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femmes-par-hommes

J'avais aimé Carmen Rubiolo. Il y avait de cela dix ou douze ans, à l'époque où le journalisme en Argentine était une profession si brûlante qu'il était impossible d'aimer qui que ce soit en paix. Carmen faisait partie de ces filles qui semblent nées pour aimer une seule fois pour toutes et dont on croit qu'elles ne veulent que se marier et avoir des mouflets. Mais elle était bien plus complexe que cela: passionnée, romantique, elle était une lectrice insatiable, de ces gens qui au lieu de lire le journal le dépiautent, lunettes au bout du nez et clope au bec. Elle aimait s'habiller à la mode, disserter sur les films français qui passaient dans les cinémas du centre, faire l'amour en silence et très concentrée jusqu'à l'orgasme, comprendre le point de vue des autres pour s'y opposer avec plus de véhémence et reprocher vertement aux hommes toute attitude machiste. Elle était nerveuse mais tendre, affectueuse mais farouche, joueuse et rebelle, solennelle pour des questions dérisoires; elle cuisinait des escalopes milanaises inégalables, aillées et persillées à la perfection, et avouait son plaisir d'être aimée par un journaliste. Elle s'imaginait qu'un journaliste était quelqu'un d'important.
Je l'avais aimée dix ou douze ans plus tôt. Mais probablement huit, depuis la nuit où elle m'avait attendu, en furie, pour me dire: "Je ne te supporte plus, tu es le type le plus égoïste et le plus merdique que j'aie connu dans ma vie. Et elle avait quitté l'appartement d'Acevedo et Güemes avec un claquement de porte qui avait résonné dans tout l'immeuble. Et m'avait fait bien plus mal que la plainte du concierge et du syndic.

Auteur: Giardinelli Mempo

Info: Les morts sont seuls

[ compliquées ]

 

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lendemain de cuite

Un valet vint ouvrir les persiennes et les fenêtres des salons. L’assemblée se trouva sur pied, rappelée à la vie par les chauds rayons du soleil qui pétilla sur les têtes des dormeurs.

Les mouvements du sommeil ayant brisé l’élégant édifice de leurs coiffures et fané leurs toilettes, les femmes frappées par l’éclat du jour présentèrent un hideux spectacle : leurs cheveux pendaient sans grâce, leurs physionomies avaient changé d’expression, leurs yeux si brillants étaient ternis par la lassitude. Les teints bilieux qui jettent tant d’éclat aux lumières faisaient horreur, les figures lymphatiques, si blanches, si molles quand elles sont reposées, étaient devenues vertes ; les bouches naguère délicieuses et rouges, maintenant sèches et blanches, portaient les honteux stigmates de l’ivresse.

Les hommes reniaient leurs maîtresses nocturnes à les voir ainsi décolorées, cadavéreuses comme des fleurs écrasées dans une rue après le passage des processions.

Ces hommes dédaigneux étaient plus horribles encore. Vous eussiez frémi de voir ces faces humaines, aux yeux caves et cernés qui semblaient ne rien voir, engourdies par le vin, hébétées par un sommeil gêné, plus fatigant que réparateur. Ces visages hâves où paraissaient à nu les appétits physiques sans la poésie dont les décore notre âme, avaient je ne sais quoi de féroce et de froidement bestial.

Ce réveil du vice sans vêtements ni fard, ce squelette du mal déguenillé, froid, vide et privé des sophismes de l’esprit ou des enchantements du luxe, épouvanta ces intrépides athlètes, quelque habitués qu’ils fussent à lutter avec la débauche. Artistes et courtisanes gardèrent le silence en examinant d’un œil hagard le désordre de l’appartement où tout avait été dévasté, ravagé par le feu des passions.

Auteur: Balzac Honoré de

Info: Dans "La peau de chagrin", Librairie générale française, 1984, pages 232-233

[ tête dans le cul ] [ laideur ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

réformisme langagier

Certains de nos dirigeants politiques accompagnent l’affront fait à la langue. Parfois, ils essaient d’imiter la langue supposée de ceux dont ils briguent les suffrages : “Le président, il doit faire peuple, because le peuple, il redonde le sujet.” D’autres fois les techno-managers usent d’un mélange de sabir faussement canaille, de volapük cyber-mercantile, de globish planétaro-débile, de cette hideuse langue d’affaires destinée à la rencontre d’une plante verte avec une machine à café (les deux totems de la “stareteup”). Cela donne : “Il faut gérer le copartage pour un futur plus juste.” Et voilà qu’aujourd’hui, avec une autosatisfaction inouïe, des technos, persuadés que la Terre a attendu leur venue au monde pour commencer sa rotation, voudraient transformer la langue.

Il faut se représenter la confiance qu’ils ont en eux, ces “gestionnaires du monde qui change”, pour s’en prendre à la langue française, vieille dame punk. Imaginons la scène: ils se lèvent le matin, se regardent dans la glace et se disent : “Je vais réformer la langue, fleurie par Marie de France, stabilisée par les Valois, soulevée par Rabelais, solennisée par Racine, déliée par Marivaux, polie par Montesquieu, enluminée par Hugo, illuminée par Rimbaud, stratosphérisée par Breton, électrocutée par Céline, solarisée par Camus, évangélisée par Mauriac – je vais la réinventer totalement, moi, Mme Michu de l’écriture inclusive et moi M. Jourdain de la vigilance lexicale.” Quel culot !

Vous remarquerez qu’à leur arrogance de tripatouilleurs·ses et de précieux·ses ridicules s’adjoint une tristesse climatique d’expression, une platitude géologique, une timidité acnéique devant “l’hénaurme” flaubertien, une crainte de ce qui dépasse, de ce qui pue, de ce qui saigne et qui glougloute, de ce qui éructe, une impossibilité en somme de jouir et d’accueillir les turbulences de la langue quand elle tressaute, quand elle divague du châtié à l’ordurier, de l’imparfait du subjonctif aux insultes de grand chemin. L’inclusif ! Mais ne serait-ce pas qu’ils seraient en train de nous les briser grave ces Trissotin·e·s ?

Auteur: Tesson Sylvain

Info: Figaro du 3 décembre 2021

[ orgueilleux ] [ aplanissement ] [ critique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

perception

Dans les temps anciens les humains ne différenciaient pas la couleur bleu.

Dans l'Odyssée Homère décrit une mer "sombre comme le vin" et le mot bleu n'est pas utilisé une seule fois dans tout le texte. Il semble que le bleu soit la dernière couleur identifiée par nos sens. Par exemple elle est celle qui apparait en dernier dans beaucoup de langues anciennes comme le grec, le chinois, le japonais ou l'hébreu... Et avant l'apparition de ce mot il y a des faits qui tendent à prouver que les humains ne voyaient pas le bleu comme nous le voyons aujourd'hui. L'historien du langage Lazarus Geiger a mis en évidence, après avoir compilé des documents anciens, que chaque culture eut d'abord des termes pour noir et banc, ou sombre et clair. Le mot suivant fut le rouge, puis jaune et vert et finalement bleu. La première culture ancienne avec un terme pour bleu fut celle des égyptiens, qui fut aussi la première à produire des colorants de cette couleur.

Mais est-ce que les peuples anciens pouvaient voir cette couleur ? Est-ce que l'on voit quelque chose si on n'a pas de mot pour ?

Jules Davidoff a procédé a une expérimentation avec la tribu Himba de Namibie. Le langage de la tribu n'a pas de mot pour désigner le bleu. On leur a présenté un cercle de 14 carrés, 13 verts et un bleu. Certains ne surent comment décider et d'autres prirent beaucoup de temps pour donner une réponse et le différencier. Mais parmi les carrés il y en avait un, très légèrement décalé (que je n'ai pas remarqué d'ailleurs), mais que les Himbas détectèrent immédiatement. Par ailleurs ils ont beaucoup de mots pour la couleur verte. Davidoff en conclut que sans un mot pour une couleur c'est beaucoup plus difficile de remarquer qu'elle est unique, spécifique. Donc même si nos yeux pouvaient probablement voir le bleu dans les temps anciens nous n'avons appris a discriminer cette teinte que beaucoup plus tard.

Auteur: Internet

Info: juin 2016

[ évolution ] [ coloris ] [ historique ] [ teintes ] [ cognition ]

 

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urbanisme festif

Bien entendu, il n’y a pas davantage de plage, aujourd’hui, sur les bords de la Seine qu’il n’y en avait huit jours avant. L’important est de vérifier si les gens vont accepter d’y croire. Car tout cela n’a rien de futile. Ça s’appelle un programme. […] Contrairement à ce que l’on imagine, Paris n’est pas une enclave pittoresque où résisteraient les derniers adeptes du Parti du progrès universel et pluriel en difficulté. C’est un laboratoire. C’est un terrain d’expérience qui a l’avenir devant lui. Le maire nourrit d’amples ambitions. […] "Il faudra, déclare-t-il, qu’on puisse encore dire du bien dans trente ans de ce que nous décidons maintenant" (mais pourquoi faudrait-il attendre si longtemps pour en dire du mal ?). Ses grands projets se résument à couvrir tout ce que la sensibilité exquise de la modernité ne veut plus voir : périphériques, parkings, hangars de stockage, entrepôts du service municipal des Pompes funèbres. En gros, le réel. Delanoë le fourre sous dalle. Et, par-dessus, il plante tout ce qui fait rêver : murs d’escalade, squats d’artistes, promenades vertes, multiplexes créatifs, lieux d’éducation aux arts de la rue, espaces d’initiation à la musique hip-hop.

Et parasols.

Car il s’agit aussi de réconcilier le Parisien avec son fleuve. Il paraît que jusqu’alors le Parisien tournait le dos à la Seine, ses eaux noires moirées de mazout et ses courants d’air. De temps en temps, il s’accoudait aux parapets pour regarder un suicidé en train de gagner le large avec nonchalance. C’est tout ce qu’il avait comme distraction. Quel chemin parcouru depuis. Maintenant il peut bronzer en bordure de concept et s’initier à la fabrication des nœuds marins dans une station balnéaire non figurative où tout est stylisé, le sable, les pelouses, les oriflammes, les nœuds marins, les murs d’escalade, sa propre personne. Exactement comme dans un quartier piétonnier. Transformer les berges de la Seine en quartier piétonnier idéal, voilà l’exploit des plagistes de la Mairie de Paris. Je le sais, j’étais sur place le dimanche de l’ouverture du concept.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 3", Les Belles Lettres, Paris, 2002, page 450

[ virtualisation ] [ refoulement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

onirisme

Promenade dans les bois. Chemin dégagé et rocailleux.

Bon, me voilà face à un truc insolite.

Ce n'est pas apparent.

Mais je le sais.

Certes, si elle était vraiment inconnue, je ne pourrai la voir, cette chose... La distinguer. Puisqu'elle ne ferait pas partie des objets déjà intégrés dans une case pré établie...

Néanmoins JE LE SAIS.

Elle est devant mes yeux.

La décrire ? Comment créer une nouvelle case ?

Une pierre, grossier parallélépipède grisâtre d'environ 15 centimètres sur le petit côté...

Avec des bords trop bien définis, telles les bordures d'un dessin de Hergé.

Et maintenant voilà que ce machin est autre, mais sans que j'aie pu m'apercevoir du changement. Effet d'une transmutation visuelle magique, fondu-enchaîné parfait dans sa lenteur, mais produit instantanément ?

La chose bouge un peu. Elle a modifié sa couleur, du gris incertain nous sommes passé à ce que je nommerai : bleu terne.

Un bleu épais qui semble scintiller de l'intérieur.

Je suis à genoux devant elle.

L'objet s'est élargi, de telle sorte qu'il fait désormais penser à une demi-étoile de mer,  avec des contours imprécis, vaporeux...

Et. Et...

Et le revoilà caillou. Pardonnez les pauvres analogies pour tenter de définir ce truc mais je n'en puis trouver de meilleures.

Maintenant je me transforme. Comme si la pierre restait parfaite, immobilisée dans un espace absolument figé.

... Et mézigue, observateur, votre serviteur envoyé spécial... qui rapetisse...

Ma vision passe désormais par les oreilles.

...

Au pied d'une falaise bleue. De grands nuages tanguent, volutes vertes au-dela de l'horizon.

Feuillus qui bordent le chemin ?

Je peux bouger.

Mais la falaise reste intangible. Je passe au travers.

Sens tactiles floutés par on ne sait quoi.

...

Pas d'exotisme ici.

De paradoxe... Rien. 

Tout est évidence.

Simple

Le bizarre est derrière. 

Curieuses les sensations d'une vie ? Insolites... Singulières. Surprenantes. Normales ? 

Of course not

J'ai quitté notre monde ésotérique, inexplicable... désorientant.

Pour entrer dans le réel.

Auteur: Mg

Info: 5 fév. 2013

[ dernières paroles ] [ poème ]

 

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reines de beauté

[Un samedi soir, le comité syndical organise pour les jeunes travailleurs une soirée ayant pour thème l'élection de "Miss Usine". Mais pour les vigilants activistes, aucun divertissement ne peut avoir lieu sans une finalité éducative, voire idéologique.]

Devant les trognes de tartuffe d'un jury pesamment sérieux, rafraîchi par quelques jeunes qui, au milieu de petites vieilles et de vieux gâteux, avaient l'impression de se trouver comme des gamins au premier jour de maternelle, se succédèrent, à tour de rôle, lentement, avec une certaine grâce, d'authentiques beautés, des jambes sculpturales et les seins d'albâtre, des rousses minces, frêles, aux regards innocents comme ceux des veaux nouveau-nées, des hanches solides, prolétaires, et des jambes charnues, des regards simulant le désarroi ou l'innocence et des salopes à l'air monacal, accompagnées d'un délire d'applaudissements, sifflées et encouragées par leurs connaissances, venues nombreuses, des blondes évaporées et des brunes pécheresses, toutes invitées en chœur à venir dans divers bistrots à la réputation douteuse : "la rousse numéro dix à La Grenouille verte ! ; la rouquine numéro cinq à La Mégère magnifique ! ; la deux au Canonnier ! ; la trois au Porte-Jarretelle rouge ! ; nous fournissons la bière, toi, viens avec ce que tu as de mieux !", ce qui énervait de plus en plus le jury. À la fin, sur le grand nombre de candidates, quatre remportèrent à peu près autant de points. Le jury s'était retiré dans une pièce attenante pour formuler des questions de manière à les départager, les goûts étant tellement divers, la simple beauté n'était pas suffisante pour devenir Miss. Et tandis que Jomo incontournable et insouciant comme toujours installait sa chaise au milieu de la scène, pour pleurer de nouveaux avec son chant et sa guitare les chevaux innocents en si grand nombre sacrifiés en l'honneur de l'apparition des tracteurs, les candidates passaient au second plan, se tenaient grelottantes et malheureuses derrière lui, abandonnées provisoirement même de leurs admirateurs ; la voix de Jomo, claire, puissante dominait la salle, réveillant dans le public des souffrances sans nom, une étrange envie de pleurer, à telle enseigne que la réapparition du jury fut accueillie par des sifflets et des huées ; c'est Jomo qu'ils voulaient, mais celui-ci quitta la scène l'air soumis et absent, laissant aux belles, tirées brusquement de leur torpeur, les applaudissements qui n'en finissaient plus.

Auteur: Buzura Augustin

Info: Vocile nopții, traduit du roumain par Guy Hoedts

[ prolétaires ] [ défilé ] [ spectacles mélangés ] [ malentendu ] [ musique ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

représailles

La morale nous dicte souvent qu'il est vain et inutile de se venger, que l'on continue d'être malheureux malgré tout...
Un jour, celui du mariage de ma soeur cadette, je vaquais à mes occupations en ville. Je devais ensuite passer chez moi me préparer avant de rejoindre la fête. J'habitais au centre de Lausanne et avais une petite routine qui consistait à rester en embuscade dans un endroit stratégique du parking devant chez moi afin d'être le premier à profiter d'une place qui se libère. Ce samedi-là j'ai attendu un peu plus que de coutume, une petit dizaine de minutes, jusqu'à qu'une Audi verte commence à se dégager d'un emplacement quinze mètres devant moi. Super me suis-je dit, clignotant activé afin de m'engager. Et là, sournoisement, je l'avais pas vue venir, une petite MG décapotable bleu ciel conduite par une jolie nana m'est passé devant sans tambour ni trompette pour me piquer la place. Je suis sorti de la Fiat pour demander des explications à la jolie femme. Qui m'a ri au nez, mi hautaine, mi moqueuse.
Ce genre d'épisode, à vingt ans, vous fait aisément monter à haute température. En une seconde. Mais que voulez-vous faire en pareille occurrence, mettre des baffes à la provocatrice ? Pas possible...
Dandinant du cul la nénette s'est barrée en m'ignorant superbement. Elle avait disparu depuis quelques secondes qu'une place se libérait non loin permettant rapidement de me garer. La fumée me sortait encore des oreilles. Au sortir de la Fiat j'avisais un conteneur de déchets devant l'entrée d'immeuble à une dizaine de mètres. La MG décapotée me tendait les bras. Ni une ni deux, j'ai sorti deux sacs poubelles, les ai portés jusqu'à la petite anglaise bleu ciel puis les ai éventrés avant de les vider sur les sièges avant tous proprets et parfumés de la petite voiture de luxe. Un contenu vraiment répugnant, avec fumet à l'avenant. "Quelle chance !" ai-je pensé.
Je suis ensuite allé me changer et me doucher avant de récupérer ma bagnole. La MG n'était plus là, avec un emplacement, toujours libre, constellé d'immondices que la stupide conductrice avait bien dû évacuer comme elle pouvait. Devant témoins espérai-je.
J'ai ensuite pris la route, tout à fait détendu, vers les épousailles de ma frangine. Aujourd’hui encore je regarde cet épisode comme une petite victoire, qui sauva l'humeur du reste de ma journée. Avec une petite pensée pour le concierge, où l'employé communal, qui a du se taper le nettoyage.

Auteur: Mg

Info: 26 avril 2016

[ thérapie ] [ revanche ] [ anecdote ]

 

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teinte

En chinois, il n'existe pas à l'origine de mot unique pour désigner la couleur bleue. Les couleurs bleues sont plutôt décrites comme des nuances du vert ou du noir. Cela reflète le fait que le bleu est une couleur moins importante dans la culture chinoise que dans la culture occidentale.

En Occident il y a le bleu et le vert. Mais en Chine, il y a le Qing (prononce ‘ching’), une nuance bleu-vert ou vert-bleu, selon le point de vue et qui en dit long sur l’histoire de la couleur bleue et de la couleur verte dans ce pays. Le Qing symbolise également le renouveau, la santé, la vigueur et la vitalité. Beaucoup de couleurs correspondent à ce mélange magnifique de bleu et de vert, y compris le turquoise et le bleu céruléen. 

Le terme "青" (qīng) en chinois est  donc souvent utilisé pour décrire une couleur qui peut inclure des teintes de vert, de bleu ou même de noir, selon le contexte. Il peut être traduit par "vert" ou "bleu" en fonction du contexte spécifique.

Ainsi, "青" (qīng) peut être utilisé pour décrire une gamme de couleurs qui englobe à la fois le vert et le bleu. Dans certaines situations, on peut même le traduire par "cyan" en français, pour refléter une teinte qui se situe entre le vert et le bleu.

La nature polysémique du terme "青" (qīng) en ce qui concerne la couleur reflète la manière dont certaines langues, y compris le chinois, abordent les catégories de couleurs de manière plus fluide par rapport aux langues occidentales qui ont des distinctions plus nettes entre le vert et le bleu.

Le développement d'un mot spécifique pour la couleur bleue en langue chinoise moderne est souvent associé à l'influence de langues étrangères et à des changements culturels. Le terme 蓝 (lán) a été introduit pour désigner la couleur bleue, et il est maintenant couramment utilisé dans ce contexte.

Il est intéressant de noter que certaines recherches suggèrent que la distinction entre le bleu et le vert n'est pas aussi prononcée dans certaines langues asiatiques, y compris le chinois, par rapport aux langues occidentales. Cela peut être dû à la façon dont les couleurs sont perçues et catégorisées dans différentes cultures. Par exemple, en chinois, les mots pour le bleu et le vert peuvent parfois être utilisés de manière interchangeable, reflétant une perception plus large de la gamme de couleurs qui entrent dans ces catégories.


Auteur: Internet

Info: compil de mg et plusieurs bots

[ historique ] [ orient - ponant ] [ langues comparées ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

imagination

Quelle structure cérébrale est impliquée dans la compréhension visuelle de la causalité ? Aucune: c'est notre système visuel et non un mécanisme cognitif complexe qui nous permet de comprendre qu'un objet bouge à cause d'un autre objet (par exemple lorsqu'une boule de billard se déplace parce qu'une autre boule de billard l'a poussée). C'est ce que vient de découvrir une équipe internationale de chercheurs. A tout moment, nous réalisons des jugements visuels rapides de causalité - une balle renverse un verre sur une table -, de reconnaissance (entre par exemple une chose inerte ou vivante), ou de compréhension des intentions d'autrui. Ces raisonnements sont complexes, c'est pourquoi la plupart des scientifiques pensent que des structures cognitives importantes sont nécessaires pour les réaliser. D'un autre côté, ils se font tellement rapidement et sans effort, qu'ils pourraient finalement être "intuitifs". Les équipes de Patrick Cavanagh (Université Paris Descartes, CNRS), Rolfs, (Université Humboldt de Berlin), Michael Dambacher (Université de Constance) ont mis fin à cette question: la causalité peut être interprétée seulement par le système visuel. "Nous avons démontré que nos yeux peuvent évaluer rapidement une situation de cause à effet sans l'aide de notre système cognitif", explique Patrick Cavanagh, professeur dans le laboratoire de psychologie de la perception (Université Paris Descartes, CNRS, ENS). Deux composantes sont nécessaires pour définir une situation de causalité, par exemple une boule de billard en touche une autre qui se déplace ensuite. Les événements doivent se succéder rapidement et nécessitent généralement un contact. De plus, ils doivent être perçus comme un seul événement: plutôt que de voir un objet bouger puis s'arrêter et un autre objet se déplacer par lui-même, il y a une continuité du mouvement qui est transféré du premier objet au second. Pour tester comment le cerveau détermine la causalité, les scientifiques ont utilisé un procédé dit d'adaptation, souvent utilisé dans les études du mécanisme neuronal impliqué dans les facultés visuelles. Une expérience optique de ce type est bien connue: en fixant une tâche rouge, pendant quelques secondes, puis un mur blanc, on voit une tâche verte, l'oeil s'est "adapté" à la tâche rouge. Les chercheurs ont constaté qu'après une exposition répétée à des événements de causalité - ici collisions de deux objets - les épreuves test apparaissent comme ayant moins de lien de causalité. A l'inverse, l'adaptation avec des événements non-causals a eu peu d'effet. Cela indique que certains jugements de causalité seraient déterminés par le système visuel et ne feraient pas appel à des mécanismes cognitifs complexes. De plus, le test bouge quand les yeux bougent, exactement comme pour la tâche verte qui apparaît suite à l'exposition à une tâche rouge. Seul le processus visuel et non un mécanisme cognitif peut expliquer cette spécificité. "Il reste à distinguer les types de jugements qui demandent un processus cognitif particulier de ceux qui ne font appel qu'au système visuel" précise Martin Rolfs, professeur à l'Université Humboldt de Berlin.

Auteur: Dambacher Michael

Info: Visual Adaptation of the Perception of Causality, current Biology, 10 January 2013. Ecrit avec Martin Rolfs et Patrick Cavanagh

[ réflexion ] [ penser ] [ sciences ]

 

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