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existence

Merde, dit-il, étendu sur le dos, en regardant par la fenêtre où il n'y avait rien à voir, attendant le sommeil sans savoir s'il viendrait ou non et sans se demander vraiment s'il arriverait. Rien à voir et cette longue, longue durée de la vie d'un homme. Soixante-dix ans à traîner dans le monde ce corps obstiné et à tromper ses exigences perpétuelles. Soixante-dix ans, disait la Bible. Et il n'en avait que vingt-six. Pas beaucoup plus qu'un tiers de passé. Merde !

Auteur: Faulkner William

Info: Sartoris

[ pénible ] [ colère ] [ vie ] [ souffrance ] [ prison ]

 

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lire

Ayant déversé des souvenirs plus ou moins disparates, je voudrais consigner ici celui d'un miracle banal, progressif, dont on ne se rend compte qu'après qu'il a lieu : la découverte de la lecture. Le jour où les quelque vingt-six signes de l'alphabet ont cessé d'être des traits incompréhensibles, pas même beaux, alignés sur fond blanc, arbitrairement groupés, et dont chacun désormais constitue une porte d'entrée, donne sur d'autres siècles, d'autres pays, des multitudes d'êtres plus nombreux que nous n'en rencontrerons jamais dans une vie, parfois une idée qui changera les nôtres, une notion qui nous rendra un peu meilleurs, ou du moins un peu moins ignorants qu'hier.

Auteur: Yourcenar Marguerite

Info: Quoi ? L'Eternité

[ ouverture ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

lire

La fiction développe l'empathie. Quand vous regardez la télé ou un film, vous voyez des choses qui arrivent à d'autres gens. La fiction en prose est une construction que vous bâtissez à partir de vingt-six lettres et d'une poignée de signes de ponctuation ; vous et vous seul, en utilisant votre imagination, vous créez un monde, vous le peuplez et vous voyez par d'autres yeux. Vous avez l'occasion d'éprouver des choses, de visiter des lieux et des mondes que vous ne connaîtriez jamais autrement. Vous apprenez que tous les gens autour de vous sont des moi, eux aussi. Vous êtes quelqu'un d'autre et, lorsque vous regagnez votre propre monde, vous allez en être légèrement changé.

Auteur: Gaiman Neil

Info: Conférence de l'auteur sur la défense de la lecture et des bibliothèques

[ littérature ] [ onirisme ]

 

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graffiti

Abandonne tout espoir, toi qui pénètres ici peut-on lire, barbouillé en lettres de sang au flanc de la Chemical Bank, presque au coin de la Onzième Rue et de la Première Avenue, en caractères assez grands pour être lisibles du fond du taxi qui se faufile dans la circulation au sortir de Wall Street, et à l'instant où Timothy Price remarque l'inscription un bus s'arrête et l'affiche des Misérables collée à son flanc lui bouche la vue mais cela ne semble pas contrarier Price, qui a vingt-six ans et travaille chez Pierce & Pierce, car il promet cinq dollars au chauffeur s'il monte le son de la radio qui passe Be my baby sur WYNN, et le chauffeur, un Noir, un étranger, obtempère.

Auteur: Ellis Bret Easton

Info: American Psycho (1991)

[ incipit ] [ New-York ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

bénéfices secondaires

Il y a des personnes à qui apparaît quelque maladie de leur corps ou de leur âme comme la chose la plus précieuse et la meilleure dans leur vie. Ils passent tout leur temps à la dorloter, ce n’est que par elle qu’ils existent, ils souffrent par elle, ils se nourrissent d’elle, ils s’en plaignent aux autres, et par là ils attirent l’attention du prochain. Pour cela ils jouissent de la compassion des gens, et en dehors de cela ils n’ont rien. Enlevez-leur cette maladie, guérissez-les, et ils seront malheureux, parce qu’ils seront privés de leur unique moyen d’existence, — ils seront vides. Parfois la vie d’un homme est pauvre à tel point qu’involontairement il est forcé d’estimer son vice et d’en vivre ; vraiment on peut dire que souvent les gens sont vicieux par ennui.

Auteur: Gorki Maxime

Info: Vingt-six et une, traduction du russe de S. Kikina et P. G. La Chesnais.

[ identité ] [ complaisance ] [ narcissisme ] [ tirer avantage ] [ auto-apitoiement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

révolte

Trois cardinaux, un rabbin, un amiral franc-maçon, un trio d'insignifiants politicards soumis au bon plaisir d'un trust anglo-saxon, ont fait savoir à la population par radio, puis par placards, qu'on risquait la mort par inanition. On crut d'abord à un faux bruit. Il s'agissait, disait-on, d'intoxication. Mais l'opinion suivit. Chacun s'arma d'un fort gourdin. "Nous voulons du pain", criait la population, conspuant patrons, nantis, pouvoirs publics. Ca complotait, ça conspirait partout. Un flic n'osait plus sortir la nuit. A Mâcon, on attaqua un local administratif. A Rocamadour, on pilla un stock : on y trouva du thon, du lait, du chocolat par kilos, du maïs par quintaux, mais tout avait l'air pourri. A Nancy, on guillotina sur un rond-point vingt-six magistrats d'un coup, puis on brûla un journal du soir qu'on accusait d'avoir pris parti pour l'administration. Partout, on prit d'assaut docks, hangars ou magasins.

Auteur: Perec Georges

Info: La Disparition, Incipit, AVANT-PROPOS, Où l'on saura plus tard qu'ici s'inaugurait la Damnation

 
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femmes-par-femmes

Il y avait bien des choses que je n'aimais pas chez ma soeur. Quelques années auparavant, j'avais même griffonné des listes entières à ce sujet. Je la détestais pour ses cheveux - longs, raides et épais alors que les miens devenaient cassants dès qu'ils m'arrivaient aux épaules. Je la détestais parce qu'on ne pouvait rien lui dire qu'elle ne sache déjà, et parce que pendant toute ma scolarité les professeurs n'avaient cessé de m'expliquer sur le ton de la confidence à quel point elle était brillante - comme si, par voie de conséquence, son brio ne m'avait pas condamnée à vivre en permanence dans son ombre. Je la détestais parce qu'à l'âge de vingt-six ans, j'étais obligée de vivre dans une chambre minuscule pour qu'elle puisse prendre son fils illégitime avec elle dans la grande chambre. Mais, de temps en temps, j'étais infiniment heureuse qu'elle soit ma soeur.

Auteur: Moyes Jojo

Info: Avant toi, p. 166-167

[ famille ] [ jalousie ]

 

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papa

Quand, à vingt-trois ans, je partis sur les traces de ma fiancée italienne, Barbara, étudier à Turin, j'écrivis à mon père une lettre où je lui faisais part de ma gêne à devoir encore être à sa charge.
J'ai conservé sa réponse, en date du 30 juin 1982:
"Ta préoccupation de la dépendance financière prolongée m'a rappelé mes cours d'anthropologie, où j'ai appris que plus une espèce animale est avancée, plus longue est sa période d'enfance et d'adolescence; Et je crois que notre espèce familiale est assez avancée dans tous les sens.
Moi aussi j'ai dépendu de mon père jusqu'à l'âge de vingt-six ans, mais pour te parler franchement, cela ne m'a jamais préoccupé.
Tu peux être sûr que tant que tu continueras à étudier et à travailler comme tu le fais, pour nous ta dépendance ne sera pas une charge mais une très agréable obligation que nous assumerons avec énormément de plaisir et d'orgueil.

Auteur: Faciolince Héctor Abad

Info: L'oubli que nous serons

[ fils ] [ argent ]

 

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totalitarisme

Je suis né en dictature.

J’ai vécu en dictature jusqu’à l’âge de vingt-six ans.

Je sais ce que c’est. Je sais comment ça s’installe. C’est très simple, quoique pensent les optimistes irrécupérables. Étonnamment simple. Et quand elle est là, on ne la chasse pas en écrivant des articles - aussi brillants, aussi virulents soient-ils. D’ailleurs, il y a un temps où les articles, on ne les écrit plus que pour soi-même.

Interdictions absurdes et obligations humiliantes sont faciles à imposer.

On vous laisse vivre ; on vous défend seulement d’exister. Tout est dans cette nuance tragique.

Vous n’êtes plus qu’un dossier dans lequel s’accumulent résolutions et notes informatives. La bureaucratie répressive étend son ombre sur vous, vous contrôle, mais vous ne pouvez rien contre elle.

Mais elle peut prendre d’autres formes, elle peut même, en décorant joliment sa vitrine, faire semblant de ne pas être ce qu’elle est. Cela ne change rien à sa substance misérable. Il y a tant de manières d’écraser les gens !

Les temps derniers, ce que j’ai vécu se retrouve de plus en plus dans ce que nous vivons. Autrement, mais pareil.

Auteur: Portocala Radu

Info: Publication facebook du 06.01.2022

[ témoignage ] [ répétition historique ] [ tyrannie sanitaire ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

barbarie

Bilqis, douze ans et demi, est une paysanne afghane qui aide sa mère aux champs et à la maison depuis la mort de son père. Elle est l’aînée de six enfants.
Un jour de 1989, elle est violée par des soldats soviétiques qui rentrent dans leur pays après dix ans d’occupation. Alors commence pour Bilqis une lente descente aux enfers : rejetée par sa mère puisque "souillée", elle vivra dans l’étable, avant d’être vendue à une famille d’un bourg voisin. Pendant une dizaine d’années, de bourgades en villages, elle sera bonne à tout faire, serveuse, femme de chambre, instrument de désirs et de fantasmes, battue, insultée, violentée...
Dans un bordel à Herat, Bilqis a ses protecteurs parmi les talibans. Puis on la retrouve, enlevée par des bandits, prostituée dans une caserne, favorite d’un chef de guerre unijambiste et borgne qui la martyrise, avant qu’elle ne le poignarde et s’enfuit à nouveau...
"Celle qui perd sa réputation n’est plus qu’une morte parmi les vivants." Voilà ce que lui dit une de ses compagnes d’infortune.
La jeune femme, qui a aujourd'hui vingt-six ans, a été sauvée par une ONG européenne. Elle a appris à lire, à écrire et à calculer. Elle se reconstruit lentement.
Un document unique sur la condition des femmes en Afghanistan et dans les pays ravagés par les guerres, l’intégrisme et l’obscurantisme.

Auteur: Freidoune Sahebjam

Info: Morte parmi les vivants

[ islam ] [ femmes-hommes ]

 

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