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posthume

Quand je lis la biographie glorieuse,

Je me demande : est-ce là ce que l’auteur appelle une vie d’homme ?

Quand je serai mort est-ce ainsi qu’on racontera ma vie ?

(Comme si quelqu’un pouvait rien connaître de ma vie,

Alors que moi-même je pense ne rien savoir ou si peu de ma vie réelle,

Deux ou trois petites choses, deux ou trois vagues clés indirectes

Que j’aurai cherchées, trouvées pour mon usage ici-bas.)

Auteur: Whitman Walt

Info: Feuilles d’herbe, trad. Jacques Darras, Paris, Gallimard, 2002, page 37

[ inconnu à soi-même ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

résistants

Ils avaient, chacun, une famille : un matelas sur lequel ils avaient envie de dormir, des assiettes et des couverts avec lesquels ils avaient envie de manger, une femme avec qui ils avaient envie d’habiter ; et leurs préoccupations ne dépassaient pas beaucoup cela, elles étaient comme leurs propos.

Pourquoi, maintenant, luttaient-ils ?

Pourquoi vivaient-ils comme des bêtes traquées et exposaient-ils ainsi tous les jours leur vie ? Pourquoi dormaient-ils avec un revolver sous l’oreiller ? Pourquoi lançaient-ils des grenades ? Pourquoi tuaient-ils ?


Auteur: Vittorini Elio

Info: Dans "Les hommes et les autres", éd. Gallimard, Paris, 1947, page 59

[ raisons de l'engagement ] [ profondeur inapparente ] [ questions ] [ ultime pourquoi ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

énigme

Pourquoi les névroses ne sont-elles pas des épisodes du développement qui serait clos lorsque la phase suivante aurait été atteinte ? D’où provient ce caractère de persistance des mêmes réactions au danger ? D’où vient le privilège dont semble bénéficier l’affect d’angoisse sur tous les autres affects, d’être le seul à provoquer des réactions qui se distinguent des autres comme anormales et qui, par leur caractère impropre, s’opposent au courant de la vie ? En d’autres termes, nous retrouvons de façon inattendue l’énigme qui s’est si souvent posée à nous : d’où vient la névrose ? Quelle est sa cause ultime, spécifique ? Après des dizaines d’années d’efforts, ce problème se dresse devant nous, psychanalystes, aussi entier qu’au départ.

Auteur: Freud Sigmund

Info: "Inhibition, symptôme et angoisse", traduit de l’allemand par Michel Tort, Presses Universitaires de France, 1973, pages 74-75

[ question ] [ psychanalyse ] [ contre-intuitif ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

immanence sacrée

- Vous aimez les enfants ?

- Oui, répondit Kirilov d’un ton assez indifférent du reste.

- Par conséquent, vous aimez aussi la vie ?

- Oui, j’aime la vie ; pourquoi ?

- Mais vous êtes décidé à vous brûler la cervelle.

- Eh bien ? Quel rapport y a-t-il ? La vie est une chose, la mort en est une autre. La vie existe, et la mort n’existe pas.

- Vous croyez donc maintenant à la vie future éternelle ?

- Non, pas à la vie future éternelle, mais à la vie éternelle ici même. Il est des instants, vous arrivez à des instants où le temps s’arrête soudain et le présent devient éternité.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: "Les démons", trauction de Boris de Schloezer, éditions Gallimard, 1955, pages 357-358

[ dépassement du paradoxe ] [ questions-réponses ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

athées

Or, quel avantage y a-t-il pour nous à ouïr dire à un homme qu’il a donc secoué le joug, qu’il ne croit pas qu’il y ait un Dieu qui veille sur ses actions, qu’il se considère comme seul maître de sa conduite, et qu’il ne pense en rendre compte qu’à soi-même ? Pense-t-il nous avoir porté par là à avoir désormais bien de la confiance en lui, et en attendre des consolations, des conseils et des secours dans tous les besoins de la vie ? Prétendent-ils nous avoir bien réjoui de nous dire qu’ils tiennent que notre âme n’est qu’un peu de vent et de fumée, et encore de nous le dire d’un ton de voix fier et content ? Est-ce donc une chose à dire gaiement ?

Auteur: Pascal Blaise

Info: Pensées, 194-247

[ fanfarons ] [ vanité ] [ affligeants ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

aventure

Allons ! La piste est devant nous !

Elle est sûre – je l’ai prise – mes propres pieds l’ont essayée – ne lambinez plus !

Laissez inachevé ce que vous écriviez sur votre pupitre, laissez le livre clos sur son rayon !

Laissez les outils sur l’établi ! laissez l’argent ne pas se gagner !

Laissez l’école à sa place ! N’écoutez pas l’appel du professeur !

Laissez le prédicateur sermonner dans sa chaire ! Laissez l’avocat plaider au barreau, laissez le juge édicter la loi.



Camerado, voici ma main !

Plus précieux que l’argent je vous offre mon amour,

Mieux que sermons ou droit, tenez, je m’offre moi-même,

Et vous, vous offrez-vous à mo ? allez-vous voyager avec moi ?

Resterons-nous ensemble toute notre vie ?

Auteur: Whitman Walt

Info: Dans "Feuilles d'herbe", Chanson de la piste ouverte, traduction Jacques Darras, éditions Gallimard, 2002

[ invitation ] [ école buissonnière ] [ vagabondage ] [ liberté ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

bien-être

Le bonheur est un état permanent qui ne semble pas fait ici-bas pour l’homme. Tout est sur la terre dans un flux continuel qui ne permet à rien d’y prendre une forme constante. Tout change autour de nous. Nous changeons nous-mêmes et nul ne peut s’assurer qu’il aimera demain ce qu’il aime aujourd’hui. Ainsi tous nos projets de félicité pour cette vie sont des chimères. Profitons du contentement d’esprit quand il vient ; gardons-nous de l’éloigner par notre faute, mais ne faisons pas des projets pour l’enchaîner, car ces projets-là sont de pures folies. J’ai peu vu d’hommes heureux, peut-être point ; mais j’ai souvent vu des cœurs contents, et de tous les objets qui m’ont frappé c’est celui qui m’a le plus contenté moi-même. Je crois que c’est une suite naturelle du pouvoir des sensations sur mes sentiments internes. Le bonheur n’a point d’enseigne extérieure (de marque apparente) ; pour le connaître il faudrait lire dans le cœur de l’homme heureux ; mais le contentement se lit dans les yeux, dans le maintien, dans l’accent, dans la démarche et semble se communiquer à celui qui l’aperçoit. Est-il une jouissance plus douce que de voir un peuple entier se livrer à la joie un jour de fête, et tous les cœurs s’épanouir aux rayons expansifs du plaisir qui passe rapidement, mais vivement, à travers les nuages de la vie ?

Auteur: Rousseau Jean-Jacques

Info: Rêveries du promeneur solitaire, 1782

[ contentement ] [ rapports humains ] [ masques ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

plèbe

Je ne pouvais pas supporter cette foule aigrie, toujours agitée, toujours maussade et inquiète, qui allait et venait devant moi sur le trottoir. A quoi bon cette tristesse éternelle, cette anxiété, cette perplexité perpétuelles, cette méchanceté constante et morose (car ils sont méchants, trois fois méchants) ? A qui la faute s’ils sont malheureux et s’ils ne savent pas vivre, alors qu’ils ont devant eux soixante ans de vie ? Pourquoi Zartnitzyne s’est-il laissé mourir de faim, alors qu’il pouvait vivre encore soixante ans ? Et chacun exhibe ses guenilles, ses mains de travailleur, tout le monde se fâche, tout le monde crie : "Nous peinons comme des bêtes de somme, nous travaillons, nous avons une faim de loup, nous sommes pauvres ! Les autres n’ont pas à peiner, à travailler, et ilss ont riches !" (éternel refrain). A côté de ceux-là on trouve toujours quelque pauvre diable "de la noblesse" qui court, qui s’agite du matin au soir, comme par exemple, Ivan Fomitch Sourikov, qui habite au-dessus de nous. Il court des journées entières, toujours avec les manches trouées, des boutons qui ne tiennent pas ; il fait des commissions pour toutes sortes de gens ! Essayez de lui parler ! Il vous dira qu’il est "pauvre, indigent, nécessiteux ; sa femme est morte, il n’avait pas de quoi lui acheter des médicaments ; leur enfant a péri de froid l’hiver passé ; leur fille aînée se fait entretenir..." Il ne fait que gémir, se plaindre ! Oh ! Je n’éprouvais aucune pitié pour ces imbéciles ni alors ni maintenant, je le proclame avec orgueil ! Pourquoi n’est-il pas un Rothschild ? A qui la faute s’il n’a pas des millions comme Rothschild, s’il n'a pas toute une montagne d’impériales et de Napoléon d’or, une montagne aussi grande que celle qu’on voit au carnaval devant les baraques des forains ? Du moment qu’il vit, tout est en son pouvoir ! A qui la faute s’il ne le comprend pas ?

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: "L'idiot", traduit par Nicolas Poltavtzev Presses de la renaissance, Paris, 1974, page 321

[ volontarisme ] [ complaisance ] [ impitoyable ] [ richesse ] [ envie ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson