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vengeance

Trois fois par semaine je vais prendre ma femme dans le centre-ville en rentrant du boulot. Elle sort plus tôt que moi et elle en profite toujours pour voir ses copines ou faire des courses. Ma femme n'est jamais arrivée une seule fois à l'heure à ces rendez-vous. A chaque fois, elle me fait poireauter entre dix et quinze minutes. J'ai fait le calcul, depuis que nous sommes ensemble, j'ai attendu ma femme 16 224 minutes. Un soir je suis arrivé au rendez-vous pile à l'heure, comme à l'habitue, et comme c'était à prévoir, elle n'était pas là. Alors je suis parti. Je suis rentré onze jours, six heures et vingt-quatre minutes plus tard. On est quittes.

Auteur: Thomas David

Info: La Patience des buffles sous la pluie

[ humour ] [ retard ]

 

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personnage

L'homme [...] était un individu courtaud et trapu, au front bas et fuyant, avec une grosse tignasse et des yeux si petits et si rapprochés qu'il semblait que seul son nez cassé les empêchât de se rejoindre et de n'en former qu'un de dimension normale. Un mouchoir crasseux, tortillé autour de son cou comme une corde, en laissait apparaître les grosses veines, renflées et saillantes comme à force d'avoir ravalé de violentes passions de méchanceté et de colère. Son costume était de veloutine élimée, d'un noir fané, rouilleux, blanchi, comme la cendre d'une pipe ou d'un feu de charbon éteint depuis vingt-quatre heures, défiguré par la souillure de plus d'une ancienne débauche et encore empesté d'odeurs d'estaminet.

Auteur: Dickens Charles

Info: Barnabé Rudge

 

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personnage

Bébert avait un visage rond et des joues charnues de bambin, mais on n'aurait pas osé les lui pincer. Son menton se perdait dans sa gorge large. Il lui manquait une dent et il remplissait sa veste de cuisinier de sa carrure trapue mais solide. Une bedaine commençait à lui pousser. Ses manches retroussées laissaient voir sur ses avant-bras épais deux ou trois tatouages inachevés. Il n'avait pas de toque comme les autres cuisiniers, il portait une casquette des Indians de Cleveland sur ses cheveux rasés à trois. Son pantalon était trop large pour lui, comme celui d'un rappeur. Il devait avoir vingt-quatre ou vingt-cinq ans à l'époque, pas plus, mais il me donnait l'impression d'être plus vieux que cela.

Auteur: Larue Stéphane

Info: Le plongeur

[ restaurant ]

 

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métaphores-comparaisons-etc

En d'autres termes, l'oestrone est un mot moléculaire fait de dix-huit carbones, deux oxygènes et vingt hydrogènes - soit quarante lettres.  C'est donc un être bien particulier, compte tenu du nombre astronomique d'autres combinaisons composées de ces mêmes quarante lettres. Il se trouve que seule cette entité possède l'ensemble des significations énoncées ci-dessus, sans parler de toutes celles qui nous échappent car non encore identifiées.

Lorsque Rilke, dans Vergers, évoque le Grand Maître des absences, là aussi les vingt-quatre lettres sont réunies d'une manière infiniment peu probable. La formule énigmatique du poète vaut pour l'opacité, comme pour la pluralité des sens la formule chimique de l'hormone stéroïde, avec ses quarante atomes. L'oestrone est, elle aussi, Grand Maître des absences : elle a aussi comme sens tout ce qu'elle n'est pas, tous ceux qu'elle n'a pas.

Auteur: Laszlo Pierre

Info: in "La parole des choses", éd. Hermann, p.187

[ poésie ] [ chimie ] [ définition négative ] [ associations ] [ estrone ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

perdu

Dans l'espace de vingt-quatre heures, je me trouvai privé de la valeur de presque tous les mots. S'il m'en restait quelques-uns, ils me devenaient presque inutiles, parce que je ne me souvenais plus des manières dont il fallait les coordonner pour qu'ils exprimassent une pensée. [...] Je n'étais plus en état de recevoir les idées d'autrui, parce que toute l'amnésie qui m'empêchait de parler me rendait incapable de comprendre assez promptement les sons que j'entendais pour que j'en pusse saisir la signification. [...] Je me sentais toujours le même intérieurement. L'isolement mental dont je parle, la tristesse, l'embarras, l'air stupide qui en provenait, faisaient croire à plusieurs qu'il existait en moi un affaiblissement des facultés intellectuelles. [...] Il me fallut donc apprendre que l'exercice interne de la pensée pouvait se passer de mots [...].

Auteur: Hughlings Jackson

Info:

[ altération ] [ cerveau ]

 

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famille

A mon arrivée à Ouagadougou en juillet 1924, je me trouvai sans toit, car j'avais fait cadeau de mon ancien logement à un parent avant de partir pour Dori. Mon ami Demba Sadio Diallo m'offrit de me loger dans sa concession, assez vaste pour m'y accueillir avec ma petite famille. J'acceptai avec joie, car en plus de ma femme et de mon enfant j'avais ramené de Dori une petite orpheline, Aissata Baïdi, et un jeune écolier originaire du Niger, Ousmane Sita. Un jeune griot très bon guitariste qui s'était attaché à moi, Bambaguel, me suivit lui aussi à Ouagadougou. J'étais donc à la tête d'une famille de six personnes, ce qui commençait à compter pour ma modeste solde d'écrivain expéditionnaire de troisième classe. Mais j'en étais heureux et fier. Du haut de mes vingt-quatre ans, je me sentais un homme...

Auteur: Bâ Amadou Hampâté

Info: Oui, mon commandant!

[ chef ] [ adulte ] [ responsabilité ]

 

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ego

Le mot "personne" en français comme en anglais, vient du latin persona, ce qui signifie ; ce au travers de quoi (per) le son (sona) passe. Il s'agit aussi des masques portés autrefois par les acteurs du théâtre classique. Ces masques étaient dotés de larges bouches faisant offices de mégaphone, ce qui permettait de porter le son plus loin. Ainsi le persona, la personne, c'est le masque, c'est à dire le rôle que vous jouez.
L'image que vous avez de vous-même est une institution sociale au même titre que, par exemple la division des jours en vingt-quatre heures ou du mètre en cent centimètres ou que le tracé purement imaginaire des latitudes et des longitudes à la surface de la terre.
Exactement de la même manière l'image que vous avez de vous-même est un concept imaginaire, pas autre chose en réalité qu'une caricature.

Auteur: Watts Alan Wilson

Info: L'envers du néant : Le testament d'un sage

[ moi ] [ je ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

retrouvailles

La première conversation téléphonique, celle que lança Pelletier, démarra laborieusement, même si Espinoza attendait cet appel, comme si tous deux avaient eu du mal à se dire ce que tôt ou tard ils devaient se dire. Les premières vingt minutes eurent un ton tragique, le terme de destin fut employé dix fois et celui d'amitié vingt-quatre fois. Le nom de Liz Norton fut prononcé cinquante-neuf fois, dont neuf fois pour rien. Le nom de Paris fut avancé en sept occasions. Madrid en huit. Le mot amour fut prononcé deux fois, une fois par chacun d'eux. Horreur fut prononcé en six occasions et bonheur une fois (c'est Espinoza qui l'employa). Résolution fut dit en douze occasions. Solipsisme, sept. Euphémisme, dix. Catégorie, au singulier et au pluriel, neuf. Structuralisme, une (par Pelletier). Les termes de littérature nord-américaine, trois. Les mots dîner, nous dînons, petit déjeuner et sandwich, dix-neuf. Yeux, mains et cheveux, quatorze. Puis la conversation devint plus fluide.

Auteur: Bolaño Roberto

Info: 2666

[ dissection ] [ dialogue ]

 

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altérité

J’aime l’humanité, disait-il, mais je m’étonne de moi-même ; plus j’aime l’humanité en général, moins j’aime les gens en particulier, c’est-à-dire séparément, en tant qu’individus. Dans mes rêves, je suis souvent allé jusqu’à songer passionnément à servir l’humanité, et peut-être me serais-je vraiment laissé crucifier pour les hommes si, pour une raison quelconque, cela était soudain nécessaire. Pourtant je suis incapable de partager, ne serait-ce que deux jours, une chambre avec un être humain, je le sais par expérience. A peine est-il près de moi, que déjà sa personnalité opprime mon amour-propre et entrave ma liberté. En vingt-quatre heures, je suis capable de haïr jusqu’au meilleur des hommes ; l’un parce qu’il mange lentement à table, un autre parce qu’il est enrhumé et qu’il se mouche sans cesse. Je deviens, disait-il, l’ennemi des hommes, à peine m’effleurent-ils. En revanche, il arrivait toujours que plus je haïssais les gens en particulier, plus mon amour de l’humanité en général devenait ardent.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Les frères Karamazov

[ paradoxe ] [ symbolique-imaginaire ] [ sentiments ]

 
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ludique

Ce que les gens qui ne jouent pas ne savent pas, ce qu'ils ignorent, ce sont les bienfaits du jeu. Ses inconvénients, je les connais comme eux. Certes, c'est un danger, mais qu'est-ce qui n'est pas un danger dans la vie !
Or, il ne faut pas contester l'influence excellente que le jeu peut avoir sur le moral. L'homme qui vient de gagner mille francs, ce n'est pas un billet de mille francs qu'il a gagné - c'est la possibilité d'en gagner cent fois plus.
Il n'a pas gagné mille francs - il a gagné !
Quand il perd mille francs, il n'a perdu que mille francs. Quand il les gagne, il a gagné les premiers mille francs d'une fortune incalculable. Tous les espoirs lui sont permis - et voyez cette confiance en lui qu'il a, c'est magnifique ! En amour, en affaires, pendant vingt-quatre heures, il va tout oser - et ce début d'une fortune, dû au hasard uniquement, peut le mener à la fortune véritable.

Auteur: Guitry Sacha

Info: Mémoires d'un tricheur, Théâtre & Mémoires d'un tricheur, Omnibus Presses de la Cité 1991 <p.68>

 

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