Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 28
Temps de recherche: 0.0428s

abdiquation

La résignation chrétienne est une vertu virile, qui suppose un choix raisonné entre le refus et l’acceptation de l’injustice. Elle me semble donc bien loin d’être à la portée de tout le monde. On rencontre le plus souvent à sa place une espèce d’indifférence hébétée à ce malheur des autres. La résignation chrétienne, il y a des siècles, allait partout la tête haute, les yeux ardents, les mains sagement croisées sur son cœur, vers les échafauds et les bûchers. Elle est assise aujourd’hui les mains pendantes, les yeux vagues au coin d’un feu qui ne la réchauffe pas.

Auteur: Bernanos Georges

Info: Dans "La liberté, pour quoi faire ?", éditions Gallimard, 1995, page 114

[ différences ] [ amollissement moderne ] [ confort ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par Coli Masson

joie du guerrier

Élevés dans une ère de sécurité, nous avions tous la nostalgie de l’inhabituel, des grands périls. La guerre nous avait donc saisis comme une ivresse. C’est sous une pluie de fleurs que nous étions partis, grisés de roses et de sang. Nul doute que la guerre ne nous offrît la grandeur, la force, la gravité. Elle nous apparaissait comme l’action virile : de joyeux combats de tirailleurs, dans les prés où le sang tombait en rosée sur les fleurs. Pas de plus belle mort au monde… Ah surtout, ne pas rester chez soi, être admis à cette communion ! 

Auteur: Jünger Ernst

Info: Orages d’acier (In Stahlgewittern), 1920, Trad. Henri Plard, Christian Bourgois éditeur, 1995

[ chair à canon ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

parité femmes-hommes

Si la société est femme, il semble que la révolte de l'individu soit essentiellement virile, bien que liberté se dise au féminin. Elle réclame l'égalité avec l'homme, mais comme bien des revendications, celle-ci est revendication de similitude. Mais malheureusement l'espèce humaine se définit par l'homme, même pour les femmes. A ce compte le féminisme c'est le droit de porter des pantalons du mari et de pratiquer le vice masculin. Le gout du pouvoir brutal, l'arrogance idéologique ou politique, l'ambition et la guerre. Et la femme se croit émancipée quand elle ajoute à ses servitudes celle de son mari: à la maternité, le métier et le service militaire.

Auteur: Charbonneau Bernard

Info:

[ indifférenciation ] [ critique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

féminisme

L'assistant de Darwin, Romanes, disait : "Il est rare de trouver chez la femme la grande ténacité et la détermination à surmonter des obstacles qui caractérisent ce que l'on appelle un esprit viril. En d'autres termes, les femmes ont une capacité d'attention moindre ; leur esprit est plus enclin à ce qu'on nomme 'divagation' et il est rare qu'elles aient poussé aussi loin que les hommes leur spécialisation. "
Pendant quatorze ans, Eliza Grier [1864-1902], une esclave émancipée, a alterné une année d'études et la suivante à travailler dans un champ de coton, jusqu'à obtenir son diplôme d'enseignement et de médecine. Preuve s'il en est de l'absence de ténacité virile évoquée par Romanes - et c'est pour cela que vous n'entendrez jamais parler d'ELLE à l'école.

Auteur: Fleming Jacky

Info: Le problème avec les femmes

[ ironie ]

 

Commentaires: 0

animal domestique

Pas une fois Rouslan n'était tombé sur sa trace, à aucun moment il n'avait flairé cette odeur virile qu'il aimait tant, une odeur de graisse de fusil, de tabac, de jeunesse robuste et bien lavée. Tous les maîtres sentaient comme ça, d'ailleurs. En outre, celui de Rouslan se parfumait volontiers avec une eau de Cologne qu'il achetait à la coopérative des officiers, mais le bouquet que formaient toutes ces odeurs lui appartenait en propre comme son caractère - et Rouslan savait que, comme les chiens, les hommes se distinguent par leur caractère, justement. C'était pour ça qu'ils avaient tous une odeur différente ; il suffisait de les flairer et le mystère était éclairci. Son maître, par exemple, à en juger par ce bouquet, n'était peut-être pas des plus courageux, mais il ignorait la pitié. Il n'était peut-être pas des plus intelligents, mais il ne faisait confiance à personne. Il n'était peut-être pas tellement aimé de ses amis, mais il aurait abattu n'importe lequel d'entre eux, pour peu que le Service l'eût exigé.

Auteur: Vladimov Georgij Nikolaevic

Info: Le fidèle Rouslan

[ vénération ]

 

Commentaires: 0

créature fantastique

En Occident, le souffle du dragon est figuré à travers le symbole de la Vouivre qui s’identifie à l’énergie tellurique dont la particularité est de dynamiser la Terre, c’est elle qui transmet son souffle, sa chaleur et sa "Vie" à notre globe terrestre. Tout cela fait à écho à l’un des 99 noms d’Allah qui possède une importance toute particulière chez les Yézidis et dans le soufisme, à savoir Hayyat, qui signifie "le Vivifiant" et qui correspond par ailleurs à l’Animus Mundi, l’ "âme virile du monde". La Vouivre est aussi l’énergie qui colore les sources que l’on dit "guérisseuses". De tous temps, les hommes l’ont représentée sous la forme du serpent-dragon souterrain. Monstre folklorique, la Vouivre (ou guivre, woëvre/wivre, du latin vipera, vipère ; ou bien encore vivere, vivre, selon d’autres) porte une escarboucle sur le front. Cet œil frontal est aussi une gigantesque pierre précieuse cachée dans les roseaux des berges des rivières et des lacs où la vouivre pêche et que seul celui qui sera assez audacieux et téméraire pourra réussir à subtiliser. Car la Vouivre veille sur les trésors souterrains et, tout en parcourant l’échine de la Terre, elle aspire à rejoindre son complémentaire, c’est-à-dire l’Energie Cosmique.

Auteur: Anonyme

Info: Dans "Les magiciens du nouveau siècle", pages 497-498

[ symbolisme ] [ correspondances ] [ guivre ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

transhumances planétaires

Tandis que la lointaine civilisation chinoise retarde l’heure de sa mort en se tournant vers son propre passé, tandis que l’Inde répand, pour soulager sa fièvre, une religion sur l’Asie, l’ombre noie peu à peu les rivages où s’est écoulée l’éclatante et virile jeunesse du monde occidental. Les flux et les reflux, depuis le début de l’histoire, balancent l’océan des peuples du plateau de l’Iran aux terres fraîches et salubres qui regardent l’Atlantique. Des invasions silencieuses ont accumulé dans les plaines du nord de l’Europe les réserves d’hommes qui renouvelleront l’innocence des peuples méridionaux quand un contact trop énervant avec l’Asie affaiblira leur foi dans leur propre intelligence. On a vu les Phéniciens apporter à la Grèce et à l’Italie, avec la science et l’idéal de la Chaldée et de l’Égypte, l’écho indien des ivresses mystiques par qui le saint frisson de la vie universelle est entré dans l’ordre occidental. On a vu la Grèce, entraînée par Alexandre, déposer dans l’âme trouble et lasse de l’Inde, l’étincelle inspiratrice. Rome doit subir à son tour le sensualisme de l’Asie quand elle lui porte la paix… Le mouvement épuisait peu à peu son rythme. Il était nécessaire qu’un grand repos succédât à la dépense d’énergie d’où sortit l’avenir du monde, et que la nature de l’homme se repliât sur elle-même pour imposer à son esprit trop tendu, à ses sens pervertis, l’oubli de leurs conquêtes et le désir de remonter à leurs sources naturelles.

Auteur: Faure Elie

Info: Histoire de l'art. L'art médiéval

[ migrations mondiales ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par miguel

quête intellectuelle

Le calme et le silence nécessaires au savant ont je ne sais quoi de doux, d’enivrant comme l’amour. L’exercice de la pensée, la recherche des idées, les contemplations tranquilles de la science nous prodiguent d’ineffables délices, indescriptibles comme tout ce qui participe de l’intelligence, dont les phénomènes sont invisibles à nos sens extérieurs. Aussi sommes-nous toujours forcés d’expliquer les mystères de l’esprit par des comparaisons matérielles. Le plaisir de nager dans un lac d’eau pure, au milieu des rochers, des bois et des fleurs, seul et caressé par une brise tiède, donnerait aux ignorants une bien faible image du bonheur que j’éprouvais quand mon âme était baignée dans les lueurs de je ne sais quelle lumière, quand j’écoutais les voix terribles et confuses de l’inspiration, quand d’une source inconnue les images ruisselaient dans mon cerveau palpitant. Voir une idée qui pointe dans le champ des abstractions humaines comme le lever du soleil au matin et s’élève comme lui, qui, mieux encore, grandit comme un enfant, arrive à la puberté, se fait lentement virile, est une joie supérieure aux autres joies terrestres, ou plutôt c’est un divin plaisir. L’étude prête une sorte de magie à tout ce qui nous environne. Le bureau chétif sur lequel j’écrivais, et la basane brune qui le couvrait, mon piano, mon lit, mon fauteuil, les bizarreries de mon papier de tenture, mes meubles, toutes ces choses s’animèrent, et devinrent pour moi d’humbles amis, les complices silencieux de mon avenir. Combien de fois ne leur ai-je pas communiqué mon âme, en les regardant ?

Auteur: Balzac Honoré de

Info: Dans "La peau de chagrin", Librairie générale française, 1984, pages 132-133

[ travail ] [ rêverie ] [ familiarité des choses ] [ exaltation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

femme-par-homme

Le 8 mai j’avais quitté l’usine effiloché comme d’habitude

couvert de poussière dans les rues coudoyant des messieurs en pelisses

parmi de belles femmes fatigué et effiloché

et un humide dégoût emplissait ma bouche

cette belle dame m’avait perçu du haut de sa voiture

j’étais un gars pas mal – le crachat ça ne se voit pas

elle avait des cheveux ondulés et une voiture

ma présence là noyée de poussière éveillait en elle un suave frisson sous ses bas

et jusqu’à la porte de son appartement luxueux la voiture légère a roulé

où travailles-tu me demanda-t-elle pendant qu’elle enlevait son manteau

depuis quelques jours à l’usine de gaz

tu es un gars bien bâti et assez beau tu pourrais mieux gagner

depuis six mois et jusqu’à hier je ne mangeais qu’une fois tous les deux jours

notre discussion pouvait se prolonger à l’infini

mes paroles à moi sentaient le pain le gaz

elle gazouillait comme un piano ouvert des paroles de romances à la mode

et pourtant la manière virile dont ma chair s’arrondissait sur les os

faisait que nous nous entendions à merveille

l’heure est avancée, couchons-nous

le lit sentait moelleusement le chaud et le propre

la dame savait mieux faire l’amour que discourir

et moi j’aimais ses cheveux parce que j’avais besoin de les tirer.

Le matin elle me dit au revoir mon cher

(il était 5 heures et à 6 l’usine ouvrait)

nous nous reverrons ce soir à 8 nous dînerons ensemble

auprès de mes paroles sentant le pain le gaz

je conservais une bouche pleine de crachats

elle la vit elle s’en effraya

cette belle dame avec laquelle toute nuit je me suis promené dans l’amour et l’automobile – elle disparut

à sa place fumait une vieille ridée, ses lunettes sur son nez qui lisait assidûment les Saintes Écritures.

Auteur: Luca Ghérasim

Info: La Sainte communion. Publié dans "Meridian" N° 11,1927, puis traduit du roumain par Micaela Slăvescu et cité dans "La Réhabilitation du rêve", p. 510-511

[ rencontre ] [ différences sociales ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

empire

L’idée que le Paris impérial est un enfer de libido quotidien, un bordel de luxe, l’obscénité crépitante chaque soir rallumée dans les beaux quartiers, constitue à mon avis le meilleur résumé possible du grave et somptueux recueil des Châtiments. Le sens du vertige jaloux, de la dégoûtation fascinée, de la fureur sacrée qu’on y entend rugir. Là-bas quelque chose est constamment bafoué, profané. Des vierges sont offertes au Moloch impérial. L’or brûle et sonne au milieu des coïts échevelés des riches. [Victor] Hugo est bouleversé. Il s’intéresse tellement à cette affaire qu’il laisse en plan ses autres projets pour avouer son obsession dans le déferlement d’un pamphlet en vers.
Comme cela se passe en général avec tous les tyrans, ses adversaires prêtent à Napoléon III des possibilités génitales tout à fait déraisonnables. En même temps qu’une mollesse physique et mentale caractéristique des grands seigneurs luxurieux, ou plutôt de l’idée qu’on s’en fait. Ils dorment, quoi, ils sont toujours plus ou moins entre deux nirvanas… Apathiques, comme aurait dit Sade. Des héros capables de jouissances pareilles, il vaudrait mieux les supprimer avec leurs pouvoirs mystérieux, leurs organes bénis des fées… Leur membre viril magique, en quelque sorte. L’Abracadabra qu’ils ont sous le pantalon. Leur mandragore virile en érection… Ils font du tort au genre humain. On ne peut vraiment pas les laisser en circulation, ils pourrissent le marché. Rien qu’à y penser, on sent l’éjaculation précoce qui revient et qui menace une fois de plus comme d’habitude… Enfin bref, quel qu’ait été Napoléon III lui-même (je n’ai nullement à me préoccuper de lui ici, ce sont les discours que sa présence suscite qui m’intéressent), il y a une subversion violente qui dérive de lui, un danger de perversion intense qui émane de sa personne et qui est ressenti par des gens comme Hugo comme une sorte de menace, une sorte de coup d’Etat sexuel permanent qui mérite les punitions les plus graves.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", page 426

[ projections ] [ fantasmes ] [ amplification ] [ Paname ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson