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manipulation

Les hommes sont rarement au courant des véritables raisons qui motivent leurs actions... Ce sont surtout les psychologues de l’école de Freud qui ont fait remarquer que beaucoup de pensées et d’actions de l’homme sont des substituts compensatoires pour les désirs qu’il a été obligé de supprimer. Une chose peut être souhaitable non pas pour sa valeur ou son utilité intrinsèque, mais parce qu’il l’a vue inconsciemment comme un symbole de quelque chose d’autre, le désir qu’il a honte d’admettre à lui-même […] Ce principe général, que les hommes sont très largement actionnés par des motifs qu’ils se cachent à eux-mêmes, est aussi vrai de la masse que de la psychologie individuelle. Il est évident que le propagandiste efficace doit comprendre les véritables motifs et non se contenter d’accepter les raisons que les hommes donnent pour ce qu’ils font... Les désirs humains sont la vapeur qui fait que la machine sociale fonctionne. Le propagandiste peut, seulement s’il le comprend, contrôler le mécanisme souple qu’est la société moderne.

Auteur: Bernays Edward

Info: Propaganda, Horace Liveright, 1928, p. 74, p.75 et p.76

[ psychologie ] [ publicité ] [ pulsion ]

 

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déconnexion écologique

Les contradictions évidentes entre l'économie et l'écologie qui n'arrivent pas à se rejoindre sont le signe d'une société acosmique, où la place de l'homme n'est plus définie. 

D'ailleurs, il suffit pour en observer les effets de revenir aux valeurs fondamentales : le bien, le beau, le vrai. 

Notre monde contrevient au bien puisqu'il va vers des inégalités toujours plus grandes. Il contrevient au beau puisque la décomposition des formes urbaines et le mitage des campagnes ne cesse d'enlaidir le paysage. Et il contrevient au vrai puisqu'il n'arrive plus à concilier ces doubles vérités.

Nous n'arrivons plus à conjoindre le bien, le beau et la vrai parce que nous n'avons plus de cosmos* [au sens étymologique].

Pour s'en tenir au vrai que s'est arrogé le science, l'Homme a divergé entre ce qui relève des affaires humaines et ce qui relève de la Terre, entre l'économie et l'écologie.

Et c'est ainsi que ce monde régi par l'économie devient insoutenable.

Auteur: Berque Augustin

Info: Philosophie magazine. Le cosmos des philosophes. Hors série. p 40 *ordre, bon ordre, parure

[ dictature consumériste ] [ anthropocentrisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

spiritualisme instinctif

[…] les connaissances d’ordre doctrinal, qui sont indispensables à l’initié, et dont la compréhension théorique est pour lui une condition préalable de toute "réalisation", peuvent faire entièrement défaut au mystique ; de là vient souvent, chez celui-ci, outre la possibilité d’erreurs et de confusions multiples, une étrange incapacité de s’exprimer intelligiblement. Il doit être bien entendu, d’ailleurs, que les connaissances dont il s’agit n’ont absolument rien à voir avec tout ce qui n’est qu’instruction extérieure ou "savoir" profane, qui est ici de nulle valeur, ainsi que nous l’expliquerons encore par la suite, et qui même, étant donné ce qu’est l’éducation moderne, serait plutôt un obstacle qu’une aide en bien des cas ; un homme peut fort bien ne savoir ni lire ni écrire et atteindre néanmoins aux plus hauts degrés de l’initiation, et de tels cas ne sont pas extrêmement rares en Orient, tandis qu’il est des "savants" et même des "génies", suivant la façon de voir du monde profane, qui ne sont "initiables" à aucun degré.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Aperçus sur l'initiation", Éditions Traditionnelles, 1964, page 30

[ réceptivité ] [ voie passive ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

peuple

Deuxième surprise pour le visiteur, il observe cette attitude américaine heureuse et positive face à la vie. Sur les photographies, on remarque ce sourire des êtres, symbole d’une des principales forces des Américains. Il s’annonce aimable, conscient de sa valeur, optimiste et sans envie, alors que l’Européen estime les contacts avec les Américains innocents et agréables.

En revanche, l’Européen montre de l’esprit critique, une conscience forte de lui, une absence de générosité et d’entraide, il exige beaucoup de ses divertissements et ses lectures, par rapport aux Américains. Mais au bout du compte, il se révèle assez pessimiste.

L’agrément de la vie, le confort, tiennent une place importante aux États-Unis. On leur sacrifie de la fatigue, du souci et de la tranquillité. L’Américain vit davantage pour un but précis et pour l’avenir que l’Européen. La vie pour lui se présente comme un devenir, non comme un état. En ce sens, il est radicalement dissemblable du Russe et de l’Asiatique plus encore que de l’Européen.

Auteur: Einstein Albert

Info: "Comment je vois le monde", traduction de l’allemand par Maurice Solovine et Régis Hanrion, Flammarion, 2017, pages 170

[ description ] [ dissemblances ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

hommes d'influence

Le mot "intellectuel" est apparu dans le langage du débat public en France après la publication de la lettre ouverte (dans l’édition de l’Aurore littéraire datée du 13 janvier 1898) d’Emile Zola à Félix Faure, président de la République, en protestation au procès Dreyfus, au nom des valeurs supérieures de la vérité et de la justice. Dans les semaines qui suivirent, l’Aurore continua de publier, dans deux douzaines de numéros, les protestations signées de centaines de personnalités distinguées et de notoriété publique. Il s’agissait avant tout d’importants professeurs d’université de divers horizons dont les noms étaient suivis d’une kyrielle de titres académiques et de distinctions honorifiques ; mais il y eut aussi parmi eux quelques artistes, architectes, avocats, chirurgiens, écrivains et musiciens. Dès l’édition du 23 janvier, le rédacteur en chef, Georges Clemenceau, pouvait annoncer qu’une force politique nouvelle et puissante était née, et que le fait de se rallier autour d’une idée politique en constituait l’acte de naissance. Il baptisa cette nouvelle force du nom d’intellectuels […].

Auteur: Bauman Zygmunt

Info: Dans "La vie en miettes", page 219

[ origine ] [ autorité ] [ apparition dans le discours ]

 

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hommes-femmes

Vous croyez qu’en agissant ainsi vous aidez leurs épouses, leurs filles et leurs sœurs ? Elles sont toutes destinées à être louées, encensées en public et rabaissées dans le privé. Les allégez-vous du poids de leur vie quotidienne ? Soulagez-vous leur esprit épuisé par la monotonie de leurs tâches triviales et par l’obligation de mettre au pas leur corps qui galopait, leur cœur qui avait appris à voler et leur âme qui s’amusait à des cabrioles ? Or plus l’homme agit au gré de ses caprices, plus il est considéré, plus il nous écrase, plus il semble généreux. Et puis il court à sa perte, plus il conquiert. Les femmes, en revanche, doivent composer avec un corps qui porte depuis toujours inscrit en lui des échéances, des prescriptions et toutes sortes de mesures de précaution. En vous faisant payer, vous croyez vraiment les défendre ? Vous ne faites que renforcer les barreaux de leur cage ; vous leur assignez une valeur marchande et les réduisez à une réalité purement tangible et contrôlable.

Auteur: Masino Paola

Info: Dans "La Massaia", page 152

[ femme-par-femme ] [ ménagère ] [ inégalité ]

 

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désenchantement

Le supermarché est l’authentique paradis moderne ; la lutte s’arrête à sa porte. Les pauvres, par exemple, n’y entrent pas […] Les boîtes de nuit offrent un tableau tout différent Beaucoup de frustrés continuent –contre toute espérance- à les fréquenter. Ils ont ainsi l’occasion de vérifier, minute après minute, leur propre humiliation ; nous sommes ici beaucoup plus proches de l’enfer. Il existe ceci dit des supermarchés du sexe, qui produisent un catalogue assez complet de l’offre porno ; mais l’essentiel leur manque. En effet, le but majoritaire de la quête sexuelle n’est pas le plaisir, mais la gratification narcissique, l’hommage rendu par des partenaires désirables à sa propre excellence érotique. C’est d’ailleurs pour cela que le sida n’a pas changé grand-chose ; le préservatif diminue le plaisir, mais le but recherché n’est pas, contrairement au cas des produits alimentaires, le plaisir : c’est l’ivresse narcissique de la conquête. […] Enfin on peut ajouter, pour être complet, que certains êtres porteurs de valeurs déviantes associent la sexualité et l’amour.

Auteur: Houellebecq Michel

Info:

[ couple ] [ pessimisme ]

 

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antéchrist

Ce sera évidemment un "imposteur" (c’est le sens du mot dajjâl par lequel on le désigne habituellement en arabe), puisque son règne ne sera pas autre chose que la "grande parodie" par excellence, l’imitation caricaturale et "satanique" de tout ce qui est vraiment traditionnel et spirituel ; mais pourtant, il sera fait de telle sorte, si l’on peut dire, qu’il lui serait véritablement impossible de ne pas jouer ce rôle. Ce ne sera certes plus le "règne de la quantité", qui n’était en somme que l’aboutissement de l’ "anti-tradition" ; ce sera au contraire, sous le prétexte d’une fausse "restauration spirituelle", une sorte de réintroduction de la qualité en toutes choses, mais d’une qualité prise au rebours de sa valeur légitime et normale ; après l’ "égalitarisme" de nos jours, il y aura de nouveau une hiérarchie affirmée visiblement, mais une hiérarchie inversée, c’est-à-dire proprement une "contre-hiérarchie" dont le sommet sera occupé par l’être qui, en réalité, touchera de plus près que tout autre au fond même des "abîmes infernaux".

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Le règne de la quantité" page 265

[ contre-initiation ] [ dissolution ] [ fausse spiritualité ]

 

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conjoints

La capacité à culpabiliser les transgressions ne naît pas avec le couple, mais elle est réactivée par lui. L'appariement que constitue le couple est aussi celui de deux surmoi, chacun ayant ses propres exigences ethniques, sa conception de ce qui sera ou ne sera pas une transgression par rapport à la loyauté due à cette institution nouvellement fondée.

La structure surmoïque du partenaire va jouer un rôle déterminant en cas de difficulté. Les plus culpabilisables seront probablement les plus culpabilisants, en vertu du principe selon lequel ce qui est bon pour soi est également bon pour les autres...

Cet engagement sur des valeurs est aujourd'hui le plus souvent tacite. Chacun pense que l'autre a reconnu ses propres valeurs et les partage. Et c'est cela qui surprend : en l'absence d'un discours commun véhiculé par les prêtres ou par le maire, chaque couple constitue sa propre morale, donc ses propres limites. Chacun sait ce qu'il peut faire ou ne pas faire, les frontières à ne pas franchir.

Auteur: Neuburger Robert

Info: L'art de culpabiliser

[ psychanalyse ] [ binôme ] [ cellule de base ] [ tétravalence ]

 

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intensité

Le meilleur moyen de vivre allègrement est peut-être de ne pas prendre la vie trop au sérieux. Il est vrai qu’alors, si on diminue le poids de ses peines, on diminue aussi la densité de ses plaisirs et que la vie, au total, perd en valeur. Cela a été, semble-t-il, la méthode du dix-huitième, jusqu’au moment de l’influence de Jean-Jacques, qui apprit aux hommes de son temps à laisser les sentiments peser de toute leur plénitude sur l’esprit, où ils laissent l’empreinte de leur nature. Rousseau ne sait pas jouer avec la vie. La découverte d’une pervenche dans la haie lui donne des palpitations, parce qu’il mêle aussitôt le souvenir de Mme de Warens et d’une de ses paroles. Mais quand Mme de Warens avait dit, en montant avec lui la côte : "Ah ! voici une pervenche !", elle n’y mettait pas un monde d’intentions. Pour elle c’était une petite fleur attardée. Pour Rousseau, c’est une étoile, un souvenir, le sentiment, la poésie même qu’elle enfonce dans son cœur.

Auteur: Gourmont Rémy de

Info: Les Pas sur le sable . Société Littéraire de France, 1919

[ passion ] [ démesure ] [ romantisme ] [ gravité ] [ écrivain-sur-écrivain ]

 

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