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poivrot

Tu tires la chasse d’eau et tu contemples ton vomi comme un train au départ. Ton estomac est vide, tu ne vomiras sans doute plus aujourd’hui et tu décides de prendre cinq aspirines, lesquelles, ajoutées aux six que tu as prises hier soir, font un total de onze cachets en huit heures, ce qui, selon la notice, les médecins, les copines et les femmes du monde entier, est très mauvais pour la santé. Mais tu as pris cette habitude depuis si longtemps que tu n’oses pas t’arrêter maintenant, et tu frissonnes à l’idée de ce que seraient tes gueules de bois sans aspirine.

Auteur: deWitt Patrick

Info: Ablutions

[ cercle vicieux ] [ alcool ] [ médicaments ] [ dépendance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

humour

<M> Re !
<A> Enfin ! Tu foutais quoi ?
<M> Je "gouvernais"... -_-
<A> Encore !? Ça fait déjà 3 fois aujourd'hui !
<M> Bah ouais, j'y peux rien, j'ai un peuple très... chiant ! :p
<A> Pfff. Si le caca était une monnaie, tu serais milliardaire !
<M> Ouais... Ben en ce moment, je payerais surtout en liquide alors...
* A has quit (partie vomir)
<M> On a pas le même rapport avec le trône... Moi je lui montre mon auguste derrière, elle son visage...
<K> Pour le trône, ça fait quasiment pas de différence.
<M> C'est méchant... :p
<K> Surtout pour ton cul !

Auteur: Internet

Info:

[ jeu de mot ] [ fiente ] [ déféquer ] [ dégueuler ] [ dialogue-web ]

 

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dégoût

Le cadavre flotte sur le ventre. Le faisceau de la torche illumine le corps gonflé, couvert de taches vertes, violettes, oranges. Dans Les Experts, les noyés sont pas du tout comme ça, mais je vais pas faire le malin parce que si ça se trouve, c’est juste des bactéries d’ici qui l’ont fait gonfler de cette manière. Greg ramasse un caillou et le jette dessus. Les rats déguerpissent. Juste au moment où je regarde, une énorme bestiole grise sort d’un trou béant dans le flanc du cadavre. Quelque chose, une grenouille peut-être, saute en silence dans l’eau et les pâtes au chou que j’ai mangées au dîner jaillissent de ma gorge en une large gerbe.

Auteur: Benedek Totth

Info: Comme des rats morts

[ dégueuler ] [ vomir ]

 

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expérience

Tu t'es ingurgité quelques préceptes de philosophie, et tu vas tout de suite les enseigner. Que fais-tu là que vomir ce que tu n'as pas digéré, comme un mauvais estomac vomit les viandes qu'il a prises. Digère d'abord, mon ami, et fais-nous voir ensuite une transformation dans ta partie maîtresse. -- Mais un tel a ouvert une école, je veux en ouvrir une aussi. -- Vil esclave, est-ce par caprice ou par hasard qu'on ouvre une école ? Il faut être d'âge mûr, avoir mené une certaine vie, et y être appelé des dieux ; sans cela tu es un imposteur et un impie. Tu ouvres une boutique de médecin, et tu as des onguents, mais tu ne sais pas les appliquer, et tu en ignores l'usage.

Auteur: Épictète

Info: Entretiens, Livre III, XLI.

[ nécessaire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

bourgeoisie

Lui qui avait rompu avec Maurice et son passé colonial, et se moquait des planteurs et de leurs airs de grandeur, lui qui avait fui le conformisme de la société anglaise, pour laquelle un homme ne valait que par sa carte de visite, lui qui avait parcouru les fleuves sauvages de Guyane, qui avait pansé, soigné, recousu les chercheurs de diamants et les Indiens sous-alimentés ; cet homme ne pouvait pas ne pas vomir le monde colonial et son injustice outrecuidante, ses cocktails parties et ses golfeurs en tenue, sa domesticité, ses maîtresses d'ébène prostituées de quinze ans introduites par la porte de service, et ses épouses officielles pouffant de chaleur et faisant rejaillir leur rancoeur sur leurs serviteurs pour une question de gants, de poussière ou de vaisselle cassée.

Auteur: Le Clézio Jean-Marie

Info: L'Africain

[ aventurier ] [ contraste ]

 

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rejet

La route que j'avais devant moi, j'aurais presque pu la voir. J'étais pauvre et j'allais le rester. L'argent, je n'en avais pas particulièrement envie. Je ne savais pas ce que je voulais. Si, je le savais. Je voulais trouver un endroit où me cacher, un endroit où il n'était pas obligatoire de faire quoi que ce soit. L'idée d'être quelque chose m'atterrait. Pire, elle me donnait envie de vomir. Devenir avocat, conseiller, ingénieur ou quelque chose d'approchant me semblait impossible. Se marier, avoir des enfants, se faire coincer dans une structure familiale, aller au boulot tous les jours et en revenir, non. Tout cela était impossible. Faire des trucs, des trucs simples, prendre part à un pique-nique en famille, être là pour la Noël, pour la Fête nationale, pour la Fête des Mères, pour... les gens ne naissaient-ils donc que pour supporter ce genre de choses et puis mourir ?

Auteur: Bukowski Charles

Info: Souvenirs d'un pas grand-chose

[ normalité ]

 

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sevrage

Les premiers jours de manque ont été un cauchemar.
J’ai connu la douleur mentale et la souffrance physique en simultané, dans un mélange subtil, et c’était si violent que j’étais devenu incapable de discerner l’une et l’autre. Des crampes dans tout le corps, l’impression d’être sur le point de chier mes intestins, de vomir mon foie et l’ensemble de mon appareil digestif. Des suées qui alternaient entre la congélation de mon épiderme et des bouffées de chaleur dignes des climats tropicaux. Des maux de têtes intenables, avec l’impression d’avoir la boite crânienne prise dans un étau. Les mâchoires douloureuses, la bouche noyée de salive, les yeux portés à incandescence dans les orbites au moindre rayon de lumière un peu vive. La certitude que le fil de mes pensées m’échappait complètement, que mon cerveau ne m’appartenait plus du tout, et que rien d’autre que le manque n’avait de réalité. Aucun raisonnement possible, pas de répit à l’envie permanente.

Auteur: Gilberti Ghislain

Info: Dynamique du Chaos

[ endurer ]

 

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vulcanologie

Le Thrihnukavigur est un cône volcanique d’une centaine de mètres de haut à peine. Un tout petit volcan, mais très spécial. Sa silhouette se détache, avec deux autres pitons, au milieu d’un vaste plateau pierreux au cœur des Montagnes bleues. Sa réputation, unique au monde d’après les prospectus, vient d’une éruption avortée. Quatre mille ans plus tôt, la terre a régurgité des flots de lave pour les vomir à la gueule du monde. Mais, par un caprice sismique encore inexpliqué, une faille s’est ouverte au même moment en profondeur sous le volcan et la terre a ravalé toute sa lave incandescente, comme un enrhumé qui renifle, vidant brusquement la chambre magmatique du volcan. La seule au monde, donc, à ne pas avoir été obstruée par les laves refroidies, ou comblée par l’effondrement du cône. La seule au monde, vide et intacte, après avoir été vitrifiée par une lave à mille degrés qu’elle n’a jamais expulsée et qui a disparu.

Auteur: Manook Ian Patrick Manoukian

Info: Askja, pp 48-49

[ curiosité ] [ islandaise ]

 

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pornographie

Dans l'auberge du Simplon, dont le papier représente les Anglais en Chine, comme un roman de Méry, un parapilla ailé et monstrueux s'introduit dans la bouche de Lady Bentinck, qui s'écrie "Very delicious !" Les canons sont transformés en membres qui déchargent, les roues forment les couilles, les canons, la pine, et la fumée simule la mousse éjaculatoire : ces embellissements priapiques sont dûs au crayon libidineux de jeunes rapins français.
A Domodossola, les lieux, que quinze heures de route nous faisaient un devoir de visiter pieusement, pour y déposer nos libations, présentaient un aspect enchanteur et féerique ; ils étaient peints à fresque et représentaient des bouquets de roses qui s'épanouissaient comme des trous du cul de blondes, avec une touche de pourpre au milieu. Il est fort agréable de s'accroupir, ayant l'oeil sur ces anus fleuris, ou sur ces fleurs anales, dépliant leurs pétales : les fronçures d'un sphincter, prêt à boire une pine, ou à vomir un étron.

Auteur: Gautier Théophile

Info: extrait d'une Lettre à la Présidente 1850

[ littérature ]

 

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barbarie

Le 14 avril, Blood and Guts est promu général quatre étoiles. C'est l'aboutissement de toute une vie, la réalisation d'un rêve d'enfant, mais le cœur n’y est pas vraiment : outre le fait que la guerre touche à sa fin, Patton est écœuré par l’ignoble spectacle des camps. Au sujet de Buchenwald, il écrit : "Sincèrement, les mots me manquent pour décrire l’horreur de ces lieux. J'ai convoqué la presse pour que les journalistes rapportent au monde entier la sauvagerie dont les Boches ont fait preuve." Un jeune officier, Steven Kentridge, témoigne de l'impact de la bestialité nazie sur Patton : "II ne pouvait pas encaisser la vue de tout ça, au point d'en être malade à vomir. Je l’ai vu pleurer lorsqu'un survivant, si décharné qu’il ressemblait à un mort vivant, s’est mis au garde-à-vous devant lui et l’a salué. Le général lui a rendu son salut, mais il n’a pas osé lui serrer la main, de peur de la lui briser."

Auteur: Kadari Yannis

Info: Patton

[ camp de concentration ] [ émotion ]

 

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