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colonialisme

En cette fin de journée tranquille, chacune des deux parties semble ignorer l'autre. Akiva et Batya fixent la route droit devant eux et haussent les épaules quand je leur signale un joli minaret. Les contacts entre Arabes et Juifs se limitent à ces "rencontres" furtives sur les routes. Ou aux accrochages. Akiva me l'avait dit : l'Arabe croisé sur un parking ou sur le bord de la chaussée est avant tout une "menace potentielle".
L'indifférence des colons pour tout ce qui touche au quotidien des Palestiniens fait penser aux mots du poète Eliaz Cohen sur leurs précurseurs, les pionniers des années 1970 : "Ils n'ont pas vu les Palestiniens. Ils voulaient aller le plus vite possible, attraper le plus de terre possible. Ils voyaient un village palestinien. Mais en fait ils ne voyaient que la colline juste derrière. Les Palestiniens ? Ils se disaient qu'ils resteraient, petits, dans leur coin, ou bien qu'ils s'en iraient d'eux-mêmes. Ils sont tout simplement aveugles, ils ne voient pas. A cause des cloches du messianisme qu'ils ont entendues... Ils n'ont pensé qu'à la mission qu'ils devaient accomplir".

Auteur: Vitkine Benoît

Info: Mon cousin, colon

[ judaïsme ]

 

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homme-machine

Discuter avec un robot n'est pas aussi plaisant que de converser avec un humain
Les interactions avec les humains activent davantage le système de récompense sociale que les discussions avec des agents artificiels, comme les robots. C'est ce que viennent de démontrer des chercheurs du CNRS et d'Aix-Marseille Université. Ils ont pour cela, et ce pour la première fois, enregistré en imagerie par résonance magnétique fonctionnelle l'activité cérébrale de participants engagés dans une discussion avec un partenaire humain ou robotique.
Les participants voyaient, entendaient et parlaient en temps réel soit avec un humain, soit avec un robot conversationnel.
Les résultats, publiés dans Philosophical Transactions the Royal Society of London B le 11 mars 2019, montrent que discuter avec un humain induit une augmentation significative de l'activité de l'amygdale, des noyaux gris centraux et de l'hypothalamus comparée à une conversation similaire menée avec un robot. Ces deux premières structures cérébrales sont impliquées dans les circuits de la récompense, la dernière synthétise l'ocytocine, neuropeptide favorisant plus spécifiquement le lien social.
Les données issues de cette étude sont mises à la disposition de la communauté scientifique pour étudier les bases cérébrales de ce comportement social qu'est la discussion.

Auteur: Internet

Info: CNRS. Brain activity during reciprocal social interaction investigated using conversational robots as control condition. Birgit Rauchbauer, Bruno Nazarian, Morgane Bourhis, Magalie Ochs, Laurent Prévot and Thierry Chaminade. Phil Trans B, le 11 mars 2019. DOI:

 

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Ajouté à la BD par miguel

bipolarité

Homme femme, noir blanc... il est un aspect de cette sempiternelle dualité que je voudrais ici souligner, celui de la sensibilité d'une époque, la mienne, celle de ma jeunesse à la fin du 20e siècle. Les discussions se focalisaient souvent sur qui était Rolling Stones et qui pro Beatles. Les premiers se trouvant presque toujours être des anti second, beaucoup plus que l'inverse me semble t'il. Avec le temps j'y vis un rapprochement à faire entre deux autres catégories : les êtres préférant les chiens et les autres privilégiant les chats. A la réflexion on se retrouve là en plein archétype masculin féminin : sensibilité Stones, côté clebs, mâle, aimant le bruit et la baston... feeling Beatles plus confortable, empathique, rassurant, cosy. Je me rappelle que les gens plus équilibrés tranchaient ainsi entre ces deux formations musicales. Ils voyaient les Stones comme supérieurs sur scène et les Beatles meilleurs en studio et surtout meilleurs song-writers. Les premiers bons pour le combat, les autres faits pour la maison. Mais n'est-ce pas ainsi qu'on justifie les âneries, le début d'un racisme misogyne. J'y trouve là plutôt un argument supplémentaire pour dire que les mots et leurs enfants - les phrases -, sont bien limités. Dangereux en tout cas.

Auteur: MG

Info: 2002

 

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malbouffe

Et les saucisses… On ne prêtait jamais attention aux produits qui entraient dans leur composition. Pourtant, pour les fabriquer, on utilisait toutes celles que l’Europe avait refusées et réexpédiées en Amérique : la chair blanchâtre et moisie était traitée avec du borax et de la glycérine, puis jetée dans les trémies et proposées sur le marché national. On y ajoutait également les rognures qui avaient traîné par terre dans la sciure et la saleté, qui avaient été piétinées par les ouvriers, souillées par leurs crachats infectés de milliards de bacilles de Koch. Sans parler des monceaux de viande, stockés en d’énormes tas dans des entrepôts dont les toits fuyaient et qui grouillaient de rats. […] Les patrons luttaient contre ce fléau avec du pain empoisonné. Tout partait dans les trémies : rats morts, pain et viande. […] Quand les ouvriers chargeaient à pleine pelle la viande dans les wagonnets, ils ne prenaient pas la peine d’éliminer les cadavres des rongeurs, même s’ils les voyaient. Pourquoi l’auraient-ils fait quand, dans la fabrication des saucisses, entraient certains ingrédients en comparaison desquels un rat empoisonné était un morceau de choix ? Ainsi, comme les hommes n’avaient aucun endroit où se laver les mains avant le déjeuner, ils avaient pris l’habitude de le faire dans l’eau destinée à la saucisse.

Auteur: Sinclair Upton Beall Jr.

Info: La jungle

[ charcuterie ] [ répugnante ] [ repoussante ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

origine

En revanche, on a, semble-t-il, quasi unanimement adopté la version des origines de l'homme que détaille un lumineux poème mythologique, "Le Supersage", comme nous l'appelons, traduction du non akkadien du héros : Atrahasîs. Selon ce mythe, les dieux, d'abord réduits à besogner par eux-mêmes pour vivre, s'étaient, à la fin, mis en grève, pour être dispensé d'une aussi épuisante corvée et traités sur le même pied sue leurs chefs, qui n'étaient pas astreints au travail. C'est alors que l’astucieux Enki/Ea avait eu l'idée d'une sorte de suppléant : l'homme, fait à la fois d’une argile tirée de la terre et qui le rappellerait un jour à la terre - à sa mort ; et du sang d'un dieu mineur, immolé pour la circonstance, qui lui conférerait quelque chose de l'intelligence, de l'énergie et de la productivité des ouvriers divins. Ce poème résumait les raisons d'être des hommes telles que se les imaginaient les Mésopotamiens : ils ne voyaient pas d’autre sens à leur existence que dans l'exploitation laborieuse et sans fin des matières premières du monde, pour en tirer tous les produits nécessaires, utiles ou agréables, destinés à assurer d'abord aux maîtres de l'univers, aux dieux, une vie insouciante et comblée, quitte à profiter eux-mêmes, subsidiairement, des surplus. La vie humaine n'avait de valeur qu’ordonnée au service-culte des dieux, tant la religiosité dominait tout.

Auteur: Bottéro Jean

Info: Babylone : A l'aube de notre culture

[ religion ] [ canevas ] [ historique ]

 

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anonymat

Durant ces dernières années, elle avait fini par comprendre qu'il suffisait tout simplement d'être une femme d'âge mûr, sans signes particuliers, pour devenir invisible. Et pas seulement pour les hommes. Pour les femmes aussi, car elles ne la soupçonnaient plus de vouloir participer à une quelconque compétition. Une impression inédite, surprenante - elle sentait le regard des autres glisser sur son visage, sur ses joues, sur son nez, sans même les frôler. Ces regards traversaient son corps, et sans doute les gens voyaient-ils à travers lui les affiches publicitaires, le paysage, les horaires des bus. Oh oui, elle avait tout l'air d'être devenue transparente. Et elle songea que cela lui ouvrait d'énormes possibilités dont elle apprenait seulement à tirer parti. Par exemple, dans une situation dramatique, personne ne se souviendrait d'elle; les témoins déclareraient seulement : 'une femme...' ou 'il y avait encore quelqu'un d'autre qui était là...'. Les hommes, sur ce point, sont plus rigoureux que les femmes, ils ne se donnent pas la peine de faire semblant, leur regard ne se pose jamais sur elle plus longtemps qu'une seconde; les femmes, elles, fixeront quelquefois leur attention sur un détail, par exemple sur une jolie paire de boucles d'oreille. Seul un enfant, pour des raisons connues de lui seul, plantera parfois ses yeux dans les siens, pour étudier son visage en détail, impassiblement, puis détournera sa tête tendue vers l'avenir."

Auteur: Tokarczuk Olga

Info: Les Pérégrins

[ banalité ]

 

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littérature

Les sillons encore frais ressemblaient aux lignes d'une pièce de velours côtelé toute neuve et donnaient à cette vaste étendue un aspect mesquinement utilitaire. Tous les accidents de terrain avaient disparu ; plus la moindre trace d'histoire : ne restait que celle des quelques derniers mois. Et pourtant à chaque motte de terre, à chaque pierre, s'attachaient des souvenirs innombrables - échos des chansons entendues lors des moissons passées, paroles échangées, faits et gestes audacieux. Sur chaque pouce de terrain, combien n'y avait-il pas eu de manifestations d'énergie et de gaieté, de jeux brutaux, de querelles ? Sur chaque mètre carré, des groupes de glaneurs s'étaient courbés au soleil. Les mariages d'amour qui avaient peuplé le hameau voisin s'étaient noués ici, après le dernier coup de faux et avant la rentrée des blés. Sous la haie qui bordait le champ, des filles s'étaient données à des amoureux qui n'avaient même plus tourné la tête pour leur accorder un regard à la moisson suivante ; dans les blés, plus d'un homme avait fait des serments d'amour à une femme : après le mariage, au temps des semailles le printemps suivant, la voix de cette même femme l'avait fait tressaillir par son ton aigre et autoritaire. Mais de tout cela, ni Jude, ni les corbeaux qui l'entouraient, n'avaient cure : ils ne voyaient là qu'un terrain dénudé, bon champ de travail pour l'un, bon grenier de provisions pour les autres.

Auteur: Hardy Thomas

Info: Jude l'obscur

[ campagne - ]

 

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décoratif aliénant

Pensez à la cocaïne. Sous sa forme naturelle, comme les feuilles de coca, elle est sympathique, mais pas au point de devenir un problème plus général. Mais affinez-la, purifiez-la et vous obtenez un composé qui frappe vos récepteurs de plaisir avec une intensité non naturelle. C'est là qu'advient une dépendance.

La beauté a subi un processus similaire, à cause des publicitaires. L'évolution nous a donné un circuit qui réagit à la beauté - appelez-le récepteur de plaisir de notre cortex visuel - et dans notre environnement naturel, il était utile d'en avoir un. Mais prenez une personne avec telle qualité de peau et de structure osseuse comme on en voit une sur un million, ajoutez un maquillage professionnel et des retouches, et vous ne regardez plus la beauté sous sa forme naturelle. Vous voilà avec une beauté de qualité pharmaceutique, la coke de la beauté.

Les biologistes nomment ceci "stimulus surnormal" [...] Nos récepteurs de beauté reçoivent plus de stimuli que ce pourquoi ils ont été conçus, il y a surcharge ; nous voyons plus de beauté en un jour que nos ancêtres n'en voyaient en une vie. Résultat : la beauté ruine lentement nos vies.

Comment ? De la même manière que toute drogue devient un problème : en interférant dans nos relations avec les autres. Nous devenons insatisfaits de l'apparence des gens ordinaires parce qu'ils ne supportent pas la comparaisons avec les mannequins.  

Auteur: Chiang Ted

Info: Stories of Your Life and Others

[ infobésité esthétique ] [ monde photoshop ] [ standards irréalistes ]

 

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dualité

Il fut un temps où le Mal, l’idée du Mal, par opposition au Bien, à ce que la société considère à un instant t être le Bien, était une puissance extérieure, une présence démoniaque qui menaçait et persécutait les individus, ce pourquoi ils faisaient des sacrifices en prononçant des incantations, mettaient des gousses d’ail devant leur porte ou se signaient quand ils voyaient un chat noir. C’étaient des temps superstitieux. Puis le Mal est devenu une figure intériorisée et l’individu le lieu même du combat entre le Bien et le Mal. Saint Augustin tourmenté par ses pulsions et luttant contre les tentations de la chair marque ce tournant de la conscience occidentale, où l’être est désormais obsédé par ses propres démons qui le déchirent. On est au IVe siècle et, peu à peu, le conflit augustinien va supplanter les anciennes croyances. La chrétienté impose un nouveau récit, duquel émerge une nouvelle civilisation, reléguant l’ancienne au rang d’obscurantisme. D’une culture de la persécution, l’Occident est ainsi passé à une culture de la culpabilisation. De l’exorcisme à la confession. Des incantations aux rituels d’expiation. Avoir déplacé le Mal au sein du sujet fut une véritable révolution anthropologique qui inaugura un nouveau rapport de l’individu avec lui-même et avec les autres. Imposa une peur de soi et, de ce fait, un contrôle de soi considéré comme une nouvelle identité collective et individuelle. Car notre intériorité n’est pas fixe, comme on le croit, mais acquise.

Auteur: Bouillier Grégoire

Info: Le coeur ne cède pas

[ historique ] [ christianisme ] [ maitrise de soi ]

 

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femmes-par-hommes

Dans sa petite maison immaculée bâtie au milieu d'un grand jardin envahi de végétation tout près du Vieux Port, elle se penchait vers son miroir pour inspecter son matériel de maquillage, et à travers la crème, la poudre, le mascara et les cils gainés de noir, ses yeux voyaient les rides cachées, le manque d'élasticité de la peau. Elle sentait les années monter comme la marée autour d'un rocher sur une mer calme. Il existe un arsenal de la maturité, de l'âge mûr, mais cela exige un entraînement, une technique qu'elle ne possédait pas encore. Elle devait les apprendre avant de voir écrouler la structure de sa jeunesse qui la laisserait nue, pourrie, ridicule. Son succès était dû au fait qu'elle ne mettait jamais bas les armes, même quand elle était seule. Et là, à titre d'expérience, elle laissa sa bouche s'affaisser comme elle en avait envie, ses paupières se mettre en berne. Elle baissa le menton qu'elle tenait si haut, et un tendon un peu noueux apparut devant elle, dans le miroir, elle vit vingt années fondre sur elle et elle frissonna tandis que le murmure glacé lui disait ce qui l'attendait. Elle avait reculé trop longtemps ce moment. Une femme doit avoir une vitrine où vieillir, avec des éclairages, des accessoires, du velours noir, des enfants, de l'amour, de la protection, un mari serein et peu exigeant, ou bien son testament et son héritage encore plus sereins et encore moins exigeants. Une femme qui vieillit seule est un déchet inutile, une horreur fripée sans serviteurs boitillants pour hocher la tête et marmonner sur ses douleurs et le frictionner.

Auteur: Steinbeck John

Info: L'Hiver de notre Déplaisir, Deuxième partie, Chapitre II

[ vieillissante ] [ littérature ]

 

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