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femmes-hommes

Par exemple, j’avais beaucoup d’a priori sur la question de la polygamie, de la domination masculine qui s’exerce sur les femmes au Sénégal. J’ai appris là-bas, dans l’intimité de la cour de ma famille, toutes les stratégies pour contourner cette domination, tout ce jeu d’ambiguïtés entre ce qu’on montre de soi et ce qui se passe réellement. Les femmes vont parfois jusqu’à valider un discours de domination masculine alors que, dans la réalité, elles ont des stratégies extrêmement puissantes qui montrent à quel point elles ont le pouvoir. Je l’ai vu avec mes cousines. Ce sont elles qui ont le pouvoir économique, le pouvoir de l’argent. Ce sont elles qui ont investi dans le commerce informel, donc elles qui tiennent les rênes du foyer. Elles ont de ce fait un pouvoir symbolique et un pouvoir réel, un pouvoir beaucoup plus fort que celui de leurs maris. En fait, elles vont l’acquérir, elles vont en jouir, elles vont le manifester, mais il ne faut pas le dire.

Auteur: Diop Alice

Info: Entretien avec Lauren Bastide pour "La Poudre", 22.02.2018

[ Afrique ] [ rôle officieux ] [ occulte matriarcat ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

bipolarité

le principe du tiers exclu
En logique, il s'agit de mettre en évidence non seulement les conditions d'un jugement vrai, mais encore les règles du raisonnement juste, universellement valable. Un certain nombre de principes rationnels, vérités fondamentales et évidentes par elles-mêmes, servent de base à tous nos raisonnements et démonstrations.
Parmi ces principes figure le principe du tiers exclu qui remonte aux travaux d'Aristote et selon lequel "de deux propositions contradictoires, si l'une est vraie, l'autre est fausse et réciproquement". Notons toutefois que ce principe n'exclut nullement que deux propositions contraires ("Tout P est S"; "Nul P n'est S") soient fausses simultanément (notamment si "Quelque P est S").
D'autre part, en logique intuitionniste (l'une des alternatives à la logique classique), la loi du tiers exclu n'est pas nécessairement valide. En effet, selon la philosophie intuitionniste, on ne peut admettre p ‰øp que dans le cas fini, celui où il est possible de vérifier effectivement et de construire p ou øp. Dans le cas infini, cette vérification n'est pas possible.

Auteur: Internet

Info:

 

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novation

(à propos du futur et ses perspectives négatives)

Depuis quelques décennies le terme innovation à remplacé le mot progrès, on dit : c'est normal, ça arrive... Mais quand on regarde la rhétorique sous-jacente de ce mot on s'aperçoit que la signification d'innovation ne rend pas justice à l'idée de progrès, tout simplement parce que l'idée de progrès s'appuie sur le concept que le temps qui passe est constructeur, qu'il est complice de notre liberté et de notre volonté. Il s'agit donc de configurer le futur de manière crédible, pas utopique, tout en lui conservant une certaine attractivité.

Alors que le terme d'innovation est tout autre historiquement parlant. Innovatio en latin c'est ce qu'il faut ajouter à un contrat pour qu'il demeure valide alors que quelque chose a changé, c'est un avenant. C'était donc à l'époque comment on légiférait pour que rien ne change. Ensuite le terme a été repris par Machiavel (Le Prince) dans ces termes : il ne faut rien changer sauf si le pouvoir du Prince est en danger - bref ici aussi le mot implique que rien ne doit changer. 

Auteur: Klein Étienne

Info: conférence "L'urgence du long terme", 25 octobre 2020

[ étymologie ] [ pouvoir sémantique ] [ conservatisme ] [ amélioration ] [ avenir ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

néologisme

Dans l’affaire du pronom iel, la pire arnaque du Robert est de faire croire au caractère “scientifique” de son travail. Mais le fait de choisir n’a rien de scientifique ! Ce dictionnaire se décerne le label scientifique sans s’imposer aucun des critères rigoureux que sont la fréquence d’utilisation d’un mot nouveau, sa fluctuation, sa géographie, sa sociologie, et surtout sa temporalité ! Jean Dutour rappelait en 1998 qu’une longue période d’observation est nécessaire pour qu’un mot s’intègre définitivement à une langue et pour l’admettre dans le dictionnaire ; mais en l’adoptant précipitamment, Le Robert le passe au micro-ondes, et, plus grave encore, il le valide selon la formule magique qui pose tout dictionnaire en instance de légitimation : “C’est dans le dictionnaire, donc on peut l’employer !” […]

L’écriture inclusive n’est pas une écriture mais un code, et pas inclusive mais exclusive, relevant du séparatisme anglaméricain, appropriée à des relations en chiens de faïence. Le code exclusif est ignorant de la langue française, laid, sourd, simpliste, moraliste et d’ailleurs illisible et imprononçable ; il constitue un signe manifeste d’une allégeance à la doxa américaine, séparatiste et communautariste. Valider ce “pronom” inconsistant qui en est le supplément logique n’est pas une démarche linguistique, mais un acte militant, il collabore à l’autocolonisation en cours.

Auteur: Borer Alain

Info: Interview Le Point, 2 décembre 2021

[ grammaire ] [ progressisme ] [ critique ] [ impatience ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

liberté

La complexité fixe des limites étroites à la raison elle-même, dans la mesure où elle exige que la taille de complexité des conclusions recherchées ne dépasse pas celle des axiomes postulés. Par là, la possibilité de trouver des axiomes évidents, sur lesquels fonder des conclusions complexes, s’amenuise et disparaît en fait. En outre, puisqu'ils n'arrivent pas à traduire en un langage symbolique, donnant prise au nombre et à la mesure, les idées et les concepts qu'ils utilisent sans une perte d'information presque totale, les philosophes ne peuvent jamais évaluer la taille de complexité et des axiomes qu'ils posent et des conclusions auxquelles ils parviennent. Ils tâtonnent dans les ténèbres, puisqu'ils ne sont pas en mesure de déterminer si la déduction qu'ils développent est valide ou non. (...)

Dans ce livre, nous avons montré où se situaient les limites de la raison. Mais est-il possible de montrer que, en dépit de ces limites, la raison reste assez puissante pour garantir aux hommes une autonomie qui lui permette de se déterminer lui-même, sans qu'intervienne la peur, suscitée par l'usage de la force sous toutes ses forme ou incitée par diverses pressions morales ? Peut-être pas, mais une chose est claire. Seul cet usage de la raison, promue au premier rang par la philosophie pendant vingt-cinq siècles en Occident, a jusqu'ici permis et permet encore de prendre conscience du caractère injustifié et injustifiable d'un certain nombre de propositions mises en avant par la religion, par la science et par les grands moyens de communication, qui en sont les relais, pour modifier le comportement de l'être humain.

Auteur: Brisson Luc

Info: Puissance et limites de la raison: Le problème des valeurs

[ mathématiques ] [ indépendance ]

 

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naissance

Patricio avait de nombreuses expériences psychédéliques à son actif, mais là il est allé bien plus loin : "J'ai rapidement quitté le stade émotionnel, parce que les émotions ne peuvent rendre compte que d'une partie de la réalité." Il s'est vu allongé sur son lit d'hôpital, entouré du docteur et de son assistante, et parlait de lui à la troisième personne : "Il se trouvait là pour être soigné, parce qu'il était mort de stress après la prise de DMT. Les guides et les protecteurs ne se sont pas montrés. Il a été guéri de la mort, mais bien au-delà : il est né de nouveau. Puis il est devenu le créateur de tout un univers." Il ajoute : "Je me suis peu à peu densifié jusqu'à incarner mon apparence d'aujourd'hui. J'ai assisté à la création de l'univers à partir de l'énergie fondamentale de l'esprit, et en changeant de taux vibratoire j'ai vu apparaître tous les objets matériels. J'ai réalisé que j'avais recréé cet hôpital et cette chambre. Alors que le monde s'opacifiait toujours davantage, j'ai souhaité pouvoir mieux l'observer et j'ai demandé à l'assistante de m'enlever les caches qui protégeaient mes yeux. J'ai commencé à contempler mes propres doigts, comme un nouveau-né."
En fin de la vidéo, il conte son incrédulité - au sortir d'un périple onirique qui lui semble avoir duré des milliers et des milliers d'années -, (15 minutes en réalité) de constater que sa réalité de départ était toujours valide.
Finalement réaliste, il s'en veut d'avoir recréé le même univers, sans en corriger les défauts, par simple nostalgie.

Ici le témoignage complet de Patricio Dominguez.

Auteur: Internet

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[ drogue ] [ mystique ] [ corrélationnisme philosophique ]

 
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philosophie indienne

La Bhagavad-Gita, l’une des premières interpolations massives dans le Vie livre du Mahâbhârata, accorde au Yoga une importance de premier ordre. Evidemment le Yoga qu’expose et recommande Krishna dans ce chef d’œuvre de la spiritualité indienne, n’est ni le Yoga classique de Patanjali ni l’ensemble des techniques "magiques" que nous avons jusqu’ici rencontrées, mais un Yoga adéquat à l’expérience religieuse vishnouite : une méthode en vue de l’acquisition de l’unio mystica. […]
Le problème capital de la Bhagavad-Gita est de savoir si l’action peut, elle aussi, conduire à l’acquisition du salut, ou bien si la méditation mystique est le seul moyen d’y arriver ; autrement dit : le conflit de l’ "action" (karma) et de la "contemplation" (çama). […] Krishna essaie de dépasser ce dilemme […] en montrant que les deux méthodes jusqu’à lui opposées sont valides à titre égal, tout individu pouvant porter son choix sur la méthode que son actuelle situation karmique lui permet de pratiquer : soit donc sur l’ "action", soit sur la gnose et la contemplation mystique. C’est ici que Krishna fait appel au "Yoga", à un Yoga qui n’était pas encore le darçana de Patanjali mais qui n’était plus le Yoga "magique" auquel se réfèrent d’autres textes du Mahâbhârata. Ce Yoga qu’évoque et que vante Krishna peut être "action" et "contemplation", indifféremment, car : pour le muni qui veut pratiquer le Yoga, la méditation est l’action (karma) ; pour celui qui a déjà atteint le yogârûdha (c’est-à-dire qui est absorbé dans une profonde méditation et n’a plus à vaincre aucune tentation ou distraction), la voie recommandée est le çama ou la contemplation. On comprend dès lors que, pour la Bhagavad-Gita, l’action (karma) soit nécessaire aussi longtemps que les sens n‘auront pas encore été contraints et que l’activité psychomentale n’aura pas encore été disciplinée.

Auteur: Eliade Mircea

Info: Dans "Techniques du yoga" pages 171-173

[ texte fondateur ] [ yoga de l'action ] [ adaptation à la personnalité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

division bipartisane

La distinction moderne entre la "Droite" et la "Gauche "(qui est une transposition française de l’opposition, née en Angleterre, des Tories et des Whigs) correspond tout au long du XIXe siècle au conflit entre les défenseurs de l’ "Ancien Régime" - c’est-à-dire d’une société agraire et théologico-militaire – et les partisans du "Progrès" pour qui la révolution industrielle et scientifique (forme pratique du triomphe de la Raison) conduira, par sa seule logique, à réconcilier l’humanité avec elle-même. Le socialisme originel, au contraire, est, dans son principe, parfaitement indépendant de ce clivage. Il constitue avant tout la traduction en idées philosophiques des premières protestations populaires (luddites et chartistes anglais, canuts de Lyon, tisserands de Silésie, etc.) contre les effets humains et écologiques désastreux de l’industrialisation libérale. On ne trouvera par conséquent pas, chez Fourier ou chez Marx, de vibrants appels à unir un mystérieux "peuple de gauche" contre l’ensemble des forces supposées "hostiles au changement". Et durant tout le XIXe siècle, les socialistes les plus radicaux s’ont d’abord attentifs à ne pas compromettre la précieuse autonomie politique des travailleurs lors des différentes alliances éphémères qu’ils sont obligés de nouer, tantôt contre les puissances de l’Ancien Régime, tantôt contre les industriels libéraux. Ce n’est qu’après l’affaire Dreyfus – et non sans débats passionnés – que s’opérera véritablement pour le meilleur et pour le pire, l’inscription massive du mouvement socialiste dans le camp de la Gauche défini comme celui des "forces de Progrès". Pour valider cette opération historique, à la fois féconde et ambiguë, il sera d’ailleurs nécessaire (Durkheim jouant ici un rôle important) d’accentuer autrement la généalogie du projet socialiste. On choisira d’u voir désormais moins le produit de la créativité ouvrière qu’un développement "scientifique" de la philosophie des Lumières, rendu possible par l’œuvre du comte de Saint-Simon, et importé ensuite "de l’extérieur" dans la classe ouvrière. 

Auteur: Michéa Jean-Claude

Info: Préface à "La culture du narcissisme" de Christopher Lasch, éditions Flammarion, Paris, 2018

[ historique ] [ réappropriation bourgeoise ] [ gauche-droite ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

validation subjective

Sur un phénomène qui a une probabilité très faible de se produire dans un temps donné, nous nous concentrons sur les rares cas qui fonctionnent en effaçant les nombreux échecs. Nous créons alors une solide illusion d’efficacité appelée "le biais du survivant".

Dans nos esprits, le fait d'écrémer les rares cas qui "marchent" en effaçant les cas nombreux qui échouent s’appelle le "biais du survivant".

La facilité de la disponibilité

Ce biais du survivant est de la même famille que l’effet Barnum expliqué dans l’épisode précédent. Il s’agit d’une forme de biais de sélection, qui nous fait préférer les événements confirmant nos attentes et nos croyances, aux événements qui les réfutent. En quelque sorte, ce biais nous cache les preuves silencieuses des événements qui ne valident pas l’hypothèse que l'on s'est fixée au départ.

Que se passe-t-il exactement dans notre cerveau ? Ce n’est pas encore très clair : il semble qu’il y ait un mélange entre des mécanismes "chauds", motivés par nos croyances et nos attentes, comme dans l’effet Barnum ; et des mécanismes dits "froids", cognitifs, qu’il est difficile de maîtriser, un peu comme des inclinaisons mentales, des pentes cérébrales douces.

L’une de ces pentes porte le nom barbare "d’heuristique de disponibilité" : nous aurions tendance à prendre les idées, les infos, les preuves les plus disponibles, à moindre coût, moindre effort. Comme certains le disent, "la motivation crée le biais", et les facteurs cognitifs amplifient l’effet. Autrement dit, par "facilité", le cerveau ne retient pas l’immense majorité des cas qui ont échoué, et donc 100 % des cas dont on se rappelle sont des cas qui valident la prétention de départ.

Nous sommes plus friands de raconter les cas qui ont marché avec un rebouteux par exemple ; alors que les histoires d’échec de soin de rebouteux sont, elles, bien plus nombreuses. En somme, le biais du survivant est une sorte d’illusion cognitive qui vient flatter nos intuitions.

 

Auteur: Monvoisin Richard

Info: https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/votre-cerveau/le-biais-du-survivant-5761547

[ ratification cognitive ]

 
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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

déshumanisation technique

Ayant éliminé l’humain de la sphère de la production (robots, automates, algorithmes), les machines le remplacent dans sa reproduction. Comme dans tous les aspects de la vie 4.0, le progrès est implacable : toujours moins d’humain. Ce que la loi de bioéthique valide en autorisant les femmes à faire des enfants sans partenaire masculin. Comme s’en glorifie Anne, consultante en ressources humaines, à L’Obs : "J’ai fait ma petite fille toute seule, en Belgique." Alice, cinq ans, est sûrement fière d’avoir une maman si forte — Toute seule ! mais avec un laboratoire, des médecins, un traitement de stimulation ovarienne, un dispositif de fécondation in vitro. L’autonomie assistée par la technologie et l’expertise. L’indépendance, c’est la dépendance.

Le plus facile à évincer était le père. Son compte est réglé. Alice en réclame un, paraît-il, mais les générations futures auront oublié ce détail. Qui plus est, cette disparition s’opère au nom du droit, ce qui renforce la bonne conscience de ceux que leur standing politique préoccupe.

Puis il faut dire que ces accouplements à visée reproductrice étaient atrocement mammifères. Pensons aux religieuses et aux "a‑sexuelles", elles aussi victimes de "stérilité sociale" et privées de leur "liberté procréative" en raison de leur chasteté. Grâce à la technologie, elles pourront enfanter comme Marie et devenir des vierges augmentées.

D’après sociologues et gynécologues, les écrans éteignent la vie sexuelle. Selon une étude de l’université de Cambridge, les couples anglais ont 40 % de rapports sexuels de moins en 2010 qu’en 1990. À ce rythme, c’est fini en 2030. Aux États-Unis, les couples ont neuf fois moins de rapports sexuels dans les années 2010 que vingt ans avant, et les "Millenials" (nés après 1990) sont les plus touchés. La plupart reconnaissent consacrer plus de temps à leur smartphone qu’à leur partenaire. On le savait depuis les années soixante, la natalité baisse avec la télé. Avec Internet, le porno est à portée de vue permanente des adolescents. Selon les spécialistes, cela en détourne beaucoup de la sexualité avec des humains en chair et en os.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: Dans "Alertez les bébés ! ", éditions Service compris, 2020, pages 74-75

[ recomposition parentale ] [ légalité du désir ] [ reproduction ] [ statistiques ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson