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Cipango

Personne en décrivant sa première journée au Japon ne manque de comparer le pays à celui des fées, et les habitants aux fées elles-mêmes !

Pourtant, il y a une raison naturelle à cette unanimité dans le choix de termes pour décrire ce qu'il est presque impossible de décrire plus exactement au premier jet.

Se trouver tout à coup dans un monde où tout est sur une échelle plus menue et plus fine que chez nous, un monde d'êtres plus petits et apparemment plus bienveillants, qui tous nous sourient comme pour nous souhaiter du bien, un monde où tout mouvement est lent et doux, où les voix sont atténuées, un monde où la terre, la vie et le ciel sont tout différents de ce qu'on a vu ailleurs, voilà qui réalise pour des imaginations nourries du folklore anglais le vieux rêve d'un monde des elfes.

Auteur: Hearn Lafcadio

Info: Ma première journée en Orient

[ première impression ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

portrait

Après avoir esquissé la poésie, il est nécessaire de donner ici le profil du poète. Canalis est un petit homme sec, de tournure aristocratique, brun, doué d'une figure vituline* et d'une tête un peu menue, comme celle des hommes qui ont plus de vanité que d'orgueil. Il aime le luxe, l’éclat, la grandeur. La fortune est un besoin pour lui plus que pour tout autre. Fier de sa noblesse, autant que de son talent, il a tué ses ancêtres par trop de prétentions dans le présent. Après tout, les Canalis ne sont ni les Navarreins, ni les Cadignan, ni les Grandlieu, ni les Nègrepelisse. Et cependant, la nature a bien servi ses prétentions. Il a ces yeux d'un éclat oriental qu'on demande aux poètes, une finesse assez jolie dans les manières, une voix vibrante ; mais un charlatanisme naturel détruit presque ces avantages. Il est comédien de bonne foi.

Auteur: Balzac Honoré de

Info: Modeste Mignon. *qui a l'aspect d'une tête de veau, *désigne une personne intellectuellement et physiquement peu expressive.

[ . ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

introspection

Chaque été quand je revenais au pays, et que je restais assis, immobile, au milieu des cigales à la voix brûlante, souvent, une étrange tristesse me saisissait. Cette tristesse, il semblait qu'elle entrât dans mon cœur avec la voix même, si douloureusement aiguë, des cigales : et je me figeais alors dans une longue immobilité, contemplant seulement, solitaire, ma solitude intérieure. Mais cet été-ci, petit à petit depuis mon retour, ma tristesse avait changé de nuance. Et tout comme le cri de la cigale commune avait fait place au cri de la petite cigale, ainsi je sentais, autour de moi, la destinée de ceux qui m'étaient chers entraînée insensiblement dans une immense métamorphose...

Je songeais sans fin à la tristesse du père, à son attitude, à ses paroles. Je songeais à ma lettre au Maître, restée sans réponse. Le Maître et le père représentaient à mes yeux des caractères opposés : c'est pourquoi, rapprochements ou contrastes, mon esprit eût difficilement séparé leurs deux images.

Auteur: Natsume Soseki

Info: Le pauvre coeur des hommes

[ méditation ] [ réflexion ] [ nature ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

désenchantement

A mesure que la connaissance scientifique progressait, le monde s'est déshumanisé. L'homme se sent isolé dans le cosmos, car il n'est plus engagé dans la nature et a perdu sa participation affective inconsciente, avec ses phénomènes. Et les phénomènes naturels ont lentement perdu leurs implications symboliques. Le tonnerre n'est plus la voix irritée d’un dieu, ni l’éclair de son projectile vengeur. La rivière n’abrite plus d’esprits, l’arbre n'est plus le principe de vie d’un homme, et les cavernes ne sont plus habitées par des démons. Les pierres, les plantes, les animaux ne parlent plus à l’homme et l’homme ne s’adresse plus à eux en croyant qu’ils peuvent l’entendre. Son contact avec la nature a été rompu, et avec lui a disparu l’énergie affective profonde qu’engendraient ses relations symboliques. Les symboles de nos rêves tentent de compenser cette perte énorme. Ils nous révèlent notre nature originelle, ses instincts et sa manière particulière de penser. Malheureusement, ils expriment leur contenu dans le langage de la nature, qui est étrange et incompréhensible pour nous.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: L'homme et ses symboles

[ mystère ] [ nécessaire ]

 

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dualité

Comment est née la conscience humaine ? Julian Jaynes nous emmène dans un long voyage à travers les âges, de l'apparition des premiers mots chez les hominidés à la naissance des religions modernes.

Pour lui, à l'origine, la nature humaine percevait alors encore la division du cerveau en hémisphère droit et hémisphère gauche. le premier commandait, et était appelée Dieu, le second obéissait, et correspondait à la conscience. C'est ce qu'il appelle "esprit bicaméral." Dans ce dernier les initiatives, réponses aux situations sortant de l'ordinaire s'organisaient sans aide de la conscience dans l'hémisphère droit et étaient ensuite transmises à la conscience (hémisphère gauche) sous forme de voix semblant émaner d'un ami, d'une figure d'autorité ou d'un dieu. L'homme obéissait alors à cette voix.

Il montre ensuite comme cet esprit bicaméral a disparu pour laisser place à notre conscience actuelle, à ce dialogue intérieur permanent entre les deux hémisphères, faisant disparaître en même temps les dieux antiques devenus muets, et naître les religions mais aussi la divination et la superstition.

Auteur: Internet

Info: Critique de "La naissance de la conscience dans l'effondrement de l'esprit" de thierrygibert sur Babelio en mai 2020

[ rationnel irrationnel ] [ hypothèse ] [ schizophrénie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

autocritique

Il n’a jamais été aussi difficile qu’aujourd’hui de vivre simplement, de vivre une vie simple et sincère. 

La société a de plus en plus tendance à se diviser en groupes, à rechercher des leaders qui parlent d’une voix forte, à exclure ceux qui sont différents. La sincérité de la pensée individuelle est bien souvent raillée, parfois même considérée comme dangereuse. 

Ce livre, je le regardais à l’époque avec une certaine appréhension en me demandant à qui il pourrait être utile, à part à moi-même et aux femmes ayant une nature similaire à la mienne. Maintenant que j’ai presque l’âge de la grand-mère de Mai, c’est avec sérénité que je le vois être à nouveau publié et partir pour un autre voyage. Bon vent !  Qu’il parvienne à ceux qui en ont besoin, hommes ou femmes, jeunes ou vieux, qu’il les accompagne, les soutienne et les encourage du mieux qu’il peut.  Nous n’avons pas besoin de parler d’une voix forte, nous pouvons tout à fait parler et communiquer avec une petite voix.  Que ce livre leur chuchote ce message.

Auteur: Nashiki Kaho

Info: L'été de la sorcière. Postface de l'auteur

[ a posteriori ] [ humilité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

idéal

La Charrue ouvre le recueil par un hommage au travail du laboureur. Catherine a dit avec malice tout ce qui peut être exigé d’une petite servante de campagne. Il y a quelques doléances dans les couplets du Vigneron, mais c’est l’entrain courageux qui prend le dessus. Le Bûcheron, en accomplissant sa rude besogne, est conscient du service que la société attend de lui. Une chanson célèbre Les Foins Embaumés qui nourriront d’humbles et patients serviteurs de l’homme ; une autre : Après La Moisson, dit la beauté des blondes gerbes, d’où sortira notre pain de chaque jour, et les fleurs qui la couronnent et les danses qui l’accompagnent. Évoquer ici le travailleur des villes nous eût entraînés loin de notre sujet ; mais nous pouvions faire une place au matelot qui jette à la mer ses filets de pêche en vue de la lande ou du champ, à moins qu’il ne s’en éloigne pour que la richesse de la terre circule entre les hommes. Ce sera la chanson des Laboureurs de la Mer. L’Heureux Berger, philosophe à ses heures, exalte le charme profond de la vie en pleine nature.

Auteur: Bouchor Maurice

Info: Chansons rustiques à deux voix pour les écoles

[ éducation ] [ paternalisme ] [ république ] [ conformisme ] [ musique ] [ manuel scolaire ] [ image d’Épinal ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

fusion

Il est merveilleux, dans une infinie solitude sur le rivage marin, sous un ciel brouillé, de porter son regard sur un désert d’eau sans limites. Encore faut-il être allé là-bas, devoir en revenir, vouloir passer de l’autre côté, ne pas le pouvoir, être dépourvu de tout ce qui fait vivre, et percevoir néanmoins la voix de cette vie dans le grondement des flots, le souffle de l’air, le passage des nuages, le cri solitaire des oiseaux. Il faut pour cela une exigence du cœur et cette déception que, pour m’exprimer ainsi, la nature vous inflige. Mais tout cela est impossible devant le tableau, et ce que je devais trouver dans le tableau lui-même, je ne le trouvai qu’entre moi et le tableau, à savoir une exigence adressée par mon cœur au tableau et une déception que m’infligeait le tableau. Je devins ainsi moi-même le capucin, le tableau devint la dune, mais l’étendue où devaient se porter mes regards mélancoliques, la mer, était totalement absente.

(A propos du Moine au bord de la mer, une oeuvre du peintre allemand Caspar David Friedrich.)

Auteur: Kleist Heinrich von

Info:

[ émotion ] [ art pictural ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

traumatisme

Un garçon, Bandi, âgé maintenant de 5 ans, reçut un coup de bec d’un coq, sur la verge, alors qu’il urinait dans un poulailler, à l’âge de 2 ans ½. (Hémorragie, douleur, pansements.) Depuis ce moment, toute la vie psychique de ce petit garçon tourne autour des poules et des coqs. Il joue exclusivement avec des poules imaginaires, dont il coupe le cou ou qu’il embrasse. Il parlait déjà assez bien, mais après l’incident, pendant des mois, il ne fit que caqueter et faire cocorico comme le coq, au point que les parents craignirent sérieusement qu’il n’ait perdu la parole. Peu à peu, il s’est remis à parler ; la plupart du temps, naturellement, de volailles ; il imite extraordinairement bien leur voix et utilise ses dons musicaux pour chantonner, pendant des heures, des chansons où il est question de coq, de dindon, etc. Son intérêt pour les poulets s’est progressivement étendu à d’autres oiseaux, puis aussi, mais beaucoup moins, aux quadrupèdes. C’est un formidable sado-masochiste.

Cet enfant a souvent été menacé de castration à cause de la masturbation. Il appelle son père un coq et il a condensé l’image de celui-ci avec elle ce cet oiseau dangereux. 

Auteur: Ferenczi Sándor

Info: Dans "Correspondance Freud-Ferenczi 1908-1914", trad. par le groupe de traduction du Coq-Héron, composé de Suzanne Achache-Wiznitzer, Judith Dupont, Suzanne Hommel, Christine Knoll-Froissart, Pierre Sabourin, Françoise Samson, Pierre Thèves, Bernard This, Calmann-Lévy, 1992, lettre du 18 janvier 1912

[ obsession ] [ structuration psychologique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

Dostoïevski

Raskolnikov vivait sa véritable vie lorsqu'il reposait sur le sofa dans sa chambre, ne gambergeant pas du tout sur la vieille femme, non plus sur l'idée qu'il est permis qu'un homme en supprime un autre de la surface du globe, mais plutôt si il devait vivre à St Petersbourg ou non.. ou encore si il devait accepter de l'argent de sa mère ou pas... et sur d'autres questions, pas reliées du tout à la vieille femme. Alors - dans cette région plutôt indépendante des activités animales - la question de tuer ou pas cette vieille femme fut tranchée. La chose fut décidée... alors qu'il ne faisait rien si ce n'est penser, sa seule conscience active : et dans cette conscience, de petites, toutes petites altérations prennent place. C'est dans une telle période qu'on doit avoir la plus grande clarté pour décider correctement la - ou les - questions qui se posent. Et c'est juste à cet instant qu'un verre de bière, ou une cigarette, peuvent empêcher la solution... différer la décision, étouffer la voix de la conscience et favoriser une décision sur la question proche la basse nature animale - tel est le cas avec Raskolnikov. D'infimes altérations - mais d'elles dépendent les plus énormes et terribles conséquences.

Auteur: Tolstoï Léon

Info: sur Raskolnikov dans Crime et châtiment...

[ détail ] [ littérature ]

 

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