ionisation
Aujourd'hui, j’ai revu une petite aurore boréale. Elle traversait la sphère céleste comme des hippocampes vert-de-gris au galop, côte à côte, disparaissant d'un commun accord derrière l'horizon comme dans le grand crépuscule originel de la mer.
Auteur:
Rautiainen Petra
Années: 1988 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: écrivaine, historienne
Continent – Pays: Europe - Finlande
Info:
La Mémoire des mers
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spectacle nocturne
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profiter
(...) Là réside le bonheur : dans le fait de s'estimer content d'avoir de la bière tiède en se rappelant combien il vaut mieux avoir ça plutôt qu'un goût d'eau croupie sur des lèvres gercées. Tel est le sens de la vie, mon vieux. Savoir quand on est bien loti et ne haïr ni n'envier personne.
Auteur:
Kerr Philip
Années: 1956 - 2018
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - Angleterre
Info:
Vert-de-gris, Poche, p.334
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distanciation
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recul
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ville
Il ne me restait plus qu'à longer le boulevard des Italiens pour arriver jusqu'aux abords de l'Opéra, et j'en profitai pour admirer les devantures des grands magasins, dont les merveilles s'offraient à ma convoitise, derrière de grandes vitres de verre coloré. Ce quartier-ci était encombré de passerelles, de passages, d'enseignes et de badauds. Le ciel était noir de circulation: les aéronefs se succédaient sans discontinuer aux stations aériennes, couvertes de dômes vert-de-gris. Les arabesques de fer forgé le disputaient à la rigueur de la pierre et du marbre, matériaux nobles mais dépourvus de fantaisie. Des automates de réclame aux yeux nacrés vantaient d'un débit monotone les agréments de tel ou tel magasin, et les passants les regardaient la tête haute, comme s'ils craignaient quelque chose.
Auteur:
Gaborit Matthieu
Années: 1972 -
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain de Fantasy
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Confessions d'un automate mangeur d'opium
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littérature
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science-fiction
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rapidité
La vitesse tue la forme. D'un paysage vu à cinq cents à l'heure, que reste t-il ? Rien ; les premiers et les seconds plans sont supprimés ; au delà du 300éme de seconde, les appareils photographiques eux-mêmes défaillent. Notre oeil ne prend pas plaisir à la trajectoire d'un obus puisqu'il ne la voit plus. Le mouvement ne "déplace pas les lignes", il les anéantit. La terre perd sa variété ; en avion, il n'y a plus, sous nos pieds, de peupliers ou de châtaigniers ; il y a l'arbre... La vitesse pour les Orientaux, équivaut à la démocratie. La très grande vitesse ressemble au communisme en ce qu'elle tue l'individuel. Elle appelle et exige l'anonymat. Nous parvenons au règne du symbole. La vitesse habitue l'esprit, par la succession infinie des images, à des nouvelles synthèses. Le sociologue s'en réjouira peut-être, mais non l'artiste. L'artiste est un aristocrate , (même quand il croit faire de l'art pour le peuple) il travaille lentement. La vitesse tue la couleur : le gyroscope, quand il tourne au plus vite, fait du gris ! Regardons la peinture moderne : gris, vert-de-gris, gris-noir, Barque, Picasso, Juan Gris, Derain, Vlaminck : couleurs de torpilleur, de trains de blindé, de châssis.
Auteur:
Morand Paul
Années: 1888 - 1976
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
éloge du repos (1937, 125 p., éditions Arléa) p.118, 119
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vélocité néfaste
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progrès
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modernité
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esthétique
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transition nocive
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