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babas cool

Je quittai le cottage et Tucson après une prise de bec avec Webb au sujet des hippies. Non que le solitaire que j’étais éprouvât une tendresse particulière pour ces mectons. Qui venaient de se rendre compte, nuance, qui ne découvraient que maintenant, que la guerre était une saloperie, que passer quarante ou quarante-huit heures par semaine à faire un métier en tous points détestable vous foutait en l’air, et que le mariage était un piège tout aussi mortel. Je n’éprouvais toutefois pas la pleine petite envie de me joindre à eux. Outre qu’ils avaient un train de retard, les hippies adoraient se rassembler pour former de grandes rondes et gueuler leur mécontentement. Ah oui, parlons des drogues ! Qu’avaient-elles de si sensationnel ? J’en prenais lorsqu’on m’en offrait – amphétamines, barbituriques, antidépresseurs, LSD. Tout m’allait. Je les avalais sans faire mon délicat, mais je ne planais pas très longtemps. […]
Il découle de tout cela que je n’avais rien à voir avec ces hippies qui chantaient LOVE LOVE LOVE. De plus, ça sonnait comme un ordre, et mon poil se hérissait dès qu’on essayait de m’en donner. Aussi me tenais-je à bonne distance des hippies.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Un carnet taché de vin", pages 173-74

[ moquerie ] [ mouvement ] [ beat generation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

déprime

C'est drôle ce sentiment de vide en moi, comme si le monde qui m'entoure n'avait plus de couleurs, les fruits plus de saveurs. Quand je regarde autour de moi, rien à changer. Les fleurs fanent et les arbres jaunissent, mais je sais que tout renaîtra au printemps. Les gens courent toujours après leur routine, se disputent de temps à autre pour pimenter leurs soirées, font des projets qui n'aboutiront pas, croient en un monde meilleur alors qu'ils passent leur vie à le détruire. Et moi, je suis là perdue au milieu de toutes ces choses qui m'échappent, de toutes ces questions sans réponses, et de cette attente qui n'en finit pas. Parfois, je me demande ce que je fais sur cette planète, je n'arrive plus à distinguer le bon chez les gens, comme s'ils avaient oublié d'où ils venaient, quand je les vois asphyxier la Terre qui les as vus naître et qui leur permet d'exister. Je ne me posais pas tant de questions avant. Cette séparation m'a anéanti au point de remettre en cause toute mon existence. Toute l'existence. Je m'aperçois avec désespoir que je n'ai plus de rêves à réaliser. Morts comme notre amour.

Auteur: Cordier Maud

Info: Quand le ciel descend sur la Terre, tome 1

[ désenchantement ] [ rupture ]

 

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intentionnalité

[A propos de la Z machine d’Albuquerque] Puis, quelqu’un eut l’idée de remplacer le tungstène par des fils d’acier et, le 8 mars 2006, le service de presse de Sandia annonçait une nouvelle qui a fait sauter au plafond les physiciens du monde entier, les militaires concernés et les services de renseignement : ils venaient de dépasser 2 milliards de degrés K, une température plus élevée que celle qu’on trouve au cœur des étoiles et l’énergie ainsi libérée dépassait de beaucoup celle mise en jeu par la décharge électrique initiale. En France, les journalistes n’en ont pas du tout parlé, alors que les grands quotidiens de langue anglaise lui ouvraient généreusement leurs colonnes. Immédiatement, les physiciens ont vu la possibilité d’obtenir des réactions de fusion nucléaire et donc une énergie propre, sans déchets radioactifs, et les militaires la possibilité d’obtenir une bombe H, qui est aussi une réaction de fusion, sans avoir besoin de l’amorcer comme aujourd’hui par une bombe A, réaction de fission responsable des radiations qui empoisonnent un territoire pour longtemps. En d’autres termes, on pourrait en théorie tout griller, les bâtiments et les adversaires, civils compris, attendre quelques heures que ça refroidisse et envoyer les troupes s’installer sur le lieu ainsi stérilisé.

Auteur: Anonyme

Info: Dans "Les magiciens du nouveau siècle", page 20. Source possible JP Petit

[ envers-revers ] [ découverte ] [ avancée technologique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

L'inoubliable odeur du violeur
Violée de nuit dans un taxi par des hommes armés, Luyanda Ngcombolo n'a pas vu le visage de ses agresseurs. Mais quand la police sud-africaine l'a convoquée un an après les faits pour reconnaître deux suspects qui venaient d'être arrêtés, elle a tenu à se rendre à la séance d'identification.
Une fois à la prison, elle a demandé à pouvoir sentir chacun des hommes alignés. Son étrange requête a été acceptée, rapporte The Star de Johannesburg. Les yeux fermés, "elle s'est dirigée vers le premier des 10 hommes, s'est rapprochée de lui et lui a humé le torse. Après avoir senti le dixième homme, elle est retournée vers le neuvième pour le sentir de nouveau, et elle a ouvert les yeux. C'était l'un des hommes qui l'avaient violée. Elle a refermé les yeux, revenant sur ses pas et flairant chaque homme jusqu'à ce qu'elle s'arrête sur le cinquième. Elle a ouvert les yeux. C'était son second assaillant", écrit le quotidien sud-africain.
Les deux hommes, accusés d'avoir violé plus d'une cinquantaine de femmes, avaient déjà été identifiés par d'autres victimes. Boitumelo Galubetse et son complice Bongani Madlala ont été condamnés à sept cent quatre-vingts ans de prison chacun par la cour de Vereeniging.

Auteur: Maupas Claire

Info: Internet, Courrier international, 26 avril 2013

[ insolite ] [ arôme ]

 

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accueil

Je m'abandonnai à l'haleine chaude du poêle. Ses tentacules me libérèrent de la tension musculaire qui avait fait de mon corps un bouclier. La perspective obsédante d'une nuit dehors et l'anxiété du vagabond sous la pluie s'estompèrent. Je n'étais pas à même d'apprécier d'emblée l'aménité de mes hôtes - j'ignore si c'est la fatigue ou une émotion plus profonde qui me fit trembler quand on m'offrit un bol de thé. Toutefois, je compris que des inconnus sacrifiaient leur confort déjà mince pour mon intérêt, et je mesurai la valeur qu'ils donnaient à ma vie. Ces gens - éleveurs et passants retenus par la pluie - nous laissaient poliment nous remettre. La femme vaquait à ses occupations, le chef de famille craminait une peau de marmotte. Nulle impatience n'altérait le sourire de nos hôtes qui venaient de nous soustraire aux caprices de la steppe. Je levai les yeux vers le toono. Mon geste dérouta mes hôtes mais je pus ainsi ravir un peu de la quiétude du campement. Tous les regards suivirent le mien en respectant mon silence. Je profitai des chants de la yourte : le souffle de l'argal au coeur de l'âtre, le bruit de paille de la pluie sur le toit, le grincement de la charpente, le vent pris dans la cheminée.

Auteur: Alaux Marc

Info: Sous les yourtes de Mongolie

[ simplicité ] [ Asie ]

 

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papa

[...] il est vrai que je m'inspire toujours de personnages réels. Et je peux vous dire aussi qui était mon père : un grand homme, avocat, donc, et écrivain connu. Dans les années 1940, il avait commencé par militer au sein de Jeune Égypte, avant de se rendre compte que les membres de ce groupe étaient fascistes. Socialiste, il avait rejoint l'avant-garde wafdiste, la gauche du Wafld, un parti qui réclamait l'indépendance et l'instauration de la démocratie. Mon père, dont j'étais le fils unique, m'a construit, et en un sens, je suis l'une de ses oeuvres littéraires. Quand il est mort, l'année de mes 19 ans, j'avais une vision très claire de ce que je devais faire dans ce monde.
Être écrivain a toujours été le rêve de ma vie. La littérature était omniprésente à la maison. Je disais souvent que nous étions quatre à vivre sous le même toit : mon père, ma mère, l'écriture et moi. Mes parents fréquentaient de grands intellectuels, et mon père me gardait toujours à ses côtés quand ils venaient chez nous. Sur ses conseils, je me suis quand même inscrit en médecine. Il me disait que seul un autre métier me permettrait de préserver la littérature, et donc d'être capable d'écrire. Aujourd'hui encore, je continue à me rendre à mon cabinet dentaire.

Auteur: El Aswany Alaa

Info: Entretien Télérama N° 3343, février 2014

[ modèle ]

 

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rapports humains

Il était une fois un lieu avec un petit enfer et un petit paradis, et les gens allaient et venaient, et l'enfer et le paradis ils le rencontraient et les faisaient leurs, et ils l'étaient pour de vrai. Les gens étaient petits, mais ils faisaient beaucoup de bruit. Et ils disaient : c'est mon enfer, c'est mon paradis. Et il ne faut pas mépriser ce genre de mythologies, parce qu'elles font partie des gens et, pour ce qui est des gens, le mieux c'est de les aimer. Et alors on aime leurs mythologies. A part ça le lieu était exécrable. Les gens couinaient comme des rats, et ils prenaient les choses et ils les jetaient, et ils se prenaient et ils se jetaient. Ils disaient : bonjour, bonsoir. Et ils s'agrippaient, couchaient les uns avec les autres, puis se réveillaient. Parfois ils se réveillaient au coeur de la nuit et ils s'agrippaient avec frénésie. J'ai peur - disaient-ils. Et ils s'aimaient à la va-vite et se lavaient, et ils disaient : bonsoir, bonsoir. C'était là une partie de leur vie, et c'était une des zones (attendrissantes) de leur humanité, et ce qui est humain est terrible et possède une sorte de beauté palpitante et ambigüe. Et alors on aime ça parce qu'on est humain et que c'est bon d'aimer, de comprendre, bien sûr, etc.

Auteur: Herberto Hélder de Oliveira

Info: Les cent pas, P47

[ contemplation ] [ littérature ]

 

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enfance

Le quatrième enfant de Paul et d’Émilie fut tout de suite plein de santé : c’était un garçon aux cheveux blonds, à la charpente robuste, tout le portrait de son père. Assez curieusement, une fois certains que le petit Carl [Jung] allait vivre, les parents se sentirent si soulagés qu’ils le traitèrent avec indifférence et retournèrent à l’apathie qu’ils manifestaient en présence l’un de l’autre. Émilie paraissait faire de temps à autre quelques tentatives pour être ce que dans le milieu rural on appelait une bonne mère. Tout passait après l’ordre et la discipline, à commencer par les démonstrations d’affection. Pendant les premières années de Carl, tantôt elle s’efforçait d’assumer les tâches quotidiennes, tantôt elle retournait à sa solitude, s’enfermant toujours plus longtemps dans sa chambre. elle ne semblait véritablement heureuse que lorsqu’elle racontait à quelques-unes des paroissiennes comment, la nuit, les esprits et les fantômes venaient hanter les couloirs du presbytère, ou encore lorsqu’elle écoutait leurs histoires de revenants croisés sur le chemin qui menait au lac. Pendant ce temps, Paul s’occupait de l’enfant avec la gentillesse et l’attention qu’il accordait à ses paroissiens. Il était d’une grande douceur, mais dérouté par ce solide petit gaillard qui trottait dans tout le presbytère, il le laissait souvent seul ou sous la surveillance inquiète de leur unique domestique, et courait se réfugier dans le calme de son bureau.

Auteur: Bair Deirdre

Info: Dans "Jung", trad. de l’anglais par Martine Devillers-Argouarc’h, éd. Flammarion, Paris, 2007, page 39

[ cadre de vie ]

 

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sexualité

Etude: chez les macaques, les mâles "payent" pour s'accoupler Payer pour faire l'amour est une pratique probablement encore plus ancienne que l'espèce humaine elle-même. Telle est la conclusion d'une étude décrivant un véritable "marché du sexe" chez les macaques indonésiens et publiée cette semaine dans le magazine britannique "New Scientist". En observant durant 20 mois une cinquantaine de macaques à longue queue à Kalimantan Tengah, Michael Gumert, de l'université technologique Nanyang à Singapour, a constaté que les femelles s'accouplaient en moyenne 1,5 fois par heure, mais que cette fréquence grimpait à 3,5 fois par heure chez celles qui venaient de se faire épouiller par un mâle. Ce dernier devra, avant de satisfaire son désir, "travailler" d'autant plus que peu de femelles se trouvent à proximité. La recherche des poux de sa partenaire jusqu'à ce qu'elle s'offre à lui prendra ainsi jusqu'à 16 minutes si les femelles sont moins nombreuses que les mâles dans le secteur et seulement 8 minutes dans le cas inverse. "De nombreuses études qui n'ont pas constaté ce mécanisme de marché biologique avaient été réalisées en captivité", selon M. Gumert. Selon Ronald Noë, de l'université de Strasbourg, auteur de la théorie du "marché biologique", "on retrouve une imbrication bien connue des marchés de l'accouplement et de l'économie chez l'espèce humaine", où "il y a beaucoup d'exemples de vieux hommes riches obtenant les faveurs de jeunes femmes attractives".

Auteur: Internet

Info: 2 janvier 2008

[ animaux ] [ femmes-hommes ] [ homme-animal ] [ pornographie ] [ commercialisation ]

 

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thérapie

Chez les Grecs l'oniromancie, l'art d'interpréter les songes, était pratiquée par des prêtres dont c'était la principale étude. Asklépios, dont les Latins ont fait Esculape, était fils d'Apollon et de la princesse Coronis. Il présidait à la santé par l'entremise des songes. C'est pourquoi les temples à lui consacrés se doublaient de cliniques, de maisons de repos pour les gens angoissés et déprimés. J'ai vu l'Asklépieion de Pergame en Turquie. Ce qui en subsiste permet d'imaginer comment il se présentait au temps de sa splendeur : gymnases, piscines, théâtre, salles de musique et de danse. Par miracle existent encore intactes la galerie et la rotonde où se trouvait la statue du dieu guérisseur. La statue a disparu, mais non le socle où elle était dressée. C'est là que venaient dormir ceux qui souffraient. Ils passaient la nuit la tête appuyée sur le socle de l'effigie divine et rêvaient. Le lendemain ils confiaient aux prêtres ce qu'ils avaient vu en songe et ceux-ci interprétaient leurs rêves, en tiraient des diagnostics, prescrivaient des remèdes : cure d'eaux thermales, danses rituelles, actions théâtrales, sommeils prolongés, détente et repos... Freud et ses disciples n'ont eu qu'à restaurer leur système pour établir leurs méthodes curatives. Comme à travers les médecins de l'Islam, Joachim de Flore et Paracelse il existe une tradition ininterrompue depuis l'Antiquité, on peut dire que le traitement des troubles psychiques par l'interprétation des rêves n'a cessé d'être en vigueur.

Auteur: Schneider Marcel

Info: Le Labyrinthe de l'Arioste : Essai sur l'allégorique, le légendaire et le stupéfiant

[ historique ]

 

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