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obèse

Donna Toscana était devenue une femme imposante... Ses chevilles enflées ressemblaient à des goitres. Ses minuscules chaussures semblaient prêtes à éclater sous la pression de ses cent-vingt-cinq kilos. Une douzaine de seins superposés semblaient s'écraser sur sa poitrine. Elle était bâtie comme une pyramide, sans hanches. Ses bras étaient si charnus qu'ils ne tombaient pas à la verticale, mais faisaient un angle avec son corps ; ses doigts enrobés de graisse évoquaient des saucisses. Elle n'avait quasiment pas de cou. Quand elle tournait la tête, les bourrelets de chair se déplaçaient avec la lenteur mélancolique de la cire molle. On voyait son crâne rose à travers ses cheveux blancs clairsemés. Son nez était mince et exquis, mais ses yeux évoquaient deux raisins noirs écrasés. Dès qu'elle parlait, ses fausses dents jacassaient dans l'idiome qui leur était propre.

Auteur: Fante John

Info: Bandini

[ littérature ]

 

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pauvres

Si ce n'est pas une affaire d'argent, alors la lutte des classes est une réalité — depuis la chute du mur de Berlin on essaie de nous faire croire qu'elle relève de la paranoïa; depuis la réunification de la RFA et de la RDA le capitalisme est sans dehors, en apparence, sans ailleurs ou sans frontière; et au cours des vingt années qui ont suivi on ne nous a parlé que de la classe moyenne — qui aurait pris d'un côté aux grands bourgeois, et de l'autre aux prolétaires. Mais ce rêve doucereux n'a pas tenu le temps d'une génération; l'Allemagne de 2017 a 13 millions d'habitants sous le seuil de pauvreté, et seulement 2,5 millions de chômeurs — voici l'horizon du salarié européen : avoir un travail déclaré mais vivre tout de même sous le seuil de pauvreté.

Auteur: Bertina Arno

Info: Ceux qui trop supportent, p 102, Verticales

[ néolibéralisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

parents

Mon père avait une façon bien à lui d'aller en montagne. Peu versé dans la méditation, tout en acharnement et en bravade. Il montant sans économiser ses forces, toujours dans une course contre quelqu’un ou quelque chose, et quand le sentier tirait en longueur, il coupait par la ligne la plus verticale. Avec lui il était interdit de s'arrêter, interdit de se plaindre de la faim, de la fatigue ou du froid, mais on pouvait chanter une belle chanson, surtout sous l'orage ou en plein brouillard. Et dévaler les névés en poussant des cris d'indien.
Ma mère, qui l'avait connu enfant, disait que même alors il n'attendait personne, trop occupé à rattraper tous ceux qu'il voyait plus haut : c'est qu'il en fallait de bonnes jambes pour se montrer désirable à ses yeux, et dans un éclat de rire elle laissait entendre qu'elle l'avait conquis ainsi.

Auteur: Cognetti Paolo

Info: Les huit montagnes, p 9, le livre de poche

[ incipit ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

vacuité

Ecrire un poème sur rien,

où toutes les transparences peuvent flotter,

ce qui n’a jamais connu la condamnation de l’être,

ce qui l’a abandonné déjà,

ce qui est sur le point de commencer

et ne commencera peut-être jamais.



Et l’écrire avec rien ou presque rien,

avec l’ombre des mots,

les espaces oubliés,

un rythme qui se détache à peine du silence,

et un silence marqué dans un point

de l’autre côté de la vie.



Un poème sur rien et avec rien.

Peut-être que tous les poèmes

passés, futurs ou impossibles

pourraient tenir en lui,

au moins un instant chacun

comme s’ils se reposaient dans sa forme,

dans sa forme ou son rien.

Auteur: Juarroz Roberto

Info: Quatorzième poésie verticale. Ecrire un poème sur rien.

[ néant ] [ vide ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

recette

Si nous adorons la paella dite orthodoxe, la paella valenciana, nous acceptons qu’au lapin et au poulet traditionnels on ajoute ou on substitue du poisson et des fruits de mer. Mais il est bon de corriger le goût légèrement écœurant de la poiscaille par la saveur douce des morceaux de basse-cour.
Sans oublier l’huile d’olive, la tomate, les haricots plats, les haricots blancs, le piment, le safran et, pourquoi pas ? des artichauts, des poivrons, des petits pois, des pois chiches, du canard, du porc, des escargots. Sans être dévasté par la graisse, ce subterfuge de l’onctuosité, le riz doit croustiller et pouvoir adhérer à une poêle tenue à la verticale. La paella est un art. C’est aussi un motif de guerre entre provinces d’Espagne, semblable à la guerre du cassoulet ou du couscous. A chacun sa vérité, pourvu qu’elle ne cède pas à la mode de la "revisitation", cette vile auxiliaire de la dictature de l’oubli.

Auteur: Pajak Frédéric

Info: Le manifeste incertain, tome 6, page 71

[ variantes ] [ astuces ] [ nourriture ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dualités

Pour qui voudra modéliser la vie des mammifères communautaires humains dans un cadre tétravalent-orthogonal où se jouxtent/conjuguent mâles-femelles avec objectif-subjectif, il apparaitra assez clairement certaines tendances, qu'on peut voir comme des déséquilibres nécessaires parce que créatifs. 

Au premier chef la part "femelle", de constitution plus stable de par son rôle de génitrice, est naturellement orientée communautaire et verticale. Alors que le mâle, plus déséquilibré, présente un tropisme plus égotique, sorte de génie individuel horizontal, qui peut aisément toucher à la folie lorsqu'il s'éloigne trop du plan communautaire vertical.

Cette modélisation recèle d'infinis trésors de possibilités souples et combinatoires dans la mesure ou les frontières entre genres ne sont pas définies nettement en termes scientifico-génétique ; elles le sont encore moins clairement entre les personnalités puisqu'un mâle peut se sentir femelle et inversément. 

La nature mélange deux pôles étroitement dépendants-intriqués au sein d'un système-race qui, simultanément, collectivise et singularise. 

L'uniformité c'est la mort. Contrastes et variétés sont indispensables. ,

Auteur: Mg

Info: 10 oct 2023

[ monde bayésien ] [  statistiques ] [ tendances ] [ grégarisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

étiquetage

Catégorie et tags : pourquoi un étiquetage sur deux niveaux ? Il y a principalement la volonté d'instiller une petite dose de "hiérarchie verticale", ordre qui pousse nécessairement à la réflexion pour tenter de déterminer le tag le plus important (Donc la catégorie). Tout ceci avec, encore et toujours, de la subjectivité, mais enfin les mots ont un sens ! Lorsque ça ne parait pas possible on ira au moins mal en utilisant une "catégorie" plus générale et déjà bien balisée comme humour, malveillance, poésie, etc... En précisant mieux l'extrait par l'usage des tags qui suivent.
La meilleure manière - qui prend du temps - restant de tester "à l'envers" c'est à dire en faisant plusieurs recherches sur le soft avec différents mots "tags" "catégorie" qu'on envisage et, à partir de l'outcome, mieux en estimer la pertinence. Rétroaction qui enlèvera un poil de subjectivité en mettant l'extrait dans un rayonnage virtuel (pensées parentes, antagonistes, sur un ou plusieurs concepts). Rayonnage virtuel qui pourra être affiné plus avant en créant une chaîne !!

Auteur: Mg

Info: 2 octobre 2017

[ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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sociologie politique

À compter des années 80 on nous a expliqué que les Trente Glorieuses étaient notre dernier grand récit collectif. Cette aventure-là étant terminée, elle entraînait dans la mort, avec elle, tous les récits collectifs qui lui étaient liés — au nombre desquels le syndicalisme, censé veiller à la redistribution des fruits de cette croissance. Mais l'activité syndicale n'étant pas apparue avec la croissance, elle en était indépendante et la mort de l'une n'aurait pas dû abîmer l'autre, ou la ringardiser — en bonne logique. On en a pourtant profité pour décréter la mort du syndicalisme et de ses visées sociales. Un exemple de cette atrophie des discours collectifs: l'expression "plein-emploi" n'est plus du tout utilisée, elle sonne comme un vieux piano désaccordé. Plus aucun élu ou candidat ne l'utilise. Ils ont tous renoncé à ce projet de société. Les forces de l'ordre ont besoin du chômage de masse, qui crée l'inquiétude, l'insécurité mentale, la précarité matérielle et spirituelle ou psychologique. Quand tu trembles comme une feuille, tu n'es plus en état de combattre (la direction). La guerre de tous contre tous a été entérinée.

Auteur: Bertina Arno

Info: Ceux qui trop supportent, Pp 79-80, Verticales

[ vingtième siècle ] [ France ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

cauchemar

Une brume d’un bleu pastel délicat stagne, accumulée au fond des vertigineuses tranchées qui s’ouvrent entre les parois verticales et parallèles des hautes façades, comme coupées au couteau dans une unique matière d’un brun noir. Elle enveloppe dans une transparence veloutée le flot docile des voitures semblable à quelque migration d’insectes. Précédées par les pinceaux de leurs phares, eux-mêmes veloutés, elles viennent s’accumuler aux croisements, s’immobilisent, repartent, s’égrènent, s’immobilisent de nouveau dans une sorte d’irréel silence, comme si le grondement qui s’élève de l’énorme ville, uniforme, étale pour ainsi dire, recouvrait ou plutôt absorbait indistinctement les millions de bruits confondus dans une unique et formidable rumeur, vaguement inquiétante, déchirée de loin en loin par le sporadique hululement de sirènes (police, ambulances, pompiers ?), croissant, s’exaspérant, strident, décroissant, mourant. Comme des cris de folles, d’oiseaux exotiques, ou les cornes de navires en perdition. Comme si la ville elle-même criait. Comme si, par intervalles, l’étincelant et orgueilleux amoncellement de cubes et de tours agonisait sans fin dans une sorte de diamantine apothéose, relançait de moment en moment vers le ciel opaque de longs signaux d’alarme, d’angoisse.

Auteur: Simon Claude

Info: Le jardin des plantes

[ irréalité ] [ léviathan ] [ sonorité ] [ trafic ] [ obscurité ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin

sémiose animale

L’entrée était marquée avec un symbole particulier, en l’occurrence la couleur bleue. L’abeille qui volait à travers l’entrée parvenait à un carrefour, ou "chambre de décision", où elle pouvait choisir entre deux voies. L’un des embranchements était marqué d'une couleur bleue, l’autre avec la couleur jaune. Les abeilles qui suivaient la piste bleue trouvaient en fin de parcours une fiole contenant une solution sucrée. Celles qui choisissaient la piste jaune ne recevaient aucune récompense. Les abeilles avaient appris que le sucre se trouvait au bout de la piste portant le même symbole que celui qui marquait l’entrée extérieure du labyrinthe. En d’autres termes, "même" égale "sucre". Dans une expérience ultérieure, l’entrée avait été marquée avec un symbole différent, des lignes horizontales de couleur sombre, par exemple. Dans ce deuxième cas, en atteignant la chambre de décision, les abeilles rencontraient à nouveau les deux voies, qui, cette fois, ne se signalaient plus par des couleurs, mais par des lignes – lignes verticales pour l’une, horizontales pour l’autre. Les abeilles réussissaient brillamment, en se dirigeant DIRECTEMENT vers le motif semblable à celui qu’elles avaient vu à l’entrée.

Auteur: Giurfa Martin

Info: Le concept de "similitude" et de "différence" chez un insecte. (2001) Résumé par Jeremy Narby

[ stimuli-signaux ] [ convention collective ] [ mécanisme répétitif ]

 

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Ajouté à la BD par miguel