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pensée-de-mort

C’est à cette époque, l’an dernier, que je mourus.
Je sais que j’entendais le Maïs,
Comme on me transportait le long des Fermes –
Il avait mis ses Glands –

Je songeais combien il serait doré –
Quand Richard irait au moulin –
Et alors, je voulus sortir,
Mais quelque chose me retint.

Je songeais au Rouge – des Pommes tassées
Entre les rangs d’Eteules –
Aux Charrettes allant penchées dans les champs
Pour charger les Citrouilles –

Je me demandais qui me regretterait, le moins,
Et lorsque viendrait Thanksgiving,
Si Père multiplierait les couverts –
Pour faire une Somme égale –

Et cela troublerait-il la joie de Noël,
Que mon Bas soit suspendu trop haut
Pour qu’un Santa Claus puisse atteindre
L’Altitude de ma personne –

Mais ces pensées, me chagrinaient,
Alors, j’ai songé à l’inverse,
Qu’à pareille époque, en une année parfaite –
Eux-mêmes, viendraient à moi –

Auteur: Dickinson Emily

Info: Cahier 16, 445, trad Claire Malroux

[ morts-vivants ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

portrait

[Au collège de Bâle] les élèves s’exprimaient avec distinction en allemand et en français, mais lui [Jung] ne parlait pas le français, et son allemand était plutôt hésitant, si bien qu’il se contentait de marmonner le dialecte de son village. Il était robuste, trapu, plus grand que beaucoup de ses camarades et déjà bien musclé. Toujours débraillé, il arrivait mouillé les jours de pluie et ne sentait pas très bon. Ses habits étaient miteux, et il allait parfois pieds nus dans des souliers percés. Toujours prêt à se battre, il se retrouvait fréquemment mêlé à des rixes, voire à de véritables pugilats. Son comportement agressif lui valait d’être en permanence rabroué ou puni par ses professeurs. Avec l’âge, il en viendrait à penser que sa conduite découlait d’une "mauvaise conscience" injustifiée et que tout cela était à mettre sur le compte de la "mauvaise ambiance" qui régnait chez lui et qui probablement le "déprimait".

Auteur: Bair Deirdre

Info: Dans "Jung", trad. de l’anglais par Martine Devillers-Argouarc’h, éd. Flammarion, Paris, 2007, page 54

[ scolarité ] [ jeunesse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

règne machinal

Une des perspectives les plus fascinantes ainsi ouvertes est celle de la conduite rationnelle des processus humains, de ceux en particulier qui intéressent les collectivités et semblent présenter quelque régularité statistique, tels les phénomènes économiques ou les évolutions de l'opinion. Ne pourrait-on imaginer une machine à collecter tel ou tel type d'informations, les informations sur la production et le marché par exemple, puis à déterminer, en fonction de la psychologie moyenne des hommes et des mesures qu'il est possible de prendre à un instant déterminé, quelles seront les évolutions les plus probables de la situation ? Ne pourrait-on même concevoir un appareillage d'État couvrant tout le système des décisions politiques, soit dans un régime de pluralités d'États se distribuant la terre, soit dans le régime, apparemment beaucoup plus simple, d'un gouvernement unique de la planète ? Rien n'empêche aujourd'hui d'y penser. Nous pouvons rêver à un temps où la machine à gouverner viendrait suppléer - pour le bien ou pour le mal, qui sait ? - l'insuffisance aujourd'hui patente des têtes et des appareils coutumiers de la politique.

Auteur: Dubarle Dominique

Info: "Une nouvelle science, la cybernétique", Le Monde, le 28 décembre 1948

[ intelligence artificielle ] [ masses ] [ collecte des données ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vieillesse

Les jeunes gens rient dans leur solidité et leur entrain, d'entendre quelquefois des hommes de cinquante ans regretter leur jeunesse et leur pauvreté. Je haussais aussi les épaules à leur âge. Plus tard, j'ai compris. Ce n'est pas la pauvreté qu'on regrette. Ce serait trop bête. Ce n'est même pas la jeunesse. Les choses qu'on a vécues, il est bien rare qu'on désire les revivre. Ce qu'on regrette, c'est le bon temps de l'insensibilité, de l'insouciance, de l'irréflexion, le temps où l'on passe, rapide, le temps où la mort n'a pas de signification bien précise. Vieillir, c'est devenir de plus en plus sensible, et voir, chaque jour davantage, nous quitter une à une les choses que l'on aime - le temps où l'on n'a plus à attendre que des gnons, comme dit, dans une autre formule, le directeur du Mercure. Qui m'aurait dit, quand j'étais jeune, que je deviendrais si sensible, qu'il me viendrait aussi ce besoin d'aimer... On dit pourtant qu'on devient plus sec avec les années. Je prends le chemin tout contraire, je crois bien.

Auteur: Léautaud Paul

Info: Le théâtre de Maurice Boissard, oeuvres, Mercure de France 1988 <p.1077>

[ nostalgie ]

 

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imagination créatrice

Je vais vous présenter [le] cas […] d’une femme qui avait été admise à deux reprises dans un asile d’aliénés après une crise de schizophrénie typique. […] Je lui ai montré en quoi consistaient ces contenus inconscients qui avaient émergé pendant sa folie. Comme c’était une personne intelligente, je lui ai aussi donné des livres à lire afin qu’elle puisse acquérir de solides connaissances, essentiellement sur la mythologie, et qu’elle les utilise pour recoller elle-même les morceaux. Bien sûr, les lignes de fracture étaient toujours présentes. Aussi, je lui ai proposé que, à chaque fois que viendrait une nouvelle vague de désintégration, elle dessine ou peigne la situation, de façon à se donner une image de l’ensemble d’elle-même qui objectiverait son état. Et c’est ce qu’elle a fait. Elle m’a apporté un grand nombre de dessins et de peintures qu’elle avait faits et qui l’avaient aidée chaque fois qu’elle avait senti qu’elle allait se désintégrer. De cette façon, je lui ai tenu la tête hors de l’eau pendant environ douze ans ; elle n’a plus fait de crise qui aurait nécessité un internement à l’asile.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: "Sur les fondements de la psychologie analytique", trad. Cyrille Bonamy et Viviane Thibaudier, éd. Albin Michel, Paris, 2011, page 144

[ cas clinique ] [ stabilisation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vieux livre

C’est – un plaisir vermoulu – précieux –
Que rencontrer un Livre Ancien –
Vêtu de l’Habit que portait son Siècle –
Un privilège – à mon sens –

Que saisir sa Main vénérable –
Et la réchauffant dans la nôtre –
Opérer – un retour – ou deux –
Aux Temps – de sa jeunesse –

Examiner – ses opinions désuètes –
Vérifier sa pensée
Sur des Sujets d’intérêt commun –
La Littérature Humaine –

Ce qui passionnait le plus – les Lettrés –
Les Rivalités en cours –
Quand Platon – était une Certitude –
Et Sophocle – un Homme –

Quand Sapho – était une Jeune Femme –
Et que Béatrice portait
La Robe divinisée – par Dante –
Les Faits des Siècles passés

Il les traverse – familier –
Comme Untel viendrait en Ville –
Vous dire que tous vos Rêves – étaient vrais –
Il a vécu – où les Rêves naquirent –

Sa présence est Enchantement –
On le supplie de ne pas s’en aller –
Les Vieux Volumes secouent leur Tête de Vélin
Vrai supplice – de Tantale –

Auteur: Dickinson Emily

Info: Cahier 25, 371, traduction Claire Malroux

[ atemporel ] [ témoignage direct ] [ voyage dans le temps ] [ bouquin ancien ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

autocritique

Quand je considère ce que je suis, ce que j'ai toujours été, je trouve ceci, que j'écris sans ostentation, comme pour moi seul uniquement : je n'ai jamais eu aucune ambition, je n'ai jamais rien désiré, je ne me suis jamais cru aucun talent, les compliments me font rire, je ne me suis jamais déplacé sans, aussitôt arrivé, me demander ce que j'étais venu faire là, je ne me suis jamais rien acheté sans, aussitôt, le voyant chez moi, me demander pourquoi je m'en étais embarrassé, où que je sois allé, j'ai toujours trouvé que tout se ressemble, je n'ai jamais rien connu, goûté, senti, entendu d'agréable complètement, jamais rien ne m'a enlevé au-dessus du train-train des jours toujours pareils. Je le dis souvent : "On viendrait me dire demain voici cinquante mille francs que nous voulons dépenser pour vous. Quoi vous ferait plaisir ? Que désirez-vous ?" Je répondrais: "Rien." Pourtant, l'homme le plus gai, le plus amusant avec les gens, plein d'entrain, de traits, de boutades, de moqueries, de franchises malicieuses, la physionomie aussi vive que les paroles. Nature humaine ? Auteur gai, homme triste. Acteur comique, homme triste. Clown bouffon, homme triste. Homme d'esprit homme triste.

Auteur: Léautaud Paul

Info: Journal 1937, Lundi 25 Janvier

[ littérature ]

 

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hiérarchisation

Car l'apparition de la sexualité a entraîné trois conséquences majeures sur le monde.

Tout d'abord, le sexe a définitivement brouillé une "sélection" prétendument impersonnelle en favorisant le CHOIX des partenaires en tant que force évolutive. […] D'un seul coup, la RELATION devenait plus importante que l'individu. Née d'une sensibilité primordiale qui rend les uns attirants pour les autres, voilà que l'histoire évolutive dépend maintenant de la liberté du désir.

Le deuxième résultat de l'émergence de la sexualité consiste dans l'opposition inévitable des deux genres. À partir de la spécialisation des gamètes, l'un petit, mobile, le spermatozoïde, l'autre gros et plein d'énergie, l'ovule, une divergence incroyable confronte les deux partenaires, et ce conflit invraisemblable se déroule dans le corps des protagonistes. […] Alors commence à s'entreprendre la grande stratégie des réconciliations amoureuses, menant progressivement à l'organisation de relations mutuelles précaires et magnifiques.

Enfin, le sexe biologique produit la variation, la différence essentielle. Au lieu de s'égarer dans une amélioration continue de performances d'une espèce qu'une crise viendrait réduire à néant, la reproduction sexuelle s'engage dans une diversification infinie, recombinant les gènes des uns avec les gènes des autres pour former une individualité nouvelle absolument originale. De toutes ces imprévisibles conséquences, il découle une subtile interdépendance des uns et des autres.

Auteur: Lodé Thierry

Info: Pourquoi les animaux trichent et se trompent, pp. 40-41

[ triade ] [ sexuation ] [ rôles distribués ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

jeunesse

Révolution au présent.
C'est la "Nuit des lycéens" [sur Canal Jimmy]. Une vingtaine, de Nîmes, de Paris, de partout. Ils livrent leurs doutes, leurs envies. Le papotage est aimablement mené. Jusqu'à l'intervention d'Ophélie. Ophélie et son reportage sur le CLE, collège et lycée expérimental à Caen, son lycée. Un établissement où l'on tente l'autogestion...... Le reportage fini, c'est la ruée. "Tu crois que c'est en faisant des bouquets japonais que tu vas réussir dans la vie? Et puis d'abord combien y a de réussite au bac à ton lycée, hein?" Etc. Ophélie tente d'expliquer que, justement, le bac, ce n'est pas sa vie. Qu'elle s'enfonçait dans l'échec scolaire. Jusqu'à ce lycée, où elle apprend avec plaisir. Rien n'y fait.
"On est là pour travailler, pas pour s'amuser, jappe une brunette. Son bonheur, dit-elle, est d'avoir un prof de maths qui répète: "Vous êtes des cons." "ça me motive pour travailler", assure-t-elle. Ils régurgitent le discours parental. Bosse, et ferme-la. Tu l'ouvriras quand tu seras devenu cadre sup', tu seras exploiteur si tu ne veux pas être exploité.
Le plus beau viendra d'un grand gaillard, faussement pacificateur.
"Ophélie, des lycées comme le tien, je suis d'accord pour qu'il y en ait, mais plus tard, une fois que la société aura changé." L'inverse ne lui viendrait pas à l'idée. (...)

Auteur: Kerloc'h Anne

Info: Charlie Hebdo 28 octobre 1998

[ enseignement ] [ mettre en question ]

 

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islam

Un militant de gauche m'expliquait récemment que, pour les musulmans, la religion n'était pas une affaire privée, mais régissait l'ensemble de la vie des citoyens, et que cela, si j'étais réellement ouverte à la différence, je devais l'accepter. Or, cette idée, Gresh lui fait un sort dans son livre, en la dénonçant comme un lieu commun qui "a pris force d'évidence pour tous les journalistes pressés" et sert à "expliquer la difficulté de l'islam à s'adapter à la dissociation du religieux et du politique" (Mahomet, contrairement à Jésus, était un chef politique et militaire, et tout le mal viendrait de là). Il commente: "On pourrait rétorquer que l'Eglise catholique a mis quelques siècles à accepter la séparation d'avec l'Etat, malgré le caractère non politique du message de Jésus." Mais, de toute façon, fait-il valoir, les pouvoirs politique et religieux n'ont jamais été réellement confondus dans les pays musulmans. Il cite Olivier Roy: "Dès la fin du premier siècle de l'hégire, une séparation de facto entre pouvoir politique (sultans, émirs) et pouvoir religieux (le calife) s'est constituée et institutionnalisée", même si le partage de cette différence était autre qu'en Occident. Aujourd'hui, la différence existe toujours bel et bien, même si l'imprégnation religieuse de la société reste forte dans les pays musulmans (mais, après tout, c'est la même chose aux Etats-Unis, par exemple). Pourquoi, alors, faudrait-il réserver aux musulmans une place à part au sein du mouvement altermondialiste?

Auteur: Cholet Mona

Info:

 

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