Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 21
Temps de recherche: 0.0458s

poème

Sois le bienvenu, rouge Automne,
Accours dans ton riche appareil,
Embrase le coteau vermeil
Que la vigne pare et festonne.

Père, tu rempliras la tonne
Qui nous verse le doux sommeil ;
Sois le bienvenu, rouge Automne,
Accours dans ton riche appareil.

Déjà la Nymphe qui s’étonne,
Blanche de la nuque à l’orteil,
Rit aux chants ivres de soleil
Que le gai vendangeur entonne.

Sois le bienvenu, rouge Automne.

Auteur: Banville Théodore de

Info:

[ saisons ]

 

Commentaires: 0

couple

J'écoutais le battement d'une de mes veines au poignet qui soutenait sa tête. Je sentais le vide tout autour, nous étions tous les deux une lourde grappe de raisin qu'on allait détacher. Mais la grappe tremble à l'arrivée des vendangeurs, l'épi vibre de douleur au bruit de la faux voisine, nous non, nous étions immobiles et tendus, attendant la main qui nous détacherait de cet été pour faire de nous le fruit d'une récolte.

Auteur: Luca Erri De

Info: Tu, mio

[ amour ] [ confiance ]

 

Commentaires: 0

luxe

J'aime à me figurer l'angoistique ou catalévitant (*) comme pointilleux dégustateur de délices spastiques, gastronome de l'universel décès ; expert ès reconnaissances de vendanges d'agonies et années de désespérances, attendu que, qu'on se le dise, on peut mourir grand cru, ou piquette à faible degré d'alcool, trafiquée, fadasse ; devant le susnommé, l'univers déploie une gourmande panoplie de friandises désespératives et de funèbres blancs-mangers : les savantes papilles saisissent le délice feuilleté d'une âme défaite, qui encore s'attarde à la vie et déjà s'en retire.

Auteur: Manganelli Giorgio

Info: In "Hilarotragoedia", éd. Zones sensibles, p. 25 - trad. Christophe Mileschi - (*) le livre se définit comme un traité de "lévitation descentionnelle", dont le "catalévitant" est donc un adepte

[ connaisseur ] [ distinction ] [ goût morbide ] [ savourer ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Benslama

célébration

Les origines de la fête paysanne sont faciles à comprendre: elles sont dans l'émotion que tout homme sain ressent devant un tas de blé, une récolte quelle qu'elle soit et dans le sentiment de liberté, de sécurité et de paix qui naturellement l'accompagne (doit l'accompagner).Pour préparer une belle fête paysanne, c'est très simple de recette: on prend une belle récolte, on prend la liberté, la sécurité, la paix. C'est le couronnement naturel de tout travail accompli. Sans fêtes, pas de travail; sans travail, pas de fête.

Auteur: Giono Jean

Info: Romans et essais, 1928-1941, Triomphe de la vie

[ contraste ] [ vendange ] [ tradition ]

 

Commentaires: 0

alcool

Le vin contient deux forces qui se confondent en une seule, une fois la fermentation terminée : en effet, la vigne dont les racines plongent à de très grandes profondeurs, tire la force magnétique de la terre pour la concentrer dans la grappe. Le soleil, lui, baigne les ceps de son immense force cosmique. Les deux forces s'accumulent jour après jour dans les grains, jusqu'au jour de la vendange. C'est là une autre traduction qui va directement à l'essence imagée des choses : le vin additionne les forces primaires des éléments premiers, terre, eau, air, feu.

Auteur: Scipion Marcel

Info:

[ transmutationniste ]

 

Commentaires: 0

alcool

Un verre de vin... C'est le message transmis, d'année en année, par plus de cent générations de vignerons. C'est la prospection de milliers de radicelles pour surprendre le secret de la roche. C'est la sublimation de toute la chaleur d'un été. C'est le fruit d'une année de labeur du viticulteur... C'est le rire du vendangeur, l'effort du pressureur, l'amour du caviste, sa vigilance, sa compétence pour parfaire le chef-d'oeuvre. Tout ce que l'homme a de bon, il le transmet au vin : courage, gaieté, foi, persévérance, amour, optimisme. Tout ce que la nature a de beau, elle le communique au vin : chaleur, force, lumière, couleur, mystère... Le vin, c'est de la matière en marche vers l'esprit et tout cela se voit à travers le cristal.

Auteur: Orizet Louis

Info:

[ transmutationniste ]

 

Commentaires: 0

amour

Ton corps muet au bord des nuits, c’est candeur –

tes cheveux quand ils infusent dans les bassines de

lait pleine lune, alors la nacre – tes clavicules trop

fines – tes jambes à peine cuites – J’y veille et

j’affleure... Car quand tu te montres le jour, alors

les fleurs : béates.



Les alvéoles de ta peau, c’est dentelle, personne ne

le sait – tes cils emmêlés, c’est l’empire de tes

larmes, je l’ai vu.



J’ai cherché la beauté des autres, rien du tout.



Puisse ton odeur être celle du foin frais, car tes

lèvres, elles, me criaient déjà d’autres vendanges.

Sur ta nuque j’avais trouvé les effluves d’un autre

possible.



Ta voix brune quand tu dis bonsoir, c’est cantique

des cantiques et tes yeux clair de lune tous me l’ont

dit c’est l’éclipse mi-mars... Car quand tu te montres

la nuit, alors les étoiles : béates.

Auteur: Rouyau Mathilde

Info:

[ poème ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

pinard

En bonne originaire du Chianti, je voudrais parler du vin dans la Grèce antique.

Appelé Nectar des dieux, Sang de Dionysos ou Ambroisie de l’Olympe, il avait, nous l’avons déjà dit, un degré d’alcool très élevé : cela était dû au soleil brulant de la Grèce associé à des vendanges très tardives, lorsque les feuilles des vignes étaient déjà tombées. 

La consommation de cette boisson remonte à l’époque mycénienne, vers la fin du IIe millénaire avant J.-C., comme le prouve la découverte de cruches dans lesquelles les analyses chimiques ont confirmé la présence de vin. 

[…] On dit aussi qu’il était d’usage de le boire coupé d’eau, non seulement, pour d’évidentes raisons d’ordre public, mais aussi pour une question d’identité : les Grecs étaient horrifiés par les barbares qui, eux, buvaient le vin tel quel, pur. Par exemple, au chant XI de l’Iliade, Nestor offre au médecin Machaon du "vin de Pramnée" (c’est-à-dire en provenance d’Icarie et considère ainsi comme le premier "vin AOC" de l’histoire) "mélangé à de la farine blanche et à du fromage râpé". Un délice, en somme : les héros d’Homère dégustaient cette mixture quand le moment était délicat, lorsqu’ils étaient blessés ou après des combats exténuants. Elle portait même un nom, cette pâtée : on l’appelait cycéon (ϰυϰεών)

Auteur: Marcolongo Andrea

Info: La langue géniale : 9 bonnes raisons d'aimer le grec

[ remède ] [ thérapeutique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

vie sociétale

Mon besoin de relations sociales (si l'on entend par là les relations autres que les relations amoureuses), d'abord très faible, était au fil des ans devenu nul. Était-ce normal ? Il est vrai que les peu ragoûtants ancêtres de l'humanité vivaient en tribus de quelques dizaines d'individus, et que cette formule s'était longtemps maintenue, aussi bien chez les chasseurs-cueilleurs que chez les premières peuplades agricoles, c'était à peu près de la taille d'un hameau. Mais du temps avait passé depuis lors, il y avait eu l'invention de la ville et son corollaire naturel, la solitude, auquel seul le couple pouvait vraiment offrir une alternative, nous ne retournerions jamais au stade de la tribu, certains sociologues de peu d'intelligence prétendaient distinguer de nouvelles tribus dans les familles recomposées, c'était bien possible, mais des familles recomposées pour ma part je n'en avais jamais vu, des familles décomposées oui, je n'avais même à peu près vu que ça, hormis bien entendu les cas d'ailleurs nombreux où le processus de décomposition intervenait déjà au stade du couple, avant la production d'enfants. Quant au processus de recomposition, je n'avais pas eu l'occasion de le voir à l'œuvre, "Quand notre cœur a fait une fois sa vendange / Vivre est un mal" écrivait justement Baudelaire, cette histoire de famille recomposée n'était à mon avis qu'une dégoûtante foutaise, quand bien même il ne s'agissait pas d'une propagande pure, optimiste, et postmoderne, décalée, dédiée au CSP plus et CSP ++, inaudible au-delà de la Porte de Charenton.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Dans "Sérotonine", page 312

[ communautés ] [ déliquescence ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

isolement

Un vieil ouvrier français me posa un jour la question suivante : "Autrefois, nous étions plus pauvres qu’aujourd’hui, nos conditions de vie étaient plus dures et cependant nous nous sentions très près les uns des autres. Maintenant que notre sort matériel s’est amélioré, l’esprit d’équipe et d’entraide n’est plus aussi fort : on dirait qu’à mesure que le bien-être augmente, la fraternité diminue. Comment cela se fait-il ?"

Cette remarque, faite au sujet du monde industriel, a une portée universelle. Le monde agricole a subi, dans ce dernier quart de siècle, une évolution analogue. Les paysans d’autrefois étaient liés les uns aux autres par un réseau très serré d’échanges et de services : travaux en commun, relations de voisinage, veillées d’hiver qui réunissaient plusieurs familles, réjouissances locales, repas rituels à l’occasion des moissons et des vendanges, soin des malades, aide aux indigents, etc. Aujourd’hui, à quelques exceptions près, chacun vit chez soi et pour soi (la naissance des coopératives, dictée par l’intérêt matériel, n’a pas compensé cette perte de chaleur et d’intimité) – et ce qui reste du village n’est plus qu’un foyer de cendre et d’ennui, ce qui, soit dit en passant, est une des causes majeures de la désertion des campagnes.

A quoi tient cette montée de l’individualisme, précisément à une époque où l’on ne parle que du "social" ?

Tout simplement à ceci : les hommes d’autrefois n’avaient presque pas de possibilité d’échange en dehors de l’horizon étroit de leur communauté d’origine ou de travail. Autrement dit, ils avaient besoin de leur prochain immédiat à tous les niveaux de leur existence.

L’entraide en effet est une nécessité vitale dans toutes les sociétés élémentaires. Plus les hommes mènent une existence pauvre et menacée, plus leur tâche est dure et leur avenir incertain, moins ils peuvent s’offrir le luxe d’être égoïstes. Et c’est dans ce sens que le bien-être favorise l’individualisme. [...] Il faut tenir compte aussi du rôle toujours croissant de l’Etat ou d’organismes paraétatiques dans tous les domaines de la sécurité. [...] Le recours au prochain ne s’impose plus avec la même urgence : les liens administratifs remplacent les liens vitaux, la charité se fait impersonnelle et bureaucratique.

Il en va de même en ce qui concerne les plaisirs et les distractions. La lecture, le cinéma, la télévision, les voyages permettent à l’individu de "s’évader" sans le secours de ses camarades ou de ses voisins. Et de là résulte aussi le dépérissement de la vie familiale et locale.

Ainsi s’effacent les échanges d’homme à homme : il ne reste plus que l’individu perdu dans la foule anonyme.

Est-ce à dire que nous devrions regretter l’indigence et l’insécurité d’autrefois ? La question n’est pas là : nous savons bien que le petit groupe ne peut plus se suffire à lui-même dans une société qui vit à l’échelle planétaire. Mais ce petit groupe n’en reste pas moins le ferment essentiel d’une civilisation à la mesure de l’homme – et notre unique refuge contre les menaces du collectivisme et de la technocratie.

Auteur: Thibon Gustave

Info: Dans "L'équilibre et l'harmonie", Librairie Arthème, Fayard, 1976, pages 25-26

[ repli ] [ modernité ] [ tribalisme perdu ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson