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prophétie

Aujourd'hui l'incognito est mort tué par les photographes de presse, avec eux, comme avec les mitrailleurs, personne ne passe plus ; les héroïsmes, les vices deviennent propriété internationale, et l'être visé, dépossédé de son mystère, vidé de son secret, avoue à des millions d'exemplaires par tous ses traits, par toute sa personne, par sa pauvre figure qu'il cache en vain de la main. Les objectifs des cameramen américains sont des yeux sans paupières, mais aussi des yeux sans âme, sans discernement et sans pitié. Au moment où Hollywood affirme la prépotence de l'amour, il rend impossible cet arcane suprême. La photographie est pire que l'éloquence; elle proclame que rien n'est impénétrable, que rien n'est inavouable et que rien n'est voilé.

L'homme de demain aura-t-il droit à tout, sauf à l'ombre ?

Auteur: Morand Paul

Info: Chroniques 1931-1954 (2001, 651 p., Grasset, p.24)

[ images ] [ voyeurisme ] [ indiscrétion dominante ] [ interrogation ]

 

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couple

L’ascension de l’amour humain, telle que nous venons de la décrire, est-elle possible dans l’ordre purement naturel, dans la ligne de la seule affection entre créatures ? Nous ne le pensons pas. Pour aimer un être fini malgré son néant, à cause de son néant, pour l’aimer au-delà de ses limites, il faut l’aimer comme messager d’une réalité qui le dépasse. [...] On ne saurait aller très loin dans la transfiguration d’un amour humain si l’on n’aime déjà Dieu, d’une façon aussi implicite et aussi voilée qu’on voudra, à travers la créature, et si Dieu ne se donne à travers elle. Cette montée héroïque de l’amour humain n’est possible qu’aux âmes profondément religieuses ; elle implique au moins un pressentiment informe du surnaturel, une attente obscure du gouffre de l’amour divin, dont les amants penchés sur l’extrême promontoire de l’amour créé perçoivent l’appel illimité.

Auteur: Thibon Gustave

Info: "Ce que Dieu a uni", libraire Arthème Fayard, 1962, pages 149-150

[ triade implicite ] [ mariage ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

immanence

Certains écrivains romantiques interpréteront le livre d’Enoch d’une curieuse façon, mélangeant spiritualisme douteux et mysticisme social, le tout formant un édifiant exemple d’inversion spirituelle derrière laquelle se cache la griffe à peine voilée de la contre-initiation, puisque les anges déchus se sacrifieraient ici-bas pour apporter le bonheur à l’humanité. Il n’y aurait donc pas eu, selon eux, le péché originel si "Dieu" (ou la société, ou la bourgeoisie…) au lieu de refuser le bien-être au plus grand nombre, avait accepté d’être l’égal de tous. Si l’on suit ce genre de raisonnement, la seule voie pouvant amener au salut du monde serait celle de la révolte contre l’ordre divin. Les bases d’un occultisme prométhéen, pseudo-initiatique, étaient alors toutes tracées, ces thèmes contre-initiatiques dessinant la mythologie de base sur laquelle allaient se greffer les nombreuses théories conspirationnistes qui pulluleront sur la Toile à l’aube du XXIe siècle.

Auteur: Anonyme

Info: Dans "Les magiciens du nouveau siècle", pages 351-352

[ dévoiement ] [ récupération politique ] [ Hénoch ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

patine

[...] à un éclat superficiel et glacé, nous avons toujours préféré les reflets profonds, un peu voilés; soit, dans les pierres naturelles aussi bien que dans les matières artificielles, ce brillant légèrement altéré qui évoque irrésistiblement les effets du temps. "Effets du temps", voilà certes qui sonne bien mais, à vrai dire, c'est le brillant que produit la crasse des mains. Les Chinois ont un mot pour cela, "le lustre de la main"; les Japonais disent l'"usure" : le contact des mains au cours d'un long usage, leur frottement, toujours pratiqué aux mêmes endroits,produit avec le temps une imprégnation grasse; en d'autres termes , ce lustre est donc bien la crasse des mains.
[...] Contrairement aux Occidentaux qui s'efforcent d'éliminer radicalement tout ce qui ressemble à une souillure, les Extrême-Orientaux la conservent précieusement, et telle quelle, pour en faire un ingrédient du beau.

Auteur: Tanizaki Junichirô

Info: L'éloge de l'ombre

[ beaux-arts ] [ érosion ] [ harmonie ]

 

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pensée-de-femme

Je prends mon pied avec vos pères, vos frères, et vos maris. Ça vous choque ? Eh bien, c'est votre problème, bande d'hypocrites ! je ne vends pas mon corps. Je couche en échange d'argent. C'est un métier honnête et les gens en ont pour le fric. (...)
C'est drôle que, dans ce monde de putes où la corruption, le crime et la prostitution de tout genre gangrènent les sociétés, on s'en prenne à nous, ça en dit long sur la régression de notre époque. Ce n'est pas pour rien que, dès que les extrémistes islamistes s'emparent du pouvoir, ils s'en prennent tout de suite au plaisir en général, et au plaisir sexuel en particulier. Comme les mollahs ici ou les Frères Musulmans en Egypte...
Ils ne supportent pas l'idée que leur mère ait écarté les jambes pour les fabriquer.
Remarquez, elles auraient mieux fait de s'abstenir.

Auteur: Chahdortt Djavann

Info: Les putes voilées n'iront jamais au Paradis ! p. 79-80

[ musulmane ] [ prostitution ]

 

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enfance

Je te vois au bord de la Corne d’Or, dans les rues bondées, dans les souks, les parcs, sur les collines et les plages qui n’existent plus. Parfois tu es ma mère mais le plus souvent tu es une autre. Une sublime blonde en Vespa, une musicienne de rue, une étudiante à lunettes, une prostituée, une femme du monde, une chanteuse en robe fourreau, une danseuse de chachacha devant un orchestre cubain, une paysanne voilée fraîchement débarquée en ville, une entremetteuse lasse d’un cabaret minable, une mendiante ou une jeune ingénue. Tu es toutes ces femmes et tu marches devant des caméras – des Arriflex de mon enfance, la modernité absolue – qui te suivent dans des rues aujourd’hui détruites pour la plupart qui ont laissé place à des avenues sans âme et à des shopping malls hideux avec mosquées intégrées pour abrutir les gens en les poussant à acheter et à prier en permanence.

(sa maman est une célébrité en Turquie)

Auteur: Ecer Sedef

Info: Trésor national

[ femmes-par-femme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

décor

JE VIS un arbre mort festonné de chiffons ou de fanions flottant au vent au bord d'une route côtière qui courait entre des étendues de désert et le rivage caillouteux de la mer Rouge, en direction de la ville portuaire yéménite d'Al-Hudaydah. Goudronnée sur de longues distances, se transformant par intervalles en une simple piste, la route se présentait à travers la vitre arrière du taxi-brousse comme un ruban de poussière ondoyant qui recouvrait tout ce que croisait la voiture avec ses cinq passagers et son chauffeur enturbanné et voilé pour se protéger du sable volant - dunes aplaties, criques encombrées d'épaves et de débris de verre, buissons épineux. Le ciel était couleur sable, les nuages étaient couleur sable, même la mer Rouge avait la couleur du sable, si bien que cet arbre dans le désert, le seul à des milles à la ronde, avec ses ornements multicolores évoquant des papillons, faisait l'effet d'une borne-frontière signalant la ville proche, l'annonce d'une fin imminente de l'uniformité et de la couleur unique.

Auteur: Ransmayr Christoph

Info: Atlas d'un homme inquiet

[ aride ] [ Sahara ]

 

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art pictural

Swaine allait d'une toile à l'autre, sans mot dire, s'arrêtant un peu plus devant certaines, approuvant parfois de la tête. Quand il arriva devant Le seuil du Jardin, sa malingre silhouette se figea sur place. Il demeura plusieurs minutes absolument immobile - et Masson attendait, anxieux, comme si l'opinion de cet inconnu avait autant pesé dans la balance que celle d'un maître. Swaine revint à la table, toujours silencieux, et vida d'un trait son restant de cognac. Sa voix rauque et voilée, lorsqu'il se décida à parler, révélait son émotion.
- Vous... vous savez ce que vous avez fait ? dit-il enfin. Vous avez atteint le coeur même, l'essence. C'est un rêve, n'est-ce pas ?
- Un rêve, oui, dit Masson. Une copie.
Le regard de Swaine prit une fixité surprenante.
- Je vous envie, dit-il comme se parlant à lui-même, vous y êtes parvenu seul... plus tard, je vous expliquerai, les mots me manquent, ce soir.
Leur amitié data de ce jour, une amitié singulière et qui n'excluait, chez Masson, ni la perplexité, ni une sorte de réticence.

Auteur: Hardellet André

Info: Le Seuil du jardin, Imaginaire Gallimard, p. 44

[ anecdote ] [ admiration ]

 

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deuil

Arrêtez les horloges, coupez le téléphone,

Jetez un os au chien pour faire taire ses aboiements,

Faites taire les pianos et, au son d'un tambour voilé,

Sortez le cercueil, qu'avance le cortège endeuillé.



Que les avions tournoyant dans les airs gémissent 

Et tracent sur le ciel le message : Il est mort.

Nouez des rubans de crêpe au cou blanc des pigeons des squares,

Et que les mains des gendarmes soient gantées de coton noir.



Il était mon Nord, mon Sud, mon Est et mon Ouest,

Ma semaine de labeur et mon dimanche de sieste,

Mon midi, mon minuit, ma langue, ma chanson;

Je croyais que l'amour durerait à jamais: je sais à présent que non.



Eteignez les étoiles; elles ne sont pas conviées à la veille.

Remballez la lune et démontez le soleil,

Videz l'océan et balayez les forêts;

Car plus rien de bon ne saura désormais advenir .

Auteur: Auden Wystan Hugh

Info: Funeral Blue

[ poème ] [ déclamation ]

 

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aventure

"J'ai mis des années à comprendre que c'est avant tout moi-même que j'explore, à admettre au fil des expéditions que je dépendais totalement des autres et du temps passé sur le terrain. Trop souvent, je devais retourner au travail, à la famille, à des responsabilités bien avant d'avoir atteint mes objectifs. J'ai ainsi compris qu'il ne pouvait y avoir de demi-mesure, que cette recherche constituait l'âme de ma vie.
Ce qui fait peut-être de moi un explorateur, c'est la fatigue au point de tomber, les cicatrices et les blessures récoltées dans la jungle et finalement, le succès, les sites sur lesquels j'ai été le premier homme à poser le regard et les expériences ainsi générées. Et ce qui fait de ma vie un tout, c'est l'exploration des amitiés formées, des amours ressentis, des excentricités et des caractères exceptionnels de tous ceux qui m'entourent. Je conclus en citant Kafka : "La splendeur de la vie demeure pour toujours aux aguets, voilée mais pas hostile, ni pleine de reluctance ou sourde. Si tu sais l'appeler par le mot juste, par le bon nom, alors elle se révèle".

Auteur: Bowden Jim

Info:

[ plongée ] [ spéléo ] [ quête ]

 

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