Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 148
Temps de recherche: 0.0525s

femmes-hommes

Je voulais savoir comment ça allait se passer, comme on feuillette un livre en avance. Je ne savais pas même de quel genre d'histoire il s'agissait, ni quel rôle j'étais censé jouer. Lequel d'entre nous prenait ça le plus au sérieux ? N'était-ce pas moi, parce que j'étais plus jeune, et aussi parce que j'étais la fille ? D'un autre côté, je me voyais comme  plus légère que lui - je sentais en lui un sérieux, une lourdeur, qui m'étaient étrangers et que je rejetais.

Auteur: Batuman Elif

Info: L'Idiote

[ rencontre ] [ découverte ] [ première fois ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

Après l'enterrement discret de mon père j'avais réfléchi longuement à sa solitude, cette espèce de conflit permanent qu'il y avait entre lui et le reste du monde : il était mort au volant de sa voiture sans qu'aucun ami le regrette. Du côté de ma mère, je voyais les fruits d'une vie passée à cultiver les relations, à les soigner comme les plantes de son balcon. Je me demandais si on pouvait acquérir un don pareil, ou si on naissait avec, et c'est tout.

Auteur: Cognetti Paolo

Info: Les huit montagnes

[ parents ] [ papa ] [ maman ]

 

Commentaires: 0

famille

Assise en tailleur, j’ai écrit pour l’oncle dont j’avais été privée. Je le voyais telle une feuille détachée de l’arbre, mais qui avait lutté jusqu’au dernier moment pour tomber près de ses racines. J’ai écrit pour grand-mère, qui avait tant attendu que s’éteignent les flammes de la guerre, mais qui restait perpétuellement brûlée par ses charbons ardents. J’ai écrit pour mes oncles, mes tantes et mes parents, impuissants dans cette lutte fratricide, et dont le combat continuait, qu’ils soient vivants ou morts.


Auteur: Nguyen Phan Qué Mai

Info: Pour que chantent les montagnes, p 424

[ motivation ] [ ascendants ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

homme-animal

T’as remarqué que leur pupille reflète toujours notre visage ? dit Henry. Si tu fais bien attention. C’est un détail, mais parfois, je vois plus que ça. Ça me saute à la gueule. C’est comme regarder dans un miroir sans tain ou au fond d’un puits. Tu te vois, mais tu vois autre chose, autre chose qui s’agite en dessous, comme...Comme si tu voyais aussi de la manière dont eux te voient, avec leurs yeux de bête. (...)
L’œil était dans la tombe et regardait Caïn.*

Auteur: Del Amo Jean-Baptiste

Info: Règne animal , *dernier vers de La Conscience de Victor Hugo

[ miroir ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

crépuscule

L'incendie de ciel s'était éteint, laissant de longs lambeaux de nuages s'étirer sur la nuit comme des traînées de cendre pourpres. Je ne voyais des montagnes que leur silhouettes géantes soutenant la pénombre. Quelques lumières scintillaient sur leurs flancs, et les phares d'une voiture qui montait pouce par pouce vers un col le franchirent pour disparaître de l'autre côté de la vallée. Puis la nuit se fit calme au point de sembler exclure toute velléité de mouvement : nous étions des insectes pris dans l'ultime cristallisation d'une coulée d'ambre.

Auteur: Millar Kenneth Ross Macdonald

Info: Noyade en eau douce

[ décor ] [ couchant ] [ obscurité ]

 

Commentaires: 0

rigoler

Vraiment, j'ai presque du regret de n'avoir pas fait du théâtre, quand je vois jouer du Molière. J'ai bien changé de ce que j'étais à vingt ans. Je n'aimais pas Molière. Je ne voyais que le théâtre tragique, romantique, les grands premiers rôles à tirades. Aujourd'hui, je trouve cela assommant, à éclater de rire, absolument opposé au caractère français, et qu'il n'y a de théâtre que le théâtre comique. Je suis sûr là-dessus d'être dans le vrai. Il n'y a que le comique qui soit la représentation de la vie.

Auteur: Léautaud Paul

Info: 23 octobre 1910, I p.790

[ humour ] [ convenances ridicules ]

 

Commentaires: 0

guerre

L'officier d'état-major de la division me reçu dans son bureau. Il était fort bilieux et je m'aperçus qu'il tentait de me coller la responsabilité de l'échec. Quand il mettait le doigt sur la carte et me posait des question de ce genre : "Mais pourquoi n'avez-vous pas tourné à droite dans ce boyau ?" je voyais bien qu'un méli-mélo où des notions comme la droite ou la gauche n'ont même plus de sens lui était tout simplement inconcevable. Pour lui, toute l'affaire était un plan, pour nous, une réalité intensément vécue.

Auteur: Jünger Ernst

Info: Orages d'acier , p. 311 Christian Bourgeois éditeur

[ chaîne de commandement ] [ décalage ] [ théorie-pratique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

écriture

Mon métier est d'écrire des livres, je suis ce qu'on appelle un écrivain mais là, chaque semaine, j'étais plutôt un maître d'école. J'essayais de leur faire oublier le bruit des kalachnikovs, l'odeur de l'argent, le goût de la drogue. Je leur montrais que prendre un stylo, c'est comme prendre un bateau, c'est le début d'un grand voyage. Tous ces détenus ne montaient pas dans mon bateau et je voyais dans leurs yeux danser les flammes de la haine. Moi je continuais à aller là-bas, les poches pleines de mots et de voyages.

Auteur: Frégni René

Info: Le chat qui tombe et autres histoires noires, p. 12

[ enseignement ] [ prison ]

 

Commentaires: 0

enfance

Ma mère savait tout dans son domaine. Érudite, lumineuse, capable d'exprimer le sens d'un adjectif dont la plupart des êtres humains ignoraient l'existence, l'histoire d'un mot, de sa naissance dans les rues de Rome sous le règne de César à son sens moderne. Des choses essentielles. (...)
Elle ne savait que cela.Des mots qui faisaient peur par leur opacité ou qui suscitaient le rire par leur proximité avec d'autres termes plus osés. Moi, je les voyais autrement, comme des pansements. En application locale, précise, pour qu'ils diffusent leur principe actif.

Auteur: Uras Michael

Info: Aux petits mots les grands remèdes, p.13

[ maman ] [ éducation ] [ passion des mots ]

 

Commentaires: 0

illumination

Nous sommes partis de bon matin à cinq heures avec un pêcheur de langoustes et l'on a commencé par rôder trois heures sur la mer, où nous avons tout appris de l'art d'attraper les langoustes. [...] Puis on nous déposa dans une crique inconnue. Et là s'offrit à nous une image d'une perfection si accomplie qu'il se produisit en moi quelque chose d'étrange mais qui n'est pas incompréhensible ; c'est qu'à proprement parler je ne la voyais pas ; elle ne me frappait pas ; sa perfection la mettait au bord de l'invisible.

Auteur: Benjamin Walter

Info: Expérience et pauvreté : Walter Benjamin à Ibiza (1932-1933) de Vicente Valero,j 2006. Lettre du 10 juin 1933 de WB à Gretel depuis Ibiza

[ émerveillement ] [ nature ] [ indicible ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel