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passe-temps

Un jour Zakhar Pavlovitch chercha longtemps le boulon qu'il lui fallait pour refaire le filetage d'un écrou forcé. Il parcourait le dépôt et demandait si personne n'avait de boulon de 8, pour refaire un filetage. On lui répondit qu'il n'y en avait pas, quoique tout le monde eût ce genre de boulon. C'est qu'en fait les ouvriers s'ennuyaient, ils se distrayaient en se compliquant mutuellement les soucis du travail. Zakhar Pavlovitch ignorait encore cet amusement sournois, caché, qu'on trouve dans tout atelier. Cette dérision discrète permettait aux autres ouvriers d'avoir raison de la longueur de la journée de travail et de la langueur d'un labeur répétitif. En vertu de ce divertissement cher à ses voisins Zakhar Pavlovitch fit bien des choses pour rien. Il allait chercher des chiffons au dépôt alors qu'il y en avait des monceaux au bureau ; il fabriquait des échelles en bois ou des bidons pour l'huile, dont le dépôt regorgeait ; incité par quelqu'un, il fut même sur le point de changer par ses propres moyens les bouchons-témoins dans le foyer de la locomotive, mais fut prévenu à temps par un chauffeur qui se trouvait là, sans quoi Zakhar Pavlovitch aurait été congédié sans aucun commentaire.
Zakhar Pavlovitch, ne trouvant pas cette fois le boulon convenable, entreprit d'adapter un pivot à la réalisation d'un filetage et il y serait parvenu, car il ne perdait jamais patience, mais on lui dit :
- Eh, 8 pour un filetage, viens donc prendre ton boulon !
Depuis lors Zakhar Pavlovitch eut pour sobriquet "8 pour un filetage", mais on le dupa désormais moins souvent lorsqu'il eut un besoin urgent d'outils.
Ensuite personne ne sut que Zakhar Pavlovitch préférait ce sobriquet à son nom de baptême : il rappelait une partie importante de toute machine et semblait intégrer corporellement Zakhar Pavlovitch à cette patrie authentique où les pouces de métal triomphent des verstes de terre."

Auteur: Platonov Andrej Platonovic

Info: Tchevengour

[ ennui ] [ atelier ] [ usine ] [ sidérurgie ]

 

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gourou

Il (Sogyal Rinpoché ) manque d'autre part d'humilité et de respect pour ses étudiants, les manipule et ne se met pas du tout à leur place. Il en abuse même (présence, argent, dignité, sans même prendre en compte les rumeurs le concernant...). C'est le rejeton d'une riche famille dont on ne savait que faire après le remariage de sa mère, et qui en conséquence a été reconnu par Jamyang Khyentsé Chökyi Lodrö, son oncle. Sur le plan de son savoir, il n'a pas vraiment suivi d'éducation monastique (collège catholique puis université de Delhi) et a appris ce qu'il sait aux côtés de Dudjom. Il est moins à l'aise (ne répond pas directement aux questions) et en sait beaucoup moins que les lamas venus cet été. Sa "folle sagesse" est un alibi mais un syllogisme : le génie côtoie la folie, mais ce n'est pas parce qu'on fait le fou que l'on est génial. Sa force : un livre vendu à deux millions d'exemplaires mais qu'apparemment il n'a pas écrit. Sa réussite : après plus de trente ans, moins de 500 retraitants dont une bonne partie de paumés.
6° Rigpa International est devenu une secte. Quand on examine les caractéristiques des sectes, la plupart d'entre elles s'appliquent à Rigpa. Ce sont des faits, pas de simples impressions. Quant au fruit de Rigpa, c'est trois fois rien : quelques monastères que l'on aiderait, Mylène et ses petites filles tibétaines, Dzogchen Beara et ses sept places... payantes.
7° Je peux continuer à fréquenter Rigpa, dans la mesure où cela peut donner accès à des maîtres authentiques, par exemple peut-être l'été prochain à Lerab Ling. Mais en restant sur mes gardes, notamment au niveau du fric : plus de bénévolat, plus de dons, plus de sponsoring, seulement du donnant-donnant : il y a des enseignements ou prestations qui m'intéressent, donc je viens et ne paie que pour ça, c'est tout.

Auteur: Dapsance Marion

Info: Les dévots du bouddhisme, p. 262

[ tromperie ] [ arnaque ] [ vacherie ]

 

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éphémère

C'est bien peu de chose que l'homme, et tout ce qui a fin est bien peu de chose. Le temps viendra où cet homme qui nous semblait si grand ne sera plus, où il sera comme l'enfant qui est encore à naître, où il ne sera rien. Si longtemps qu'on soit au monde, y serait-on mille ans, il en faut venir là. Il n'y a que le temps de ma vie qui me fait différent de ce qui ne fut jamais : cette différence est bien petite, puisqu'à la fin je serai encore confondu avec ce qui n'est point, et qu'arrivera le jour où il ne paraîtra pas seulement que j'aie été, et où peu m'importera combien de temps j'aie été, puisque je ne serai plus. J'entre dans la vie avec la loi d'en sortir, je viens faire mon personnage, je viens me montrer comme les autres ; après, il faudra disparaître. J'en vois passer devant moi, d'autres me verront passer ; ceux-là mêmes donneront à leurs successeurs le même spectacle ; et tous enfin se viendront confondre dans le néant.

Ma vie est de quatre-vingts ans tout au plus ; prenons-en cent : qu'il y a eu de temps où je n'étais pas ! qu'il y en a où je ne serai point ! et que j'occupe peu de place dans ce grand abîme de temps ! Je ne suis rien ; ce petit intervalle n'est pas capable de me distinguer du néant où il faut que j'aille. Je ne suis venu que pour faire nombre, encore n'avait-on que faire de moi ; et la comédie ne se serait pas moins bien jouée, quand je serais demeuré derrière le théâtre. Ma partie est bien petite en ce monde, et si peu considérable que, quand je regarde de près, il me semble que c'est un songe de me voir ici, et que tout ce que je vois ne sont que de vains simulacres.

Auteur: Bossuet Jacques Bénigne

Info: Sermon sur la Mort , et autres Sermons. Méditation sur la brièveté de la vie

[ incarnation ] [ existence ] [ moi ] [ ego ]

 

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église

Si tu veux, c’est là le trait fondamental du catholicisme romain, à mon avis du moins : "Tout a été confié par Toi au pape, et tout est donc maintenant entre les mains du pape, quant à Toi, Tu peux ne plus venir du tout, ne nous dérange pas, du moins pas avant l’heure". C’est dans ce sens que non seulement ils parlent mais même qu’ils écrivent, les jésuites du moins. Je l’ai lu moi-même chez leurs théologiens. "As-Tu le droit de nous révéler ne fût-ce qu’un seul des mystères du monde d’où Tu viens ?" lui demande mon vieillard, et il répond lui-même à Sa place : "Non, Tu ne l’as pas, pour ne rien ajouter à ce qui a déjà été dit et pour ne pas enlever aux hommes la liberté à laquelle Tu tenais tant quand Tu étais sur terre. Tout ce que Tu annoncerais encore porterait atteinte à la liberté de foi des hommes, car cela apparaîtrait comme un miracle ; or, il y a déjà quinze cent ans, Tu plaçais au-dessus de tout la liberté de leur foi. N’est-ce pas Toi qui disais si souvent alors : "Je veux vous rendre libres". Or, Tu les as vus maintenant, ces hommes "libres", ajoute soudain le vieillard avec un sourire méditatif. Oui, cette tâche-là nous a coûté cher, continue-t-il en Le regardant sévèrement, mais nous en sommes enfin venus à bout, en Ton nom. Pendant quinze siècles, nous avons peiné avec cette liberté, mais maintenant tout est fait et solidement fait. Tu ne crois pas que ce soit solidement fait ? Tu me regardes avec douceur et Tu ne me fais même pas l’honneur de Ton indignation ? Mais sache qu’à présent, et précisément aujourd’hui, ces hommes sont plus persuadés que jamais d’être entièrement libres, et cependant ce sont eux qui nous ont apporté leur liberté et qui l’ont docilement déposée à nos pieds. Mais c’est notre œuvre à nous, et Toi, est-ce cela que Tu souhaitais, est-ce cette liberté-là ?"

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Le Grand Inquisiteur s'adresse au Christ, dans "Les Frères Karamazov", volume 1, traduction d'Elisabeth Guertik, le Cercle du bibliophile, page 322

[ fixation du dogme ] [ messie entropique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

église moderniste

Je viens d’assister à une messe  "nouveau style" (new look comme disent nos voisins d’outre-Manche) : d’un bout à l’autre de l’office, ce n’a été que dialogue, invocations, cantiques criards et je sors la tête cassée par tout ce bruit et sans avoir trouvé la possibilité de prier. Je confie ma déception à un jeune ami qui me répond que je suis un "attardé", un "inadapté" et que la prière est un acte communautaire qui n’exige ni la solitude ni le silence. Il ajoute même que la prière solitaire et muette est le signe d’un repliement égoïste sur soi-même.

J’avoue que l’argument ne me convainc pas. Qu’est-ce que prier ? C’est diriger son attention vers Dieu avec amour. Or, l’attention et l’amour sont des actes éminemment intérieurs et personnels qui s’accommodent très mal de la foule et du bruit. [...]

Je ne conteste ni la nécessité ni l’importance du côté social de la religion. Il est normal que Dieu, qui est le Créateur et le Sauveur de tous les hommes, soit l’objet d’un culte public.

J’affirme seulement que cet aspect social de la religion doit être le prolongement et la traduction du dialogue intérieur entre Dieu et l’âme. [...] la prière publique ne signifie rien si elle n’est pas le résultat et, pour ainsi dire, le confluent de la multitude des prières personnelles. [...]

N’oublions pas non plus que nous vivons dans l’âge des foules et l’âge du bruit. Le climat de la cité moderne rend de plus en plus difficile l’accès à la solitude et au silence. Ces deux biens essentiels de l’âme sans lesquels aucune vraie prière n’est possible, où irons-nous les chercher si nous ne les trouvons pas à l’Eglise ? Tout aujourd’hui conspire à nous distraire de nous-mêmes : il serait désastreux que, sous prétexte d’ "être à la page" et de "suivre le mouvement", nous épousions, jusque dans nos rapports avec Dieu cette vaine agitation du siècle.

Auteur: Thibon Gustave

Info: Dans "L'équilibre et l'harmonie", Librairie Arthème, Fayard, 1976, pages 11-12

[ critique ] [ intériorité ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

enfant

Quand je suis arrivé à peu près à mes fins, on a sonné à la porte. Je n’ai pas voulu ouvrir tout de suite parce qu’il était tard, et puis j’ai ouvert quand même. Ca ne pouvait être qu’Olga. Même ma mère, ça faisait six mois qu’elle n’avait pas mis les pieds chez moi. On ne communiquait que par téléphone.
- Excuse-moi, qu’elle a fait, de te déranger à nouveau. J’ai mon Nikita qui fait encore des siennes. Viens me donner un coup de main. Je n’en viendrai pas à bout toute seule.
- Pas de problèmes ! ai-je répondu
J’ai jeté ma veste sur les épaules et je l’ai suivie. J’ai laissé ma porte ouverte.
- Alors comme ça, il y a quelqu’un qui ne veut pas dormir ici ?
Le gamin a sursauté et m’a fixé comme si j’étais un spectre. Ses cubes lui en sont tombés des mains.
- Qui est-ce qui n’écoute pas sa maman ?
Il me regarde sans broncher. Les yeux comme des soucoupes.
- Allez, prépare tes affaires. Puisque tu ne veux pas obéir à ta maman, tu vas venir habiter chez moi. Tu ne peux prendre qu’un seul jouet.
Il reste silencieux, la bouche grande ouverte.
- Lequel on va prendre avec nous ? La petite voiture, ou bien ce bonhomme ? C’est qui, celui-là ? Superman ? Allez, vas-y, prends Superman.
Son regard se reporte sur Olga et il murmure :
- Je vais dormir. Je vais aller au lit tout seul, maman.
- C’est parfait. Tu as vite compris. Si tu recommences encore une fois, je reviens et je te prends avec moi pour de bon.
Arrivé à la porte, Olga m’a retenu :
- Tu veux du thé ? Allons à la cuisine – je viens d’en faire.
- Ma porte est restée ouverte. On ne sait jamais ce qui peut arriver…
- Excuse-moi de toujours t’embêter, me dit-elle alors. C’est que… il n’a peur que de toi… Moi, il ne m’obéit plus du tout.
Je me suis mis à rire.

Auteur: Guelassimov Andreï

Info: La Soif

[ désobéissant ] [ mère seule ] [ astuce ]

 

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dernières paroles

C'est du fond de mon lit que je vous parle….
J’ai encore beaucoup de peine à en parler de sang froid. Je veux seulement l’évoquer. Parce que c’est cette souffrance qui m’a abrasée, qui m’a rabotée jusqu’à la transparence. Calcinée jusqu’à la dernière cellule. Et c’est peut-être grâce à cela que j’ai été jetée pour finir dans l’inconcevable. Il y a eu une nuit surtout où j’ai dérivé dans un espace inconnu. Ce qui est bouleversant c’est que quand tout est détruit, quand il n’y a plus rien, mais vraiment plus rien, il n’y a pas la mort et le vide comme on le croirait, pas du tout. Je vous le jure. Quand il n’y a plus rien, il n’y a que l’Amour. Il n’y a plus que l’Amour. Tous les barrages craquent. C’est la noyade, c’est l’immersion. L’amour n’est pas un sentiment. C'est la substance même de la création. Et c’est pour en témoigner finalement que j’en sors parce qu’il faut sortir pour en parler. Comme le nageur qui émerge de l’océan et ruisselle encore de cette eau ! C’est un peu dans cet état d’amphibie que je m’adresse à vous. On ne peut pas à la fois demeurer dans cet état, dans cette unité où toute séparation est abolie et retourner pour en témoigner parmi ses frères humains. Il faut choisir. Et je crois que, tout de même, ma vocation profonde, tant que je le peux encore - et l’invitation que m’a faite Alain l’a réveillée au plus profond de moi-même, ma vocation profonde est de retourner parmi mes frères humains.
Je croyais jusqu’alors que l’amour était reliance, qu’il nous reliait les uns aux autres. Mais cela va beaucoup plus loin ! Nous n’avons pas même à être reliés : nous sommes à l’intérieur les uns des autres. C’est cela le mystère. C’est cela le plus grand vertige. Au fond je viens seulement vous apporter cette bonne nouvelle : de l’autre côté du pire t’attend l’Amour. Il n’y a en vérité rien à craindre. Oui, c’est la bonne nouvelle que je vous apporte……

Auteur: Singer Christiane

Info: Derniers fragments d’un long voyage

[ espérance ]

 
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kantisme

Ce drame, cet immense scénario dans lequel l'humanité a joué son rôle sur cette planète au cours des 4000 dernières années, apparaît clairement lorsque l'on adopte une vue d'ensemble de la tendance intellectuelle centrale de l'histoire du monde. Au deuxième millénaire avant notre ère, nous avons cessé d'entendre la voix des dieux. Au cours du premier millénaire avant J.-C., ceux d'entre nous qui entendaient encore les voix, nos oracles et nos prophètes, se sont éteints eux aussi. Au premier millénaire de notre ère, ce sont leurs paroles et leurs auditions, conservées dans les textes sacrés, qui nous ont permis d'obéir à nos divinités perdues. Et au deuxième millénaire de notre ère, ces écrits perdent leur autorité. La révolution scientifique nous détourne des dictons anciens pour découvrir l'autorisation perdue dans la nature. Ce que nous avons vécu au cours des quatre derniers millénaires est la lente et inexorable profanation de notre espèce. Et dans la dernière partie du deuxième millénaire de notre ère, ce processus est apparemment en train de s'achever. C'est la grande ironie humaine de notre entreprise la plus noble et la plus importante sur cette planète que, dans notre quête d'autorisation, dans notre lecture du langage de Dieu dans la nature, nous devions y lire si clairement que nous nous sommes trompés à ce point.

Cette sécularisation de la science, qui est aujourd'hui un fait avéré, trouve certainement ses racines dans le siècle des Lumières français auquel je viens de faire allusion. Mais elle est devenue brutale et sérieuse en 1842 en Allemagne dans un célèbre manifeste rédigé par quatre jeunes et brillants physiologistes*. Ils l'ont signé comme des pirates, avec leur propre sang. Lassés de l'idéalisme hégélien et de ses interprétations pseudo-religieuses des questions matérielles, ils ont décidé avec colère qu'aucune force autre que les forces physico-chimiques communes ne serait prise en compte dans leur activité scientifique. Pas d'entités spirituelles. Pas de substances divines. Pas de forces vitales. Il s'agit là de la déclaration la plus cohérente et la plus virulente du matérialisme scientifique jusqu'à cette époque. Et elle a eu une influence considérable.

Auteur: Jaynes Julian

Info: The Origin of Consciousness in the Breakdown of the Bicameral Mind, chap 6, the auguries of sciences *il s'agit en réalité du manifeste de 1847 de Hermann von Helmholtz avec Emil du Bois-Reymond, Ernst von Brücke et Carl Ludwig qui annonçait à la science l’avènement des nouvelles doctrines.

[ agnosticisme ontologique ] [ science-religion ] [ schisme ] [ matérialisme triomphant ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

science-fiction

Je viens de lire un long article sur l'homme de Neandertal, qui a été supplanté pas nous autres Sapiens sapiens il y a quelque dizaines de milliers d'années. Papier qui explique son plus grand cerveau par rapport au notre, sa culture finalement assez avancée... Et empli de spéculations quant à ses dispositions éventuelles pour le langage symbolique, et donc son intelligence imaginée, différente (supérieure ?) à la notre, etc...
Je m'imagine du coup que Neandertal s'est fait bouffer tout cru par un homo sapiens plus méchant/retors/avide.
Voilà un beau sujet de dissertation avec, sous-jacente, la problématique confrontation, très politique, entre les concepts de survie et d'éthique.
Et puis, l'esprit voletant, me voilà chez les projectionnistes, ces entités pilotes de notre monde, à la manoeuvre en arrière-plan de l'évolution.

Un jour, ils décidèrent de tenter une nouvelle variation d'hominidés terrestres. Le question était : comment faire en sorte que ces bestiaux ne finissent pas par se vautrer et s'abrutir dans le confort de leur condition de dominants ?
- Simple, répondit XRRHGLUGHTR 4367, il suffit de les rendre un peu plus curieux, donc plus conscient de leur mort, donc inquiets.
- Oui mais comment ? enchaîna une entité qui aurait pu s'apparenter au mariage d'un nuage avec le mécanisme d'une boite à vitesse de Tank.
- Simple aussi, rebondit OIUTGäPO 948, (en quelque sorte frère clone de XRRHGLUGHTR 4367 puisqu'ils étaient tous deux issus d'une alliance trans-vibratoire dont l'objectif commun était une fusion bien comprise). Nous allons, comme ce fut le cas en d'autres occurrences, légèrement déséquilibrer la configuration statistique de leurs hémisphères cérébraux. Ce qui instillera un inconfort de base, socle d'une frustration et d'un constant "besoin de comprendre". La peur, donc l'agressivité suivront, qui les feront progresser via les conflits, particulièrement le développement des armes.
- Ah, d'accord... Répondit l'entité brume-machine, il suffira alors, en temps utiles, de ré-équilibrer tout ça.
- Éventuellement. C'était à nouveau OIUTGäPO 948 (dont on imaginait quelques unes des fonctions en train de tripoter on ne sait quoi avec XRRHGLUGHTR 4367 dans une dimension fréquentielle connue d'eux seuls.)
Puis, après un silence :
- Si nous ne sommes pas passés à autre chose.

Auteur: Mg

Info: 19 juin 2020

[ astrale ] [ humour ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

soirée familiale

J'ai le souvenir de longs moments, au temps de mon enfance où, heureusement, on n'avait qu'une lampe : il n'y avait pas l'électricité à la maison, si bien qu'autour de la lampe il y avait les personnes qui s'occupaient d'une façon active : une raccommodait, une autre dessinait, une troisième faisait une broderie, une autre son devoir ; et celui ou celle qui n'était pas obligé d'être sous la lampe pour travailler se trouvait en dehors du cercle lumineux.



C'était formidable pour moi de vivre en regardant celle qui tricotait ou raccommodait, en regardant gratter le papier et tracer des lignes quand mon frère faisait ses devoirs.



J'ai vécu là des moments de véritable vie tout à fait passive à regarder les autres et ce n'était pas du tout oisif. Je crois que cela enseigne à vivre ; c'est plein de poésie.



Quand je repense au charme de ce rond de la lampe avec les gens autour, chacun occupé, et puis moi la petite fille qui n'avait à faire et qui était contente, là, à passer une heure, ou deux ... j'ai beaucoup appris.



Après, je savais tricoter, coudre, raccommoder, rien qu'en ayant vu. J'avais vu faire les mains, j'observais, je ne faisais rien. Je me rappelle que de temps en temps on me disait : "Mais pourquoi tu ne viens pas près de la lampe ?" Je répondais : "Non, je suis bien comme cela." Alors on me laissait tranquille.



C'était le soir. C'est à ces moments-là que je me suis mise à broder, j'aimais beaucoup broder, j'étais active.



Mais, dans la journée, quand on était sur la plage, on nous houspillait : "Allez les enfants, on n'est pas là pour s'amuser, creusez des trous !" Il fallait creuser des trous, alors que moi j'aimais être assise et regarder la mer. On m'appelait : "Françoise, tu baguenaudes, tu baguenaudes", et je me disais : "On ne peut donc pas vivre ?"



Je vous le dis : laissez-les vivre, et vivre c'est baguenauder, ne rien faire, car on n'est tout de même pas toujours obligé de faire quelque chose.



Cela, c'est la solitude positive. 

Auteur: Dolto Françoise

Info:

[ observatrice ]

 
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Ajouté à la BD par miguel