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complexe de supériorité

Quand je me reporte en arrière, à ces années d'exil, je me vois, moi, et des milliers d'autres Russes, menant une existence bizarre, mais nullement désagréable, dans l'indigence matérielle et le luxe intellectuel, parmi des étrangers parfaitement insignifiants, Allemands et Français fantomatiques, dans les villes plus ou moins illusoires desquels nous, émigrés, venions à demeurer. Ces aborigènes étaient pour l'oeil de l'esprit aussi plats et transparents que des silhouettes découpées dans de la cellophane, et bien que nous nous servions de leurs accessoires, applaudissions leurs clowns, cueillions les prunes et les pommes sur les bords de leurs routes, aucune communication réelle, riche d'humanité de cette sorte si répandue dans notre propre milieu, n'existait entre nous et eux.

Auteur: Nabokov Vladimir

Info: Autres rivages

[ europe ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

confidentiel

Un secret qu'on est vraiment seul à détenir, un tel secret rendrait malades les plus robustes, et on peut même se demander s'il existe une conscience assez intrépide pour supporter ce tête-à-tête, sans en mourir ; seule une psychanalyse appropriée, en divulguant le grand secret qui nous consume, nous rendrait le sommeil et l'appétit. Ce qu'il y a de plus puissant dans le secret, ce n'est donc pas le mutisme qu'il impose, c'est la complicité qu'il crée entre ceux qui en sont porteurs ; il est à la fois tacite et explicite, exclusif et confiant ; il ferme la bouche aux initiés, il calfeutre portes et fenêtres, mais ce silence dont il s'enveloppe est un silence qui en dit long.

Auteur: Jankélévitch Vladimir

Info: L'ironie/Champs Flammarion 1964, p.48

[ affranchis ]

 

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nature

Il pleuvait encore légèrement, mais, avec l'insaisissable soudaineté d'un ange, un arc-en-ciel avait déjà fait son apparition. Il demeura suspendu au-dessus du champ moissonné en un langoureux étonnement de lui-même, rosâtre et vert avec une effusion violacée le long de sa lèvre intérieure, dominant l'orée d'un bois lointain dont il laissait transparaître une partie frémissante. Des flèches de pluie égarées qui avaient perdu à la fois le rythme et le poids et la capacité de faire le moindre bruit, étincelaient à l'aventure, ici et là, dans le soleil. Là-haut, dans le ciel lavé par la pluie, de derrière un nuage noir comme un corbeau, se dégageait un nuage d'une ravissante blancheur qui brillait de tous les détails d'un moulage, monstrueusement compliqué.

Auteur: Nabokov Vladimir

Info: Le don, Gallimard, Collection Folio n°2340, 1992, p.119

[ littérature ]

 

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enfance

"A l'âge de quinze ans, dans mon village, quand le soleil brûlait et que les oiseaux chantaient les chansons du paradis, je rêvais de Dieu. Mon âme se projetait au loin... Plus d'une fois j'ai rêvé... et pleuré, sans savoir d'où venaient ces larmes. Ainsi passa ma jeunesse. Dans une sorte de contemplation, dans une sorte de rêve. Plus tard, quand la vie me heurtait, je courais me réfugier dans un coin pour prier en secret." Pourtant à l'aube de sa vie d'adulte, Raspoutine trouvait un exutoire non dans un élan romantique, mais dans la débauche, les bagarres et l'alcool : "J'étais insatisfait. Il y avait plein de choses auxquelles je ne trouvais pas de réponses, alors j'ai commencé à boire".

Auteur: Raspoutine Grégory Efimovitch

Info: interview au journal Temps nouveau en 1911, sur ses années de jeunesse, in Fédorovski Vladimir, Le roman de Raspoutine

[ adulte ] [ alcool ] [ fuite ] [ poivrot ]

 

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lucidité

L'ironiste fait semblant de jouer le jeu de son ennemi, parle son langage, rit bruyamment de ses bons mots, surenchérit en toute occasion sur sa sagesse soufflée, ses ridicules et ses manies. Voilà décidément le grand art et la suprême liberté, la plus intelligente, la plus diabolique, la plus téméraire aussi. La conscience ironique dit non à son propre idéal, puis nie cette négation. Deux négations s'annulent, disent les grammaires : mais - ce que les grammaires ne nous disent pas - l'affirmation ainsi obtenue rend un tout autre son que celle qui s'installe du premier coup, sans passer par le purgatoire de l'antithèse. La ligne droite n'est pas si courte que cela et le temps perdu est quelquefois le mieux employé.

Auteur: Jankélévitch Vladimir

Info: Philosophie morale, Mille&1 Pages Flammarion 1998 p.76

[ railleur ] [ satiriste ]

 

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porno

La langue du comte toucha prudemment le bout du gland et se mit à écarter le méat. "Mais…non… Ne jouis pas ! Ne jouis pas pour moi !" disait Staline, les yeux révulsés. Khrouchtchev serra très fort les couilles du Guide, qui s’étaient rassemblées. "Que ça ne jaillisse pas… oh-oh-oh… Donne-moi un ordre ! Un ordre, comme autrefois ! Mais avec tendresse ! Avec tendresse quand même !

- Offre-moi ton petit derrière, mon délicieux garçon !" lui ordonna amoureusement Khrouchtchev qui continuait de tenir avec ténacité Staline par les couilles.

Staline se tourna sur le ventre en sanglotant : "Le petit garçon a peur… Fais-lui un bisou sur son petit dos… - Nous allons faire un bisou sur le petit dos du petit garçon…"

Auteur: Sorokine Vladimir Georgievic

Info: Le lard bleu

[ URSS ] [ transgression ]

 

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racisme

...elle se rappelait comment on traitait les Noirs en Russie, déjà rien que la façon dont on parlait d'eux. Les étudiants nègres séduisent ou violent les femmes russes, disait-on. C'étaient des chauds lapins, montés comme des étalons. Il y avait beaucoup de femmes qui aimaient cela, bien mal leur en avait pris ! Les Noirs, disait-on, dégageaient une odeur nauséabonde, étaient bruyants et se distinguaient à peine des prosimiens. Rosa se souvint d'une blague qu'elle avait entendue un jour : dans la résidence étudiante de l'université Lumumba, un étudiant s'est fait manger. L'administration du foyer et la milice sont indignées. Pourquoi avez-vous fait cela ? demande un milicien aux auteurs du crime. Vous êtes quand même nourris... Mais la nourriture de notre pays nous manquait, expliquent les étudiants africains.

Auteur: Vertlib Vladimir

Info: L'Etrange mémoire de Rosa Masur

[ cannibale ] [ préjugés raciaux ]

 

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justice

À noter que la notion [...] d'agression est extrêmement floue. Si vous me faites un reproche un peu amer, si je vous insulte, si vous me giflez, si je vous donne un coup de poing, si vous tirez votre couteau, si je prends mon pistolet, qui a agressé qui ?
L'Allemagne de la Deuxième Guerre mondiale nous apparaît comme l'agresseur des Alliés. Mais les clauses draconiennes et humiliantes du traité de Versailles lui donnaient le sentiment que c'était elle qui était agressée. On répliquera : le traité de Versailles n'a été si draconien que parce que l'Allemagne était déjà l'agresseur au moment de la Première Guerre mondiale. Et l'Allemagne répliquera que ce n'est pas elle qui a assassiné l'archiduc d'Autriche. Et les Serbes répliqueront que si l'Autriche n'avait pas colonisé la Serbie...

Auteur: Volkoff Vladimir

Info: Petite histoire de la désinformation, Éditions du Rocher 1999 <p.155>

[ complexe ]

 

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bourrasques

Le Vent ! Rien, sur cette terre, ne vient de si loin et ne respire avec autant d’immensité et de passion que le vent de l’Ukraine. Il débouche en hurlant du Golfe de Finlande, amenant avec lui le froid craquant de la Baltique. A Saint Pétersbourg, il écarte les relents putrides des marécages, marque une pause et tournoie dans les taffetas des élégantes dont il emporte les parfums sucrés en repartant vers le Sud. Il descend et draine avec lui l’odeur des boues de la Volga, les derniers soupirs des morts de Novgorod, les épais nuages d’encens échappés des églises de Moscou, les paillettes d’or arrachées aux bulbes de Kiev, il survole les steppes infinies, arrive enfin sur la Mer Noire et apporte la vie aux bateaux en gonflant leurs voiles par l’arrière.

Auteur: Lentz Serge

Info: Vladimir Roubaïev, ou, Les provinces de l'irréel

[ souffle ]

 

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infox

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, les Britanniques portèrent l'intoxication à un haut degré de perfection, créant un bureau dit Doublecross dont c'était la spécialité, camouflant des escadrilles de faux avions et des régiments de faux chars, trompant l'ennemi sur les lieux des débarquements. Mais ils firent mieux : avec Sefton Delmer et sa "radio noire", ils pratiquèrent avec succès la désinformation proprement dite. Delmer était conscient que "des nouvelles soigneusement choisies, habilement présentées forment la plus subversive des propagandes". Il veillait à ne recourir au mensonge qu'avec vigilance et parcimonie : "Nous ne devons mentir que délibérément, jamais par hasard ou par négligence." Et il résumait ainsi sa technique : "L'opération noire " (il appelait ainsi les actions de désinformation) "la plus simple et la plus efficace est de cracher dans la soupe de quelqu'un en criant Heil Hitler".

Auteur: Volkoff Vladimir

Info: Petite histoire de la désinformation, Editions du Rocher 1999 p.81

[ désinformer ]

 

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