un testicule, tous les mal bâtis d'une façon ou d'une autre. C'est agaçant, à la fin. Je m'en fiche complètement. Toutes ces jérémiades à la mode d'aujourd'hui ! C'est comme l'affaire des timbres antituberculeux. Des timbres antituberculeux ? Quel français ! J'attends qu'on vienne m'en offrir dans la rue. Car c'est devenu maintenant une sorte de quête. Je crois bien que je m'offrirai ce plaisir de répondre que je m'en fiche complètement.

Auteur: Léautaud Paul

Info: 19 décembre 1932 II p.1149

[ rejet ] [ sécheresse ] [ hargne ] [ vacherie ] [ misanthropie ]

 

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déclaration d'amour

Hé quoi ! Vous êtes étonnée
Qu'au bout de quatre-vingts hivers,
Ma Muse faible et surannée
Puisse encor fredonner des vers ?

Quelquefois un peu de verdure
Rit sous les glaçons de nos champs ;
Elle console la nature,
Mais elle sèche en peu de temps.

Un oiseau peut se faire entendre
Après la saison des beaux jours ;
Mais sa voix n'a plus rien de tendre,
Il ne chante plus ses amours.

Ainsi je touche encor ma lyre
Qui n'obéit plus à mes doigts ;
Ainsi j'essaie encor ma voix
Au moment même qu'elle expire.

"Je veux dans mes derniers adieux,
Disait Tibulle à son amante,
Attacher mes yeux sur tes yeux,
Te presser de ma main mourante."

Mais quand on sent qu'on va passer,
Quand l'âme fuit avec la vie,
A-t-on des yeux pour voir Délie,
Et des mains pour la caresser ?

Dans ce moment chacun oublie
Tout ce qu'il a fait en santé.
Quel mortel s'est jamais flatté
D'un rendez-vous à l'agonie ?

Délie elle-même, à son tour,
S'en va dans la nuit éternelle,
En oubliant qu'elle fut belle,
Et qu'elle a vécu pour l'amour.

Nous naissons, nous vivons, bergère,
Nous mourons sans savoir comment ;
Chacun est parti du néant :
Où va-t-il ?... Dieu le sait, ma chère.

Auteur: Voltaire

Info: A Mme Lullin

[ poème ]

 

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guerre

Ceux qui exposent leur vie jugent peut-être qu'ils donnent assez. Examinons ceux qui n'exposent point leur vie. Beaucoup se sont enrichis, soit à fabriquer pour la guerre, soit à acheter et revendre mille denrées nécessaires qui sont demandées à tout prix. J'admets qu'ils suivent les prix ; les affaires ont leur logique, hors de laquelle elles ne sont même plus de mauvaises affaires. Bon. Mais, la fortune faite, ne va-t-il pas se trouver quelque bon citoyen qui dira : "J'ai gagné deux ou dix millions ; or j'estime qu'ils ne sont pas à moi. En cette tourmente où tant de nobles hommes sont morts, c'est assez pour moi d'avoir vécu ; c'est trop d'avoir bien vécu ; je refuse une fortune née du malheur public ; tout ce que j'ai amassé est à la patrie ; qu'elle en use comme elle voudra ; et je sais que, donnant ces millions, je donne encore bien moins que le premier fantassin venu" ? Aucun citoyen n'a parlé ainsi. Aucune réunion d'enrichis n'a donné à l'État deux ou trois cents millions. Or si la patrie était réellement aimée plus que la vie, on connaîtrait ce genre d'héroïsme, et même, puisque celui qui donne sa vie devait la donner, les héros du coffre-fort donneraient encore moins que leur dû.

Auteur: Alain

Info: Mars ou la guerre jugée, <p.552>

[ manipulée ]

 

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