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introspection

Dans son très remarquable livre sur le bouddhisme, Mme Alexandra David-Neel rapporte une parabole tibétaine qui compare l’homme à un parlement. C’est une comparaison très juste. Un être humain n’est pas unifié, n’a pas une volonté unique qui l’engage entièrement. Il change de moment en moment comme dans une assemblée où des députés divers, avec une majorité et une opposition, prennent la parole et se querellent. Un député, un moment, a la cote ou la vogue. Ses discours enflamment tout le monde. Ensuite, il perd son crédit, il retourne à l’obscurité. Les députés du centre sont prêts à s’allier avec l’opposition ou à s’allier avec la majorité. Combien d’actions ne vous engagent que partiellement. Au moment où vous accomplissez l’action, la majorité de ces nombreux éléments qui vous composent est d’accord pour accomplir cette action, mais l’opposition n’est pas d’accord et ensuite l’opposition en vous fera tout pour que vous ne teniez pas une décision que vous aurez prise, ou que vous sabotiez vous-mêmes une action que vous aurez commencé à entreprendre. Vous avez tous entendu parler de ce que l’on appelle les actes manqués en psychanalyse qui sont des actes manqués du point de vue du conscient, et qui sont des actes, au contraire, tout à fait réussis du point de vue de l’inconscient.

Auteur: Desjardins Arnaud

Info: Adhyatma yoga. À la recherche du soi. Vol 1, p 136

[ comparaison ] [ instabilité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sotériologie

Délivrer l’homme du monde implique d’abord que la possibilité d’une délivrance soit inscrite dans l’ordre de l’être. L’ontologie de la gnose antique la garantit à travers la foi dans un dieu "étranger", "caché", qui vient en aide aux hommes, leur dépêche ses envoyés et leur indique la voie qui leur permet de quitter la prison instaurée par le dieu mauvais de ce monde (qu’il s’agisse de Zeus, de Yahvé ou d’un autre des anciens dieux-pères). Dans la gnose moderne, cette possibilité est gagée sur la conjecture qu’il existe un esprit absolu parvenant à lui-même en se dégageant de l’aliénation au terme d’un développement dialectique de la conscience, ou sur celle qu’un processus dialectique et matérialiste de la nature conduira, par-delà une aliénation incarnée par Dieu ou la propriété privée, à la liberté d’une existence pleinement humaine, voire sur l’hypothèse d’une volonté de la nature qui entraînera l’homme à se transformer lui-même vers le surhomme.

Au sein de cette possibilité ontique, c’est à l’homme gnostique lui-même qu’incombe la tâche d’œuvrer à sa délivrance. De par sa psyché il est partie prenante de l’ordre du monde, de son nomos ("loi") ; ce qui, en lui, le pousse vers la délivrance, c’est le pneuma ("souffle"). […] L’instrument de la délivrance est la gnose elle-même.

Auteur: Voegelin Eric

Info: Dans "Science, politique et gnose", trad. de l'allemand par Marc de Launay, Bayard, Paris, 2004, pages 18-19

[ principes ] [ dualisme ] [ responsabilité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

introspection

A pousser les choses à l’extrême, on peut concevoir un inconscient-réserve. Il faut bien admettre qu’il n’y a chez quiconque aucune élucidation exhaustive de l’inconscient, quelque loin que soit poussée une analyse. Cette réserve d’inconscient admise, on peut concevoir fort bien que le sujet averti, précisément par l’expérience de l’analyse didactique, sache, en quelque sorte, en jouer comme d'un instrument, comme de la caisse du violon dont par ailleurs il possède les cordes. Ce n'est tout de même pas d'un inconscient brut, qu'il s'agit chez lui, mais d'un inconscient assoupli, d'un inconscient plus l'expérience de cet inconscient.

[…] il reste pourtant à sentir la nécessité légitime d’élucider le point de passage par où cette qualification est acquise, et où peut être atteint ce qui est affirmé par la doctrine comme étant, dans son fond, l’inaccessible à la conscience. […] Ce n'est pas qu'il soit accessible aux hommes de bonne volonté - il ne l'est pas. C'est dans des conditions strictement limitées que l'on peut l'atteindre, par un détour, le détour de l'Autre, qui rend nécessaire l'analyse, et réduit de façon infrangible les possibilités de l'auto-analyse.

[…] Toute découverte de son propre inconscient se présente comme un stade de la traduction en cours d'un inconscient qui est d'abord inconscient de l'Autre.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Le séminaire, livre VIII : Le transfert, pages 217-218

[ miroir ] [ impensable ]

 
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femmes-hommes

Il ne suffirait évidemment pas de mettre les femmes à la place des hommes pour qu’il y ait un monde nouveau. Et il faut dire là que la plupart des femmes agissantes qui lancent de tels mots d’ordre ont déjà été elles-mêmes mutilées, déformées, façonnées par les hommes à leur image, elles ont été souvent réduites à l’état d’hommes par les conditions mêmes de la lutte qu’elles mènent. Le "machismo" en jupon n’est pas plus intéressant que l’autre, il est seulement plus excusable. La femme a été la grande victime de l’homme - c’est en cela aussi qu’il a réussit à la former, c’est-à-dire à la déformer à sa propre image. De tout temps, dans l’histoire, les vaincus et les victimes ont essayé - et souvent réussi - à se parer des "qualités" de leurs vainqueurs. Pendant des siècles, les hommes ont si bien réussi à persuader les femmes de leur "supériorité" qu’ils ne leur laissèrent que deux réponses possibles. Elles n’eurent d’autre choix que de se conformer à l’image de cette "infériorité" qui leur était imposée, ou de se parer elles-mêmes des "vertus" masculines: dureté, force, agressivité, volonté de domination, rejet de la sensibilité. La formule "femme égale de l’homme" ne saurait, à mon avis, suffire. Il s’agit de tout autre chose: il s’agit de changer l’homme.

Auteur: Gary Romain

Info:

[ égalité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

religion

... Mais c'est parce que tu t'es complètement tournée vers Dieu et détachée absolument de toutes choses, c'est parce que tu as pris une peine infinie et subi beaucoup de souffrances corporelles pour anéantir ton ancienne vie et fouler si parfaitement aux pieds le faux amour. Mon enfant, un homme qui n'a jamais bu de vin, lorsqu'il commence à boire, éprouve plus l'effet du vin que celui qui a souvent bu. Pense qu'il en est ainsi pour toi à cause de l'amour lumineux et doux de l'Éternelle Sagesse qui s'est emparé de toi avec tant de force. Ou peut-être que Dieu veut t'entraîner et te conduire toujours plus haut vers la source inépuisable dont voici que tu as bu une gouttelette ; ou peut-être qu'il veut manifester en toi ses merveilles et la surabondance de sa bonté. Voici comment tu dois agir : il faut que tu te jettes à ses pieds et que tu te renonces en t'abandonnant à sa volonté sans te rechercher toi-même. Ne crains pas, c'est l'attrait amoureux de Dieu dans l'âme, il faut qu'il en soit ainsi. Mais examine bien tes forces corporelles pour que tu n'en sois pas trop anéantie. Il peut se faire, alors que tu seras en plein vol, que tout ceci te soit enlevé pour que tu t'élèves encore plus haut...

Auteur: Suso Heinrich

Info: à Elsbet Stagel

[ gourou ]

 

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illusions

Chaque instant de la durée, par exemple, n’existe qu’à la condition de détruire le précédent qui l’a engendré, pour être aussi vite anéanti à son tour ; le passé et l’avenir, l’abstraction faite des suites possibles de ce qu’ils contiennent, sont choses aussi vaines que le plus vain des songes, et il en est de même du présent, limite sans étendue et sans durée entre les deux. Or, nous retrouvons ce même néant dans toutes les autres formes du principe de raison ; nous reconnaîtrons que l’espace aussi bien que le temps, et tout ce qui existe à la fois dans l’espace et dans le temps, bref tout ce qui a une cause ou une fin, tout cela ne possède qu’une réalité purement relative ; la chose, en effet, n’existe qu’en vertu ou en vue d’une autre de même nature qu’elle et soumise ensuite à la même relativité. Cette pensée, dans ce qu’elle a d’essentielle, n’est pas neuve ; c’est en ce sens qu’Héraclite constatait avec mélancolie le flux éternel des choses ; que Platon en rabaissait la réalité au simple devenir, qui n’arrive jamais jusqu’à l’être ; que Spinoza ne voyait en elles que les accidents de la substance unique existant seule éternellement ; que Kant opposait à la chose en soi nos objets de connaissance comme de purs phénomènes.

Auteur: Schopenhauer Arthur

Info: Le monde comme volonté et comme représentation

[ survol philosophique ] [ representamen ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

apprentissage

Je vous assure qu'il n'y a pas une seule recherche dans Lola Montès, parce que j'ai véritablement été emporté par le sujet, et aujourd'hui encore... Je puis vous assurer que, lorsque je voyais les rushes et que les gens de la projection me disaient : "Ce bleu ! Ce rouge ! C'est trop osé !", je ne m'en rendais pas compte. Tout ce qu'il y a de bien dans Lola Montès m'est peut-être arrivé à cause de mon inexpérience de la couleur et du Cinémascope : quand je regardais dans le viseur de la caméra, c'est comme si j'étais né de la veille ; je faisais tout tel que cela se présentait devant moi. Il y a une chose qui m'a fait très peur : les enchaînés. J'avais commis une faute que j'ai tenté de corriger ; quand vous dites : "Ici, enchaîné", vous devriez savoir ce que cela va donner comme couleurs. Lorsqu'on enchaîne un ciel bleu sur une table jaune, il y a un moment où les couleurs se mélangent et il faut tenir compte de cet élément, sous peine d'avoir de grosses surprises. Tout en faisant le film, j'ai compris : alors j'ai amené les scènes à une couleur finale et commencé la suivante avec la même couleur ; mais on ne peut pas toujours le faire à volonté.

Auteur: Ophuls Max

Info: Entretien paru dans les "Cahiers du cinéma", n°72, juin 1957 - cité dans "Passage du cinéma", éd. Ansedonia, p. 230

[ composition chromatique ] [ cinéma ] [ teintes ] [ continuité ] [ montage ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

parapsychologie

Au GERP il était donc évident que le psi n’est pas plus reproductible à volonté que par exemple l’état amoureux, l’anxiété, ou les rêves. Non concernés par la fièvre toute scientifique de la reproductibilité, ses membres les plus actifs se sont centrés sur la question du sens du psi. Ils rejoignaient ainsi les réflexions et propositions de Jung autour des synchronicités, ces coïncidences qui font sens entre dispositions psychiques inconscientes et événements matériels extérieurs ; c’est-à-dire que le sens d’un événement psi, c’est l’horizon qu’il nous ouvre, son but, son message, le commentaire ou l’avertissement qu’il nous apporte et dont nous ne sommes pas suffisamment conscients. En somme, le psi est un porte-parole, hors espace et hors temps, des lieux non explicites de la psyché de la ou des personnes concernées.

Dans cette perspective j’ai eu l’idée de proposer une machine matérielle se déplaçant au hasard, laissant sur un papier la trace écrite de son parcours aléatoire: le tychoscope. L’idée était que cet appareil était susceptible à mes yeux non pas de déclencher le psi par lui-même, mais de mobiliser les affects pouvant ouvrir au psi. Il allait pouvoir dans ce cas produire des tracés – des tychogrammes - portant la marque du psychisme de la personne présente à l’expérience, un peu comme notre écriture reflète notre personnalité voire nos humeurs du moment.

Auteur: Janin Pierre

Info:

[ expérimentale ]

 
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covid-19

L’Occident va payer son utopie d’avoir enfanté la science biologique ; en croyant servir l’homme il l’a inféodé à un modèle naturaliste animalier, un simple produit de la mécanique génétique qui favorise le plus fort, ou encore la brute. Nous atteignons probablement le seuil des derniers épisodes d'un grand chapitre de l'épopée de l’homme sur terre.

Le virus ne représente que le négatif de la transcendance oubliée, il est pure contingence, le multiple, la division infinie du sens dans l’absolue facticité du monde. A l’inverse, dans l’inconditionné de la transcendance s’élance la nécessité comme puissance dévoilant la raison ultime de l’être de l’homme, celle de prendre le monde en lui pour l’élever à sa véritable dimension spirituelle.

Il était donc fatal que la crise survienne avec l’avancée dogmatique de la pensée biologique.

Face au virus, seule l’unité transcendantale du sujet peut s’opposer. Vouloir utiliser un vaccin contre la contingence relève simplement d’une aberration de la pensée technique car, comme dans l’histoire de Protée, cela ne fait que renforcer son pouvoir de métamorphose infinie.

La scission qui se produit en Europe autour du vaccin et du passeport sanitaire est certainement l’épreuve finale entre l’obscurantisme ignoré de la science biologique et la résurgence de l’esprit. Le combat ne fait que commencer même et surtout si c’est le dernier.

Auteur: Gandolfi René

Info:

[ volonté de maîtrise ] [ inconscient ] [ conséquences de la sécularisation ] [ technicisme ]

 
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discussion

À cette manière de faire il [Socrate] oppose une règle simple : dans le vrai dialogue, chacun considère le jugement de l’autre comme seul témoin fiable de la solidité de ce qu’il avance. Il n’est pas combat, mais mise à l’épreuve du jugement d’autrui et, conjointement, du sien. Il ne vise ni à simplement "changer d’opinion" ni à camper obstinément sur ses positions, mais à coopérer dans le but de mettre en évidence des principes et conclusions qui n’étaient pas donnés d’avance. La conscience de chacun, en la matière, demeure souveraine et n’a pas droit à la démission devant quelque argument d’autorité que ce soit. Le dialogue vrai est cette expérience rare à l’occasion de laquelle une exigence concertée de vérité conduit réellement à penser ensemble : on ne se fera pas de cadeau, non qu’on en veuille à l’interlocuteur, mais parce qu’on est deux à vouloir le vrai – désir satisfait par cette forme miraculeuse de partage où ce qui revient à chacun égale ce qui a été partagé : le dialogue ne divise pas, il unit en un avenir de commune vérité. Pour dialoguer réellement, pour raisonner ensemble, il faut certes être deux, chacun demeurant fidèle à sa propre volonté de vérité, mais dans le but de se rejoindre en un horizon qui n’appartient à personne parce qu’il est commun à tous : l’horizon du vrai.

Auteur: Delattre Michel

Info: La Raison

[ respect ] [ consensus ] [ solution ] [ conversation ]

 

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