Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 127
Temps de recherche: 0.0549s

souvenir

Une chose m'humilie : la mémoire est souvent la qualité de la sottise ; elle appartient généralement aux esprits lourds, qu'elle rend plus pesants par le bagage dont elle les surcharge. Et néanmoins, sans la mémoire, que serions-nous ? Nous oublierions nos amitiés, nos amours, nos plaisirs, nos affaires ; le génie ne pourrait rassembler ses idées ; le coeur le plus affectueux perdrait sa tendresse, s'il ne se souvenait plus ; notre existence se réduirait aux moments successifs d'un présent qui s'écoule sans cesse ; il n'y aurait plus de passé. Ô misère de nous ! Notre vie est si vaine qu'elle n'est qu'un reflet de notre mémoire.

Auteur: Chateaubriand François-René de

Info: Mémoires d'outre-tombe, t.1, Flammarion 1982, Première partie, Livre deuxième, chap.3 p.69

[ . ]

 

Commentaires: 0

renoncement

Je me suis débattu longtemps aussi violemment que vainement. Sans adresse, sans art, sans dissimulation, sans prudence, franc, ouvert, impatient, emporté, je n’ai fait en me débattant que m’enlacer davantage et leur donner incessamment de nouvelles prises qu’ils n’ont eu garde de négliger. Sentant enfin tous mes efforts inutiles et me tourmentant à pure perte j’ai pris le seul parti qui me restait à prendre, celui de me soumettre à ma destinée sans plus regimber contre la nécessité. J’ai trouvé dans cette résignation le dédommagement de tous mes maux par la tranquillité qu’elle me procure et qui ne pouvait s’allier avec le travail continuel d’une résistance aussi pénible qu’infructueuse.

Auteur: Rousseau Jean-Jacques

Info: Les Rêveries du promeneur solitaire

[ vieillir ] [ fuite ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

culte de l'action

"Il faut imaginer Sisyphe heureux". Quand on me rappelle cette formule d'Albert Camus, je visualise sur le champ un hamster décidé coûte que coûte à faire tourner sa roue - n'en sortant que pour manger et dormir. S'il parlait et si on l'interrogeait sur la raison d'une pareille persévérance à patiner dans l'absurde, l'animal dirait qu'il a des "projets", qu'il veut faire "avancer les choses", qu'il milite dans "le sens de l'histoire". Jusqu'au jour où on le retrouverait mort et desséché à côté de sa petite mangeoire - et où sans doute un émule de Camus trouverait dommage de ne pas le remplacer afin de recommencer cette partie de plaisir.

Auteur: Schiffter Frédéric

Info: Dans "Délectations moroses" "La roue tourne, mais le hamster est mort".

[ éternel recommencement ] [ causes vaines ] [ ironie ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

christianisme

La religion est vraie, ou elle est fausse : si elle n'est qu'une vaine fiction, voilà, si l'on veut, soixante années perdues pour l'homme de bien, pour le chartreux ou le solitaire : ils ne courent pas un autre risque. Mais si elle est fondée sur la vérité même, c'est alors un épouvantable malheur pour l'homme vicieux : l'idée seule des maux qu'il se prépare me trouble l'imagination ; la pensée est trop faible pour les concevoir, et les paroles trop vaines pour les exprimer. Certes, en supposant même dans le monde moins de certitude qu'il ne s'en trouve en effet sur la vérité de la religion, il n'y a point pour l'homme un meilleur parti que la vertu.

Auteur: La Bruyère Jean de

Info: Les Caractères/Oeuvres/la Pléiade/Gallimard 1951<p.452 XVII, 13>

[ bipolarité ] [ inquiétant ] [ père fouettard ]

 

Commentaires: 0

montagne

Le télésiège situé du côté sud de la vallée fonctionnait toujours, comme lorsqu'ils l'avaient quitté. Le moteur produisait un bourdonnement sourd, et la ferraille s'entrechoquait tandis que les sièges vides décrivaient une boucle au bas de la pente avant de reprendre leur vaine ascension. De l'autre côté, ils redescendaient à un rythme régulier donnant la vague impression d'avoir traversé un feu, ou une guerre, ou d'avoir vécu quelque chose de terrible qui les aurait laissés, cependant stoïques et indifférents. Bien qu'il ne s'agisse que de sièges vides, on pouvait trouver une inanité glaçante à leur existence morne et linéaire, le long des câbles suspendus. Comme s'ils avaient eu la possibilité d'apprendre quelque chose, mais avaient échoué à le faire.

Auteur: Joyce Graham

Info: Au coeur du silence

[ remontée mécanique ]

 

Commentaires: 0

pessimisme

Passant éphémère, tiré du néant sans borne qui règne en deçà et au-delà de soi, comme d'un sommeil de plomb auquel on retournera pour toujours, l'on est vite persuadé que, si le monde existe bel et bien, c'est sur un fond insondable d'inexistence, comme un rêve bon ou mauvais surnage et puise sa force suggestive de cette perte de conscience généralisée. Né sous un mauvais signe assurément, celui de l'absence de sens et de la fin absolue de tout, il y a, paraît-il, de la force et de la noblesse, bien vaines à coup sûr, à rester sur le pont coûte que coûte quand tout sombre irrémédiablement autour de soi et que l'on sait qu'il n'y aura pas de main secourable.

Auteur: Voignier Hubert

Info: Le débat solitaire, Cheyne, p. 67

[ vivre ] [ mourir ] [ onirisme ]

 

Commentaires: 0

vacherie

Certains de mes amis très chers ayant de l'affection pour Henri de Régnier, cadavre au menton de galoche, oublié debout, sous la pluie, en habit d'académicien, par un assassin distrait, je me dis qu'il subsiste en Régnier quelque chaleur humaine ou quelque don oublié de moi. Des vers froids, compassés, symétriques, aussi laids et vainement sonores que ceux de Heredia, un profil en mèche de lampe, une voix enchifrenée, une ironie de flanelle humide, un regard qui meurt derrière le monocle, tels sont, à mes yeux, les attraits de ce gentilhomme. Son avidité pour les pieds d'Henri Letellier, casoar directeur du Journal, a achevé de me le rendre insupportable. Enfin, je n'aime pas qu'un crevard s'amuse à jouer les auteurs licencieux, dans l'illusoire espérance d'appâter les lecteurs.

Auteur: Daudet Léon

Info: Souvenirs littéraires

[ écrivain-sur-écrivain ]

 

Commentaires: 0

priorités profanes

Ce monde qui offre quelques petits avantages temporels, on le sert avec une grande ardeur ; et moi qui promets des biens immenses, éternels, je ne parviens pas à toucher le cœur de l’homme.

Quel est l’homme qui me sert et m’obéit en tout comme on sert le monde et ses maîtres ? Tu entreprends facilement de longs voyages, pour en retirer de maigres avantages, mais pour la vie éternelle, tu hésites à faire un pas. Tu recherches parfois un gain médiocre qui exige de toi de nombreux efforts ; sur une vaine promesse, tu ne crains pas de te fatiguer jour et nuit. Mais pour mériter un bien incomparable, une récompense infinie, un honneur suprême et une gloire sans fin, tu n’acceptes pas d’endurer la moindre fatigue !

Auteur: Hemerken Thomas a Kempis

Info: Dans "L'imitation du christ", traduction du latin de Dominique Ravinaud SSP revue et mise à jour par Marcel Driot osb, Médiaspaul éditions, Paris, 2012, pages 114-115

[ superficialité ] [ délaissement de dieu ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par Coli Masson

aube

Le lait tiède du ciel se répand silencieusement sur toute chose. Les toits, les arbres endormis, les automobiles scintillantes. C'est une luminosité blanchâtre qui jaillit dans un soubresaut, épaisse, trouble. Elle tache les nuages et s'y suspend. On entend le halètement du jour qui vient, une respiration profonde qui s'arrête un moment, comme si la Terre était sur le point de s'immobiliser et de tourner dans l'autre sens avant de reprendre sa trajectoire et d'apporter un nouveau jour.

La nuit n'a pas pu refroidir le bitume, il est toujours là, somnolent et chaud, serpentant de toute sa croute de fièvre. Le soleil monte, obstiné. La vue frémit. C'en est finit des heures vaines, de la pitrerie de la mort. Le jour commence. Les insectes creusent la terre.

Auteur: Soler Antonio

Info: Sud. Incipit

[ aurore ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

égaré

Parfois, je pense que la vie n'a aucune valeur, que c'est une chose insignifiante. Je vais mourir et l'humanité ne sentira pas la différence. L'humanité va mourir et l'éternité ne sentira pas la différence. Nous ne sommes que des ombres, de vaines poussières se perdant dans le temps... Mais, d'autres fois, je pense que nous naissons tous avec une mission, que nous jouons tous un rôle, que nous faisons tous partie d'un système. Cela peut être un rôle minuscule, une mission insignifiante, cela peut même nous paraître une vie perdue, mais, après tout, qui peut savoir si une chose aussi infime n'est pas une part essentielle dans la conception du grand gâteau cosmique ?... Nous sommes de minuscules insectes dont le fragile battement d'ailes a peut-être l'étrange pouvoir de générer de lointaines tempêtes dans l'univers.

Auteur: Rodrigues dos Santos José

Info: La formule de Dieu

[ dérisoire importantissime ] [ effet papillon ] [ infinitésimal ] [ auto-évaluation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel